Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/81

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tion et ne s’indignait plus de ses rapports forcés avec Haskett et Varick, se contentant, comme d’une faible vengeance, de tourner la chose en ridicule. Il en arrivait même à se demander s’il ne valait pas mieux posséder le tiers d’une femme qui a appris par expérience à rendre son mari heureux, qu’une femme entière, forcément moins experte en cet art.

Car il le considérait comme un art, fait, ainsi que tous les autres, de concessions, d’éliminations, d’embellissements, de lumières et d’ombres habilement ménagées. Sa femme était passée maîtresse en cet art, et il savait parfaitement à quelle école elle devait son talent.

Il cherchait même à remonter à la source de ses expériences, et à distinguer les diverses influences qui s’étaient combinées pour créer la joie de son foyer. Il comprenait que la nature commune de Haskett faisait apprécier à Alice la bonne éducation, tandis que le cynisme et les théories libérales de Varick sur le mariage lui avaient appris à aimer les vertus conjugales ; de sorte que Waythorn se sentait redevable à ses prédécesseurs des différents avantages qui rendaient sa vie facile, sinon romanesque.

À partir de ce moment il accepta tout, complètement et sans la moindre révolte. Il cessa de se satiriser lui-même, le temps calmant