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Pauvres fleurs/Un Billet de Femme

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Pauvres fleursDumont éditeur Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 245-247).



UN BILLET DE FEMME.


Puisque c’est toi qui veux nouer encore
Notre lien,
Puisque c’est toi dont le regret m’implore,
Écoute bien :
Les longs sermens, rêves trempés de charmes,
Écrits et lus,
Comme Dieu veut qu’ils soient payés de larmes,
N’en écris plus !


Puisque la plaine après l’ombre ou l’orage,
Rit au soleil,
Séchons nos yeux et reprenons courage,
Le front vermeil.
Ta voix, c’est vrai ! se lève encor chérie,
Sur mon chemin ;
Mais ne dis plus, à toujours ! je t’en prie ;
Dis : à demain !

Nos jours lointains glissés purs et suaves,
Nos jours en fleurs ;
Nos jours blessés dans l’anneau des esclaves,
Pesans de pleurs ;
De ces tableaux dont la raison soupire,
Ôtons nos yeux,
Comme l’enfant qui s’oublie et respire,
La vue aux cieux !

Si c’est ainsi qu’une seconde vie,
Peut se rouvrir,
Pour s’écouler sous une autre asservie,
Sans trop souffrir,

Par ce billet, parole de mon âme,
Qui va vers toi,
Ce soir, où veille et te rêve une femme,
Viens ! et prends-moi !