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LE COLIBRI


J’ai vu passer aux pays froids
L’oiseau des îles merveilleuses.
Il allait frôlant les yeuses
Et les sapins mornes des bois.

Je lui dis : « Tes plages sont belles,
Ne pleures-tu pas leur soleil ? »
Il répondit : « Tout m’est vermeil.
Je porte mon ciel sur mes ailes. »


(Poèmes en miniature.)


L’ÉVENTAIL


Sur le grand éventail chinois
Qu’elle agitait quand nous nous vîmes,
J’ai mis, au vol, en tapinois,
Des dessins frêles et des rimes.

J’ai dit, en strophes, mes gros crimes,
Péchés effrontés ou sournois,
Rêves au vent, souhaits intimes,
Rires et larmes d’autrefois.

Les vers badins et les vers sombres
S’enlacent sous les fines ombres
Des bambous et des tamarins.

Mais l’enfant blonde et décevante,
D’une main pareille s’évente
Avec ma joie et mes chagrins.


(Le Vitrail.)


LE CIEL


Fleurs divines des reposoirs,
Qui mettez des blancheurs aux soirs,
O lis, éclos dans la lumière,