Par nos champs et nos rives/66

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Imprimé au Devoir (p. 167-168).

SUPPLICATION


Je viens à vous, Seigneur, avec mon cœur brisé
Par le poids du chagrin et les maux de la vie ;
Je viens à vous, beauté pure qui rassasie,
Ô Jésus, près de qui tout mal est apaisé !…

De même que le champ protège avec tendresse,
La graine, et l’enveloppe, en son sein réchauffant,
Ah ! daignez prendre aussi pitié de votre enfant,
Et soutenir un peu son humaine faiblesse !…


Pour qu’il devienne pur comme un bois de sarment
Que le feu purifie, en son noble mystère,
Ô Dieu de pureté, vous daignerez, j’espère,
Jeter un peu de votre paix sur mon tourment !…

Les chemins sont étroits, et les routes sont noires ;
Et, vers le droit sentier l’on s’achemine en vain.
Le monde met sa nuit sur nos rêves divins,
Et les chants de beauté deviennent dérisoires !…

Ah ! jetez un regard de calme et de bienfait
Sur nos rêves détruits et sur notre misère !
Seigneur, pour tout le bien que j’aurais voulu faire,
Seigneur, pardonnez-moi tout le mal que j’ai fait !…