Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/345

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AVIS AU LECTEURS

L’auteur est obligé d’avertir que la plupart de ses tragédies imprimées- à Paris chez Duchêne, au Temple du Goût ^ en 176/(, avec privilège du roi, ne sont point dû tout conformes à Toriginal ; il ne sait pas pourquoi le libraire a obtenu un privilège sans le consulter. Le roi ne lui a certainement pas donné le privilège de défigurer des pièces de théâtre, et de s’emparer du bien d’autrui pour le dénaturer.

Dans la tragédie d’Oreste, le libraire du Temple du Coût finit la pièce par ces deux vers de Pylade :

Que rainitié triomphe en tout tcîmps, en tous lieux, Des quilleurs des mortels et des crimes des dieux.

Ce blasphème est d’autant plus ridicule dans la bouche de Pylade que c’est un personnage religieux qui a toujours recommandé à son ami d’obéir aveuglément aux ordres de la Divinité. Dans toutes les autres éditions on lit :

Et du courroux des dieux.

On ne conçoit pas comment, dans la même tragédie, l’éditeur a pu imprimer, page 237 :

Je la mets dans vos fers, el e va vous servir.

1. Cet Avis au lecteur est imprimé à la suite des Scijtlies dans l’édition de Paris. Lacombe, 17(37, in-8" ; dans le tome IV des Nouveaux Mélanges, il est après la Préface (de Paris) ; mais dans l’édition in-4o' des Œuvres, il est rétabli à la fin de la pièce. Dans l’édition encadrée ou de 1775, il est placé dans le tome VI après Sophonisbe, la dernière des tragédies alors recueillies. Les éditeurs de Kehl l’ont transporté après Ayathocle, la dernière dos tragé- dies de Voltaire. Ainsi ont fait tous leurs successeurs. Je le donne à son rang, avec des variantes qui sont de 17G8. (B.)

2. Dans l’édition in-4o' ou de 1768, on avait mis : « imprimées tant dans les provinces que dans les pays étrangers, ne sont point du tout conformes à l’original.

« Dans la tragédie d’Oreste, etc. » (B.)

3. C’était renseigne de Duchêne, libraire. (B.)