Pensées, sujets, fragmens

La bibliothèque libre.
Pensées, sujets, fragmens
Texte établi par Jacques CrépetA. Blaizot (p. np-167).
Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/8
H. DE BALZAC

PENSÉES

SUJETS, FRAGMENS

ÉDITION ORIGINALE

AVEC UNE PRÉFACE ET DES NOTES

DE

JACQUES CREPET


PORTRAIT GRAVE À L’EAU-FORTE

PAR

G. NOYON


PARIS

A. BLAIZOT, LIBRAIRE-ÉDITEUR

26, RUE LE PBLETIER, 2 6


1910

NOTE DE L’ÉDITEUR


Nous avions d’abord songé à donner le texte de cet album dans l’intégralité de son désordre pittoresque. Mais un examen plus approfondi nous a rapidement convaincu qu’à le tenter nous nous heurterions à des difficultés insurmontables, résultant de l’abondance des surcharges, intercalations, notes entrecroisées, etc. (V. la préface). De plus, nous risquions fort, pour prix de notre exactitude, d’introduire dans le recueil — ou d’y maintenir — une obscurité rebutante.

Tout bien pesé, il nous a donc paru préférable de suivre la voie qui nous était montrée par Balzac lui-même, dont le manuscrit, en maints endroits, porte trace d’un essai de classification, et d’autant que nos fac-similés restituent l’aspect graphique de l’album


Un astérisque (*) à la suite d’un titre signifie que l’ouvrage en cause n’a jamais paru, mais se trouve mentionné dans l’Histoire des Œuvres de H. de Balzac.

Deux astérisques (**), que l’ouvrage n’a jamais paru et ne figure pas dans le travail bibliographique du vicomte de Spœlberch de Lovenjoul.

Il nous a paru que cette distinction était de nature à faciliter les recherches du lecteur.


PRÉFACE



On sait quel sort bizarre et navrant subirent, en 1882, les papiers de Balzac.

À peine sa veuve était-elle morte, une saisie générale était opérée au petit pavillon de la rue Fortunée, où Balzac avait amené sa femme en arrivant de Wierszchownia, et qu’elle n’avait point quitté depuis ; et les déménageurs de l’hôtel Drouot suivaient de près la horde des huissiers. Ce fut alors une scène de sacrilège barbarie, sans pareille dans les annales des lettres contemporaines. Cinq ou six grandes caisses clouées avaient été mises à part, dans un petit salon respecté par les hommes de loi. Elles renfermaient les papiers de Balzac, des manuscrits autographes, des notes volantes, des cahiers. Les déménageurs s en emparèrent ; Ionique valet préposé à la garde du mobilier ne put rien empêcher. Les caisses furent bousculées, défoncées, éventrées : leur contenu joncha bientôt le parquet. Le public, attiré par le scandale de cette ruine princière et par le grand nom de Balzac, y choisit à son gré : bientôt le désordre dégénéra en pillage. Vainement le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul. accouru, tenta de s’interposer. Il obtint seulement le retour de deux des caisses emportées à l’hôtel Drouot ; encore en revinrent-elles à moitié vides… On était allé avertir l’heri- tière. On lui demanda ce qu’il fallait faire des papiers répandus dans le petit salon. Elle répondit, assure-t-on : Brûlez tout !

Ainsi se réalisait une fois de plus le sinistre pressentiment qui avait assailli Balzac quand, ramenant de Russie l’épouse si longtemps convoitée et se croyant, comme il l’écrivait à sa sœur Surville, « au comble du bonheur », il avait trouvé la porte de son hôtel défendue contre lui par un concierge devenu subitement fou. La petite maison du financier Beaujondevait lui être fatale jusque par delà le tombeau. Là, il avait agonisé dans l’affreux isolement que l’on sait ; là, se réveillant d’un rêve ardemment nourri pendant dix-sept ans, il avait pu méditer pour son compte la terrible réplique de Quinola : « Et l’on parle du premier amour ! Je ne connais rien de terrible comme le dernier, il est strangulatoire ! » Maintenant, c’étaient des fragments de son œuvre même, des parcelles de sa pensée que ces murs voyaient profaner, disperser, anéantir[1].

L’album que publiera prochainement M. Blaizot, est-il sorti de l’hôtel de la rue Fortunée dans la poche de quelque passant à qui le désordre de cette heure-là fournit l’occasion de satisfaire, à peu de frais, ses goûts de collectionneur ? On peut le supposer. C’est en 1882, en effet, qu’il devint la propriété de M. Clément-Simon, avec un portefeuille de chagrin violet qu’ornait le portrait reproduit en tête de ce livre[2], et qui contenait encore un bulletin d’Equipagentransport datant du dernier voyage en Allemagne (mai 1850). Et j’inclinerais d’autant plus à cette conjecture qu’il ne figure pas dans le catalogue de la vente des livres et manuscrits provenant de la succession de Mme de Balzac. Cependant, il sied de l’observer : M. Clément-Simon tenait cette pièce de M. Chasles, libraire-expert, celui-là même qui venait de diriger ladite vente. On pourrait donc admettre aussi bien l’hypothèse d’une cession de gré à gré consentie à M. Chasles par les ayants droit de la veuve.

Quoi qu’il en soit, c’est entre les mains de M. Clément-Simon, à Tulle, où il s’était fixé depuis de longues années, que je vis, au cours d’un voyage, ce très curieux manuscrit. On n’est pas sans connaître quelques-uns des travaux de M. Clément-Simon. Il était de ces chercheurs patients, de ces monographes passionnés qui savent arracher leurs secrets aux papiers les plus obscurs, et sans lesquels l’histoire provinciale ne serait encore aujourd’hui que ce qu’elle fut jusqu’à ce siècle : une fable dont le talent de l’auteur faisait tout le prix. M. Clément-Simon m’entretint avec enthousiasme de son trésor. Pendant quatre ans, aidé du vicomte de Spoelberch, il en avait déchiffré les hiéroglyphes et reconstitué le texte. Et il portait dans sa tète, quasi écrite, la préface qu’il fallait pour y jeter la lumière à flots. D’ailleurs, voilà une dizaine d’années, l’album avait dû paraître : déjà les caractères en étaient choisis, les fac-similés tirés. Mais des contretemps avaient surgi, des tristesses : l’éditeuren question était mort, et M. de Spoelberch. Et lui-même, à cette heure, M. Gustave Clément-Simon, chargé de quelque quinze lustres, après l’effort que venaient de lui coûter les Mémoires de la comtesse de Valon, se sentait bien las

Je l’adjurai de ne pas différer davantage une publication dont tous les balzaciens se réjouiraient. Il me le promit, vint à Paris pour traiter avec M. Blaizot, lui confia la copie — il serait plus juste de dire la « traduction » — du texte. La mort le prit, à son tour, comme il allait rédiger la préface, les notes, et faire profiter le lecteur de ses patientes recherches, — une mort que les circonstances firent particulièrement cruelle : dans une maison de santé, loin des siens et de tout ce qu’il aimait, à cent cinquante lieues de ses riches archives et de sa chère Corrèze où le soleil se lève dans des vapeurs roses.

Ainsi m’échurent l’honneur et la tâche, que je sens plus lourde à songer combien M. Clément-Simon s’en fût mieux acquitté, d’être le scoliaste de cet album et de le présenter au lecteur.

C’est un album oblong, acheté tout relié[3], et relié sans aucune recherche (dos de chagrin, plats de papier marbré), qui, par ses feuillets de nuances diverses, fait penser aux albums à croquis, par son format rappelle les carnets de commande des libraires, et dont la tranche salie et les plats fatigués témoignent d’un long usage.

Ouvrons-le.

A l’intérieur du premier plat, collée, une vignette au bas de laquelle se lisent la signature d’A. Devéria et le monogramme de Charles Thompson : une femme, drapée dans les plis d’un péplum qui doit autant aux modes de la Restauration qu’à la Grèce antique, retient sous sa main une liasse de feuilles : plusieurs lui échappent, tourbillonnent au vent. En exergue : Neludibria ventis. Faut-il voir dans cette vignette une simple allégorie de la reliure ? Ne serait-ce pas plutôt une « marque » de librairie que Balzac aurait commandée vers 1825, quand il élaborait, avec Urbain Canel, ces éditions en un volume de La Fontaine et de Molière, dont la mévente pesa si lourdement sur toute sa vie ? Cette dernière conjecture est séduisante et ne semble pas sans fondement, Devéria et Thompson ayant précisément signé les illustrations du La Fontaine et du Molière[4]… Au-dessus de cette gravure, un jour sans doute que le souvenir de ses déboires d imprimeur lui cuisait particulièrement et qu’il n’était pas satisfait non plus de ses proses, Balzac a écrit : « Folle gardant des folies ».

En regard, le titre : Pensées, Sujets, Fragments, tracé de cette belle « anglaise » que l’on retrouve en tête de tous les manuscrits du père de la Comédie humaine. Au-dessous de ce titre, se faisant pendant, deux dates qui semblent commander l’album : février 1833 — 27 septembre 1833. Au-dessous encore, s’échelonnant, une suite de citations ou de devises latines, cueillies au hasard des voyages ou des lectures : Fuge, late. tace (inscription d’une cellule à la Grande Chartreuse, 29 septembre 1832[5]) ; Umbra mea sit vita[6] (inscription d’un cadran solaire) ; Ultimam cogita[7] ; Fama vel fama… Elles correspondent assez mal, hors la dernière, à ce que nous savons de Balzac, de sa suffisance et de ses ambitions, il faut en convenir. Mais en haut de la page, en face dune description d’écu qui pourrait bien avoir le comte Ferdinand de Gramont pour auteur et qu’on devine sous les ratures, tout en haut de la page, placée là comme une mystique dédicace, voici, en revanche, une indication toute personnelle évidemment : 6 janvier, naissance d’E. Retenons-la, elle nous sera une clef tout à l’heure.

Suivent cinquante-quatre feuillets couverts, au recto et au verso, d’une écriture souple, allongée, menue le plus souvent, ici restée noire et emprisonnant encore quelques parcelles de poudre à sécher, là jaunie par les ans, tantôt alignée régulièrement, tantôt distribuée en paquets au hasard du papier, si fine parfois qu’on la croirait plutôt formée avec la pointe d’une aiguille qu’avec une plume de corbeau, et qui disparait, des demi-pages, sous des ratures en croisillons, et qui ne souffre pas un espace blanc, et qui emprunte des façons d’arabesques, et qui se corrige, et qui annote aujourd’hui ce quelle avait hier consigné, et qui soudain se perd dans un et cœtera ou une tache d’encre, et qui, bousculée toujours par la pensée, n’a jamais le temps d’achever la syllabe finale… Je ne m’étonne plus si les « typos » d’Everat[8] mettaient comme première condition à leur engagement « qu’ils n’auraient pas, journée commune, plus de deux heures de Balzac »[9], ni que maints romans de notre auteur aient coûté beaucoup plus cher à corriger qu’à composer, et j’admets volontiers maintenant que MM. de Spoelberch et Clément-Simon purent pâlir des semaines et des mois sur ces pages-ci.

Mais lorsqu’on a vaincu leur constante énigme, introduit de l’ordre dans tout ce désordre et pénétré, si je puis dire, la mécanique de ce carnet, on oublie l’aridité de son labeur. Notre texte, en effet, dépasse, et de beaucoup, les promesses de son titre. Non seulement on y trouve, avec trente ou quarante plans abandonnés, plusieurs des plus célèbres romans de Balzac en leur schéma originel, et quelque cent cinquante pensées inédites avec une centaine d’autres qui ont pris place dans la Comédie humaine, mais il constitue un véritable mémento-journal, à la fois livre de comptes, agenda et « crachoir d’or », — pour employer la pittoresque expression dont Paul de Saint-Victor peignit les Disjecta membra de Barbey d’Aurevilly, — un capital « garde-manger », rectifierait Laure Surville, selon son illustre frère[10], — où la vie palpite avec l’œuvre, où l’homme transparait dans l’auteur, où sont jetés, pêle-mêle et au jour le jour, programmes de travaux, recherches de style, listes d’amis, mots entendus, anecdotes typiques, bilans budgétaires, etc., etc. Ici l’inédit voisine avec l’édité, le roman avec le drame, la politique avec la religion, des considérations sur l’amour avec des préceptes littéraires ; une coupure de journal interrompt une suite d’aphorismes, une fleur séchée ouvre ses pétales décolorés au bas d’un canevas de pièce, une citation virgilienne jaillit d’un plan d’habitation, et il arrive que la callipygie d’une grosse dame fasse reculer le flot des notes… C’est un document littéraire inestimable et c’est aussi un document biographique de premier ordre.

Au reste, j’en dirai plus sur son importance par deux citations que par de longs commentaires. On lit dans les Lettres à l’Étrangère (20 janvier 1838) :

« En voilà bien assez pour vous convaincre qu’il faut être une huître (vous souvenez-vous de ceci ?) ou un ange pour s’attacher à ces grands rochers humains. »

Et une note de l’éditeur, au bas de la page, explique :

Balzac avait écrit à Genève, sur un album à lui, cette pensée : « Les grands hommes sont comme les rochers, il ne peut s’y attacher que des huîtres. » Mme Hanska écrivit au-dessous : « Je suis donc une huître. »

On lit dans le même recueil (10 octobre 1837) :

« Quand j’ouvre mon livre, où j’ai mis toutes les pensées de mes ouvrages et tant de choses, j’en reviens toujours à : Je serai Richelieu pour te conserver. C’est, dans le grand parc de mes idées, la fleur que je caresse le plus de l’œil. »

Eh bien ! la pensée de Balzac : « Les grands hommes sont comme les rochers… », — et la plaisante approbation de Mme Hanska, — et cette fière déclaration : « Je serai Richelieu pour te conserver », dont il encensait l’orgueil de son amie et qui a sans doute intrigué plus d’un lecteur, — tout cela se retrouve dans notre album !.. Celui-ci, sans conteste, et de l’aveu même de Balzac, n’est donc rien moins que « le livre où il a mis toutes les pensées de ses ouvrages et tant de choses », « le grand parc de ses idées ».

Mais d’abord une question se pose : à quelle période de la vie de Balzac correspond ce précieux livre ? Question dont il est superflu de signaler l’importance et qui n’est pas, je l’avoue, sans m’avoir longtemps et fort embarrassé

On ne remplit pas un cahier de notes comme on rédige un manuscrit ordinaire. On l’ouvre au petit bonheur, sur un coin de table, entre une lecture et l’ouvrage en cours, et, hâtivement, on griffonne quelque chose au hasard des blancs restés. Balzac, dont l’existence était effroyablement encombrée, n’a point manqué à la règle commune. Notre album n’accuse pas un moindre désordre en la distribution de ses matières qu’en son aspect graphique. Ainsi un mémorandum daté « 1830 » s’y présente bien après les plans de la Peau de Chagrin et des Deux rencontres, qui sont de 1830-31, et même après une allusion à la Chartreuse de Parme, parue en 1840 ; un programme pour 1836 s’y trouve encadré entre un programme pour 1842 et un autre pour 1847. Et, si les millésimes y figurent en assez grand nombre, il est le plus souvent impossible, sur simple lecture du moins et avec quelque soin qu’on examine le texte, de déterminer la limite des fragments qui se rapportent à chacun d’eux.

A ces premières causes de confusion inhérentes, elles, au manuscrit, ajoutez celles qui tenaient à la personne de l’auteur, à sa prodigieuse fécondité, à sa conscience, à ses habituelles négligences aussi. Entre tous les romanciers français, Balzac est assurément celui qui remania le plus souvent ses œuvres. On sait les exemples fameux de Pierrette, dont furent tirées treize épreuves, de César Birotteau, qui en nécessita dix-sept. On n’ignore pas non plus que d’autres romans, tels la Femme de trente ans ou Sur Catherine de Médicis, sont restés jusqu’à dix et quinze ans en préparation, et le bibliophile Jacob a rapporté que vers 1840 Balzac Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/22 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/23 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/24 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/25 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/26 sable à son tempérament apoplectique, Laure fait livrer chez elle les épreuves de son frère.

Tout le jour et la moitié de la nuit, Balzac commande à sa plume de courir, et elle obéit. Elle court pour la Mode de Girardin, pour la Silhouette de Ratier, pour l’Europe littéraire de Bohain, pour la Caricature de Philipon, pour tous les petits périodiques, dont elle ne peut encore dédaigner les subsides ; elle court pour le Rénovateur de Berryer et pour le Feuilleton des journaux politiques, et pour la Revue de Paris et pour la Revue des Deux Mondes ; elle court pour les Scènes de la Vie Privée qui vont paraître chez Mame-Delaunay et pour les Romans et Contes philosophiques qu’attendent Charles Gosselin et Urbain Canel. Tour à tour badine, austère, licencieuse, romantique ou réaliste, elle aborde les genres les plus divers, la charge, la politique, l’histoire, la chronique, le roman, la nouvelle, la monographie, etc. daube sur Marmiton-Civet et les Philipotins, rend compte du livre nouveau, terrifie le lecteur avec la Vendetta, el Verdugo, ou le Réquisitionnaire, le moralise avec le Bal de Sceaux ou la Maison du Chat qui pelote, l’inquiète avec Sarrasine, l’émoustille avec les Contes drolatiques, le déconcerte avec la Femme de trente ans…

Point de trêve. Quand Balzac est las, il se verse force tasses de ce café dont le docteur Minoret nous a conservé la recette ; quand il ne peut plus rédiger, il corrige et se mesure avec la syntaxe ; ou bien il appelle Ratier et Sandeau pour leur dicter la substance de quelque trois ou quatre drames mirifiques… qu’il ne reste plus qu’à écrire. — et qu’ils n écriront jamais, ces paresseux !… Ou bien il fait des comptes, suppute le profit qu’il peut tirer d’une Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/28 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/29 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/30 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/31 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/32 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/33 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/34 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/35 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/36 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/37 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/38 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/39 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/40 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/41 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/42 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/43 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/44 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/45 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/46 humaine s’élabore sous nos yeux. Peut-être est-elle née seulement de cette pensée, que nous rencontrons dès notre page 1 :

L’histoire de l’homme est l’histoire de l’humanité, comme l’histoire d’une société est l’histoire de toutes.

Peu à peu les classifications de l’œuvre gigantesque se précisent, ses cadres se remplissent, ses protagonistes se groupent. Tous ses personnages, qui doivent, un jour, « faire concurrence à l’état civil », prennent vie et s’agitent. Balzac les passe en revue, comme le Petit Caporal sa Grande Armée ; il cause avec eux, il leur donne la croix, il leur tapote la joue. Dressant une liste de ses héroïnes, il constate fièrement :

Nous nous sommes amusés à compter les différents sourires, à les étudier, les varier, et rien ne manque dans cet essaim de grâces et cet arsenal de perfidies.

En face des noms de Bonne d’Armagnac et de Marie de Maillé, il déclare :

On peut leur confier son secret ou sa bourse.

Et il se récrie, à propos d’Adélaïde de Rouville :

Dans quel temps vivons-nous pour qu’une fille aussi, et aussi… soit sur le pavé ?

Il semble qu’on l’entende faire la légendaire réponse à Sandeau, que l’état d’une sœur malade préoccupait :

— Tout cela est bien, mais revenons à la réalité : parlons d’Eugénie Grandet !

Ses amis lui font cortège, ses amis de chair et d’os. Mme Delannoy, sa « seconde mère », le « bon petit père » DaPage:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/48 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/49 Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/51
PENSÉES, APHORISMES[11]

Il ne faut se fier ni au temps ni aux femmes.

L’histoire de l’Homme est l’histoire de l’humanité, comme l’histoire d’une société est l’histoire de toutes.

Les rois ne mendient pas, ils volent.

Il n’y a qu’une membrane de différence entre un grand coquin et un homme de génie[12].

Le pays qui gagne des batailles doit savoir les chanter[13].

Si une femme qui n’est plus trompée à une lettre d’amour est un monstre,

il y a des gens qui font des efforts infinis pour détacher de l’arbre une orange pourrie.

Chez une jolie femme, la coquetterie est de la conscience.

La misanthropie est presque toujours une grande vanité cachée sous une peau de hérisson[14].

Il y a des gens qui, en amour, s’essayent avec des femmes qu’ils n’obtiendront pas, comme des apprentis bretteurs qui tirent au mur pour savoir se battre.

Que de fois le courage consiste à s’abandonner au courant sans lutter. Souvent encore, le courage est de l’amour-propre, souvent un calcul. Il n’y a qu’un courage prisable, c’est le courage de l’homme qui n’est pas vu et qui se sacrifie.

Un grand crime, c’est quelquefois un poème[15].

Quand nous ne pouvons pas vivre dans le présent, c’est folie que de regarder au passé. Il faut faire jouer des ombres chinoises sur une toile éclairée par l’avenir. — C’est le secret de beaucoup de résignations. Rien n’est plus triste que de tomber dans une vie d’analyse, qui tue toutes les illusions parce qu’on juge ou on pèse tout.

Quelle pitié de voir l’opium, agent matériel, dominer ou déterminer le jeu d'une âme censée immatérielle[16] !

Que dans un salon de vingt pieds de long sur quinze de large une créature humaine fasse de l’impertinence et penche la tête, dans une ville d’un million d’habitants où il y a le Panthéon ! Pitié — ou rire.

Un homme devient bien fort en avouant sa faiblesse.

La gloire a souvent été tout bonnement de faire un grand crime politique.

Pour juger quelqu’un, il faut être dans le secret de ses malheurs et de ses émotions. Pour beaucoup d’hommes, le bonheur a été dans la vie comme une escarpolette qui se casse[17].

La fortune, le talent, l’esprit, le pouvoir ne sont pour quelques hommes que des brevets d’impertinence[18].

Pour être avare, il faut posséder.

La jeunesse aime avec sa force et la force humaine va en diminuant, la vieillesse aime avec sa faiblesse, qui va en augmentant[19].

Pour ressentir une passion, il faut en avoir l’étoffe.

Le mariage est un sacrement en vertu duquel on se communique ses mauvaises humeurs le jour et sa mauvaise odeur la nuit[20].

Toute femme a sa fortune entre ses deux jambes.

La dévotion a quelque chose de tendre pour Dieu qui peut tourner aisément à un amour pour l’homme.

La dévote n’est si bien attachée à la religion que parce qu’elle concerne un Dieu qui s’est fait homme.

Je ne crains ni la mort ni la vie.

Le premier mérite auprès des femmes, c’est d’aimer. Si vous ne gagnez pas leur cœur, tâchez de gagner leur esprit, ayez leur vanité pour vous. Si vous ne vous faites pas aimer, faites qu’avec vous elles s’aiment mieux elles-mêmes. Ne les tenez pas indifférentes, elles veulent des émotions à qui tout cède.

Il y a des auteurs qui meurent ivres d’un succès.

Il y a d’horribles félicités.

Il y a beaucoup de gens qui ont si peu d’idées que, pour faire croire à une masse, ils les font repasser plusieurs fois devant vous, comme au théâtre les comparses repassent d’une coulisse à l’autre pour simuler une armée.

