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DE C.-F. VOLNEY

fussent interrompus après lui, il consacra une somme de vingt-quatre mille francs pour fonder un prix annuel de douze cents francs pour le meilleur ouvrage sur l’étude philosophique des langues.

Volney mourut le 25 avril 1820 ; les regrets de toute la France se sont mêlés aux larmes d’une épouse, modèle de son sexe, dont la bienfaisance fait oublier aux pauvres la perte de leur protecteur, et dont les vertus rappellent les qualités de celui dont elle sut embellir la vie.

Parvenu aux honneurs et à une brillante fortune, et ne les devant qu’à ses talents supérieurs, Volney n’en faisait usage que pour rendre heureux tous ceux qui l’entouraient. Il se plaisait surtout à encourager et à secourir des hommes de lettres indigents. Le malheureux pouvait réclamer l’appui de ce citoyen vertueux, qui ne résistait jamais au plaisir d’être utile.

Dans sa carrière politique, il se montra toujours ami sincère d’une liberté raisonnable, et ne dévia jamais de ses principes de justice et de modération. Un de ses amis le félicitait un jour sur sa lettre à Catherine : « Et moi, je m’en suis repenti, » dit-il aussitôt avec une sincérité philosophique. « Si, au lieu d’irriter ceux des rois qui avaient montré des dispositions favorables à la philosophie, nous eussions maintenu ces dispositions par une politique plus sage et une