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des souches de contre-forts et de cheminées (4).


De petites gargouilles, ménagées des deux côtés de l’épaisseur, rejetèrent les eaux de ce caniveau supérieur sur les pentes de la couverture. Le tracé A donne le géométral de cette disposition. Un faible relèvement de l’ardoise, de la tuile ou du métal, en C, jetait les eaux dans le caniveau, lesquelles, par suite de l’inclinaison du comble, pouvaient facilement être versées sur la couverture passant sous le filet rampant E. Le tracé B présente le caniveau et le filet rampant en perspective, le comble étant supposé enlevé.

Ces détails font assez ressortir le soin apporté par les architectes du moyen âge dans ces parties de la construction si fort négligées aujourd’hui, mais qui ont une grande importance, puisqu’elles contribuent à la conservation des édifices. C’est grâce à ce soin que la plupart de nos monuments des XIIe et XIIIe siècles sont encore debout aujourd’hui, malgré un abandon prolongé et souvent des réparations inintelligentes. Nous n’osons prédire une aussi longue durée à nos monuments modernes, s’ils ont à subir les mêmes négligences et la même incurie ; ils n’éviteront de profondes dégradations que si l’on ne cesse de les entretenir, leur structure ne portant pas en elle-même les moyens de conservation que nous voyons adoptés dans l’architecture antique comme dans celle du moyen âge.

FIXÉ, s. m. Peinture faite sous une feuille de verre et préservée de l’action de l’air par la superposition de cette matière. On a fort employé les fixés dans la décoration des meubles[1] et même des intérieurs pendant le moyen âge. On en trouve bon nombre d’exemples dans la Sainte-Chapelle du Palais à Paris et dans l’église abbatiale de Saint-Denis. On

  1. Voy. le Dict. du Mobilier, t. I.