Il y a bien plus de crimes dans la haute société que dans la basse. Les gens sans éducation vont à l’échafaud pour avoir volé une pendule avec les cinq circonstances du code. L’homme comme il faut brûle un testament[21].

C’est le remords qui rend un homme atroce. Un homme qui ne se repent pas, c’est un système ou une organisation qui nous émeuvent et quelquefois nous imposent[22].

L’espace, l’obscurité, la terreur, trois grandes sources de poésie.

La profondeur vient de l’intelligence du lecteur et non de la pensée exprimée. Un livre est moins un effet qu’une cause.

La différence qui existe entre un homme dont l’intelligence inexercée l’a condamné à une apparente stupidité et ces hommes à vues lucides et longues dont les conceptions étonnent, m’a fait comprendre qu’il pouvait y avoir entre ces derniers et d’autres êtres la même distance qui sépare les stupides des clairvoyants, car la force de l’esprit humain est inconnue, et qui voudra réfléchir à ces soudaines révélations sur notre destinée, à ces hallucinations qui la portent à un suprême degré d’action, à ces pressentiments qui équivalent à l’accomplissement d’un fait à venir, etc…

Il y a des femmes que des défauts secrets forcent à avoir de la vertu[23].

Dans le monde, et surtout à Paris, il faut porter son piédestal avec soi.

Qui est-ce qui n’est pas plus ou moins charlatan ? Saint Siméon Stylite était un charlatan[24].

Jamais les serments n’ont sauvé un roi ni une fortune.

Il est difficile d’avoir un système tout fait auprès des femmes, nous ne pouvons avoir qu’une masse d’observations dont on fait usage dans les circonstances. Ces observations sont bonnes une fois, fausses mille.

Douter de tout et ne douter de rien ne sont qu’un même défaut.

Un héroïsme étayé par des passions laisse l’homme bien petit.

Ceux qui se privent de l’amour sont bien récompensés de leur continence par les sensations qu’elle procure.

Autant souffrir dans un grand cercle que d’être percé de mille coups d’épingle dans un coin obscur.

Il arrive plusieurs fois de ne pas plus comprendre que prévoir un événement.

Les moines et les catins sont forcés de faire des avances.

Les femmes ne voient que les défauts des gens de talent et les qualités des sots. Les qualités des sots se rapprochent de leurs défauts et tout est fortement tranché chez les hommes de talent[25].

L’homme qui aime voit en lui plus que lui-même[26].

L’on ne croit pas au dévouement, à l’amitié des pauvres et des malheureux, ils ne peuvent rien sacrifier d’apparent, ils n’offrent que des sentiments brûlants[27].

L’avare est une éponge que presse la mort et dont les héritiers recueillent l’eau[28].

Ce sont les marches qui tuent les soldats et les courtisans[29].

Ceux qui sont contents d’eux-mêmes ont bien mauvais goût.

Que préférez-vous, craindre ou espérer ? Espérer, soyez pauvre.

Heureux celui qui n’a jamais été heureux.

L’avarice croît et se nourrit de ce qui tue l’amour : la possession[30].

L’amour est plutôt une manière de varier le plai- sir qui est un thème dans notre vie, que le plaisir lui-même.

Toutes les passions humaines naissent avec nous, excepté l’amour.

L’amour est souvent le sentiment le plus violent parce qu’il est le moins durable[31].

Par la raison que la timidité est souvent du courage, la présomption est souvent lâcheté.

Le mariage est une vie dans la vie.

Quand on veut faire passer des sottises, il faut toujours les habiller avec des paillettes. Voyez le génie du Christianisme, les ambassadeurs, les rois, les peintures, les cathédrales, les prêtres.

Il y a toujours un mot comme « c’est votre léthargie » qui répond à tout. En 1560, c’est la religion ; en 1660, le roi veut ; en 1760, c’est la philosophie ; en 1820, c’est la Révolution ; en 1830, c’est le roi-citoyen, la garde nationale, etc.[32].

En France, l’enfant qui inscrit son nom sur la muraille obéit à son instinct d’homme ; il est déjà désireux de rester sur le livre de vie. — Il fait un enfant.

Un livre doit être quelque chose qui nous tire de nous-mêmes.

Nous ressentons souvent plus de souffrances au sein de nos joies que jadis les martyrs n’éprouvaient de joie au milieu de leurs souffrances.

C’est une chose impossible peut-être que de savoir quand la finesse devient de l’improbité et la probité bêtise[33].

Tu fais quelque chose, tu n’arriveras à rien. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui arrivent. Ils sont à l’affût de tout et passent leur vie à la chasse aux places, aux affaires[34].

Il faut avoir été longtemps dans la solitude pour en connaître tout le prix.

Il y a plus d’un abîme que l’amour ne saurait franchir, quelque puissantes et fortes que soient ses ailes[35].

L’amour que nous inspirons nous donne une sorte de religion pour nous-mêmes, une dose de fierté. Nous sentons la vie d’un autre en nous. — Il y a des êtres qui se respectent cependant sans raison. Entre ne pas se respecter et se respecter trop, il y a tout un abîme[36].

Improviser, c’est lire un beau livre dans son esprit.

Les titres de Dieu sont écrits sur un brin d’herbe[37].

Les conseillers sont plus prudents quand ils reviennent de l’Hôtel de Ville que quand ils y vont.

Les ruines sans les décombres sont tristes.

Les connaissances humaines sont un dépôt précieux qu’un siècle doit transmettre intact à un autre quand il ne les augmente pas.

Entre Socrate et Jésus-Christ, il n’y a que Jules César et Sylla.

En étudiant l’histoire, n’est-il pas démontré que la paix est un état contre nature ?

Est-ce un progrès que la vapeur ? L’homme a-t-il créé une force ?

La gloire est un pont jeté sur un abîme.

Il n’y a que le naturel qui ne se contrefasse pas.

La conversation est un jeu où il ne faut pas mettre un louis contre un écu[38].

Il faut toujours bien faire ce qu’on fait, même une folie.

Je crois que le bonheur est un sexagénaire.

Ne pas craindre de poser ses lèvres sur les lèvres d’un mort.

Une esquisse gagne, un tableau perd[39].

La guillotine est une station sociale ; tant qu’on n’y va pas, on est honnête homme.

Sous la Révolution de juillet, on a fait des barricades et pas de barrières.

La vertu est en morale ce que la beauté idéale est dans les arts, une abstraction vers laquelle nous tendons toujours sans pouvoir en atteindre la…[40].

Autant de trous, autant de chevilles[41].

Les grands ouvrages étouffent les petits ennemis.

Ceux qui ont conté sont rares, bien conté, on les compte et ce sont des hommes de génie.

Lucien. — Pétrone.

Les fabliaux (autore incerto), Rabelais.

Verville, Boccace, l’Arioste, La Fontaine, Voltaire, Walter-Scott, Marmontel pour mémoire. Et la Reine de Navarre !… Hamilton, Sterne, Cervantès. Et Le Sage, donc ?

Les petites âmes se trompent toujours en appréciant les grandes.

La foule attire la foule ; abyssus abyssum.

Ceux qui souffrent ne craignent pas la mort, ils savent qu’ils ne peuvent pas perdre au change.

Pour certaines âmes, la mort est préférable à un bonheur incomplet.

Il n’y a rien de fantastique. Nous n’imaginons que ce qui est, sera ou a été.

L’œil a la perception d’un objet éloigné dans son état normal ; s’il lui est possible de voir clairement à deux lieues en mer, pourquoi ne pourrions-nous pas arriver à un état, les conditions changées, ou même en vertu de la même puissance, qui le ferait voir plus loin ou à travers les espaces ?

La vie et la mort sont peut-être pour l’humanité le jour et la nuit d’une existence plus vaste que ne l’est la nôtre.

Il faut plus que de la force pour supporter certains moments de la vie.

Les grandes déterminations sont un désespoir.

Le dégoût, c’est voir juste. Après la possession, l’amour voit juste chez les hommes.

La femme a autant de raisons pour aimer un être faible que pour aimer un être fort.

L’art est d’exprimer beaucoup en disant peu.

Nos ennemis nous sont bien plus utiles que nos amis. Ils ne nous oublient jamais, puis le monde croit le bien qu ils pensent de nous et se défie du mal qu’ils en disent, tandis qu’il croit le mal dans la bouche de nos amis et suspecte leurs éloges.

Tous les grands monuments jettent de l’ombre ; il y a des gens qui ne voient que l’ombre.

Il y a peu de principes sociaux qui n’arrivent à l’absurde. Un homme guillotiné pour avoir fabriqué deux pièces de six liards avec des boutons, n’est-il pas une monstruosité ?

O Platon, sublime corrupteur qui fait de l’âme un instrument pour ouvrir un corps, tandis qu’il est si naturel d’ouvrir le corps pour y trouver l’âme !

Une loi, la volonté du peuple ! Bêtise. Autant donner les verges à un enfant pour qu’il s’en serve.

La mort est préférable au bonheur incomplet.

Les tintements des cloches qui appellent les chrétiens à la messe, représentent, dans un ordre opposé, les tintements de l’âme qui attend.

Il est des pensées comme des blessures dont on ne revient pas[42].

Le grand orateur est fils de la solitude.

La finance et la pénalité ont dominé et l’on a oublié de songer aux institutions, il n’y a plus de législateurs.

Entre la terre et le ciel la pensée.

Peut-être la force des sentiments est-elle en raison de leur rareté. Peut-être l’homme qui vit peu par la pensée ou qui a peu de pensées, jouit-il beaucoup par les choses et met-il autant d’âme dans le petit nombre de ses pensées qu’un autre homme dans une plus grande quantité[43].

Ne jamais passer derrière un cheval ni devant une femme sans faire attention.

L’homme emploie les forces et ne les crée point.

La main d’un homme baisée par une femme. Quelle plaisir pour elle d’intervertir les rôles !

Un crime, c’est l’athéisme en action. On ne croit pas à l’avenir.

L’homme froid discute, l’homme passionné agit, l’un a de la lymphe et l’autre du sang. Un homme froid qui agit est terrible.

Ce qui fait la femme si grande, c’est qu’elle lutte toujours contre une destinée incomplète.

Si la société a le droit de nous tuer, nous l’avons bien aussi sur nous-mêmes. Qu’y a-t-il de plus souverain sur nous que nous-mêmes ?

Les parvenus sont comme les singes qui grimpent à un arbre.

Arrivés en haut, on ne leur voit plus que le postérieur.

Les novices entendent les anges, mais les religieuses les voient.

Le prêtre qui croit voit les anges, mais le prêtre qui ne croit pas les fait voir[44].

L’homme comme l’animal se cache pour faire l’amour, parce qu’il est alors sans défense.

En toute chose, quand l’effet devient plus grand que la cause, arrive la destruction[45].

J’ai trouvé tant de bienfaiteurs que je ne sais pas où se fourrent les ingrats.

Nous avons tous aujourd’hui, même les rois, trop de pairs pour être grands.

Un vieux bœuf fait son sillon droit.

Sur trois pensées, cachez-en une.

Il n’y a plus de grands caractères, il n’y a que des hommes qui touchent aux événements.

Un monde de pensées gardées ne vaut pas une action, mais une pensée jetée dans le monde vaut plus qu’une action, elle en engendre.

Mettez-moi des bas de soie, un habit brodé, donnez-moi un carrosse, appelez-moi Votre Excellence et asseyez-moi à un congrès devant les ambassadeurs de l’Europe, et vous verrez.

La France a intérêt à posséder la Belgique pour maintenir l’Angleterre et à faire de l’Italie une seule nation et un seul royaume pour maintenir l’Autriche ; en reprenant Malte, elle peut avoir l’Égypte, ce qui lui donne la tutelle de l’Orient.

La réflexion n’ôte rien au cœur et les habitudes de l’égoïsme le rétrécissent.

La solitude du savant vaut mieux que le monde.

Tout est justifiable par l’amour, tout est horrible avec le calcul[46].

L’amour-propre est l’égoïsme de l’esprit.

La catalepsie est l’effet contraire à celui qu’exprime le mot ; la suspension instantanée de nos facultés externes provient du jeu plus étendu de nos facultés internes.

Nous voulons être aimés jusque dans nos défauts et nous haïssons les autres à cause de leurs belles qualités.

Une vertu suffit à effacer bien des vices et un vice efface aussi bien des vertus.

Quand on est vieux, c’est être à l’âge où il n’y a plus d’avenir.

Jésus-Christ, 33.

Mahomet, 67.

Ma vie n’est pas la mort, voilà tout.

Jesid Tababah[47].

Puckford, auteur anglais, a expliqué l’ânesse de Balaam en disant qu’elle ne pensait pas ce qu’elle disait ; les ânesses d’aujourd’hui ne disent pas ce qu’elles pensent[48].

On rougit de la vertu comme du vice, on s’honore de l’un et de l’autre.

La circonstance fait tout[49].

Les premières leçons données aux enfants doivent porter sur les sentimens. Un modèle d’impudence leur fait plus d’effet qu’un modèle de vertu. On aime avant de raisonner. On ne viole pas le goût.

La naïveté est une décence chez les filles, puisqu’elle devient un art chez les femmes.

Ève [est] d’un degré plus noble que son mari, suivant un auteur hollandais.

Ne crois à rien et fais ce que tu veux.

Qui fait le premier compliment prend le haut du pavé. Cela est si vrai qu’un Anglais est toujours inquiet quand vous lui faites une politesse ; il se souvient de Fontenoy.

L’hypocrisie qui dure devient un caractère.

L’affabilité, c’est la bienveillance en action.

On fait d’une seconde une éternité comme d’un an une seconde.

L’envie est le trésor de nos succès rêvés et non obtenus, de nos intentions sans effet, de nos pensées sans exécution[50].

L’amour qui a un but n’est plus de l’amour. On aime pour aimer.

Les règles du goût sont éternelles, elles sont le résultat d’un accord permanent entre les moyens et la fin de l’homme.

La supériorité de la masse rend la grandeur de l’individu plus difficile.

Une femme voit toujours quand un homme ne voit qu’elle dans ce monde[51].

Spinosa vivait de 5 sous par jour. Calvin n’a pas laissé 50 écus. Luther a laissé sa femme et ses enfants sans pain.

On est heureux sans fortune comme on est amoureux sans femme.

Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/79

Quand on est coupable, il faut être habile[52].

Tomber plus bas ou aller plus haut[53].

La liberté s’adresse à l’égoïsme, tandis que la religion et la monarchie parlent au cœur.

Le monde est-il, suivant Jacob Bœhm, la coque dune pulpe, l’enveloppe d’un monde invisible, idéal, ou l’idée est-elle le résumé du monde extérieur ?

Entrez dans les bagnes, pas une injure ne se proférera contre les juges. — Lisez l’Évangile, rien contre Pilate ni contre Judas. — Allez à la Cour, il n’y a personne qui ne se plaigne du Roi, quoiqu’il comble ses courtisans. — Voyez les commerçants, tous trouvent que le commerce va mal. — Concluez.

La foi catholique est un mensonge qu’on se fait à soi-même. L’Espérance est une foi en l’avenir. L’orgueil est la foi en soi. La piété est un calcul d’enfant qui se tient sage pour avoir des confitures (ou peut-être un calcul d’avare qui se refuse tout, car pour lui se priver c’est jouir)[54].

La foi en autrui, la terreur est une foi en la douleur.

La sagesse est une spéculation d’existence, une foi en la vie. Tout au monde est croyance.

Le Dieu du Christianisme n’a jamais été peint que vieillard. Pour les uns c’est une ganache, pour les autres un père.

Il n’y a pas une religion qui ne se ressemble et ne produise les mêmes effets, la même somme de mal et la même somme de bien, et ceci est vrai des gouvernements et des institutions partielles.

Pascal a écrit : « Sans Jésus-Christ le monde ne subsisterait pas. » Je voudrais bien que la figure de l’Amérique comparût à ses yeux. Heureux peuple, jusqu’au xve siècle, dépeuplée, suppliciée pendant trois cents ans. J’aurais voulu que le monde mahométan, que la Chine lui apparussent et que l’Asie lui tirât les oreilles.

La guerre est un duel de peuple à peuple, il maintient le droit entre les nations comme le duel entretient la politesse entre hommes.

La gloire est le soleil des morts[55].

Si les masses se multiplient par celle de toutes les intelligences qui les composent, elles se multiplient également par leur ignorance, en sorte que tout est possible avec elles, les niaiseries et les belles choses, c’est selon.

La loi ne doit pas être le vœu de la société, car elle doit être opposée aux mœurs pour leur servir de barrière ou de contrepoids. La loi procède d’une intelligence plus élevée que le milieu de la société où est le plus grand nombre, elle ne peut jamais être l’ouvrage de tous[56].

Ce que la religion catholique a de beau, ce sont ses principes généreux : la résignation, le dévouement enseignés par Jésus-Christ, deux principes de sociabilité.

Le remords est la vertu des faibles, on a peur[57].

J’ai toujours eu quelques heures de joie mélancolique, de rire et de réflexion en songeant à Jésus-Christ rencontrant Jules II ou même Léon X.

Mahomet, Jésus-Christ, Moïse ont eu de grands succès en Occident. Mais les législations de l’Asie en ont eu davantage et la Chine est une preuve étonnante contre l’Europe.

On ne peut pas être au même niveau que la calomnie, on est au-dessus ou au-dessous.

Pascal a dit : « L’incarnation montre à l’homme la grandeur de sa misère par la grandeur du remède qu’il a fallu. »

Le même a dit : « Le Christianisme ordonne à l’homme de se reconnaître vil et abominable et, en même temps, de tâcher de ressembler à Dieu. »

Concevez-vous quelque chose d’immatériel, c’est-à-dire n’ayant aucune affinité avec la matière, mais qu’un peu d’opium change et annule[58] ?

Pascal gris, niant Dieu. — Dieu étant caché, toute religion qui ne dit pas que Dieu est caché, n’est pas véritable.

Ceci est une phrase de Pascal qui croyait Dieu présent dans l’Eucharistie.

Dieu voulant racheter les hommes me fait l’effet d’un négociant mettant son argent d’une caisse dans l’autre[59].

La Jérusalem céleste est la personnification de l’espérance.

On ne doit toucher à son ennemi que pour lui abattre la tête[60].

Il y a des auteurs qui ne sont point vivipares.

Perdre la vie, c’est gagner la partie.

Les grands hommes sont comme les rochers de la mer. Il ne peut s’y attacher que des huîtres[61].

La finesse qui réussit toujours est de la force.

Le goût est la conscience de l’esprit.

La plus belle des vengeances est le dédain de la vengeance[62].

C’est au cœur que les gens de Paris ont la pierre[63].

Il y a des douleurs qu’on aime à ressentir.

Woolf a été l’ingénieur qui a encaissé ce fleuve magnifique appelé : le bruit.

L’amour est la plus étonnante forme de l’égoïsme[64].

L’axiome de la Hollande est : l’homme qui dépense est un animal dépravé.

Une belle âme est portée vers les grandes affections et une tête forte tend aux grandes idées.

Avoir une belle âme et une tête forte, il y a combat ; il faut que le cœur ou la tête remportent l’un sur l’autre.

Rien n’est difficile à convaincre comme un imbécile qui se croit Homère.

Les grands ouvrages, en paraissant, sont comme des grands arbres qui tombent dans un lac, et plongent jusqu’au fond des eaux, ils sont un certain temps à reparaître à la surface ; ils vont au fond des masses et ne reviennent que plus tard au-dessus.

Les œuvres légères vont aux nues tout à coup.

L’amour est bien loin quand une femme songe à le réveiller.

Les haines les plus vives naissent au sein des amitiés.

Marius, Cromwell et Robespierre ont-ils empêché César, les Lords et Napoléon ?

Il y a deux jalousies, celle qui fait qu’on se défie de sa maîtresse, et celle qui fait qu’on se défie de soi-même[65].

L’honneur est un moyen adroit de faire faire à la vanité des actes de vertu.

Ne trouvez-vous pas que Gamba a bien plus L’air que la Guiccioli d’être la veuve de lord Byron[66]

Je suis vif, je ne suis pas prince, je me bats.

Il faut se prêter à la douleur.

Quand vous n’avez pas d’idées bien arrêtées, les mots sont vagues. Le mot qui peint est toujours celui de l’homme de génie.

Logique, sentiment caché sous des images justes, toute la littérature est là.

L’homme de talent met virtuellement l’image dans le mot.

Écrire, c’est mettre les idées au point précis où tout le monde peut les voir et les sentir.

Pour qu’un écrivain soit grand, sa phrase doit toujours contenir l’idée correspondante à celle qu’il exprime.

La phrase de Bossuet, qui est toujours bifrons, bilatérale.

Les grands hommes ne sauraient voir un des côtés du triangle seulement.

(C’est enfermer tout un monde dans un mot.)

Beafsteack de corbeaux.

Vouloir, pouvoir, savoir[67].

La mort se fait quelquefois attendre, elle a de la coquetterie, le malheur jamais.

Quand on a la prétention de rendre service, il faut en avoir les moyens.

L’homme de génie ressemble à tout le monde et personne ne lui ressemble[68].

Je suis venu une heure trop tard au monde et je n’ai jamais pu rattraper cette heure-là.

Les arts copient des objets matériels sous des angles déterminés, l’écrivain rend des idées, il est l’artiste suprême.

On dort promptement quand l’espérance vous berce[69].

Qui couche avec des chiens se réveille avec des puces.

En aimant un bel homme, un sot, une femme avoue quelle met tout dans les sens, et n’a rien dans l’âme[70].

Le pauvre est celui qui désire trop.

Voici les deux pôles sociaux (comme opposition), le pays où personne ne songe à commettre un crime, le pays où tout est si bien calculé qu’il y a impossibilité de commettre un crime[71].

C’est derrière le mensonge qu’est la vérité[72].

Faire le bien est une passion aussi supérieure à l’amour que l’humanité est supérieure à la créature[73]. Faire le bien, c’est aimer Dieu.

Ce qui est sans goût est sans reproche.

L’artiste exécute, le poète écrit, le savant et l’inventeur observent, le politique agit, le religieux médite. (Industriel, inventeur, manufacturier, politique et religieux).

Le grand homme a toujours raison, même quand il prend une résolution dont les suites paraissent funestes.

Le beau, c’est le vrai bien habillé.

La crainte est l’envers de l’expérience.

Nous avons sacrifié sans profit toute une génération.

De même que, pour comprendre le mouvement des astres qui, de la terre, nous paraît désordonné, il faut se mettre par la pensée dans le soleil, de même il faut se mettre dans la pensée de Dieu pour s’initier aux idées de la création. Le mystique et l’astronome font la même opération. La religion est une science au même titre que l’astronomie.

Un roi bourgeois sera plus haï de la démocratie qu’un roi absolu. Il sera plus près délie et l’on ne hait bien que ce que l’on connaît.

