Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/414

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394 ŒUVRES

tiens de M' Le Secq* (ainsy que M' de Bagnols^ m'a fait veoir), qu*il a conté son aventure agréablement mais longuement, je vous en dirois encore davantage, mais il faut espargner le papier et l'encre de M"^ de la Place, et surtout vostre loysir qui est encore plus précieux.

Nous nous enrôlerons s'il plaist à Dieu sous nostre^ incomparable chef en ^ peu de temps, et il faut espérer que Dieu me fera miséricorde, et que l'exemple d'une si eminente pieté me frappera puissamment pour rompre tous les liens qui me retiennent, non pas dans le cœur, car je connais le monde et je le hais, mais brisera tout à fait les petites chaines desliées qui sont plus périlleuses bien souvent que celles qui sont plus grosses *.

Priez Dieu pour moy, s'il vous plaist, qui suis tout à vous etc., M... vostre etc.

��1. M. le Secq, qui avait été directeur de l'Hôtel-Dieu de Paris, s'était retiré en i646 avec les solitaires de P.-R. Ce fut lui qui fit connaître Saint-Cyran à M. Singlin. (Besoigne, Histoire de l'Abbaye de Port-Royal, 1762, t. IV, p. 55.)

2. Guillaume Dugué de Bagnols, avait été « converti » en 16:^7 par M. Singlin. Après la mort de sa femme (20 juin i648), il vendit sa charge de maître des requêtes. Il était l'ami intime de M. de Ber- nières, qui avait à cette époque donné asile aux religieuses de Port- Royal de Paris.

3. A : dans.

l\. Ce dernier paragraphe correspond exactement à la situation mo- rale de Jacqueline Pascal pendant les dernières années de la vie de son père (Vide supra, t. I, p. i54). Quant à la lettre elle-même, il est à supposer que Jacqueline Pascal écrit ce que de Paris l'on ju- geait à propos de faire connaître soit à la mère Abbesse, soit aux soli- taires de Port-Royal des Champs, M. Lemaître ou M. Arnauld d'Andilly.

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