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Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/108

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92 ŒUVRES

nous en fait veoir la vérité. Et nous reservons pour les mystères de la foy, que le Saint Esprit a luy meome révélez, cette soubzmission d'esprist qui porte nostre croyance à des mystères cachez aux sens et à la raison * .

Cela posé, je viens à vostre lettre, dans les pre- mières lignes de laquelle, pour prouver que cet es- pace est corps, vous vous servez de ces termes : Je dis que c'est un corps y pais qui! a les actions d'un corps, qu'il transmet la lumière avec refractions et reflexions, qu'il apporte du retardement au mouve- ment d'un autre corps ; où je remarque que, dans le dessein que vous avez de prouver que c'est un corps vous prenez pour principes deux choses : la première est, qu'il transmet la lumière avec refractions et re- flexions ; la seconde, qu'il retarde le mouvement d'un corps. De ces deux principes, le premier n'a paru véritable à aucun de ceux qui l'ont voulu es- prouver, et nous avons tousj ours remarqué, au con- traire, que le rayon qui pénètre le verre et cet espace n'a point d'autre refraction que celle que luy cause le verre, et qu'ainsy si quelque matière le remplit, elle ne rompt en aucune sorte le rayon, ou sa refrac- tion n'est pas perceptible ; de sorte que, comme il est sans doubte que vous n'avez rien esprouvé de contraire, je vois que le sens de vos paroles est que le rayon reflechy, ou rompu par le verre, passe à travers cet espace ; et que de là et de ce que les

I , La fin de ce paragraphe depuis : Et nous réservons, addition sur le manuscrit. — Vide infra, p. i33.

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