Le crime et la vertu extrême sont également haïs.

Le portail de Notre-Dame est irrégulier.

Tout événement qui n’est qu’événement est inutile (Fénelon).

Il n’y a point de sots dans la nature, nous les devons à la société[74].

Le sens général des guerres depuis 1792-1815 est ceci. La France a toujours combattu hors de chez elle et n’a connu la guerre que par l’impôt… Les nations continentales l’ont connue par l’occupation et par l’impôt. A l’étranger, les familles étaient ruinées et l’État obéré. En France, L’État était obéré, les familles s’enrichissaient. La lutte s’est soldée en 1815. — Les États étrangers ont repris à la France en masse pour leur compte et non pour celui des familles ce que les armées françaises avaient pris, il s’en est suivi, financièrement parlant, que la France a été ruinée comme État et que les autres États se sont remplis. Ainsi la lutte, riche de vingt victoires, a été perdue par une défaite. La France, militairement parlant, ne connaissant pas les maux réels de la guerre, n’a pas défendu son territoire, et les autres États, lassés de la guerre, voulaient à tout prix en finir avec la France. Nous sommes depuis vingt ans sous le faix de ces résultats. Les deux plus grandes pensées de Napoléon, la guerre de Russie et la lutte avec l’Angleterre, sont les questions vitales actuelles qu’il aurait terminées au profit de l’Europe menacée, il ne représentait ni la France ni l’Europe, mais le monde.

La Russie de 1838 explique 1812.

On ne sépare pas les cœurs aimants, on les déchire.

Le bonheur est l’exception de la vie.

Le mais est le manteau de l’envie.

L’argent du pays est comme l’eau, il prend son niveau.

Le bruit laisse-t-il des traces ?

Le génie a les oreilles grandes en dedans.

La vertu aie travail pour sentinelle.

Il y a des amis qui sont comme des rosiers qui ne produisent que des épines[75].

L’esprit humain procède par la spirale dans ses conquêtes et il y a des gens qui, dans la sinuosité présente, ne veulent pas voir.

Il y a des gens qui hurlent avec les rossignols et chantent avec les loups.

Au Père-Lachaise, les morts ont raison.

Une femme distraite est un lynx qui voit tout[76].

La femme et le papier sont deux choses blanches qui souffrent tout.

Donner un conseil, acte de vanité.

Toute personne qui pense fortement fait scandale.

Dans les machines bien ordonnées, tout est enchaîné.

Passion finie, feuillet tourné.

La société a son enfer, son purgatoire et son paradis : le mariage, le célibat, les retraites[77].

Il y a dans les arts des hommes qui sont ce que sont les enfants de chœur dans la musique.

Les créanciers savent nous trouver beaucoup mieux et plus promptement que nos amis ; ils viennent souvent pour une petite somme là où les autres ne viennent pas pour une grande affection[78].

On paye le tribut de louanges dû aux morts parce qu’ils ne sont pas là pour le recevoir.

Améliorer le sort des masses, c’est améliorer celui des classes supérieures.

L’orgueil supplée souvent le courage.

Nous n’avons de présence d’esprit qu’à la condition de ne nous étonner de rien. Il faut alors être vieux ou vieilli, ou avoir le tempérament particulier des hommes de génie.

Rien ne meurt, tout se transforme[79].

C’est trop une habitude pour être une vertu.

La faiblesse veut commander, la laideur plaire et la vieillesse vivre.

Comment me suis-je égaré sur la route du bonheur ?

Un grand écrivain porte en son cœur un monstre qui, semblable au tænia, y dévore les sentiments à mesure qu’ils y éclosent[80].

Il faut prendre le temps comme il vient et les femmes par la taille[81].

Tout ce que l’homme de cœur a au-dessus de vingt mille livres de rente, est une prime donnée aux embêtements sociaux.

La fièvre, c’est nos désirs.

Il y a des hommes aussi embarrassés de leur âme que d’autres le sont de leur corps.

Les livres ne changent pas immédiatement le cours des choses, mais ils le changent dans un temps donné. Les actes du pouvoir ont un effet immédiat.

Tous les tyrans et les usurpateurs d’un sens droit et d’un grand courage ont été d’ardents protecteurs des lettres, il était de leur intérêt d’occuper les esprits de ces questions. Pisistrate a recueilli les rapsodies d’Homère.

Un sentiment presque aussi contagieux que la peur, c’est le courage.

Toute force que l’homme croit inventer est un emprunt fait au mouvement éternel et restitué à l’instant même[82].

L’homme est chéri, la femme n’est qu’adorée ; il doit donner sa vie et la femme en profiter.

La jalousie, c’est le doute ; la conviction, c’est le désespoir ou la tranquillité.

L’excessive civilisation est au plus près de la barbarie, comme l’acier de la rouille. Il suffit d’un instant d’oubli pour qu’elle arrive.

Si Jésus-Christ n’était qu’un homme et qu’il ait compris que sa morale ne s’établirait pas sans qu’il fût sacré par le malheur, qu’il ait voulu donner l’exemple pour les supplices de ses croyants, et qu’il soit convenu avec Judas de la trahison de ce dernier, il faut avouer que c’est le plus grand des hommes[83].

Les factieux d’aujourd’hui continuent Luther. Il se servent des idées au lieu d’employer les armes. Être libre, selon eux, c’est exister socialement sans loi. Ils en sont arrivés là en continuant de délier l’homme civil comme Luther et Calvin ont délié l’homme religieux.

Bonaparte régna pour avoir réellement tiré sur le peuple, tandis que Louis XVI fut mis à mort pour le seul soupçon de lavoir fait. Charles X est tombé pour avoir essayé de museler le peuple et Louis-Philippe qui règne, accomplit la pensée de Charles X. Le nouveau pouvoir fait un moyen de ce qui a été un obstacle pour le précédent. La condition de l’usurpateur est de se moquer de la Révolution qu’il confisque à son profit[84].

Les religions païennes déifiaient la terre et la mettaient dans le ciel, le catholicisme a fait dominer le ciel sur la terre.

L’insurrection, qui fut le plus saint des devoirs pour le duc d’Orléans, est devenue le plus horrible des crimes contre le roi des Français. Un trône placé entre ces deux choses est impossible.

Ce qui rend le peuple si dangereux, c’est qu’il a toujours son absolution dans sa poche pour tous ses crimes[85].

Dans la partie de Saint-Cloud, Bonaparte a payé les cartes à Sieyès, l’un jouant, l’autre regardant jouer.

La loi est avilie par l’opposition avant même qu’elle ne devienne la loi, comment peut-elle obtenir une obéissance générale ?

L’excès du pouvoir devient une faiblesse, car toute chose, en dépassant la limite du parfait, recommence une autre chose et ne compte de force et de vie que ce qui est au delà de la limite. Il ne saurait y avoir dans l’État qu’un seul pouvoir. Soit trois, il y a ligue de deux contre un ; deux, l’un tend à annuler l’autre, la vraie politique rationnelle est un pouvoir borné par des institutions.

La matière est la femelle de Dieu[86].

Le verbe est à la totalité de la parole, à l’intelligence, ce que le un est aux nombres, aux sciences exactes. Il y a parité complète entre les nombres et les idées.

Le mouvement, le 1, le verbe 1[87].

Le jour où le gouvernement ne trouvera plus à emprunter, l’ordre se rétablira dans la société française. Demander de l’argent au peuple, c’est le rendre souverain.

L’objet du gouvernement est le maintien d’une société, mais comme il n’y a plus de société de nos jours, il n’y a plus de gouvernement.

La censure est nécessaire dans un temps où les écrits périodiques deviennent de mauvaises actions. L’écrivain devient un malfaiteur, il y aurait imbécillité à lui laisser dans les mains larme dont il abuse.

Les républicains font du peuple un instrument, les royalistes en font l’État.

Toute assemblée aune pente à créer des principes au lieu de les subir. Elle dit : ceci sera le droit, au lieu de dire : le droit est. Aussi toute assemblée est-elle grosse d’une révolution quand elle a la moindre raison de se croire souveraine.

Bonaparte, qui avait observé la Révolution, avait fait de la Chambre le IVe pouvoir.

Le style est le moyen approprié au résultat.

La force du pouvoir vient du moi politique que le moi individuel tue, et nous avons tout fait depuis cinquante ans pour rendre l’individu roi.

Il est des vertus dont il faut se déshabituer quand on gouverne[88].

Ce qu’on nomme un gouvernement représentatif est une tempête perpétuelle, car la minorité de l’assemblée ne manque jamais à dire qu’elle est la majorité de la nation, et tôt ou tard il faut vérifier cette assertion, et il suffit d’une circonstance pour lui donner raison. Quand cela arrive, il y a révolution. Ce gouvernement est donc toujours à la merci d’une circonstance. Or, le propre d’un gouvernement est la fixité. C’est ce qui fait l’Autriche si forte.

Quand on s’est approprié tous les droits, il n’y a plus de droit, c’est ce qui rend toute république impossible.

Des libertés, soit, mais la liberté, non[89].

En France on prend le public pour le peuple.

On ne fonde pas des empires par des délibérations, mais par de lentes agrégations que l’esprit de discussion empêche. La France ne fera pas une seule conquête avec le régime d’une anarchie, elle emploie toutes ses forces à ne pas se dissoudre.

Un roi légitime croit bien plus qu’un sénat de républicains à la souveraineté du peuple, et les gouvernements dits absolus sont bien plus pour lui que les gouvernements à assemblée. Un roi craint les représentations de son peuple et se trouve forcé de le bien gouverner. L’assemblée fait le mal sans responsabilité.

Il y a des esprits nobles et des esprits roturiers.

S’il y a cent manières d être pour une république, il n’y a qu’une manière d’être pour la monarchie.

En cinquante ans, nous avons eu dix constitutions différentes sans pouvoir obtenir de constitutions parce qu’on voulait toujours concilier le peuple et la souveraineté, ce qui est impossible.

La majorité est envieuse, les hommes supérieurs en petit nombre. Concluez.

Le peuple est un enfant. Il veut tout et quand il a tout, il ne sait qu’en faire.

Plus vous abaisserez le cens électoral, plus inintelligente sera la Chambre. Tout ce que le peuple choisit est mauvais. Comparez la Chambre de Napoléon, celle de la Restauration et celle d’aujourd’hui, vous verrez que plus on a donné de latitude à l’élection, moins il y a eu d’hommes remarquables. Toutes les têtes fortes de la France étaient dans la Chambre de 1812. Il n’y en a pas trente aujourd’hui.

La vieillesse est une suite de partis pris.

L’assemblée dit : est-ce juste ? et consacre la nécessité. Le roi reconnaît la nécessité et il en fait la justice. Voilà toute la différence.

Il n’y a pas deux citoyens égaux et les républicains veulent que l’impossible devienne la loi de l’État parce que leur état est impossible.

Ce qui distingue Napoléon d’un porteur d’eau n’est sensible que pour la société, cela ne fait rien à la nature, et voilà ce qui prouve que l’inégalité des conditions est une nécessité sociale. Aussi le démocrate en revient-il toujours à la nature[90].

L’indulgence est une vertu quand elle n’est pas un système.

Le flatteur est toujours hypocrite.

L’éternité est le gage, la vie est le prêt.

La reconnaissance est à la fois un plaisir et une vertu.

Les amis sont la petite monnaie d’un ami.

La mer et les femmes n’obéissent qu’à la lune.

La femme meurt deux fois.

Vous êtes athée et vous faites un serment ! Vous croyez en Dieu[91].

Le mythe de la côte d’Adam, c’est qu’il s’était fait une femme comme tout jeune homme la rêve ; aussi lui vient-elle en dormant.

La mort est inévitable, oublions-la.

Une femme ne demande de conseils que pour avoir le plaisir de raconter son histoire.

La femme devine toujours l’amour qu’on a pour elle, parce qu’elle se suppose toujours aimée. L’homme dit : m’aimez-vous ? La femme dit : il m’aime.

Le soupçon est l’enveloppe de la vérité.

Une femme montre plus promptement son c… que son cœur.

« On dit » et « peut-être » sont les deux huissiers de la médisance.

Nous appelons le mouvement, pesanteur, mouvement arrêté dans sa marche par un obstacle.

Affinité, mouvement des corps… [illisible].

Cohésion, mouvement des corps sur eux-mêmes neutralisé.

Effet de mouvement supérieur. Nombre. Effet de la divisibilité.

Ligne. Effet du nombre.

Les nombres marchent toujours.

Le minéral est un cadavre. C’est le produit final d’une vie qui s’est dissipée, d’une force disparue après la réunion.

Le temps voile et dévoile tout.

Pensées prudhommesques[92].

L’aigreur ôte le velouté de la vie.

Une idée commence par paraître obscure, puis elle semble divine à quelques-uns, bientôt le monde y trouve tout, deux siècles après les peuples se font tuer pour elle.

Un mot sur les religions comparées.

Le Sivaïsme, le Wichnouvisme, et le Brahmanisme finissent leurs guerres religieuses qui remontent à l’origine du monde par l’adoption du dogme de la trimourti hindoue. — De ce dogme sortent en Perse le Magisme par Zoroastre et ses sectes, l’Égyptianisme, le Mosaïsme par Moïse, imitateur des Égyptiens, le Cabirisme et le Polythéisme grec-romain. Pendant que ces irradiations et leurs mille effets se produisent, s’élève Bouddha, réformateur des trois religions primitives, qui dans l’Inde fait le Bouddhisme et a pour élèves Kou-fou-tsen (Confucius) et Jésus-Christ. — De là naît le Christianisme et plus tard le Mahométisme, fusion arabe de Mosaïsme et du Christianisme. Enfin, Swedenborg reprend au Magisme, au Brahmanisme, au Bouddhisme les idées mystiques et les rationalise. — Au fond toutes ces religions, dont les fondateurs ne sont pas tous connus, ont une même doctrine sauf le culte, car Zoroastre, Moïse, Bouddha, Confucius, Jésus-Christ, Mahomet, Swedenborg ont les mêmes idées[93].



PROVERBES RETOURNÉS, À PEU PRÈS, ETC.


Piocher en eau trouble.
Qui veut noyer son chien l’accuse de la nage[94].
L’occasion fait le luron.
Faut pas attacher ses chiens avec des cent-suisses[94].

L’ennui naquit un jour de la difformité.
L’ennui naquit un jour de l’université.

Plus on est debout plus on rit.
Plus on est de fous plus on prie.
Plus on a de poux plus on cuit.
Plus on est debout plus on crie.

Avec de l’impatience on arrive à bout de tout.
La prudence est la mère de la surdité[94].
Le premier qui eut froid fut un soldat peureux.
Faire plus de fruit que de besogne[94].

Numéro deus impare gaudet.
Le numéro deux se réjouit d’être impair.

Qui trop embrasse mal éteint.
Qui trop embrasse a mal aux reins.

Le bonheur n’habite pas sous des nombrils dorés[94].
Il ne faut pas compter sur les deux sous-pieds des porcs.
Je ne le connais ni des lèvres ni des dents.
Quand on prend des salons on n’en saurait trop prendre[94].
Les extrêmes se bouchent, se touchent<[94].
Comme on fait son lit on se mouche.
Un âne en plaine ne vaut pas deux rats.
Attendez-moi sous l’homme.

Faire d’une pierre deux coupes.
Faire d’une pierre deux sous[94].
Faire d’une pierre deux clous.

Le temps est un grand maigre[94],[95].
Il faut avoir garde à Faraud.
Il faut avoir plusieurs cornes à son arbre.
Un bienfait n’est jamais tortu.
C’est les petits poissons qui font les grandes rivières[94].
La carpe sent toujours le hareng.
Abondance de chiens ne nuit pas[94],[95],[96].
Il ne faut pas couvrir deux lèvres à la fois.
Il ne faut pas jeter le manche après la poignée[94].
Comme un notaire sur une jambe de bois.
On n’est jamais trahi que par les chiens.
On n’est jamais trop bête dans son pays.
Paris n’a pas été fait dans un four.
Bonne renommée vaut mieux que cinq turcs adorés.
Père, il faut mourir.
La pépie vient en mangeant[97].
Comme le houblon, comme le fou blanc [94].
Qui aime bien bâtit bien.

Maille à maille se fait l’aubergiste.
Ce qui est digéré n’est pas perdu.
Aussitôt pris aussitôt perdu.
L’autre va toujours à la rivière.
Il faut battre son frère quand il a chaud.

Les bons comptes font les bons habits[94],[95].
Les bons comtes font de beaux habits.

Qui conte sans les autres conte deux fois.
Il faut garder une foire pour la soif.
On ne trouve jamais ce qu’on cherche[94].
Les absents ont or.
Chassez le naturel, il revient en jabot[94].
Les cordonniers sont toujours les plus mal chauffés[94].
Tant plus l’hydropique a vu tant plus il veut voir.
Tel maître, tel volé.
La mort fait souvent d’une bière deux coups.
L’abbé ne fait pas le moine.
Pas d argent, pas de suif.
Pas d’argent, pas de cuisses.

Ce n’est pas toujours ceux qui s’aiment qui récoltent.
Ce n’est pas toujours ceux qui s’aiment qui se colletent.

Chacun prêche pour son serin[94].
Mieux vaut un bonnet de nuit qu’un maladroit ami.
Il faut savoir se traire à propos[94].
Les petits cadets entretiennent l’amitié.
L’enfer est pavé de bonnes inventions[94].
Il a plus d'une crotte à son arc.
Deux le dits valent mieux qu’un.
On a vu des rois épousseter des bergères[94].
La moitié d’un grand homme est un présent des dieux.
On n’est jamais content lorsqu’il sort.
A bon chat bon drap.
Il y a Pierrot qui dort.
Pierre qui roule n’attrappe pas de mouches.
Bière qui coule n’amasse pas de mousse.

Qui veut voyager loin ménage sa mouture.
Les murs ont des orteils.
Comme on connaît les siens on les abhorre.

Un bon chien vaut mieux que deux scélérats.
Un bon chien vaut mieux que deux tu l’auras.

Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu hais[98].
Dis-moi que tu entres, je te dirai que tu sors.

Qui perd ses dettes s’enrichit.
Une femme est la chenille ouvrière de sa maison.
Apre à la curée, âpre la purée.
A père bavard enfant prodige.
Où la chèvre est attachée il faut qu’elle f…
C’est un pendu qui fera son chemin.
Je suis pour la devise des chats : primo mimi.
Sa pothéose.
Et vice Versailles.
Alaric dans la Vasenti. — A Coserja, en Calabres[98].

PLANS, FRAGMENS

Il gèlerait le soleil

Les deux rencontres. — La visite d’un meurtrier dans une famille bien unie et simple de mœurs — par un jour d’hiver. — Hospitalité mauresque. — Le père qui vient de donner à son fils une leçon sur la religion du serment. — Mettre en France la démolition du kiosque anglais de lord je ne sais qui, le père de Fox[99].

Les rubriques de Quinola[100].

Le mendiant considéré poétiquement et philosophiquement. — Le voleur est Napoléon, le mendiant n’est qu’Homère[101].

Mon mari voulait une petite fille, j’ai eu un petit garçon, moi je voulais un enfant[102].

La dette. — Un homme poursuivi qui voit son billet écrit sur sa pendule, sur son fauteuil, qui voit son ménage saisi, qui, à chaque coup de sonnette, croit voir entrer son créancier, qui est l’esclave de son nom signé sur un timbre, qui se voit chez l’huissier enveloppé (persiflé ?) par des clercs, qui ne rêve que de l’heure de l’exécution, qui chez son protecteur la veille a risqué sa dernière pièce de cent sous, n’a pas osé parler d’argent et s’en est revenu chez lui crotté. Le remords ne vous chasse pas de chez vous au lieu qu’un billet vous met à Sainte-Pélagie[103].

Je n’ai plus que deux mots à te dire : je t’aime[104].

La fin du monde annoncée pour une époque fixe, ce qui s’en suit, les gens qui ont souscrit des billets qui échéent après la fin du monde, les jeunes filles qui se donnent, les b… ruinés parce que toutes les femmes se livrent, les avares qui ouvrent leurs coffres, toutes les relations sociales changées, l’on se bat, l’on se tue, un poitrinaire se moque d’un homme en santé. — Orgie générale. — Plus de masques.

La succession. Un neveu assistant au spectacle. Sa maîtresse ravissante. L’oncle amoureux leur donne sa fortune. Le neveu ne la trouve pas jolie, approuve son oncle. L’oncle se tue et le blâme, l’oncle meurt, la maîtresse et le neveu se marient. Tout avait été convenu dans une mansarde. Les cohéritiers sont dépouillés[105].

Le sujet de la Moresse[106].

La transaction[107].

Un fils signant chez un avoué la vente du cadavre de son père avec l’assassin riche[108].

Toilette d’Ève.

La maison au point du jour sur la route de Versailles[109].

Le tambour-major qui se tue pour avoir laissé tomber sa canne devant l’empereur à la revue.

Une vie de jeune fille. Histoire d’Agathe. Consulter Philipon[110].

L’homme qui a la manie d’élever de beaux enfants à la patrie, qui s’y ruine, mais un jour il a 400 enfants de vingt-deux ans, tous riches, qui lui font 800.000 francs de rentes par pension alimentaire. Placer ses capitaux en chair humaine, en reconnaissance filiale, une patrie d’enfants, etc.

La bella donna**.

Le dernier bienfait**. Melmoth [réconcilié]. Conte fantastique.

Le marchand d’habits**.

Le vieux garçon**.

Un innocent ayant subi la peine due au crime d’un riche et venant redemander quinze ans après sa réputation.

Il est temps de passer sa pelure.

M[ettre ?] la Mauresse à Namaly-le-Maure. [En marge, de la main de Balzac :] Voir si la Mauresse et le Succube ne sont pas le même sujet.

Ghika, Gabriel, François Gilot, médecin huguenot, le père Chappeloud, Guillaume Caulet, chanoine.

Détrôner la patrie, vendre ses pleurs. Gomment ne serait-elle pas jalouse d’un b… l, elle en sort. Ninon, ne pouvant avoir un homme quelle aime, prie autrement que la courtisane amoureuse.

Les cinq conversations : faubourg Saint-Germain ; quartier d’Antin ; Saint-Denis ; Marais ; faubourg Saint-Antoine ; artistes et hommes supérieurs[111].

L’école des princes*[112].

Un numéro entier composé de 4 articles distincts qui feraient un roman. Le dénouement serait à table. De l’enfant qui devine un secret ? Faire un drame de terreur profonde avec une arrière-boutique et des habits d’aujourd’hui[113].

La Bonnard de la Journée à Versailles entrant dans une affaire de vie et de mort et, au 5e acte, en danger d’aller à l’échafaud, comme Bonnard se trouve dans une affaire sans la connaître. Niaiserie et terreur. Comique et tragique[114].

Du cardinal de Richelieu.

