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OEUVRES

de Sorbonne. Et dans cette crainte j’ay jugé necessaire de consulter un de ceux qui[1] furent neutres dans la première question, pour apprendre de luy la chose veritablement. J’en ay donc veu un fort habile que je priay de me vouloir marquer les circonstances de cette difference, parce que je luy confessay franchement que je n’y en voyois aucune.

[2]A quoy il me repondit en riant, comme s’il eust pris plaisir à ma naïveté : Que vous estes simple de croire qu’il y en ait ! Et où pourroit-elle estre ? Vous imaginez vous que si l’on en eust trouvé quelqu’une, on ne l’eust pas marquée hautement, et qu’on n’eust pas esté ravi de l’exposer à la veuë de tous les peuples dans l’esprit desquels on veut décrier M. Arnauld ? [3] Mais, luy dis-je, pourquoy donc ont-ils attaqué cette proposition ? A quoy il me repartit : Ignorez vous[4] ces deux choses que les moins instruits de ces affaires connoissent : l’une que M. Arnauld a tousjours évité de[5] dire rien qui ne fust puissamment fondé sur la tradition de l’Eglise : l’autre que ses ennemis ont neantmoins resolu de

  1. A 2 B. [par politique].
  2. PP". suppriment ici l’alinéa, et la proposition:comme s’il eust pris plaisir à ma naïveté; ABW. les rétablissent.
  3. PP’AB. ajoutent : [Je reconnus bien à ce peu de mots que tous ceux qui estoient (A.B. avoient esté) neutres dans la premiere question, ne l’eussent pas esté dans la seconde : Je ne laissay pas d’oüyr (A 2 B. néanmoins de vouloir oüyr) ses raisons, et de luy dire : ] ; W. traduit cette phrase.
  4. PP’A. suppriment : ces deux choses que les moins instruits de ces affaires connoissent : l’une que….l’autre…. ; A 2 B. rétablissent ces mots ; W. les traduit.
  5. B. rien dire.