Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
CHAPITRE XXII.

du règne du mal, c’est-à-dire de la constellation du serpent, de cette grande couleuvre, mère de l’hiver, et emblème de l’Ahrimanes ou Satan des Perses, vos instituteurs. Oui, vainement votre zèle imprudent dévoue les idolâtres aux tourments du Tartare qu’ils ont inventé ; toute la base de votre système n’est que le culte du soleil, dont vous avez rassemblé les attributs sur votre principal personnage. C’est le soleil qui, sous le nom d’Orus, naissait, comme votre Dieu, au solstice d’hiver, dans les bras de la vierge céleste, et qui passait une enfance obscure, dénuée, disetteuse, comme l’est la saison des frimas. C’est lui qui, sous le nom d’Osiris, persécuté par Typhon et par les tyrans de l’air, était mis à mort, renfermé dans un tombeau obscur, emblème de l’hémisphère d’hiver, et qui ensuite, se relevant de la zone inférieure vers le point culminant des cieux, ressuscitait vainqueur des géants et des anges destructeurs.

« Vous, prêtres ! qui murmurez, vous portez ses signes sur tout votre corps : votre tonsure est le disque du soleil, votre étole est son zodiaque, vos chapelets sont l’emblème des astres et des planètes. Vous, pontifes et prélats ! votre mitre, votre crosse, votre manteau, sont ceux d’Osiris ; et cette croix, dont vous vantez le mystère sans le comprendre, est la croix de Sérapis, tracée par la main des prêtres égyptiens sur le plan d’un