Il n’y a que son chapeau qui rougisse. — Tu ne dors que quand le diable te berce. — Je te donne à plus de diables qu’il n’y a de cocus, de sergents (de soldats,), etc. en France. — Aussi doux qu’une étrille. — Les finances sont à lui comme les sergens sont au diable, ou les avoués, etc. — Sa robe est rouge. — Pour se rendre riche il a mis la pauvreté partout, — Son bonnet nous coûte déjà tant que rien ne pourra payer le reste du harnais de la bête. — Il a plus d’abbayes que les officiers n’ont de buvettes. — La lisière est pire que le drap. — Comme une chèvre coiffée de nuit ressemble à une demoiselle. — Coucher dans le lit d’un gueux et ne pas avoir la gale.

Un fils était à table, son domestique entre pour lui apprendre la mort de son père. — Tu ne pouvais pas me dire cela demain ?

L’Évêque auquel son domestique apprend que les épinards sont au gras (un vendredi) : Pourquoi as-tu été à la cuisine ? ce n’est pas ta place.

A quoi nous sert la civilisation, si ce n’est pour mériter de ces regards qui font oublier des années de chagrin ? Il ne me restait plus que la chance d’être un scélérat vulgaire, j’ai voulu mieux. Je ne trouve rien qui me raconte ou me dise un monde meilleur. Un fou, c’est souvent un homme qui habille ses idées et en fait des êtres, les voit ou leur parle[115].

Ces mois qui disent toute une vie, révèlent une âme ou contiennent un avenir. — Ces délires qui commencent par des larmes et finissent par l’ivresse et vice-versa. — Ces douces paroles qui n’effacent pas la douleur, mais qui l’apaisent, la bercent et l’endorment dans le cœur. — Ma vie est un long silence[116].

Un fat sans bonnes fortunes. — Le jour où nous romperons une lance ensemble, il m’en restera de la sienne plus long qu’à lui dans la main.

Une lettre, n’est-ce pas une amie ?

Mordre la mort.

Occupé à son or.

Comment, elle sera là ce soir ?

Expliquer comment une femme si légère me pèse tant sur la conscience[117].

Vous, frêle et jeune créature, avez été jetée dans la vie comme une fleur qui tombe d’une fenêtre dans la rue.

Si je l’avais revu maigri, j’étais perdue.

Saint Jean dans Pathmos !… Quel article, l’Apocalypse.

Louis XI a commenté Tarquin l’ancien.

Faire un roman nommé La Bataille*, où l’on entend à la première page gronder le canon et à la dernière le cri de victoire, et pendant la lecture duquel le lecteur croit assister à une véritable bataille comme s’il la voyait du haut d’une montagne, avec tous ses accessoires, uniformes, blessés, détails. La veille de la bataille et le lendemain. Napoléon dominant tout cela. La plus poétique à faire est Wagram[118], parce quelle implique Napoléon au sein de sa puissance, se mariant à une archiduchesse et qu’il y a un roman précédent pour le peintre national aux Tuileries et un troisième ouvrage qui peigne les ressorts de sa ruine ourdie par le Metternich.

Un vieux diplomate se servant de l’amour de son fils pour découvrir un secret d’État et se moquant de ses tortures.

L’invention dune peau qui représente la vie. Conte oriental[119].

Il y a tout un roman bien neuf dans lady Delphine Orberry de Maturin, dans Le Jeune Irlandais. Le révérend ne l’a pas vu… Il y en a un dans la Possédée de la Guzla, petit livre de Mérimée[120].

Peindre l’amour ne vivant que de luxe, dans le cachemire, la soie, au milieu des tapis, des mousselines et l’homme ayant obtenu cela (pour en vivre ?)[121].

C’était un homme qui avait un accent circonflexe sur le nez gras et rouge[122].

Un divertissement de bivouac. — Un capitaine nommé Bianchi, enfant trouvé de l’hôpital de Côme où l’on donne le même nom à tous les enfants déposés dans l’établissement, était au bivac en Espagne. — Les deux camps étaient voisins. — Au commencement de la nuit, il se mit à jouer avec un autre italien, il avait 1.200 francs et les perd. On voyait au loin les sentinelles espagnoles. Bianchi au désespoir, car il avait besoin de 2.400 francs ou de périr (ceci est à établir), parie qu’il ira poignarder la sentinelle espagnole et qu’il en rapportera le cœur, et le mangera (détail de bivac… marmite, feux). Il y va comme un sauvage, tue, prend le cœur, le rapporte, le fait frire comme un foie de veau et le mange. Ce capitaine Bianchi appartenait au 6e de ligne en Espagne, il est entré le premier à Barcelone, je crois, et il est mort au siège de Tarragone. Il provenait de la fameuse légion italienne formée par Napoléon à l’île d’Elbe de tous les mauvais sujets de l’Italie, fils de famille indomptables, gens ruinés, etc. Le 6e de ligne fut en partie composé des débris de cette légion, il était d’une bravoure incroyable. Il était commandé par un Corse nommé Eugène, et comme le régiment entier avait la croix, il s’écriait au milieu du feu : « Avanti, avanti, signori brigandi, cavallieri, ladroni, etc.[123] ».

Est-elle riche ? oui. En ce cas, l’union fait la force[124].

M. de Lafayette. Je l’ai embrassée trois fois et j’y retourne[125].

Payer un remords cent sous, c’est trop bon marché.

Sujet. Une femme qui refuse à son amant de se laisser baiser le petit doigt, et qui se donne à un homme puissant par calcul.

Sujet. Dans la campagne de Russie, une batterie d’obusiers chargée de détruire une petite construction de briques, blesse un russe à la cuisse ; les soldats le prennent, c’était un officier. On le place sur un caisson et l’on marche ; le russe crie comme le diable, le sergent s’approche de lui en entendant le russe dire que c’était une horreur, une infamie ; que, d’après Scharnoff, auteur saxon qui a écrit sur l’art militaire, l’on ne devait jamais tirer des obus sur des voltigeurs (le russe était un voltigeur) ; le sergent français, qui ne veut pas avoir tort et que le nom de Scharnoff intimide veut et fait observer que si le russe a été blessé, c’est que l’obus a ricoché !

Sujet. L’incendie de Ravenne. — Un des faubourgs de Ravenne plein de brigands, la terreur de la ville, un soldat français y est assassiné en plein jour. Pendant la nuit tous les soldats de la demi-brigade en garnison se lèvent, s’arment sans prévenir un seul sous-officier, tous les soldats cernent le faubourg, y mettent le feu et fusillent tout, hommes, femmes et enfants. M. de Pommereul me l’a raconté, il commandait, il allait faire sa partie d’échecs avec le podestat quand il a entendu la fusillade. — Les bourgeois de Ravenne furent enchantés et viennent le remercier, croyant qu’il a commandé cela[126].

Sujet. Mme Firmiani. (Le nom véritable est Fantucci). Brillante à Moscou, chargée de diamants, elle est adorée d’un officier qui attend le mari pour lui brûler la cervelle dans la déroute. Il se retrouve dans une grange avec cette femme et refuse de la mettre sous une couverture qu’il avait.

Histoire de la poutre qui allait ensevelir tout le monde sous le toit qu’elle soutenait. On était indifférent à la mort. M. P… sort et tue le Wurtemburgeois qui tirait la poutre.

Mme Fantucci perd son mari, se met avec un français, un italien, et, de protecteur en protecteur, elle gagne la France et l’Italie. Elle est à Messine remariée[127].

Sujet. Le général Ruska, qui fusille sans cérémonie les tyroliens qui ont de la poudre dans la main[128].

L’amour est écrit sur les murs.

Méchant comme un âne rouge vient de ce qu’en Perse on peint en rouge les ânes venus dune ânesse et d’un onagre. Ils sont rapides comme des chevaux et méchants. Il en sera venu quelque jour en France[129].

Que me fait l’estime ? L’estime, c’est d’être aimée par lui…

L’oiseau du Bédouin, il a des ailes aux pieds.

Alors j’ai compris que, tout venant de Dieu, il y avait de Dieu en tout quelque chose et que ma substance devait posséder en elle un invisible, un incompréhensible principe qui pouvait servir de lien entre elle et Dieu.

Dépenser beaucoup plus chez le boulanger que chez l’apothicaire.

Porter le cœur d’un roi au fond dune besace.

Un berger qui ne se soucie ni de son chien ni de son troupeau.

N’entendez point à la manière de cette dame qui s’écriait : « Quel passage de la vie sainte Marie l’Egyptienne ? » le passage du bateau.

Cinquante ans le jour et vingt ans la nuit et vice versa.

Devinez quand une femme ne parle que pour se voir contredite.

Dévoiler toutes les souffrances de la misère, les petits incidents, la solitude, l’abandon. La dernière pièce de 5 francs risquée au bal du banquier dont on est venu chercher la protection. Les petites causes font qu’il ne vous écoute pas. Seul contre la nécessité, la nécessité transformée en propriétaire, en loyer, en blanchisseur, etc.

Il y a la misère en bas de soie et la misère qui mendie[130].

Va, reste, tu seras près de moi comme une image de ma conscience morte.

Faut-il tuer quelqu’un pour vous ? si j’ai jamais quelqu’un à tuer, je le tuerai moi-même.

Faire une tragédie de Messaline et de Philippe II pris, autrement Philippe II, pleurant son fils. D. Carlos, un mauvais chien voulant changer la monarchie espagnole, etc. — Messaline, la Dubarry de Claude, Claude le prenant mal[131].

Faire le jugement de Jésus-Christ (admirable sujet[132]).

Cette fois-ci, ce n’est pas une vessie qu’ils ont crevée. Mot pour Danton[133].

Il y avait dans ce sourire de la grâce et de la moquerie tout ensemble.

Tout cela me console de la vie, mais ce n’est pas la vie.

Sa peau nacrée. Son œil où tant d’âme respire est bleu comme les cieux.

Les heures les plus frileuses de la nuit.

Amorcer avec de la chair humaine.

La vertu n’en veut pas, le vice n’en veut plus. Fatiguée de vertu, rassasiée de vice.

La grenadière[134].

Richelieu. — C’est parce que j’ai craint de perdre le pouvoir tous les soirs que je l’ai gardé le lendemain. — Je serai Richelieu pour te conserver tous les soirs, je craindrai de te perdre pour l’avoir à moi le lendemain[135].

Souffrir la vie.

Je risque la France, je puis bien me risquer. Je me risque, la France est risquée.

Un visage aigu, des yeux verts de mer, nez pointu.

Le chirurgien de Padoue***.

Un enfant naturel élevé chez un curé, visité une seule fois pendant la nuit par sa mère, qui est une grande dame, qui l’adore, mais qui refuse de se faire connaître, qui met toute la terre comme moyen de fortune à sa disposition. Il trouve moyen de la voir une fois. Il se met chirurgien parce que c’est une vocation. Vaincue par son amour, sa mère se décide à tout quitter pour venir avec lui. Il la dissèque sans le savoir.

Diane**. Une jeune fille ravissante qui veut se marier.

Histoire interrompue et conte fantastique de ses animalcules. Elle a une fille[136].

Nous venons de saluer les monarchies avec la tête d’un roi.

Ah ! tu comptes avec ton père[137]. — Un père à son fils : Je vivrai plus longtemps que toi. — Dieu vous entende, car je ne vous survivrai pas, — ou vous ne savez quels rêves inventer pour me dire des choses désagréables.

Sujet : La fausse maîtresse.[138] — Un homme magnifiquement obligé par un autre et amoureux de la femme de son bienfaiteur, vivant avec eux, assassiné tous les jours et dépérissant de chagrin.

Le paysan dont le fils a fui la conscription, logeant et nourrissant un garnisaire qui lui mange tout, soupçonné d’avoir caché son fils et ne sachant pas où il est, dîne avec le préfet. N’ayant plus de bois pour cuire le dîner du gendarme, il va à la forêt, trouve son fils mort de faim, le charge sur ses épaules et l’apporte au préfet[139].

Abandonnés à la même aventure, unis par le même malheur, ils s’étaient rencontrés dans la vie comme deux naufragés dans l’Océan qui ne peuvent plus voir qu’eux entre le ciel et l’onde.

Pourquoi une mère préfère-t-elle un enfant à un autre ? Il y a dans ce fait tout un traité sur l’âme et les sentiments.

Il y a des moments où les nuages entassés se retirent comme des voiles.

Il a de l’esprit comme tout un public.

Incoyable paole d’honneur. — Il paraît que vous avez bien faim ici puisque vous en êtes réduit à manger les mots.

C’est une femme à b… sur une planche pourrie, à un pied au-dessus d’un précipice.

Te voilà un homme, mon enfant, ta vie ne vaut pas ma passion.

Sujet. Histoire de la succession du marquis de Carabas dans le fief de Coquatrix. — Sa mort. — Son testament. Ce qu’était devenu le chat. Les trente héritiers, etc. Faire tenir la Convention des morts dans le marquis de Carabas[140].

M. Coudreux à l’enterrement de saint Sébastien parlant de ses poinçons et de sa douleur. Y mettre le morceau de la Danse des pierres. Il meurt avec la réputation d’un homme pieux, et le père Coudreux fait son éloge, — un bien doux jeune homme, depuis la mort de sa femme il n’est pas sorti de chez lui[141].

Tu me verses à boire comme si j’avais monté ton bois[142].

La 2e édition de la Peau de chagrin[143] pourrait prendre le titre de Contes et Romans philosophiques et être en 3 volumes in-8°et contenir : 1° la peau de chagrin, 2° l’élixir de longue vie, 3° les proscrits, 4° les deux rêves, 5° étude de femme, 6° l’absolution*, 7° [le mot manque].

L’auberge rouge.

La monographie, la mauresque et les 3 cardinaux* pour 1832[144].

Diane**, conte drolatique.

Une histoire qui commence par l’amour d’une belle fille du faubourg Saint-Germain pour un colonel de lanciers[145].

L’histoire interrompue. Montrer ce qui se passe dans la génération en mettant les animalcules à la 100e puissance.

La découverte du nouveau monde et un vaisseau.

Le premier et le dernier coups**, conte drolatique.

Le monde d’aujourd’hui et celui d’hier juges de l’avenir.

Un livre intitulé Même histoire, composé de fragments détachés sans queue ni tête en apparence, mais ayant un sens logique et secret[146].

Il faut le séduire par la vertu.

Joue du trèfle ou je te fais pendre.

J’y tiens comme à un préjugé. — Faire difficilement les choses faciles. — C’est un vieillard dont je fais l’éducation.

Quand le soleil flambe sous un ciel pur.

Un roman de tendresse.

Le sujet de ce militaire qui jouit d’une fille de 16 ans, à sa mort… le bol de punch et la pipe[147].

La belle saison de flamme et de lumière.

Le jeune étudiant en médecine et la fille morte vierge, qui avait une tumeur dans la matrice et ne voulait pas se laisser toucher.

La femme et son enfant frappés de terreur de ce qu’un étranger l’examine et depuis ce jour en proie à un pressentiment et perdant son enfant. Les soins dune mère pendant une maladie de langueur. La succession de M. de Verai. La jeune fille quittant le château de son oncle[148]. L’interdiction[149].

Pour le 4e volume des Romans et contes philosophiques.

Le crétin**. — La Marana. — Le roi**. — Le petit souper. — L’absolution*. — L’auberge rouge. — L’interdiction — Cornélius (fait)[150].

Le prêtre**[151] et saint Jean dans Pathmos**. Le mendiant**.

Mon affaire, il y a comme spécimen un admirable livre à faire avec le Médecin de campagne[152].

De la tyrannie moderne**, ouvrage politique à faire.

12 juin. — Le 5e volume des Romans et Contes philosophiques peut se composer de : Les souffrances du Créateur**, de Une vue du monde et le roi**, Coquecigrue ou le Crétin**[153].

Le prêtre** (Fait[154].) Le ministre[155]. Saint Jean dans Pathmos**, l’Absolution*.

Donnez-m’en trop.

Pour les Conversations entre onze heures et minuit : Melmoth réconcilié[156]. L’absolution*. Zéna**.

(Un homme si personnel qu’il s’enivre avec délices de sa puanteur.)

Sujet.

1er volume. Souffrances confiées à Dieu.

Une mère mourante soignée par ses deux fils, elle n’est pas mariée. Son enterrement[157].

La mère et le petit enfant. Le pressentiment du dîner. La succession laissée. Départ obligé.

2e volume. Études de femmes.

(Retirer des Contes philosophiques l’Étude de femme, Sarrasine et Mme Firmiani.)

La femme abandonnée. — Les amours d’une laide*. La transaction. — Une fille d’Ève[158].

Une femme mariée infidèle à son mari, le mari l’accablant de son mépris et de sa colère et 15 jours après petit garçon devant sa femme[159].

Oter des Contes philosophiques Cornélius, Lambert. Le chef-d’œuvre inconnu[160].

Une femme tuant son mari qui a fait un crime ignoble et qui, en mourant sur l’échafaud, déshonorerait ses enfants[161].

Dernières études de femmes, 8 vol. en 8. Étude de femme. — Mme Firmiani. — La transaction. — La femme abandonnée. — Une fille d’Ève. — Les amours d’une laide*. — La Marana.

La succession**[162]. — Les orphelins[163]. — Onda-Mulier*. — Saint Jean**.

La femme de trente ans[164].

Sarrasine[165].

Conversation entre onze heures et minuit, 2 volumes en 8.

Dans El Verdugo un fils tua son père pour une idée, et dans le Roi**, le père tuant son fils[166]. Mens agitat molem.

Pour les Contes philosophiques.

La Peau de chagrin.

L’expression pure et simple de la vie humaine en tant que vie et que mécanisme.

Formule exacte de la machine humaine. Enfin l’individu décrit et jugé, mais pratiquement. L’Enfant maudit[167]. Louis Lambert.

Le Crétin**. — Le crétin est peut-être tué par la pensée. Les souffrances de l’inventeur. Le chef-d’œuvre inconnu. Caractériser l’inhumanité. Tué par la terreur. La femme.

Le Prêtre**, un grand pénitencier qui meurt tué par le confessionnal où il fait en pensée tous les crimes et péchés qu’on lui accuse[168].

Les deux volumes Gosselin peuvent se faire ainsi :
I

César Birotteau. — Histoire d’une idée*. — La religieuse**[169].

II

Les souffrances de l’inventeur[170]. Le prêtre **.

Voici l’ordre des Contes. L’enfant maudit. Les proscrits. Louis Lambert. Jésus-Christ en Flandre. L’Église.

I
la vie d’action

1. César Birotteau.

2. Adieu.

3. L’auberge [rouge].

4. Le Réquisitionnaire (les pressentiments de la mort).

5. [Maître] Cornélius.

6. El verdugo.

7. Illisible.

8. Le roi**.

Caprices**. L’Élixir de longue vie.

II
la vie du cœur

L’enfant maudit.

Les proscrits.

Louis Lambert.

La religieuse**.

Saint Jean dans Pathmos**.

III
la vie du cerveau

Histoire d’une idée*, 10 f.

Les souffrances de l’inventeur, 6.

Le chef-d’œuvre inconnu.

Le juge**. Le prêtre**.

Les deux rêves.

Jésus-Christ en Flandre.

L’Église. La comédie du Diable[171].

Le mendiant**,

La notice biographique (fait).[172]

Les souffrances de l’inventeur.

Le médecin de campagne,

sont 4 œuvres logiques dont voici l’ordre : le médecin, les souffrances, la notice et le mendiant.

L’homme aux abeilles**.

Publier en nouvelle édition les Contes philosophiques en 6 volumes, en retranchant Études de femmes, Sarrasine et Mme Firmiani, qui seraient remplacées par Adieu, Une vue du monde, Les souffrances de l’inventeur, Le roi**, Fantaisies[173], etc.

L’histoire de la succession[174]** forme deux volumes chez Gosselin. — 2 de contes drolatiques 19. — 2 de physiologie, 2 de la Bataille, total 24 pour la fin de l’année 1833. — J’aurai la Monographie, les Trois cardinaux* et le roman de Gosselin à faire pour 1834.

Essai sur les forces humaines**. Bonaparte a prouvé qu’il y a plusieurs siècles dans cent ans.

22 septembre 1832. Pour satisfaire toutes les exigences, il faudrait procéder ainsi. — 2e volume de Contes drolatiques[175]. — Le Marquis de Carabas*. — Études de femmes. — Le roman de Gosselin. — Les 3 Cardinaux*. — Conversation entre onze heures et minuit.

Je serai libre de tout engagement, mais la Bataille avant toute chose. Il faudrait avoir fini tout cela pour le mois d’avril 1833.

De la tyrannie moderne**. Questions sociales.

L’intérieur d’un harem*. Une femme aimant une autre femme et tout ce qu’elle fait pour la préserver du maître.

ÉTUDES DE MŒURS AU XIXe SIÈCLE

Scènes de la vie privée, introduction par G. Sand.

Scènes de la vie du monde, préface par Mme Belloc[176].

Scènes de salon*, préface par Mme d’Abrantès.

Scènes de village.

Un enfant de douze ans amoureux de sa mère, la mère se tuant.

Observations anatomiques

sur les [ corpsenseignans* 1 . 2 vol. en 8.

Anatomie des . . . . )

Physiologie du mariage ■ 2 vol. en 8.

Monographie de l’amour ** )

Traité complet de la vie élégante extérieure 3 . )

— ?-

Monographie de la vertu * 1vol.

6 volumes.

-5-

Voyage à Java 4 . — Une passion dans le désert 5 . — L’amour au harem *.

a faire 1833. Programme de 1833.

La succession**. — Les Marana. — L^ne fille d’Eve. — Les amours d’une laide *. — Onda-Mulier

  • . *

Zéna **. Melmoth réconcilié (fait) .

La continuation de la bataille*. — Les trois cardinaux

  • . — Le Privilège* 6 .

1 On en trouvera plus loin des fragments.

2 1824-29.

3 1830.

4 1832. 5 1830.

6 Tableau de Paris au commencement du xv e siècle dit Spcelberch, annoncé aussi dans la Correspondance pour 1833.

Discours préliminaire de l’Essai sur les forces humaines**.

Mesmer, Lavater et Gall[177]. 12 feuilles.

6 mois de Revue des Deux Mondes, 1 an avec le Prêtre**, 3 feuilles.

Les souffrances, 4 f.

Le roi**, 4 f. Histoire dune idée*[178].

M’arranger en février avec la Revue des Deux Mondes, 2 f. par mois pour 500 f.[179].

Scènes de la vie privée, puis les articles aux journaux.

Les héritiers Boirouge*[180] ou fragment d’histoire générale.

Les transformations de Calender** : Un homme qui après avoir été tout ce qui est grand et avoir échoué, s’est rabattu à être médiocre, épicier, et arrive à tout.

Gazan le Pauvre[181]*. Un homme qui avait d’immenses trésors et point d’enfants. Il en adopte et tous meurent par le fait de ses trésors. Il jette ses trésors au fond de la mer et trouve un fils qui meurt faute d’argent.

Witaker et de Rivaz font passer Annibal par Lyon, Genève et le Saint-Bernard, d’où l’Italie par le Val d’Aoste.

