Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/105

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inutile de demander au calcul plus de précision qu’aux observations, mais on ne doit point non plus lui en demander moins. Aussi l’approximation dont nous pouvons nous contenter aujourd’hui deviendra-t-elle un jour insuffisante[1]. »

Or, dans les méthodes d’approximation classiques, on trouve l’expression approchée du résultat par la somme d’une série de termes ; mais ces termes sont de plusieurs sortes. Les uns sont périodiques : ils retrouvent leur valeur primitive après de simples fluctuations. Mais d’autres peuvent être proportionnels au temps et par conséquent, augmenter indéfiniment avec lui : c’est ce qu’on appelle des termes séculaires, sans parler d’autres encore qui participent à la fois de la nature des premiers et de celle des seconds.

Mais ce n’est pas tout : il y a des termes périodiques qui ressemblent beaucoup aux termes séculaires et ne sont pas moins gênants qu’eux : ce sont ceux qui ont une longue période (et dont la présence tient à ce que les temps de révolution de deux astres peuvent toujours être considérés, au moins approximativement, comme commensurables

  1. Poincaré. Revue générale des Sciences, loc. cit., p. 1-2.