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CINQ SONNETS[1]


PRINTEMPS

À Julie


Quand avec moi tu viens, ange et compagne aimée,
Matinale et hâtive et secouant ton sommeil,
Dans la prairie humide et de perles semée,
De la jeune nature épier le réveil ;

Quand tout frissonne et s’ouvre à l’haleine embaumée
Que l’herbe et la poitrine ont un bonjour pareil…
Oh ! je voudrais chanter dans une hymne enflammée
Tout ce que fait éclore un rayon de soleil :

Chanter l’ébat joyeux de l’oiseau sur la branche,
La marche de l’insecte, ou la voix du ruisseau,
La sève qui parcourt le chêne et l’arbrisseau,

La senteur du lilas et l’aubépine blanche,
L’air pur, les fleurs, l’amour… l’amour, cette autre fleur
Que le ciel sème en nous pour parfumer le cœur !


  1. Nouvel extrait du recueil qui aura pour titre : le Nid du poëte.