M. Letronne (Follard), Mis de Saint-Pierre et Fortia d’Urban remonter l’Isère, Grenoble par Saint-Bonnet, Genèvre (le mont), Fenestrelle et le Pas de Suze.

Larauza, le mont Cenis et le Pas de Suze. Saltus Taurinorum. M. de Luc. Rhône jusqu’à Vienne. Yonne et le mont du Chat (Strabon, Polybe). Le P. Ménestrier croit que le Scoras désigné par Polybe est la Saône, et Letronne, Larauza et Schweighauser, l’Isère. M. Cochard, savant lyonnais, y voit la Drôme[182].

Un volume de fantaisies : Voyage à Java, 3 f. — Mon Paris**, 4 f. — Roman sous L’Empire** 2 f. — Une passion dans le désert, 1 f. 1/2. — L’amour dans le harem**, 4 f. — Caprices* 3 f. — 17 feuilles. —

Séraphita 7 feuilles.

Croquis d’Orient[183].

Un despote.

Fantaisies[183] 3 f.

La femme en Asie.

Voyage à Java, 4.

Une passion dans le désert 2.

L’amour au harem**, 6.

Alceste politique. — Figaro idem… — Ridiculiser la patrie.

Grouper autour d’un honnête homme les idées de notre époque personnifiées. — Intituler le Républicain.

Chercher une intrigue, conclure pour le pouvoir fort. — Le caissier. — L’espion. — S’inspirer de Molière et de Beaumarchais, de la plaisanterie acre de lord Byron, et fondre le tout.

M. de Talleyrand, l’homme qui se fie à tout et qui est plus haut que les hommes et les circonstances.

Exprimer le siècle.

Tout le monde veut commander.

Les républicains conspirateurs se donnent un chef et commencent par le despotisme pour finir par le despotisme, tous plus mal au 5e acte qu’au dernier.

Alceste vertueux, mais trompant une femme.

[SCÈNES DE LA VIE PRIVÉE]

1er vol. Une fille d’Ève.

Le bal de Sceaux[184].

La vendetta[185].

2me vol. Gloire et malheur[186]. — La paix du ménage[187].

3e vol. Succession**… La femme vertueuse[188].

4e vol. Mémoires d’un mariage… Mémoires d’une jeune mariée[189].

La femme vertueuse. La bourse. Étude de femme.

Mûrie par le dégoût, elle baise aujourd’hui celui qu’elle dévorera demain.

Une passion [dans le désert]. Une vue du [grand] monde.

Maxence Jairy[190]. Flore Brodais[190]. Piédefer[191].



PLAN DÉFINITIF DES ÉTUDES DE MŒURS AU XIXe SIÈCLE

Scènes de la vie privée.

1er volume. Introduction aux Études de mœurs. — Nouvelle préface des Scènes de la vie privée. — La bourse. — Le bal de Sceaux. — Une fille d’Ève.

2e volume. La paix du ménage. — Gloire et malheur. — La vendetta.

3e volume. La succession. — Les dangers de l’inconduite.

4e volume. Tel qu’il est[192].

Scènes de la vie de province[193]. 2 volumes en 8.

1er vol. Préface. La femme abandonnée. — La Grenadière. — La grande Bretèche.

2e vol. Les amours d’une laide*. — Le message. — Les célibataires.

Scènes de la vie parisienne[194]. — 2 vol. 1re préface. Mme Firmiani. — Sarrasine. — La transaction. — La Marana. — 2e Ferragus. Conversations.

Études philosophiques, 1re édition. 3 volumes.

Adieu.

Le Réquisitionnaire.

L’auberge rouge.

Maître Cornélius.

L’Élixir de longue vie.

El verdugo.

Longue liste illisible.

Orgon. — Comédie en 5 actes et en vers. — Orgon regrettant Tartuffe et la religion vengée. Il est ennuyé par sa famille, etc[195].

Allons, Bonaparte, sauve Napoléon !

La victoire gagnée, c’est donc cela que je ne sens plus ma blessure, et il meurt.

1834. 6. 7 des Contes philosophiques. — 3e et 4e dizains[196]. — Le privilège*.

La bataille*.

Qui terre a guerre a[197].

A faire. — Les Enfants* (relire L’Enfant étranger d’Hoffmann) puis, en suite des Mémoires d’une jeune femme, un Mauvais ménage**. Voir dans l’Obermann une ou deux pages où se trouve en germe le sujet des gens médiocres qui ne s’entendent pas.

Études de mœurs au xixe siècle. 12 volumes in-8°, diviser en 3 séries.

Vendu les 3 séries à Mme veuve Béchet[198] 27.000.

Il y a une édition en 15 volumes à 1.500 exemplaires. — Cavalier velin. 36.000

90.000 36.000

126.000 que doivent donner l’éd. de luxe et l’éd. à bon marché.

J’ai à récolter 130.000 f. sur les Études de mœurs en 1835,

— ? Romains qui vous vantez d’une illustre origine, Voyez d’où dépendait votre empire naissant. Didon n’a pas d’attrait assez puissant Pour arrêter la fuite où son amant s’obstine. Mais si l’autre Didon, ornement de ces lieux, Eût été reine de Garthage, Il eût pour la servir abandonné ses dieux Et votre beau pays serait encor sauvage[199].

[Coupure de journal collée.]

« On croira facilement que la découverte du trésor de Toussaint, que l’on n’estimait pas dans la colonie au-dessous d’une trentaine de millions, avait été souvent l’objet de nos recherches ; ses anciens secrétaires et autres en certifiaient l’existence, mais ils affirmaient également que Toussaint lui seul avait le secret de l’endroit où il l’avait fait enfouir dans les montagnes de Cahos, et que, pour que ce secret devînt à jamais le sien, il avait fait tuer, la nuit, pendant leur sommeil, ceux qui avaient été chargés de cette opération, hommes fidèles et dévoués que lui seul avait conduits dans le lieu qu’il avait choisi. Une fois en France et en prison, Toussaint n’avait plus rien à dire à personne, il ne lutta qu’avec le silence contre une captivité qu’il jugea bien devoir être éternelle. La même volonté qui, de tout temps, lui avait fait renfermer en lui seul tous ses projets, lui servit à renfermer en lui seul tous ses chagrins. Depuis son embarquement aux Gonaïves jusqu’à sa mort au fort de Joux, aucune plainte ne sortit de sa bouche, jaloux de ne vivre que pour lui seul et de mourir tout entier et sans confident, comme il avait vécu. »

Finir la fille aux yeux d’or[200].

Sarrasine.

La transaction. — Une vue du monde.

Conversation entre onze heures et minuit.

[L’ange domestique[201]]

De charmes orgueilleux je ne suis point parée,
Je n’ai pas d’une vierge aux prunelles d’azur
La délicate joue et la tresse dorée,
Ni le front blanc et pur.

Jamais je n’ai conquis de louange indiscrète
Et celui qui sur moi fixe un distrait regard
Jamais pour me revoir ne détourne la tête,
Rendant grâce au hasard.

Quand même ces cheveux dont tant de fois les tresses
Ont senti de tes doigts les rêveuses caresses
Seront devenus blancs sous un pesant linceul,
Que ma mémoire alors fasse encor ton orgueil,
Que je vive en ton cœur et te sois toujours chère.

Quand ces yeux qui te regardent avec tant de bonheur seront fermés pour toujours et que cette voix que tu aimes ne se fera plus entendre, pour être encore heureux, souviens-toi que tu m’as rendue heureuse[202].

Composition de la 1re édition des Scènes de la vie de province[203].

1er volume. — Eugénie Grandet. — Le message.

2e volume. — Les célibataires. — La grande Bretêche. — La femme abandonnée. — La grenadière.

3e volume. — Les amours d’une laide*.

4e volume. — Fragmens d’histoire générale. Illusions perdues[204].

Dévorer une pensée d’amour comme les oiseaux de proie se cachent pour dévorer leur proie.

Une arrière-pensée qui n’est pas un sentiment.

Le crépuscule du sommeil.

[205] Préface refaite. — Les enfants (inédit). Une fille d’Ève (inédit). — La bourse. — Le bal de Sceaux.

2e volume. Gloire et malheur. — La vendetta. — Mlle Cormon. — La paix du ménage. — 3e volume[205]

Sujet de une fille de Paris**[206].

L’homme de la Bourse, sa passion, a fait toutes les horreurs de la terre pour garder sa place dans la maison de jeu (demander des renseignements à B[207]), il a rencontré une pauvre fille qui l’aime, dont il est épris, il est l’homme du xixe siècle, homme de progrès sans préjugés, il vit avec cette fille, il lui fait 60.000 fr. de sa prostitution, les lui donne et meurt[207].

Conversation entre onze heures et minuit. — Le petit souper[208].

Les deux extrêmes*. — Le ministère**.

Ouvrage à faire. — Philosophie des codes français**.

Sujet pour la vie politique : comment se fait un ministère.

Sujets d’articles.

Mon Paris. — De la construction des châteaux en Espagne**.

De la bêtise dans ses rapports avec la société**.

Trois mois à la Bouleaunière[209].

Les enfants*[210]. — Une fille d’Ève. — Les jeunes gens[211]. — Comment se font les divorces**. — Le Père Goriot. — Une vue du monde. — Les conversations pour la 2e édition, 36 volumes in-12[212].

Sujet du Père Goriot. — Un brave homme — pension bourgeoise — 600 fr. de rente — s’étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50.000 fr. de rente, mourant comme un chien.

Pour les Scènes de la vie politique (voir Vivian)[213], le ministre, l’homme qui sacrifie sa fille, son gendre, ses amis à une combinaison.

Pour les Scènes de la vie politique. Un homme d’État agissant pour le pays et pour lui. — Un pauvre diable pour sa famille, les mêmes scènes en bas et en haut. Le ministre a une statue, l’artisan est au bagne. Intituler. Les Deux Extrêmes*[214].

L’écrin de la mort qui garde une âme éteinte comme une lampe dans un tombeau.

Scènes de la vie militaire}.

Les vendéens*. — Les chouans. — Le camp de Jalès**. — Les soldats républicains*. — l’Italie*. — Une passion dans le désert. — Saragosse**.

2e livre : Le combat*. — A marches forcées**. — La bataille*. — Le lendemain à Leipsick**. — Nangis**[215].

Pour les jeunes gens, faire et inventer une intrigue entre une jeune personne dans un pensionnat et un rhétoricien.

Pour les Scènes de la vie de province, le magnifique sujet de Le Partage[216], ce qui arrive dans une famille par une succession à partager (ou Le Partage ou La Succession), puis Une Élection[217] (Voir Ce que regrettent les femmes de Davin[218]), ce sont deux sujets de chacun 15 feuilles. — La Vieille fille[219] qui épouse un homme de 45 ans ayant mille bonnes qualités apparentes, et c’est sa ruine.

Peindre un despotisme maternel. Voir Wann Chlore[220], la mère qui veut qu’on lui fasse la cour, etc.

Le conspirateur innocent**[221]. — Le mariage de J. Prudhomme*.

La fille d’argent**. — Souffrances du pure**.

Philippe II**. — Catherine de Médicis.

Le gentilhomme bourgeois se faisant commerçant, ses avanies et son malheur en ne pouvant pas se faire vil et menteur, etc.

Les loups cerviers et les banquiers réduisant un inventeur à rien et le flouant par leurs ruses, puis la réaction par un moyen quelconque. Ils dépendraient d’un plus riche banquier et le gendre de leur fille découvre cela.

Il y avait plus beau à faire, arriver à une rente viagère, l’homme mourrait, la femme et la fille seraient dans la misère.

Faite pour attirer les cœurs et charmer les yeux, à la fois douce et indulgente, spirituelle et raisonnable, polie comme si elle avait passé sa vie dans les cours, simple comme si elle n’avait jamais connu le monde, le feu de son âme était tempéré dans ses yeux par une divine modestie[222].

Il aurait voulu gravir les montagnes comme on les descend.

Si vous n’étiez pas ainsi, vous ne seriez pas là.

Pour les Scènes de la vie parisienne, manquent : un mouchard, un gamin, un receleur, un escroc, un joueur.

Un prince faisant une conspiration pour sonder ses courtisans et leur faire peur et détrôné ou voyant qu’ils sont ses amis.

Malheureux d’être heureux.

Il y a une comédie dans le Piédestal de J.[223]. — 1er acte. Figaro ministre. 2e, revanche avec la femme. 3e, tenant les hommes. 4e, réussissant. 5e, brisant l’idole. V. la Revue de Paris.

Essayer d’une scène (pour le mariage de Prudh.[224]) entre Clarisse et Adolphe, où elle pleurerait de la bassesse où la fait arriver cette trahison.

Je ne croyais pas qu’on pût aimer autant sous un ciel aussi gris.

Il a trouvé le secret dépasser de derrière le carrosse dedans en évitant la roue.

Mettre l’herbe en gerbe.

Perdita**.

Une femme voulant éprouver un homme. Elle s’en fait la providence, le rend riche, en restant mystérieuse. Elle correspond, il s’enflamme, abstraction faite de la chair. Elle se fait vieille, il finit par voir une affreuse vieille. La vieille meurt et lui laisse une fortune. — Ses amours avec une charmante grisette. — Il hésite à l’épouser.

Dans ce front renversé, il y a du dédain et bien de nobles pensées. — Dans cette éclatante blancheur, il y a bien de la pureté. Ces yeux si perçants, si ronds, si étoiles, les seuls points brillants dans cette blancheur de lait.

Drame de la Grande-Duchesse (Bianca)[225] ou celui de la Chartreuse de Parme[226].

Le père à sa fille qui est nouvellement en pension, une campagnarde et qui veut un bidet. — Toutes ces demoiselles en ont un, eh bien ! vous en aurez un, mais je me réserve le fumier.

Ajouter à la Physiologie du mariage la Monographie de l’amour**.

Sujet pour les Vendéens*. — Une femme aimant un homme sans que cet homme le sache, protégeant celui quelle aime à son insu, sans qu’elle puisse être récompensée par lui, le sauvant comme un ange gardien, n’en étant pas vue, et allant s’enterrer dans quelque coin parce qu’elle ne le peut épouser.

Le sujet du greffier du juge de paix forcé de vendre.

Toutes mes autres passions n’ont été que les arrhes de celle-ci.

Le népotisme bourgeois.

La rabouilleuse[227].

Nous nous sommes amusés à compter les différents sourires, à les étudier, les varier et rien ne me manque dans cet essaim de grâces et cet arsenal de perfidies.

1.

2. Marie de Verneuil.

3. Mme Dugua.

4. Ginevra Piombo.

5. Emilie de Fontaine.

6. Mme Guillaume.

7. Mlle de Bellefeuille.

8. Mme la comtesse de Gondreville (Angélique).

9. Mlle Gamard.

10. Mme de Merret.

11. Adélaïde de Rou ville.

[En marge, de la main de Balzac] : dans quel temps vivons-nous pour qu’une fille aussi… et aussi… soit sur le pavé ?

12. Stéphanie-Julie d’Aiglemont. — Mme de Vieux-Mesnil. — Mme de Verdun. — Mme de Ballan. — Hélène. — Moïna.

A. La Belle Impéria.

B. Blanche d’Azay.

C. Bonne d’Armagnac.

D. Marie de Maillé.

[En marge, de la main de Balzac] : on peut leur confier son secret et sa bourse.

13. Fœdora.

14. Pauline.

15. La comtesse d’Hérouville.

16. Gillette.

17. Marie de Saint-Vallier.

18. Mme Firmiani.

19. Mme de Beauséant.

20. Marie Villemsens (lady Brandon).

21. Rose Chabert.

22. Stéphanie de Vaudières. — Juliette du Message.

23.

24. Mme Anastasie de Restaud (Dlle Goriot).

25. Mme de Nucingen.

Mme Vauquier.

Mlle Michon (La fleur des pois).

28. Mme de Dey du Réquisitionnaire.

29. La Marana.

30. Mme Jules.

31. Eugénie Grandet.

32. Mme Grandet.

33. La Fosseuse.

34. Nanon.

35. Evelina.

36. La duchesse de Langeais.

37. Mlle d’Esgrignon.

38. Mme de Bargeton.

39-40. Juanade Marana (la Marana).

41. Mme d’Esther (Les amours d’une laide).

42. Mme d’Hoquetouville. — Zulma (Le Succube).

42. Mme la baronne de Listomère.

43. Constance Birotteau.

9. Fiamette.

44. Pauline de Villenoix.

44. Mme Claës.

45. Marguerite Claës.

46. Aquilina.

47. Mathilde.

48. Paquita. — Fille aux yeux d’or[228].

Malade comme une folle.

Je puis faire la culbute sans avoir peur de vider mes poches.

Ce n’est pas à gagner la France.

Un homme qui ne sait pas combien il y a de jours dans l’année ni combien de personnes en Dieu.

Une cravate repassée par le serrurier qui ne te gênera pas longtemps le col.

Roter son âme.

C’est égal, nous avons tué papa, il y avait du passé dans son avenir.

Singes greffés sur des ours.

Le sujet de Séraphita[229]. — Les deux natures comme Fragoletta[230], mais un ange à sa dernière épreuve. Au dénouement elle se transfigure. — Amour céleste entre elle et un homme et une femme. — Prendre pour épigraphe adoremus in æternum[231]. — Les anges sont blancs, de Louis Lambert. — Séraphita conçue en voyant Dimanche 16 novembre le Séraphin de Bra*[232].

Ecce homo[233]. Contre-partie et preuve de Louis Lambert. Un crétin dans une grande famille. Il vit cent ans.

L’infidélité. — La fille et le poète. Le poète devant. La fille se donne à un vieillard pour qu’il puisse acquitter sa dette, puis elle meurt de chagrin[234].

L’original[235]. — Le [illisible]. Un jeune homme [illisible] faisant la cour à une fille de [illisible] la nuit, à 22 ans, la fille en a 19. Le père les surprend et jette l’enfant dans les douves.

Trompeur comme un rayon de soleil. — Aventures de Septas avec Géorgina.

Images, idées, sentiments, habitudes. — Voir, comparer, sentir,

suivre la vie dans les sillons creusés par les [illisible].

Scènes de la vie de campagne. — Commencer Le Médecin feuille 12 du tome 17 des Études de mœurs.

Pour les Scènes de la vie de campagne. Qui a terre a guerre. La lutte entre les paysans de la circonscription et un grand propriétaire dont ils dévastent les bois. — Le garde est tué, point de coupables. Un mendiant comme Loupeaux, des vieilles femmes, la racaille jalouse ; le bagne, le caractère du garde, de sa femme, le seigneur, etc[236].

Les deux sœurs. — Lune vraiment supérieure, calme, résignée, mourant jeune et inconnue, silencieuse, — le mari blagueur, — l’autre supérieure avec éclat, embêtant son mari, le mari simple et modeste.

Histoire Wielopolski, racontée par le comte Zaluski, et la comtesse de Kœnismarck. L’amant bâché, enterré, fils du 1er électeur Georges Ier. Georges II faisant couronner sa mère dans une peinture[237].

Une passion dans le sérail.

Le grand d’Espagne[238]. — Une passion dans le désert. —

Melmoth réconcilié.

Le voyage à Java.

Zéna**. Une passion dans le sérail**.

Les deux amours (Études philosophiques), un homme qui couche avec des filles et se trouve impuissant avec sa femme qu’il aime[239]. — L’âme absorbant tout à elle et tuant le corps (triomphe de la pensée).

Il m’a fait oublier que j’avais une mère.

Le juge de paix*. — Scènes de la vie de campagne.

Le vrai magistrat — Justum et tenacem — qu’un grand seigneur ne peut corrompre ni par ses dîners ni par peur. — Une affaire minime mais où il déploiera les plus hautes vertus. — Toutes les choses qui ont été omises dans la vie de campagne groupées autour du juge, de l’affaire elle-même. — Figure de garde champêtre. — Le maître corrompuErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

Artistes, Poètes. — Prosateurs. — Savants. — Historiens. — Producteurs.

Arts libéraux. — Arts mécaniques.

En pièces de théâtre.

L’artiste**Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

Les Républicains**.

t, j L école des hommes. Les L homme et la vie, i

I sentiments généreux arracomédie en £> actes. >

{ chés un a un, 1 homme Le bienfaiteur. }

positil au o e acte. Béatrix Cenci, tragédie en 5 actes 3.

Une jeune fille ayant obligé un homme connu de dire qu’il a passé la nuit[240].

Trilogie glorieuse.

Le prince**.

1 Le juge de paix n’a jamais paru. Mais on peut retrouver quelques traits de ce personnage dans le juge Popinotde l’Interdiction (1830).

2 On en trouvera le plan plus loin.

3 « L’Ange du Parricide » venait d’être évoqué par le marquis de Custine dans une tragédie, représentée à la Porte-Saint-Martin (1833).

4

17 Les courtisans* La conspiration"*.

Sujets secondaires.

La faillite**.

L’héritier présomptif**, 5 actes.

La morte **

L’enfant naturel **

t..n ii t.. mauvais.

La vieillesse de don J uan

Les forçats évadés** 2.

Le 6 déc. 1830. — Conception primitive de la comédie de I’Artiste, à faire en 5 actes et en vers, — Un homme de génie en butte à des esprits médiocres, aimant avec idolâtrie une femme qui ne le comprend pas, — tout cela pris comiquement. Le Tasse de Goethe est tragique, — y chercher des analogies. Le grand modèle est don Quichotte (l’homme de génie) aux prises avec quelque Sancho Pança. Voir M. et M me A. Guillaume des Scènes de la vie privée. — Un sot lui est préféré. Il faut rassembler

1 Drame que Balzac devait écrire en tiers avec Emmanuel Arago et Jules Sandeau. Il devait être signé E.-J. San-Drago. « Cela ira d’abord à la Porte-Saint-Martin, mais il est impossible que cela n’aille pas à la scène française. C’est magnifique ». (Lettres à l Etrangère, 26 octobre 1834.)

2 De tous les titres de ces « sujets secondaires », Spœlberch de Lovenjoul n’a mentionné que les Courtisans. Mais le Prince est peut-être l’Education de Prince. les situations. — Il en faut cinq capitales. Se modeler sur le Misanthrope.

Il y a d’abord l’Artiste. Son contraste. L’imbécile du monde (Prudhomme d’Henri Monnier ; musqué, faisant de l’esprit. — Un père bourgeois, sensé, qui n’a jamais tort. — Une femme (caractère à trouver). La jeune fille.

Le sujet du vaisseau. — Faire venir tous les gens qui en estiment les travaux, la matière, etc., chacun selon sa spécialité[241].

L’École du monde**[242]. — Un homme ayant à se faire jour dans la société ou recueillir un bien qui lui appartient et lui est volé par un grand seigneur. Figaro retourné, le type des victimes, qui s’aide de l’argent ou de la promesse ou de la beauté et arrive à vaincre tous les obstacles de la société et à y prendre place, le Piédestal[243] de Jules Janin pris comiquement.

