Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/212

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dente, puisque je parle à un excellent géomètre, et que vous avez autant d'adresse pour découvrir les fautes de raisonnement, que de force pour les éviter.

Le R. P. Noël, passant plus avant, veut monstrer quel est ce corps ; et pour establir sa pensée, il com- mence par un long discours, dans lequel il prétend prouver le meslange continuel et nécessaire des élé- ments, et ovi il ne monstre autre chose, sinon qu'il se trouve quelques parties d'un élément parmy celles d'un autre, et qu'ils sont brouillez plustost par acci- dent que par nature : de sorte qu'il pourroit arriver qu'ils se separeroient sans violence, et qu'ils revien- droient d'eux mesmes dans leur première simplicité ; car le meslange naturel de deux corps est lorsque leur séparation les fait tous deux changer de nom et de nature, comme celuy de tous les métaux et de tous les mixtes : parce que, quand on a osté, de l'or, I3 mercure qui entre en sa composition, ce qui reste n'est plus or. Mais dans le meslange que le P. Noël nous figure, on ne volt qu'une confusion violente de quelques vapeurs eparses parmy l'air, qui s'y sou- tiennent comme la poussière, sans qu'il paroisse qu'elles entrent dans la composition de l'air, et de mesme dans les autres meslanges. Et pour celuy de l'eau et de l'air, qu'il donne pour le mieux desmon- tré, et qu'il dit prouver péremptoirement par ces soufflets qui se font par le moyen de la chute de l'eau dans une chambre close presque de toutes parts, et que vous voyez expliquée au long dans sa

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