Par un matin s’est levée

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La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 114-115).


PAR UN MATIN S’EST LEVÉE


        Par un matin s’est levée
        La petite Jeanneton ;
        Elle a pris sa faucillette
        Pour aller couper du jonc.
Hélas ! pourquoi s’endormait-elle,
        La petite Jeanneton ?


        Elle a pris sa faucillette
        Pour aller couper du jonc :
        Et quand son fagot fut fait
        S’endormit sur le gazon.
Hélas ! pourquoi…

        Et quand son fagot fut fait
        S’endormit sur le gazon ;
        Par son chemin sont passés
        Trois beaux et jeunes garçons.
Hélas ! pourquoi…

        Et par ici sont passés
        Trois beaux et jeunes garçons.
        Le premier la regarda
        D’une tant bonne façon.
Hélas ! pourquoi…

        Le premier la regarda
        D’une tant bonne façon ;
        Le second fut plus hardi,
        Mit la main sous le menton ;
Hélas ! pourquoi…

        Le second fut plus hardi,
        Mit la main sous le menton ;
        Ce que fit le troisième
        N’est pas mis dans la chanson.
Hélas ! pourquoi…

        Ce que fit le troisième
        N’est pas mis dans la chanson.
        C’est à vous, mesdemoiselles,
        D’en deviner la raison.
Hélas ! pourquoi…

(Brunettes ou petits airs tendres. 1703.)