Si je ne suis pas rentré dans les Souffrances de l’inventeur (M. Claës)[244] pour la livraison de Werdet, remplacer par la fin de Melmoth, et par une étude sur la charité prise comme la science dans Claës. — Un homme possédé par l’amour des masses, qui fonde des hôpitaux et laisse sa famille dans l’indigence.

Programme pour 1838.

Les Vendéens. — Sœur Marie des Anges*[245]. — Le Combat*. — Le fils du Pelletier[246]. — Les mémoires d’une jeune mariée*. — Un grand homme de province à Paris[247]. — La torpille[248].

La Fosseuse.

Une jolie femme de chambre pleine de poésie comprimée (Méd. de camp.) Sœur de lait dune comtesse qui la prend pour femme de chambre, le frère de la comtesse s’en amourache, elle est renvoyée pour avoir essayé une robe de bal, mais la cause réelle, c’est l’amour du frère[249].

Marciole, 5 actes.

Une première demoiselle de comptoir, maîtresse du négociant, Tartufe en femme. Son frère caissier. 2 filles, un amant. — Le père et la mère. Drame horrible et grand[250].

Pour le Théâtre français, Les Roués bourgeois**.

Jud (opéra) **.

L’homme incapable au vaudeville**. Bon gros mélodrame.

L’aubain. — Un enfant naturel aimé. Sa mère l’adorant a fait une grande fortune.

Un grand seigneur a prié, le Roi a promis. — Le 1er Aubain le fait périr, cela se trouve son fils. — Un Figaro menant cela.

Le ciel ne brille pas pour lui.

Elle était femme à se mettre devant un réchaud avec une pomme dans la bouche jusqu’à ce qu’elle fût cuite.

Éclairer un aveugle avec une lanterne ! On y mit un étron, il sent l’odeur.

On disait à un peintre : Comment comptez-vous faire Dieu ? — Dame ! de grandeur naturelle.

Les trois filles de Job : Patience, Courage, Foi[251].

Personnages préparés pour les scènes de la vie militaire :

Philippe de Sucy (l’Adieu). Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/185

Gondrin-Goguelat (Méd. de camp).

Beaupied (Chouans).

Bulot (Chouans).

Castanier (Melmoth).

Duc de Carigliano (Scènes de la vie de province).

D’Aiglemont, officier d’ordonnance de M. Suchet.

Montriveau. — Artillerie.

Soulanges.

Genestas.

Luigi Forta.

Franchessini.

Taillefer (fournisseur) ;

Chabert.

Boutin.

Scènes de la vie politique.

Martial de la Roche Hugon.

De Marsay.

Granville (magistrat).

Duc de Lenoncourt.

Rouquerolles.

Serisy.

Duc de Navarreins.

Duc de Langeais.

Montriveau.

2 Vandenesse.

Comte de Restaud.

Les Grandlieu.

Feraud.

Listomère.

Machiavélisme.

Don Quichottisme. Nucingen.

Tartuffe. Ferdinand du Tillet.

A créer l’homme galvaudé qui devient entre la canaille et l’homme comme il faut. Th. de V., E. G.

Maxime de Trailles.

Rastignac.

Jean-François de Collonge.

Girardet.

Gaston.

M. Gaston.

Scènes de la vie militaire.

Bataille de Montenotte (le capitaine Farrabesche).

Le pont de Lodi. Caporal.

Gross-Aspern ? Le mois passé dans la Lobau.

Voir les pays traversés par le prince Eugène. Bataille de Wagram.

Aller à Dresde voir les champs de bataille, de la bataille de Dresde[252].

Étudier les montagnes au bas desquelles a eu lieu l’affaire de Vandamme.

Malheur de Napoléon.

Chercher une scène militaire du temps de la République, avoir la collection des uniformes prussiens.

19 Xbre 1836. — Résolu d’introduire dans les Études philosophiques, autant de scènes historiques qu’il y a de siècles depuis l’invasion des Francs jusqu’en 1800, pour montrer le ravage des hautes idées dans la politique, ce qui a fait l’esprit des siècles, l’antagonisme, et cela dans les proportions du Secret des Ruggieri[253]. Environ 15 scènes. — Les Ruggieri seront complétés par Les deux Rêves, dans l’édition future.

Cornélius est à compléter par La maison de Tristan**.

Mai 1843. — A mon retour, il me faudra faire d’octobre 1843 à 8bre 1844.

1° Fin de Béatrice 1 vol.

Gendres et belles-mères* 2 vol.

3° Un ouvrage en 3 vol. pour le tome VII.

Les Frères de la Consolation, 4 vol.

Le député d’Arcis, 4 vol.

Les Vendéens*, 3 vol.

7° Finir Esther, 2 vol.

Les paysans, 2 vol.

Total 21 volumes à 3.600 f. — 75.600 f.

Conte drolatique. — Vous avez mangé le chevalier de Verneuil (1 heure matin, 2 jours idem.)

Le cordon de sonnette pris dans le lit comme ruse pour se dispenser de la chose.

Ayant quelque chose qui clochait, il a bien fallu remplacer par quelque chose qui sonnait.

Sujet pour la vie politique.

Peindre Paris sous le régime de la Terreur. — Un pauvre jeune homme, enfant des enfants trouvés — pris par le portier d’une maison, aimant idéalement une jeune fille noble. — Peinture des prisons. — La jeune fille brutalisée à en mourir. Vengeance du pauvre amant sur le persécuteur, au moyen dune sédition de faubourg. La destinée de la jeune fille dépendait des discussions intérieures des Jacobins.

Pour les Scènes de la vie militaire. Campagne du Tyrol de 1809. Voir le musée des familles. La serrure du passage.

Pour les Vendéens, le dévouement d’une femme pour un noble qui meurt sans qu’il sache les immenses efforts faits pour le sauver.

PROGRAMME DE 1847

Un drame (14) au pied de Téchafaud 1. — Les petits bourgeois. — Le théâtre (2) comme il est* 2. — Les frères de la (13) Consolation… 80.000 La gloire (6) des sots**. — Les héritiers (5)

Boirouge*. 24

Gendres (7) et belles-mères* 6

Le député (8)d’Arcis. Les deux (9) ambitieux

    • 3. Le prince** (10) 40

Les vendéens* 1. — Les soldats (12) de la

république* 80

230

1 3 e partie de Splendeurs et Misères, sans doute, que M. de Spœlberch mentionne comme parue en 1847 sous le titre synonymique de Un drame dans les prisons.

— Annoncé dans les Lettres à VEtrangèrc dès 1843.

3 Annoncés dans la Correspondance comme devant être écrits pour avril 1847.

Les méfaits (3) d’un procureur du roi**Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

L’histoire (4) des parents pauvresErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

Guerres intestines d’une sous-préfecture**.

Les deux cousins**.

ORDRE DES OUVRAGES

Dernière transformation de Vautrin.. 1

Les petits bourgeois

Une famille 2

Le député d’Arcis 3

Les vendéens* 4

Les soldats de la république* 5

La Marâtre. — Une femme poursuivant de sa haine la fille d’un premier lit et aimant toutes deux le même homme. Le père un caractère terrible, un ancien officier. L’amant est dans la maison. 2 femmes, 2 hommes, un niais, 3 e les deux femmes. 4 e la situation.

La fille persécutée tuant son amant (l’empoisonne (5 e acte) pour ne pas le laisser à sa belle-mère…

1 II y faut voir peut-être le titre d’un chapitre de la 3 e partie de Splendeurs et misères des Courtisanes.

1 Les parents pauvres sont de 1846-47, La dernière incarnation de Vautrin de 1847. — Voir les notes précédentes pour les autres ouvrages.

[illisible] et accusant sa belle-mère de la mort de

l’amant… [illisible]

— ? Note pour les nombres. Chute de Robespierre. 1794

1 7 9 4

Chute et invasion 1815 de Napoléon 1 8 1 5

Chute 1830 de Charles X 1 8 3


Duc d’Orléans 1842 mort. 2 4

Chute 1848 de L. Ph. 8

1

1857 2

m7.

1. Une mère de famille (province)**.

2. Les méfaits d’un procureur du roi (province)**.

  • 1848.

— On remarquera que les chiffres disposés verticalement reproduisent les nombres écrits horizontalement et que, pour leur faire prédire la révolution de 1848, Balzac répète la date 1842 de bas en haut.

3. Les petits bourgeois (Paris).

4. Les savants (Paris)**.

5. Les frères [de la Consolation] (Paris) à finir.

6. Le théâtre comme il est (Paris) 1848*.

7. Mlle Duvissard (Politique)**.

8. Un drame au pied de l’échafaud (Politique).

9. Le député d’Arcis (Politique).

10. Les soldats de la république* (militaire).

Les vendéens* (militaire).

11. L’armée roulante* (militaire).

12. L’entrée en campagne* (militaire).

13. Les paysans (campagne) à finir[254].

C’était un de ces hommes dangereux qui peuvent toujours être auprès des femmes l’homme comme elles le souhaitent.

Il y a une pièce à faire avec E. Ochiltrie de Walter Scott (L’Antiquaire). — Frédérick serait le mendiant, homme gris — qui mènerait la pièce.

Le père**.

Un homme heureux dans sa famille. — Sa femme lui a donné 3 enfants. Il n’en paraît que deux : un jeune homme de 25 ans, une fille à marier. Le fils n’est pas de lui. La femme est tourmentée par un misérable gredin qui veut la ruiner en dévoilant tout. Il l’a mise à bout en la dépouillant. Le fils, pour sauver sa mère et sa famille, tue ce gredin. Le père fait évader son fils et en faisant toutes ces choses, c’est lui qui est pris pour le coupable et qui subit l’instruction.

Faire sur le point culminant de la propriété, et s’il n’y a pas de point culminant y suppléer par la bâtisse, un bassin couvert (pour prévenir l’évaporation) contenant deux fois la masse d’eau nécessaire pour l’irrigation de la propriété ou des propriétés à irriguer, à neuf pieds de chute (en prenant l’eau dans des puits, pompes, quand il n’y a pas de cours d’eau voisin), en établissant sous la chute une roue mue par l’eau nécessaire à l’arrosage et qui fait aller les pompes nécessaires à l’alimentation du bassin en tournant quand le mouvement…

Il faut remplir une première fois le bassin au moyen de pompe[255].

Collège historique.

Lois. — Guerre. — Finances. — Roi. — Religion. — Noblesse. — Peuple. — Costume. — BâtiPage:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/195 ments et meubles. — Bibliographie. — Biographie. — Arts. — Métiers et commerce. — Débats scientifiques. — Procès.

40.000 f. par an pour 19 p[ersonnes].

1 directeur.

2 secrét. et chancel.

1 rédacteur.

15 colligeants.

Réfectoire. — Bibliothèque. — Salle des séances.

Une maison et un jardin.

De l’impôt (fragments des tyrannies modernes**).

Le caractère des sociétés modernes est d’avoir substitué un être moral à une personne, la loi au roi, la tyrannie est invincible des lois fiscales et sociales, les législateurs n’existent plus. Il n’y a plus que des publicains et des juges.

Caractériser l’impôt. La société doit prendre le moins qu’elle peut.

Le sens de l’impôt actuel est de faire payer ce que l’on consomme. — Chose juste. L’impôt en France est horrible, mal assis.

Il étouffe l’agriculture.

Nouvelle assiette par le droit de mouture et du vin, par mon système. Démontrer l’économie à introduire. D’où il résulterait une économie productive[256].

Seguin à la Poudrerie. — Jules Sandeau. — Parisot. — Paul à Paris. — Les deux Nettement. — De Belloy. — Chauvet. — Buloz. — J. David. — Maynard. — Barchon[257].

Mettre la scène à Venise. — Un Figaro vénitien.

Le vieillard amoureux surprend sa femme, la fait condamner, veut la reprendre, histoire véritable, lui fait croire que son amant la trahit et elle le tue. Il vit 1.

Voyage au Simplon 1846".

-î Chercher pour la Pathologie de la vie sociale* quel est Tordre naturel.

L’homme parle ou marche, mange et boit, dort et se lève, s’habille et marche et s’habille, se loge, mange et boit, dort et se lève… parle et agit, voit et s’assied… se meut, voit et parle, ou voit, se meut et parle… se nourrit, s’habille, se loge, se reproduit, etc.

PLAN DEFINITIF

1 er VOLUME

17

Histoire des Treize 19 J

César Birotteau 5 > 50 f.

La maison Nucingen 3 5

Pierre Grassou** 4

1 II semble que ce sujet soit celui de la Gina, dont Balzac écrit le 17 septembre 1838 à l’Etrangère : « C’est Othello retourné. La Gina sera un Othello femelle. »

2 Ici une fleur séchée.

! 1837.

Le Parasite** l. — Les secrets de la princesse de Cadignan 2. Facino Cane 3.

2" VOLUME

Le colonel Chabert

Sarrasine. — Les Employés *.

La messe de l’Athée 5

50 f. Splendeurs et misères des Courtisanes 6

Gaudissart II’Un homme d’affaires 8

3 e VOLUME

La cousine Bette 9. — Les Petits bourgeois 10 /

Le théâtre comme il est*. Les comédiens (

sans le savoir 11

4 e VOLUME

Les savants*. — Les frères de la Consolation 12. 50 f.

Un duel a l’inconnu**.

Un jeune homme élève sa sœur. La sœur séduite.

1 Titre sous lequel devait paraître le Cousin Pons. C’est M m0 Hanska qui le fit changer. Voir Correspondance, 529.

8 1839. — •+■ 1836. — 6 1838-47. — 7 1844. — » 1845.

1 1846. — 10 Paru posthume 1854. — 1X 1845. — " 1848. — Il s’agit ici évidemment d’une nouvelle distribution des Scènes de la vie parisienne, et c’est là sans doute, — la date des Frères de la Consolation en témoigne, — un des derniers tableaux qu’en dressa Balzac. Le séducteur refuse d’épouser, de là le duel par des moyens inconnus. Ils se tuent tous les deux, l’un par une femme, l’autre par le poison.

Hadamar**. — Une courtisane aimant un homme de génie, celui qui a fait marcher dans le port de Barcelone un vaisseau à vapeur, qui aime une pure jeune fille. Tous les obstacles que le monde oppose à un inventeur ; il est soutenu par Masanillo ; l’usurier, l’homme de pouvoir, le philanthrope, le banquier, l’aubergiste, les créanciers[258].

2e pièce

La comédie de la Marana*.

Il y a des figures qui sont comme ramassées autour du nez.

Je marche à la mort par de délicieux sentiers.

7bre 1836.

A faire : La confession de Louis XI** pour faire un pendant aux Deux Rêves. Puis l’agonie de Louis XVI.

Études de mœurs. Scènes de la vie politique. Tomes XIII et XIV.

Conversations entre onze heures et minuit.

La confession de Louis XI**, 3 f[euilles].

Les deux rêves, 2 f.

La dernière nuit de Louis XVI**, 3 f.

Le souper de Smorgoni**[259], 3 f.

Les deux extrêmes*.

La dernière débauche d’Alexandre VI**.

Saint Jean dans Pathmos**.

SERAPHITA[260]
ou
LA TRANSFIGURATION
par Monsieur de Balzac.

Vision de Séraphita.

L’Ange de la Foi.

L’Ange de l’Espérance.

L’Ange de la Charité.

L’Ange de la Force.

L’Ange de la Passivité.

L’Ange de l’amour.

L’Ange du repentir.

(Nil mortale sonans).

Les anges sont blancs. (Louis Lambert.)

(Extrait des Études philosophiques.) Prix 10 fr.

Qu’aimez-vous donc ? Le ciel.

Paris.

La prière de Séraphita. Abel Ledoux, 95, rue de Richelieu.

Xbre 1833.

Prendre pour dédicace la page commencée pour Le prêtre catholique**.

Le livre des douleurs est une étude destinée à prouver qu’il existe un point d’appui matériel dans la pensée pour supporter les plus effroyables douleurs et que ce n’est pas un secours venu d’en haut. En ôtant l’idée religieuse chrétienne et prenant 3 exemples authentiques :

Béatrix Genci. — Le tailleur de Henri II ou tout autre martyr protestant et un régicide Chatel ou Damiens[261].

Détail des Études de mœurs.

Scènes de la vie privée. — 1 volume.

Les enfans*. — Mettre un caractère de vieille tante, de vieille grand’mère — une vieille fille opposée aux enfans[262] (à faire).

Les jeunes gens*.

Mme Schillings
à Mouy (département de L’Oise)
Houdainville

Mémoires dune jeune mariée. Comment se font les divorces. (Le sujet est encore à traiter 1840). Suavita**.

1840. Un gendre**.

Finir les illusions perdues.

L’original.

Les héritiers Boirouge*.

L’âme amoureuse ou la perle brisée[263].

M. de Boigne. — Madhadjy Sindiah, il quitte l’Inde, dit-on, en 1796, 2 ans après la mort de [phrase interrompue]Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. Madhadjy régnait à Delhy, Tippoo Sahib à Mysore.

Un homme qui pour marier sa fille veut cacher sa misère et qui la marie.

Pour janvier 1838. Publier les

ÉTUDES SOCIALES** 24 vol. en 8°Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

1re partie. Études de mœurs au xixe siècle. Effet. (25 vol. en 8 réduits en 12).

2e partie. Études philosophiques. Causes. (15 vol. en 8 réduits en 8.)

3e partie. Études analytiques. Principes. (9 vol. en 8 réduits en 4.)

Espèces sociales. — Histoire naturelle du Bimane en société. (Genre homo[264].)

1 Le général comte de Boigne quitta l’Inde deux ans après la mort du prince mahratte Sindiah (1794).

2 Dans ses Lettres à l Etrangère (8 juillet 1837), Balzac, alors accablé par la faillite de Werdet, ne voit plus de salut que dans l’édition illustrée de ses œuvres sous le titre général d’Etudes sociales, et divisées comme il est spécifié ci-dessus. Cette affaire-là sera pour lui Austerlitz ou Waterloo. Rien que l’illustration projetée doit coûter 400.000 francs. Mais comment douter delà bonne volonté des souscripteurs ? N auront-ils pas la chance, grâce à la merveilleuse combinaison d’une tontine, de gagner 30.000 francs de rente !  ! Inutile d’ajouter que cette affaire-là manqua, comme la culture de l’opium en Corse et des ananas aux Jardies, comme l’exploitation des mines argentifères de Sardaigne, comme à Angoulême la fabrication du papier suivant un nouveau procédé, etc., etc.

3 L’amusant Tableau synoptique pour servir à la monographie de Le médecin de campagne. Qui a terre a guerre. Le curé de village. Le lys.

Avoir :

40 exemplaires des Etudes de mœurs 8.320

3 livraisons d’études philosophiques à 2.300.. 6 900

Physiologie 1-500

4 e dizain 1 1-600

1.000 volumes de Contes drolatiques à 5 5.000

3 livraisons d’Etudes de mœurs 11.000

Supplément probable id. 6.500

40.820

Les aventures constitutionnelles et administratives d’une idée heureuse 2.

La France est un bien beau pays, monsieur ? Ajoutez. — Et bien administré.

— ? • Anatomie ou Analyse des corps enseignants

Vordrc gendelettre placé à la fin de la Monographie de la presse parisienne (1844 porte cette mention : Extrait de l’histoire naturelle du bimane en société.

1 Le troisième dizain des Contes drolatiques avait paru en 1837, et le quatrième avait été annoncé à cette même date D’autre part, c est entre 1835 et 1840 que se poursuivit, par livraisons chez Werdet, la publication des Études philosophiques. Il faut donc conclure que cet avoir se place entre les années 1837 et 1840.

2 II n’en parut qu’un court Fragment, le prologue (1834). La Correspondance l’annonce en 1833.

3 A l’intérieur du second plat de notre album, collée, et y faisant

Il n’existe pas le moindre hasard pour les naissances. Dans le monde tout effet a une cause et toute cause a un principe, tout principe vient d’une loi. Les principes auxquels ont été dus les hommes extraordinaires peuvent être étudiés et connus. Rien n’est indifférent, ni l’état du père, ni celui de la mère, ni la posture, ni la saison, ni la nourriture antérieure, ni les lieux, ni les images.

Tout homme élabore par la chasteté (il y a un point déterminé) une richesse interne dans ses organes et dans leur produit (ce qui est à rechercher, l’observation médicale et la myologie sont peu avancées à ce sujet). Cet état a une influence certaine sur l’enfant. (La femme est-elle ou n’est-elle pas un terrain neutre ? je ne le crois pas[265].)

Les gens perdus de maladies vénériennes, les vieillards, les jeunes gens énervés sont les pères des géné- 1

a

X

■ • v * J ^ > •- ’ r ’ ^

$

i

i

«S

» ■

°sy

H i **"*

vj^ rations molles, avortées, rachitiques, etc. Les gens sains d’esprit et de corps (sans génie même) font des enfants de talent. Ici mille effets à rechercher.

Il peut y avoir suffisance, — abondance, — surabondance. Que produisent ces trois états du sperme ? On n’en sait rien, il n’y a pas d’observations. Les états civils devraient être plus amples. On décrit le père et la mère des chevaux de race, on ne fait rien pour les hommes.

Où met-on l’enfant ? Quel berceau ? Que voit-il ? Sterne est le premier qui ait osé parler de l’importance, du sérieux de lacté sur lequel on plaisante[266].

Le père et la société sont les continuateurs de la mère.

Vouloir bien élever un enfant, c’est se condamner à n’avoir que des idées justes.

La souffrance doit être la substance même de toute bonne éducation. Ce qui est vraiment grand : le talent, la bonté, le don de vue, le sentiment profond exigent des souffrances pour être développés.

La bonté vraie veut des passions réprimées et tient aux conceptions dune âme qui voit en grand. Voir en grand est le talent. Tout se tient dans la souffrance.

De quelle qualité sont les esprits — Quis, quid influe sur les esprits ? Situation saine, — situation hygiénique, — situation nutritive.

Angoisse. Constipation. Quelle alimen tation ? Peines. Relâchement.

Ambition.

Travail d’esprit. Faut-il avoir un équilibre, une concomittance ou une prédominance entre ces deux états pour avoir un enfant ?

Ce qui est commencé par l’acte (de là l’enfant), toutes ces causes sont-elles continuées en lui. Ces diverses causes ont-elles fait les gens d’action, les gens d’instruction, les penseurs, etc. ? Sont-ils plus ou moins sanguins, lymphatiques, en vertu des causes primordiales ? Et tout cela peut-il être annulé par la nourriture si le milieu où vit l’enfant est ou contradictoire ou en rapport avec ces éléments génitifs qui ont préparé lacté auquel est dû l’enfant ?

L’âme est le mouvement de l’être intérieur (ensemble des organes intérieurs) comme la vie est le mouvement de l’être extérieur (ensemble des organes visibles).

