vierges, fussent-elles toutes rangées en ordre de bataille ! Puissent-elles cependant nous aider de leurs prières ! »
CHAPITRE VIII.
l’attaque.
L’astre du jour éclairait à peine les campagnes, qu’Éveline Berenger, se conformant aux avis de son confesseur, se mit à visiter les murs et les créneaux du château assiégé, pour soutenir par des paroles bienveillantes le courage des braves et ranimer par l’espérance celui des timides. Éveline portait un riche collier et des bracelets, ornements qui indiquaient l’élévation de son rang et de sa naissance. Selon la mode de l’époque, sa tunique était fixée autour de sa taille par une ceinture brodée en pierres précieuses et attachée par une grande boucle d’or. À l’un des côtés de cette ceinture était suspendue une espèce de bourse d’un travail riche fait à l’aiguille ; de l’autre, un petit poignard, ouvrage admirable et exquis. Un manteau de couleur sombre, et choisi comme étant l’emblème de ses malheurs, avait été négligemment jeté autour d’elle, et le capuchon en était placé de manière à ombrager et non à cacher les traits charmants de son visage. Ses regards avaient perdu leur expression exaltée et fière, qu’avait inspirée une vision supposée ; mais ils étaient encore animés d’un certain caractère doux et mélancolique, et cependant déterminé. En s’adressant aux soldats, elle sut tout à la fois prier et commander, leur disant tantôt qu’elle se plaçait sous leur protection, tantôt leur demandant le juste tribut d’obéissance qu’ils lui devaient à titre de vassaux.
Selon l’art militaire, la garnison avait été divisée en groupes, placés sur les points les plus exposés à l’attaque, ou sur ceux d’où l’ennemi pouvait être le plus facilement troublé : et c’était cette inévitable division en petits corps qui montrait le désavantage qu’offrait l’étendue des murailles comparée au nombre des soldats qui les défendaient ; et quoique Wilkin Flammock se fût