Parcs et Boudoirs/2

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Explication du poème.


T’entourer d’arbres centenaires,
De couchers de soleil royaux ;
Traverser d’extraordinaires
Appartements pleins de joyaux,
De peintures, d’odeurs légères ;
Voir des bergers et des bergères
Et des dames de qualité
Près de gens l’épée au côté :
Je voudrais, je voudrais, chérie,
T’offrir une telle féerie !


Au printemps, nous irions matin,
Quand le décor est neuf encore ;
En été quand la lune dore
Le haut des arbres du jardin ;
L’hiver, devant les cheminées,
En des poses efféminées,
Nous singerions, moi, quelque roi,
Toi, la Vallière ou la Fontanges,
Ce qui ferait rire, je croi,
Sur le plafond les petits anges.

Les jours où je serais songeur,
Je prendrais l’air grave et rageur,
Et le tricorne pour mieux feindre
Le grand Napoléon Premier ;
Tandis que, mise en Récamier,
Pâle, tu semblerais me craindre…