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[tas de charge]
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les assises éclatées. C’est là l’effet ; mais la cause réside presque toujours dans les sommiers qui n’ont pas de tas de charge ou de lits horizontaux au-dessus des chapiteaux, à la naissance des arcs. Il est donc urgent de supprimer cette cause.

L’opération est souvent périlleuse, et demande de l’attention. Remplacer les assises écrasées d’une pile, dans ce cas, sans relancer les sommiers en tas de charge ou à lits horizontaux, à la place des claveaux disposés comme il est dit ci-dessus, c’est faire un travail inutile.

Les accidents qui s’étaient produits dans des édifices du XIIe siècle, à cause de l’absence ou de l’insuffisance des tas de charge, ne furent pas perdus pour les maîtres du XIIIe, siècle. Ceux-ci en vinrent bientôt, ainsi que nous le démontrons dans l’article Construction, à ne plus donner de coupes aux claveaux que quand leur extrados échappait à l’aplomb de la charge supérieure (fig. 3). Ce principe une fois admis, ils en tirèrent des conséquences nombreuses ; ils parvinrent ainsi souvent à neutraliser presque complètement des poussées d’arcs sur des murs, ou à diminuer considérablement le volume et le poids des maçonneries destinées à contre-buter ces poussées.

La théorie de ce principe est celle-ci (fig. 4) : Soit une nef voûtée en arcs d’ogives A, avec triforium B et galerie C au-dessus, à la naissance des grandes voûtes, avec bas côté D également voûté en arcs d’ogives. Il s’agit : 1o de ne pas écraser les piles cylindriques E ; 2o de ne pas avoir un cube de culées d’arcs-boutants F considérable. Les contre-