Que de causes, que de choses avant qu’il n’ouvre les yeux et après. — Moralité : Le bonheur et le malheur nous viennent du même auteur, voilà la ressemblance ; le bonheur nous rend heureux, le malheur malheureux, voilà la différence. — Le grand homme existe « a priori ».

Les hommes bons par faiblesse sont de vrais scélérats.

Le père fait parfois tout ce que veut l’enfant.

La société ne s’inquiète pas de ce que les hommes auraient été dans l’état de nature, mais à quoi ils peuvent lui servir.

Faire faire la nomenclature de tout ce qui existe sur l’éducation.

Avant le mariage, l’enfance ; pendant l’enfance, l’éducation ; avant l’éducation, l’expérience — peu de pères se sont tirés de là.

Picart, prêtre de Dijon (1756), a soutenu dans une brochure que le lait de la mère est la seule nourriture possible de reniant et que toute autre le dénature. — La Reine Blanche avait donc presque raison. — Je ne sais pas ou plutôt je sais comment cela s’est fait, mais tous les grands hommes ont d’abord été pauvres, et l’on a cru que la pauvreté n’était la mère que des artistes et des vices. — Or personne n a encore remarqué que tous les grands rois ont été les élèves du malheur. Des scholiastes cloueront ici des noms, mais, pour le moment, voici ceux que je cite : Napoléon, Frédéric II, Henri IV, Louis XI, le prince Eugène ni Cromwell n’avaient le sou[267], Richelieu, Mazarin étaient à la lettre de pauvres diables. — Pour une princesse, Catherine II n’était pas riche. Quant à Catherine I, elle était la plus pauvre gourgandine de l’armée. Personne au monde n’a été plus au-dessous de ses affaires que ne l’a été César, puisqu’il est le seul qui ait acheté la couronne à force de dettes. Vous comprenez que je me dispense de compter avec Sémiranis, Romulus et David, Thomas Kouli Kan, Gengis Kan, Attila, mais ces drôles-là n’avaient probablement pas cinquante mille francs de rente sur les grands livres de ce temps-là, quand ils sont partis de chez eux pour aller ravager les voisins, et je déclare que l’idée fondamentale de ce livre est que le père et lanière tuent presque toujours moralement parlant leurs enfants. Les orgies de toute espèce dominent l’enfance, et la vie, ici tout est à faire, car ce n’est pas tant de l’enfant qu’il s’agit que du père et de la mère, de la nature, des mœurs. Il y a des hommes qui à 40 ans ont encore le goût de leurs langes, d’autres qui se croient à cet âge mûr au collège. Ceux-ci restent dans la jupe de la première femme qu’ils rencontrent et portent le poids de cette jupe, ceux-là restent cloués dans une même idée.

Les hommes font les lois, les femmes font les mœurs.

Les gens qui n’ont pas de cœur sont aussi fous et aussi malheureux que ceux qui n’ont pas d’intelligence.


« LISTE DES PERSONNES AUXQUELLES J’ENVOIE MES OUVRAGES »

M mes de Balzac mère. Surville.

de Balzac la jeune. 20 rue Miromesnil Delannoy’. rue Jacob, 26 Cornalco "’.

Zulma Caraud. Patrickson 3. Rotschild [sic]. Katinka de Craeiffski’. MM. Dablin". Les membres de l’Académie.

1 La Correspondance nous apprend que c’était une vieille amie de la famille Balzac. Elle avait prêté quelques sommes à Honoré : il l’appelait « sa seconde mère ».

2 Ce nom ne figure pas dans les Annuaires du Commerce pour la période 1830-1850. Mais il y a un Cornât, confiseur, qui était établi, à la même époque, au n° 21 de la rue du Bac.

8 Elle traduisit en anglais plusieurs romans de Balzac. Il en est question dans les Lettres à l’Etrangère (1837). C’est elle notamment qui signa du nom de lady Nevil, la lettre d’amour dont M" 1 de Castries abusa la crédulité de Balzac

  • Faut-il lire Crewuzki ? (V. Lettres à l Étrangère, I. 555

" Le « cher petit père » de la Correspondance Surville. Nacquart 1.

Gramont 2. Claret 3.

Buisson’. De Belloy. Laurent Jan.

Berlioz. Dutacq 5.

Poirson 6. 3 chez moi.

L. Boulanger 7. Delacroix. Margone 8 [sic]. Alexandre de Berny. Gavault 9.

Journalistes. Ne pas oublier Merruau 10. — Th. Gautier. David 11. — Rabou 12.

1 Le médecin.

2 Le comte Ferdinand de Gramont, qui, nous l’avons dit, comme le comte de Belloy, fut secrétaire de Balzac.

3 L’architecte des Bothschild. V. la Correspondance, 1842-44.

4 Le tailleur de la rue de Richelieu chez lequel Balzac avait un pied-à-terre.

B « Olivier Le Daim de Balzac », selon Champfleury.

6 Sans doute le directeur du Théâtre du Palais-Royal vers 1840. Balzac, on le sait, conçut plusieurs bouffonneries dont il se flattait de tirer de grosses sommes.

7 Le peintre du fameux portrait de Balzac en robe de moine.

8 Châtelain de Sache, où Balzac fit de fréquents séjours.

9 P. S. Gavault, l’avoué dont Balzac parle avec tant de gratitude dans les Lettres à l’Etrangère.

10 Charles Merruau, homme de Lettres, secrétaire général de la Préfecture de la Seine vers 1850.

11 Jules Amyntas David, nommé plus haut.

12 Directeur de la Revue de Paris avant Pichot.

Luchet 1.

01 lave 2. — Jay*. — Bussières*. Barchon 5, 2 rue de l’Université.

Danielo", 12 rue de Savoie.

Lépine 7, 55 rue Neuve Saint Augustin.

Longpré", 13 rue Meslée.

Joubert, 2 Princes.

Morère Jules 9, 14 Copeau.

Borget 10, 17 rue des 3 frères.

Degrez. 109 rue du F. S’Honoré.

Gueyrard 11, place Miséricorde, à Lyon, 2.

Gandolet, 75.

I Auguste Luchet, le romancier.’— Faut-il lire Ollier (de la Condamine) ? 3 Académicien en 1832, mort en 1854.

  • Ecrivain de talent qui publia notamment un article fort remarquable

sur la Chartreuse de Parme vers mort en 1840.

5 Peut-être Barchou de Penhoen. En 1840, l’Annuaire du Commerce le mentionne comme habitant rue de Beaune, 12.

6 Le secrétaire de Chateaubriand.

7 Mentionné comme tapissier, avec cette adresse, dans V Annuaire de 1835.

8 II y a toute une dynastie de Longpré établis bijoutiers entre 1830 et 1850. Mais aucun à l’adresse ci indiquée.

9 Ami de Gavarni, caissier au Journal des Gens du Monde 10 Auguste Borget, peintre et littérateur, ami intime de Balzac qui rendit compte de son principal ouvrage : La Chine ci les Chinois dans la Législature (14-18 octobre 1842). Borget habita avec Balzac rue Cassini vers 1833.

II II y a eu à Lyon un docteur Gueyrard ou Guérard, qui mourut en 1836. Mais on ne le trouve pas clans les annuaires mentionné à cette adresse. (Note de M. E. Yial.) Robi 1, hôpital S’Antoine. Plays, 36 rue Croix des Petits Champs. M. Père, 14 rue du Regard. Moreau, 3 boul. des Capucines. Ménière 2, 42 Pavée S 1 André des Arts. Rathier % 208 S 1 Denis. M me Delannoy, 29 Caumartin. Thomassy 4, rue du Four. [S 1 Germain.], 43. Victor Hugo, 6 place Royale. Borget, 1 impasse Tivoli. Chantrier, 117 rue du fg S 1 Honoré. Trumilly, 8 rue de Sèvres, Nisard, 16 rue S’Fiacre. Crosnier 5, pi.

C tessc deHanska, née Comtesse deRzewuska. Scribe, 2 Olivier S 1 Georges. Barchon, 21 Verneuil. M me la marquise de la Bourdonnaye, 1 rue Boudreau.

1 Peut-être Robillard, médecin, qu’un Annuaire de l’époque mentionne comme habitant 1, Cloître S’-Jacques l’Hôpital.

— Le Docteur Prosper Ménière à qui Balzac adressa, à propos de la captivité de la duchesse de Berry, la lettre bien connue.

3 Victor Rathier, de la Silhouette, avec qui Balzac voulut » faire du théâtre. »

4 Thomassy aîné, juge d instruction, mentionné à cette adresse par 1 Annuaire de 1845.

û Sans doute celui qui fut directeur de l’Opéra-Comique, puis de 1 Opéra. Il y eut aussi un imprimeur-lithographe de ce nom.

Rabou, 33 Haute ville.

Bohain[268], 23 rue Bicher.

Berthoud[269], 18 rue St Georges.

Royer et Maynard, 9 rue Buffault.

Dutacq à Versailles, 47 rue de Montreuil.

Lamartine, 82 rue de l’Université.

Flor, rue Michel le Comte.

Louis Xavier Eyma, à la Martinique.


    pendant à cette marque de librairie qui orne le premier plat et dont j’ai parlé dans la Préface, on trouve une gravure qu’il convient de rapprocher des pages qu’on va lire. Elle illustra sans doute une édition populaire des œuvres de lord Byron, mais je n’ai pu en découvrir l’auteur. Au-dessous on lit, de la main de Balzac : « C’est en voyant cela que j’ai compris les causes agissant sur la génération avant la génération. C’est le Bossu de lord Byron, le Bossu transformé. » La gravure représente, en effet, le bossu Arnold invoquant le secours du démon.

  1. Presque tous ces renseignements sont empruntés à l’article de Jehan Valter, les Papiers de Balzac, publié dans le Figaro du 20 juin 1882.
  2. C’est sans doute de cette réduction que Balzac a parlé dans ses Lettres à l’Étrangère. (V. 2 mars et 7 avril 1843 notamment.)
  3. Il porte encore la marque d’origine : « Werner, papetier, rue Vivienne, no 2 bis »
  4. V. Gabriel Hanotaux et Georges Vicaire : la Jeunesse de Balzac.
  5. Balzac parle de son voyage à la Grande Chartreuse dans une lettre à Mme Carraud. datée du 23 septembre 1832. — Cette devise se retrouve dans le Médecin de Campagne (1833).
  6. Peut-être faut-il lire sic au lieu de sit.
  7. Cette inscription orne un cadran solaire dans la Grande Bretèche (1832).
  8. L’imprimeur de la Revue de Paris, à l’époque.
  9. E. de Mirecourt, les Contemporains.
  10. Voir l’étude biographique dont est précédée la Correspondance.
  11. Tous les renvois qui suivent sont empruntés à l’Édition définitive in-8° de MM. Calmann-Lévy. Nous avons adopté un plus petit caractère pour les mots ou phrases raturés sur le manuscrit.
  12. La peau de chagrin (1830-31), XV, p. 48. « Savez-vous… qu’une dose de phosphore de plus ou de moins fait l’homme de génie ou le scélérat, l’homme d’esprit ou l’idiot, l’homme vertueux ou le criminel ? »
  13. Modeste Mignon (1844), I, 516 : « Un pays qui sait gagner de telles batailles doit savoir les chanter. »
  14. Le Médecin de campagne (1832-33), XIII, 631 : « La misanthropie, espèce de vanité cachée sous une peau de hérisson. »
  15. La peau de chagrin, 135 : « Ah ! quelquefois un crime doit être tout un poème, je l’ai compris. »
  16. Ibidem, 236. « Grâce à la puissance matérielle exercée par l’opium sur notre âme immatérielle… »
  17. La peau de chagrin, 74 : « Pour juger un homme, au moins faut-il être dans le secret de sa pensée, de ses malheurs, de ses émotions. Ne vouloir connaître de sa vie que les événements matériels, c’est faire de la chronologie, l’histoire des sots. »
  18. Ibid., 156 : « Bravo ! vous comprenez la fortune, elle est un brevet d’impertinence. »
  19. La Marâtre (1848), XVIII, 353 : « Dans la jeunesse, nous aimons avec toutes nos forces qui vont diminuant, tandis que, dans la vieillesse, nous aimons avec notre faiblesse qui va, qui va grandissant. »

    Cette pensée se retrouve dans l’École des ménages.

  20. La peau de chagrin, 135 : « Le mariage est un sacrement en vertu duquel nous ne nous communiquons que des chagrins. »
  21. La peau de chagrin, 46 : « L’instruction, belle niaiserie !… Pour les uns, l’instruction consiste à savoir les noms du cheval d’Alexandre, du dogue Bécerillo, du seigneur des Accords et d’ignorer celui de l’homme auquel nous devons le flottage des bois ou la porcelaine. Pour les autres, être instruit, c’est savoir brûler un testament et vivre en honnêtes gens, aimés, considérés, au lieu de voler une montre en récidive avec les cinq circonstances aggravantes, et d’aller mourir en place de Grève, haïs et déshonorés. »
  22. Ibid., 44 : « L’homme qui a des remords est le vrai scélérat, car il a quelque idée de la vertu, tandis que Pierre le Grand, le duc d’Albe étaient des systèmes, et le corsaire Monbard une organisation ».
  23. Ibid., 102 : « Avez-vous des imperfections qui vous rendent vertueuse malgré vous ? »
  24. La maison Nucingen (1837), VIII, 641 : « Je demande où commence, où finit le charlatanisme, ce qu’est le charlatanisme. Faites-moi l’amitié de me dire qui n’est pas charlatan. »

    Nous verrons plus loin Balzac s’inspirer, et par deux fois, du Piédestal de Jules Janin. Or, dans le Piédestal, (édition des Œuvres complètes, Louis Hauman, Bruxelles, 1834, t. VI, p. 43), Janin, examinant les multiples moyens de se faire un marchepied de quelque chose, écrit notamment : « Le moyen âge avait ses Siméon-Stylites, qui ne descendaient pas de hautes colonnades ».

  25. La peau de chagrin, 76 : « Les femmes sont habituées, par je ne sais quelle pente de leur esprit, à ne voir dans un homme de talent que ses défauts, et clans un sot que ses qualités ; elles éprouvent de grandes sympathies pour les qualités du sot, qui sont une flatterie perpétuelle de leurs propres défauts, tandis que l’homme supérieur ne leur offre pas assez de jouissances pour compenser ses imperfections. »
  26. Ibid., 108 : « Un malheureux qui aime ne s’appartient plus et ne peut pas se tuer. »
  27. Ibid., 104 : « Les malheureux ont des dévouements desquels il ne leur est point permis de parler aux femmes qui vivent dans une sphère de luxe et d’élégance… En prodiguant leur fortune et leur vie, en se dévouant, les hommes riches profitent des préjugés mondains qui donnent toujours un certain éclat à leurs amoureuses folies… Tandis que mon affreuse détresse me condamnait à d’épouvantables souffrances sans qu’il me fût permis de dire : « J’aime » ou « Je meurs ».
  28. Gobseck (1830), III, 489 : « Vous faites une éponge de moi, mordieu ! et vous m’encouragez à me gonfler au milieu du monde, pour me presser dans les moments de crise ; mais vous êtes aussi des éponges, et la mort vous pressera. »
  29. Aphorisme d’Oxenstiern, cité par Balzac dans sa Théorie de la Démarche (1833) XX, 567, avec cette variante : C’est les marches qui usent les soldats et les courtisans.
  30. En marge de la main de Mme Hanska : « Effroyable arrêt. » — L’École des ménages (1839) : « On tue l’amour par ce qui fait durer l’avarice, la possession. »
  31. En marge de la main de Mme Hanska : « C’est doubler la dose. » — Physiologie du mariage (1824-1829), XVII : « L’amour est le moins vif de nos plaisirs et le moins durable. »
  32. Complaintes satyriques sur les mœurs du temps présent (1830), XX, 450 : « En effet, à toutes les époques, il a existé de par le monde une masse de sots qui se sont mis autour d’une idée, comme des passants qu’un homme d’esprit attroupe au Pont-Neuf en feignant de voir quelque chose dans la rivière. C’est ainsi que la bulle Unigenitus, les économistes et la dispute musicale ont été des centres d’attraction du temps de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI ; c’est ainsi qu’en 1590, le grand mot de ralliement de toutes les intelligences secondaires, pour exprimer les causes premières, était : « C’est la religion ; » en 1690, les sots disaient : « C’est la philosophie ; » en 1816, on résolvait tout par : « C’est la Révolution ; » aujourd’hui, le pivot autour duquel tournent les niais, c’est la Doctrine. Ils passent leur vie à définir, c’est-à-dire à expliquer ce qui est, ridicule que le très spirituel Henry Monnier a si bien saisi dans sa caricature des gobe-mouches. »
  33. Le Faiseur, XVIII, 562 : « L’excessive habileté n’est pas l’indélicatesse, l’indélicatesse n’est pas la légèreté, la légèreté n’est pas l’improbité, mais tout cela s’emboîte comme des tubes de lorgnette. »
  34. La peau de chagrin, XV, 88 : « Toi, tu travailles. Eh bien ! tu ne feras jamais rien », etc.
  35. Ibid., 200 : « Ah ! Pauline, s’écria-t-il, pauvre enfant ! il y a des abîmes que l’amour ne saurait franchir, malgré la force de ses ailes. »
  36. Ibid., 108 : « L’amour nous donne une sorte de religion pour nous-mêmes, nous respectons en nous une autre vie, il devient alors le plus horrible des malheurs, le malheur avec une espérance, une espérance qui vous fait accepter des tortures. »
  37. Lettre à Charles Nodier (1832), XX, 555 : « Quoique Dieu puisse se passer d’avocat après avoir écrit ses titres sur un brin d’herbe… ».
  38. Autre étude de femme (1839-42), IV, 527 : « Là vous serez compris et ne risquerez pas de mettre au jeu des pièces d’or contre du billon. »
  39. Gambara (1837), XV, 370 : « N’est-ce pas le procès gagné par l’esquisse contre le tableau fini, au tribunal de ceux qui achèvent l’œuvre par la pensée au lieu de l’accepter toute faite ? »
  40. Ici une tache d’encre.
  41. Adage encore en usage en Normandie.
  42. Histoire des Treize (1834), VIII, 173.
  43. Le médecin de campagne, XIII, 464 : « Peut-être la force des sentiments est-elle en raison de leur rareté. Peut-être l’homme qui vit peu par la pensée vit-il beaucoup par les choses, et moins il en possède, plus sans doute il les aime. »
  44. Le cabinet des Antiques (1837), VII . « La foi qui fait voir à un jeune homme les anges du paradis, est très inférieure à la puissance du vieux moine qui les lui montre. » — Monographie de la presse parisienne (1843), XXI, 397 : « Axiome : Le prophète voit les anges. Mais l’incrédule les fait voir au public. »
  45. Louis Lambert (1832), XVII, 62 : « Quand l’effet produit n’est plus en rapport avec sa cause, il y a désorganisation. » — César Birotteau, (1837), VIII, 364 : « Quand l’effet produit n’est plus en rapport direct ni en proportion égale avec sa cause, la désorganisation commence. »
  46. Histoire des Treize (1834), VIII, 187 : « Ah ! vous calculez et vous dites aimer ! fi ! »
  47. C’est, me dit-on, le titre d’un ouvrage théologique inventé par Balzac.
  48. Le curé de village (1837-45), XIV, 62 : « N’a-t-il pas fait parler [Dieu] l’ânesse de Balaam… » — Selon certains commentateurs, elle n’a pas trop su ce qu’elle disait. »
  49. Le Père Goriot, IV, 96 : « Il n’y a pas de principes, il n’y a que des événements ; il n’y a pas de lois, il n’y a que des circonstances. » — La maison Nucingen, VIII, 603 : « Il n’y a pas de vertu absolue mais des circonstances », aphorisme prêté par Balzac à Henri II.
  50. Illusions perdues (1835-43), VII, 326 : « L’envie, cet horrible trésor de nos espérances trompées. »
  51. Illusions perdues, 225 : « Quelle est la femme qui ne se sent pas aimée ? »
  52. La Rabouilleuse (1842), VI, 300 : « Une sottise qui ne réussit pas devient un crime. »
  53. Cette pensée se trouve répétée quelques pages plus loin.
  54. Histoire des Treize VIII, 174 : « Oui, poursuivit Montriveau d’une voix altérée, votre foi catholique à laquelle vous voulez me convertir, est un mensonge que les hommes se font, l’espérance est un mensonge appuyé sur l’avenir, l’orgueil est un mensonge de nous à nous », etc. — Le curé de village, 185 : « Je regarde la foi comme un mensonge qu’on se fait à soi-même, l’espérance comme un mensonge qu’on se fait sur l’avenir, et votre charité comme une ruse d’enfant qui se tient sage pour avoir des confitures. »
  55. La recherche de l’Absolu (1834), XV, 567.
  56. Le médecin de campagne, 568, XIII : « Souvent la tendance des lois doit être en raison inverse de la tendance des mœurs », etc.
  57. Séraphita (1833-35), XVII, 171 : « Le remords, cette vertu des faibles… »
  58. Louis Lambert, XVII, 65 : « Comment imaginer des facultés immatérielles que la matière réduise, dont l’exercice soit enchaîné par un grain d’opium ? » — Cf. p. 5 : « Quelle pitié, etc. »
  59. Séraphita, XVII, 188 : « Concevez-vous Dieu s’amusant de lui-même sous forme d’homme, riant de ses propres efforts, mourant vendredi pour renaître dimanche, et continuant cette plaisanterie dans les siècles des siècles, en en sachant de toute éternité la fin ? »
  60. Histoire des Treize, VIII, 39 : « Il ne faut toucher à son ennemi que pour lui abattre la tête. »
  61. « En voilà bien assez pour vous convaincre qu’il faut être une huître (vous souvenez-vous de ceci ?) ou un ange pour s’attacher à ces grands rochers humains… » Lettres à l’Etrangère, 20 janvier 1838.

    En marge de la main de Mme Hanska : Je suis donc une huître.

