PAR UN MATIN S’EST LEVÉE
Par un matin s’est levée
La petite Jeanneton ;
Elle a pris sa faucillette
Pour aller couper du jonc.
Hélas ! pourquoi s’endormait-elle,
La petite Jeanneton ?
Elle a pris sa faucillette
Pour aller couper du jonc :
Et quand son fagot fut fait
S’endormit sur le gazon.
Hélas ! pourquoi…
Et quand son fagot fut fait
S’endormit sur le gazon ;
Par son chemin sont passés
Trois beaux et jeunes garçons.
Hélas ! pourquoi…
Et par ici sont passés
Trois beaux et jeunes garçons.
Le premier la regarda
D’une tant bonne façon.
Hélas ! pourquoi…
Le premier la regarda
D’une tant bonne façon ;
Le second fut plus hardi,
Mit la main sous le menton ;
Hélas ! pourquoi…
Le second fut plus hardi,
Mit la main sous le menton ;
Ce que fit le troisième
N’est pas mis dans la chanson.
Hélas ! pourquoi…
Ce que fit le troisième
N’est pas mis dans la chanson.
C’est à vous, mesdemoiselles,
D’en deviner la raison.
Hélas ! pourquoi…
|
(Brunettes ou petits airs tendres. 1703.)