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ŒUVRES

duire des nouveautez, ny de vouloir vous attribuer la gloire des inventions d’autruy ; et m’en estant voulu mieux asseurer par les tesmoignages de ceux qui y estoient presens, j’ay encore prié les Peres Dorane et Meghemont de l’ordre des Iacobins qui estoient presens à cette dispute de rappeler leur mémoire la dessus, et ils m’ont asseuré qu’ils n’avoient nullement remarqué qu’il s’y fust rien dit à votre desavantage, sinon que ce Pere se pouvoit bien passer de faire aucune mention de vous en cette declamation, qui n’estoit pas une chose assez sérieuse pour vous y nommer ou designer. De quoy je vous puis asseurer, Monsieur : c’est que le discours de cet Ecolier ou l’autorité de ce Regent n’estoient point capables de donner aucune impression à ceux qui les escoutoient qui peust faire aucun préjudice à l’estime que fait de vous toute la compagnie qui estoit lors présente ; et je crois que les paroles qui y furent dites sont plus dignes de mepris, que d’estre relevées avec le soin qu’il vous plaist d’y apporter. C’est pour cela que j’ay fait mes efforts auprès de M. le Conseiller Perier pour l’empescher de mettre sous presse la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire, affin de ne point donner ouverture à une contestation où ce bon Pere pourroit tousjours tirer cet avantage de vostre victoire, quod cum victus erit, tecum certasse feretur. Neantmoins j’ay trouvé Mr Perier si exact et si ponctuel à suivre les ordres que Mr votre Pere et vous luy donnez, que je n’ay peu obtenir cette grace de luy, quoy que je le priasse seulement de differer jusques à vostre réponse, après laquelle il eust eu liberté de faire ce qui luy eust plu, en cas que vous perseverassiez dans la mesme volonté ; et s’il n’estoit question que de rendre votre justification aussi publique (ainsi que vous tesmoignez le souhaitter) que cette declamation, je vous puis asseurer, Monsieur.