  62. Histoire des Treize, VIII, 208 : « La plus cruelle vengeance est, selon moi, le dédain d’une vengeance possible. »
  63. Ibid., 270 : « Tous [les jeunes élégants de Paris] sont également cariés jusqu’aux os par le calcul… et s’ils sont menacés de la pierre, en les sondant, on la leur trouverait, à tous, au cœur. »
  64. César Birotteau, VIII, 415 : « L’amour est une passion essentiellement égoïste. »
  65. Les Ressources de Quinola (1842), XVIII, 155 : « Il y a deux sortes de jalousies, celle qui fait… » etc.
  66. L’ouvrage de Gamba : Récit du dernier voyage de lord Byron en Grèce, est de 1825. Parisot eu avait donné une traduction la même année.
  67. Cf. La peau de chagrin, XV, 29.
  68. Le curé de village, XIV, 139 : « Le génie a cela de beau qu’il ressemble à tout le monde et que personne ne lui ressemble. »
  69. Idem, 185 : « On dort cependant bien, monsieur, quand l’espérance nous berce. »
  70. Histoire des Treize, XIII, 217 : « Se donner à un sot, n’est-ce pas avouer clairement que l’on n’a que des sens ? » — Mémoires de deux jeunes mariées (1841), I, 193 : « J’ai pensé qu’il y avait quelque chose d’horrible à aimer un homme beau. N’est-ce pas avouer que les sens sont les trois quarts de l’amour, qui doit être divin ? »
  71. Les petits bourgeois (paru posthume, 1854), XI, 499 : « Les sociétés ont deux termes de perfection : le premier est l’état d’une civilisation où la morale, également infusée, ne permet pas même l’idée du crime : les jésuites arrivaient à ce terme sublime qu’a présenté l’Église primitive ; le second est l’état d’une autre civilisation où la surveillance des citoyens les uns sur les autres rend le crime impossible. Le terme que cherche la société moderne, » etc.
  72. Le curé de village, XIV, 185 : « C’est derrière le mensonge que se tapit la vérité. »
  73. Le Curé de village, XIV, 190.
  74. La maison Nucingen, VIII, 620 : « La nature n’a fait que des bêtes, nous devons les sots à l’état social. »
  75. Cette même pensée se retrouve plus loin avec cette variante : n’ont que des épines.
  76. Sur Catherine de Médicis (1828-42), XVI, 479 : « Une femme qui paraît ne rien voir est un lynx. »
  77. Une fille d’Ève (1838), II, 542 : « Le mariage, mon enfant, est notre purgatoire, l’amour est le paradis… — Mais c’est un enfer où l’on aime. »
  78. Le Faiseur (1838-40), XVIII, 478 : « Un homme qui ne doit rien, mais personne ne songe à lui, tandis que mes créanciers s’intéressent à moi ! »
  79. Modeste Mignon (1844) I, 629 : « Rien ici-bas ne se perd, rien n’échappe à notre planète pour aller ailleurs. »
  80. Illusions perdues, VII, 519 : « Le génie est une horrible maladie. Tout écrivain porte en son cœur un monstre qui, semblable au tænia dans l’estomac, y délivre les sentiments à mesure qu’ils y éclosent. »
  81. Cette pensée se trouve répétée plus loin.
  82. La peau de chagrin, XV, 189 : « Qu’ai-je donc créé ? Rien. L’homme n’invente pas une force, il la dirige et la science consiste à imiter la nature. » — Les ressources de Quinola, XVIII, 212. « L’homme… ne crée pas de forces… il les emprunte à la nature. »
  83. Des Artistes, (1830), XXIII, 152 : « Un grand homme doit être malheureux. Ainsi chez lui la résignation est-elle une vertu sublime. Sous ce rapport, le Christ en est le plus admirable modèle. Cet homme gagnant la mort pour prix de la divine lumière qu’il répand sur la terre et montant sur une croix où l’homme va se changer en Dieu, offre un spectacle immense : il y a là plus qu’une religion, c’est un type éternel de la gloire humaine. »
  84. La cousine Bette (1846), X, 73 : « Bonaparte est devenu l’Empereur pour avoir mitraillé le peuple, à deux pas de l’endroit où Louis XVI a perdu la monarchie et la tête pour n’avoir pas laissé verser le sang d’un M. Sauce… »
  85. La Muse du département (1843-44), VI, 423. Pensée inscrite sur l’album de Mme de la Baudraye sous la signature J.-B. de Clagny et avec cette variante : C’est qu’il a pour tous ses crimes une absolution dans ses poches.
  86. Cf. Les Proscrits (1831), XVI, 673 : « La Bible à la main, après avoir spiritualisé la matière et matérialisé l’esprit, après avoir fait entrer la volonté de Dieu en tout, etc. »
  87. Cf. La Peau de chagrin, XV, 189-191.
  88. Les ressources de Quinola, XVIII, 229 : « Y a-t-il donc des vertus dont il faut se déshabituer ? »
  89. Monographie de la presse parisienne (1842), XXI, 391 : « En examinant l’état actuel de la France, un penseur pourrait tout résumer par cette phrase : « Des libertés, oui, la liberté, non. » — Sur Catherine de Médicis, XVI, 3, 72 : « La liberté non ; mais des libertés, oui. »
  90. La Muse du département, VI, 423. Pensée qu’inscrit Bianchon sur l’album de Mme de la Baudraye, avec cette variante, après cela ne fait rien à la nature : Aussi la démocratie, qui se refuse à l’inégalité des conditions, en appelle-t-elle sans cesse à la nature.
  91. Illusions perdues, VII, 697 : « Un autre monde ? vous n’êtes pas athée. »
  92. Ce titre est au pluriel, mais ne commande que la pensée citée.
  93. Louis Lambert, XVII, 67 : « L’homme n’a jamais eu qu’une religion. Le sivaïsme, le wichnouvisme, le brahmanisme, les trois premiers cultes humains, nés au Thibet, dans la vallée de l’Indus et sur les vastes plaines du Gange, ont fini, quelques mille ans avant Jésus-Christ, leurs guerres par l’adoption de la Trimourti hindoue, » etc.
  94. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t et u Un début dans la vie, 1842
  95. a, b et c Illusions perdues.
  96. Ursule Mirouet.
  97. La Rabouilleuse.
  98. a et b Ces locutions étaient sans doute destinées à prendre place dans la bouche de quelque muse crémière.
  99. Les deux rencontres, chap. V de la Femme de trente ans (Revue de Paris, 21 et 28 janvier 1831).
  100. Il s’agit des Ressources de Quinola (1842), annoncées sous ce premier titre dans les Lettres à l’Étrangère, septembre 1841.
  101. Des Artistes (1830), XXII, p. 147 : « Napoléon est un aussi grand poète qu’Homère ; il a fait de la poésie comme le second a livré des batailles. »
  102. Le médecin de campagne (1832-33), XIII, 532 : « Mes deux mères veulent un garçon, mon mari désire une petite fille : je crois qu il me sera bien difficile de les contenter tous.

    — Mais vous, que voulez-vous ? dit en riant Beuassis.

    — Ah ! moi, Monsieur, je veux un enfant. »

  103. Cf. le premier chapitre de la Peau de chagrin (1830-31).
  104. Albert Savarus (1842), II, 222 : « Je suis tellement occupé, que je ne puis aujourd’hui te rien dire qu’un rien, mais ce rien est tout. N’est-ce pas d’un rien que Dieu a fait le monde ? Ce rien, c’est un mot, le mot de Dieu : Je t’aime ! »
  105. Est-ce le premier projet de la Rabouilleuse (1842) ?
  106. Contes drolatiques. La mauresque est un personnage du Péché véniel (1832) et du Succube (1833).
  107. Premier titre du Colonel Chabert (1832).
  108. Cf. La peau de chagrin, XV, 30 et 148.
  109. La femme de trente ans, peut-être.
  110. L’Agathe du Médecin de campagne peut-être. — Charles Philipon, le fondateur de la Caricature où Balzac, en 1830, criblait de sarcasmes Louis-Philippe et son régime.
  111. Une Conversation entre onze heures et minuit (1832).
  112. Le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, dans son Histoire des Œuvres de H. de Balzac, mentionne une pièce, l’Éducation du Prince, qui ne fut jamais jouée.
  113. La femme de trente ans est faite de quatre parties entièrement distinctes et dont les personnages communs changeaient de nom à chaque épisode, dans la première version.
  114. Une journée à Versailles ou Le Discret malgré lui, comédie en 3 actes en prose de M. Georges Duval (Odéon, 1814). Le personnage principal s’en appelle Bonneau et non Bonnard. On y parle bien d’une dame Bonneau mais elle n’y paraît pas. (Communication de M. Auguste Rondel.)
  115. Cf. La confession de Raphaël dans La peau de chagrin.
  116. La peau de chagrin, XV, 150 : « Ma vie a été un trop long silence. »
  117. La belle Imperia (1832), XIX, 9 : « Je m’esbahis comment une femme si légiére et si doulce pèse tant sur le cueur ! »
  118. Cf. Lettres à l’Étrangère, t. I, p. 7 : « Ma bataille, c’est Essling, etc. »
  119. La peau de chagrin.
  120. Dans une lettre de juillet 1832, Balzac, alors à Angoulême, chez Mme Carraud, demande à sa mère de chercher dans sa bibliothèque de Paris Le jeune Irlandais, et de le lui envoyer immédiatement — La Guzla, 1827.
  121. La peau de chagrin XV, 86 : « Ah ! vivre l’amour dans la soie, sur le cachemire, » etc.
  122. La belle Imperia. XIX, 9 : « L’archevesque, fronssant l’accent circonflexe qu il avoyt au-dessus du nez… »
  123. Conversation entre onze heures et minuit, XX, 301-03.
  124. Le Faiseur (1839-40), XVIII, 492. — Mme Mercadet : Va, ma fille, marie-toi richement. — Mercadet : Dans ce cas-là, l’union fait la force !
  125. Dans son Histoire, M. de Spoelberch a réimprimé quelques articles parus dans la Caricature de Charles Philipon, et que leur peu d’importance avait fait négliger par les Œuvres complètes. Cf, la fin des Baisers patriotiques, p. 259 du Spoelberch (16 déc. 1830), avec cette note de notre album.
  126. Il est question d’un épisode dramatique à Ravenne, sans autres détails, dans le Colonel Chabert.
  127. Mme Firmiani, l’héroïne de la nouvelle qui porte son nom (1832), est au contraire un personnage d’une haute moralité. — L’histoire de la poutre est contée par Genestas dans le Médecin de campagne (1833), XIII, 522-23.
  128. Conversation entre onze heures et minuit.
  129. Cf. La peau de chagrin, XV, p. 188.
  130. La peau de chagrin, XV, 133 : « Il y a deux misères, madame… »
  131. Lettres à l’Étrangère I, 162 et 498. M. Furcy-Guesdon (Mortonval) devait collaborer à ce drame projeté en 1837.
  132. Peut-être l’Église ou Jésus-Christ en Flandre (1831).
  133. Danton paraît dans la Comédie du Diable (1831).
  134. 1832.
  135. Lettres à l’Étrangère, 10-12 octobre 1837 : » Quand j’ouvre mon livre, où j’ai mis toutes les pensées de mes ouvrages, et tant de choses, je reviens toujours à : « Je serai Richelieu pour le conserver ». C’est, dans le grand parc de mes idées, la fleur que je caresse le plus de l’œil. »
  136. En marge, de la main de Balzac : « La guerre des Guillebris, 6e dizain. » Une note parue à la fin du troisième dizain des Contes drolatiques annonce, comme devant faire partie du 4e : D’une guerre esmeue entre les Guillebris et les Kallibistrifères. Mais on sait que le 4e non plus que les suivants ne fut jamais écrit. — Voir plus loin.
  137. Cf. La Vendetta (1830), II, 297.
  138. 1842.
  139. Échantillon de causerie française (1832).
  140. Cette histoire devait former 2 volumes in-8° qu’aurait illustrés Tony Johannot. — La Convention des morts, un des sous-titres de la Comédie du Diable à l’origine.
  141. La danse des pierres, v. Jésus-Christ en Flandre.
  142. La maison Nucingen (1837) VIII, 628 : « Allons, voilà Finot qui me verse à boire comme si j’avais monté son bois. »
  143. La deuxième édition de la Peau de chagrin parut effectivement chez Gosselin, en septembre 1831, avec plusieurs autres romans, sous le titre de Romans et contes philosophiques, 3 vol. in-8°, mais la composition de cette édition n’est pas telle que projetée ici.
  144. L’Auberge rouge (1831). La Mauresque : le Péché véniel (1832), le Succube (1833). — J’ignore de quelle monographie il est ici question. — On sait que les Trois Cardinaux, qui ne parurent jamais, devaient mettre en scène le Père Joseph, Mazarin et Dubois. Balzac les annonçait pour juin 1830 dans sa Correspondance.
  145. Sans doute la première partie de La Femme de trente ans.
  146. La même histoire, titre de la Femme de trente ans, dans l’édition de 1834-35.
  147. Une conversation entre onze heures et minuit (1832).
  148. Le nom de M. de Verai ne se retrouve pas dans la Comédie humaine.
  149. Datée février 1836.
  150. Cette seconde division ne fut pas plus observée que la précédente. — La Marana 1832, le Petit souper (les Deux Rêves) avaient paru en janvier 1828, Maître Cornélius 1831.
  151. Le prêtre catholique, sans doute annoncé dans la Correspondance pour 1833, et dont la collection Lovenjoul renferme quelques fragments.
  152. Le médecin de campagne (1832-33). — « Mon affaire » est sans doute une allusion au projet que nourrissait alors Balzac d’écrire des romans susceptibles d’un énorme tirage et d’être édités à bas prix.
  153. Il s’agit évidemment du 12 juin 1832. — Les souffrances de l’inventeur. Balzac, dans ses Lettres à l’Etrangère, 13 octobre 1833, projette de mettre en scène Bernard de Palissy, mais plus loin, dans notre album, il fait suivre ce même titre du nom de M. Claës entre parenthèses. Il faut donc croire qu’il s’agit ici de la Recherche de l’Absolu.
  154. Le prêtre catholique, longtemps annoncé, et qui ne parut jamais en dépit du « fait » qui l’accompagne ici.
  155. 1830.
  156. Melmoth réconcilié, 1835.
  157. La Grenadière sans doute, 1832.
  158. Étude de femme, Sarrasine, Mme Firmiani étaient entrés dans les Romans et Contes philosophiques entre 1830 et 1832. — La femme abandonnée, 1832. — On sait que la Transaction est le premier titre du Colonel Chabert. — Une fille d’Eve, 1838.
  159. Ce projet est rappelé un peu plus loin sous cette forme : « Une femme méprisée par son mari qui se relève de ce mépris et le domine. »
  160. Louis Lambert était entré dans les Nouveaux Contes philosophiques en 1832 ; ainsi que Maître Cornélius, le Chef-d’œuvre inconnu faisait déjà partie de l’édition de septembre 1831.
  161. La Marana (novembre 1832).
  162. Peut-être s’agit-il de La Rabouilleuse, dont un des principaux chapitres s’appelait : A qui la succession ?
  163. Les orphelins, premier titre de la Grenadière.
  164. 1828-44.
  165. 1830.
  166. Cette antinomie fut reprise, à défaut du Roi, qui ne fut sans doute jamais écrit, dans Un drame au bord de la mer (1834).
  167. L’Enfant maudit, 1831-36.
  168. Le Succube (1833).
  169. César Birotteau, 1837. — La Religieuse, il se pourrait que ce titre ne fût qu’une variante de cet autre, Sœur Marie des Anges, que nous trouverons plus loin. Sur cet ouvrage, v. Correspondance, p. 315, et Lettres à l’Étrangère, 16 janvier 1835.
  170. Il ne s’agit pas ici de la troisième partie des Illusions perdues (1843), mais évidemment de la Recherche de l’Absolu (1834), dont nous trouverons plus loin le titre.
  171. Tous ces ouvrages sont antérieurs à 1833, hors les Souffrances de l’inventeur, où il faut voir la Recherche de l’Absolu, 1834.
  172. Louis Lambert fut annoncé sous le titre de Notice biographique sur Louis Lambert.
  173. Volume in-8° annoncé sous le titre Caprices et fantaisies.
  174. Nous avons donné tout à l’heure un plan intitulé La Succession. Notons encore que la 2e partie d’Ursule Mironet parut en 1843 sous le titre La Succession Minoret et qu’un chapitre de La Rabouilleuse porta le titre de : A qui la succession ?
  175. Le deuxième dizain est de 1833.
  176. Mme Belloc, la femme du peintre qui fit un portrait de Balzac, présentement en la possession de M. Henry Houssaye. Arsène Houssaye, rapporte-t-on, avait d’abord attribué ce portrait à Delacroix. Comme écrivain, Mme Belloc est surtout connue pour ses traductions. C’est elle qui notamment mit en français les fameux Mémoires de lord Byron par Thomas Moore. Balzac rendit compte de cet ouvrage dans son Feuilleton des journaux politiques (31 mars 1830), XXII, 70-71.
  177. Balzac projeta longtemps cet article. Il en est question dans une lettre par lui adressée à William Duckett, juillet 1835.
  178. Il s’agit sans doute des Aventures administratives d’une idée heureuse (1834).
  179. Ce passage est sans doute de 1831 ou 1832 au plus tard, puisqu’au mois de février 1832, Balzac se brouilla avec la Revue des Deux Mondes.
  180. V. Correspondance 1836. et Lettres à l’Étrangère, I, 316. Quelques fragments de ce roman font partie de la collection Lovenjoul.
  181. Annoncé en 1838 comme devant faire partie du « quinct dizain » des Contes drolatiques : « Gazan le Pauvre (conte dans la mode orientale) ».
  182. Cf. la dédicace de Sur Catherine de Médicis (1842) XVI, 365.
  183. a et b On sait que la deuxième partie du tome XXI des Œuvres complètes a pour titre Croquis et fantaisies.
  184. 1829.
  185. 1830.
  186. La maison du chat qui pelote (1830).
  187. 1829.
  188. Une double famille (1830).
  189. Lire : Mémoires de deux jeunes mariées (1841).
  190. a et b Noms qui ne se retrouvent pas dans la Comédie humaine.
  191. Dinah Piédefer, premier titre de La Muse du Département (1843-44).
  192. On sait que c’est dès 1831 que Balzac conçut le projet de réunir son œuvre sous le titre général de : Études de mœurs au xixe siècle. Les Scènes de la vie privée avaient paru deux fois déjà, en 1830 et 1832 ; cette dernière édition était en 4 volumes in-8°, chez Mame-Delaunay. Le 4e tome, que Balzac projette ici de réimprimer « tel qu’il est », contenait : Le rendez-vous. — La femme de trente ans. — Le doigt de Dieu. — Les deux rencontres. — L’expiation, soit les cinq chapitres de la Femme de trente ans.

    Les dangers de l’inconduite, premier titre de Gobseck (1830).

  193. Les Scènes de la vie de province (1834-37) forment 4 volumes tout autrement composés qu’il n’est dit ici.
  194. Même observation que pour les Scènes de la vie de province. — 1834-35.
  195. Les Paysans (1845) : « Molière est mort trop tôt, il nous aurait montré le désespoir d’Orgon ennuyé par sa famille, tracassé par ses enfants, regrettant les flatteries de Tartuffe, et disant : « C’était le bon temps ! »

    Pour Orgon, Balzac collabora avec Amédée Pommier. Quelques fragments de cette comédie, la page 1 du plan en prose, de la main de Balzac et tout le premier acte en vers, de celle de M. Amédée Pommier, font partie de la collection Lovenjoul.

  196. On sait qu’il ne parut jamais que trois dizains de Contes philosophiques.
  197. Épigraphe des Paysans.
  198. Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de province, Scènes de la vie parisienne. Elles parurent chez Mme Ve Béchet et chez Werdet de 1834 à 1837. Balzac en annonce la vente pour 27.000 francs à Mme Hanska le 13 octobre 1833. — Mais Werdet, dans son Portrait intime de Balzac, porte à 36.000 francs, chiffre que nous retrouvons ici, le prix payé par Mme Béchet pour le droit de publier 2.000 exemplaires des Études de mœurs, 12 volumes in-8°.
  199. Madrigal attribué à Napoléon Ier et qui aurait été fait pour Mlle Saint-Huberti, quand elle jouait le rôle de Didon. Renseignement fourni par M. Georges Maureverft.
  200. Parue en 1834-35.
  201. La Vendée (journal de Fontenay-le-Comte) du 23 décembre 1881, a publié, sous la signature de de Balzac et le titre de L’Ange domestique, un sonnet dont les huit premiers vers sont identiques aux huit premiers de cette pièce-ci. En revanche, les six derniers sont entièrement différents des cinq qui terminent notre texte :

    Mais au logis on m’aime et je suis assurée
    De faire une âme heureuse et la nuit et le jour,

    Et de plaire à toute heure, et d’être bien pleurée,



    Si, quittant ce séjour,
    J’allais au ciel d’où je fus envoyée,
    Pour offrir ici-bas le type de l’amour.

    Balzac mentionne, le 10 février 1838, une pièce de vers qu’il envoie à l’Étrangère. Il est possible que ce soit celle-ci.

  202. Cf. Les Ressources de Quinola (1842), XVIII, 159.
  203. 1834-37. Ce projet, comme les précédents, fut modifié.
  204. Il s’agit ici de la première partie des Illusions perdues : les deux Poètes.
  205. a et b Il s’agit évidemment d’une nouvelle distribution des Scènes de la vie privée. — Les Enfans n’ont jamais paru. — Mlle Cormon, c’est le chapitre ii de la première version d’Une vieille fille (1836).
  206. N’a jamais paru — Mais un personnage de la Comédie humaine, d’Estourny, qui, trichant au jeu, met de côté 30.000 francs pour sa maîtresse, Bettina-Caroline (Modeste Mignon), offre quelque rapport avec ce plan.
  207. a et b En marge : Bernard Potowski (un cousin de Mme Hanska).
  208. Lire les Deux rêves (1830).
  209. La propriété de Mme de Berny.
  210. En 1842, Balzac demande à sa sœur (Correspondance, 357), de « lui trouver un sujet pour les jeunes filles en pension et un pour les enfants au-dessous de dix ans ».
  211. Les jeunes gens, titre que dut porter d’abord Un début dans la vie (1842).
  212. Une seconde édition projetée des Études de mœurs, sans doute.
  213. Est-ce Vivien qu’il faut lire, et s’agit-il du préfet de police de 1831 ? — Les Scènes de la vie politique ne furent réunies qu’en 1846.
  214. Les deux extrêmes n’ont jamais paru. Mais il convient de remarquer que le plan de Z. Marcas (1840) ressemble beaucoup à celui-ci.
  215. On sait que les Scènes de la vie militaire sont celles qui, entre toutes, tentèrent peut-être le plus Balzac, et qu’il projeta le plus souvent, mais dont il recula toujours l’exécution. La mort le surprit quand il se proposait de leur ouvrir la grande porte de la Comédie humaine. — Les Chouans (1829), Une passion dans le désert (1830).
  216. Le Partage n’a jamais paru, mais une partie de La Rabouilleuse (1842) porte, nous l’avons déjà fait observer, le titre de A qui la succession ?
  217. L’Élection, 1re partie de Le député d’Arcis, ouvrage posthume terminé par Ch. Rabou.
  218. 1834. — Félix Davin, l’auteur de l’introduction aux Études philosophiques, éd. de 1834.
  219. La vieille fille, 1836.
  220. Roman de Balzac publié sous le pseudonyme d’Horace de Saint-Aubin en 1825.
  221. Peut-être Un conspirateur moderne (1831), mais plutôt sans doute faut-il rapprocher ce titre du projet que nous trouverons tout à l’heure : Un homme faisant une conspiration, etc. — Le type de Prudhomme est de ceux qui ont le plus et le plus longtemps fasciné Balzac. Il le mit en scène plusieurs fois dans ses fantaisies de la Caricature en 1830-31, il annonce tour à tour : Joseph Prudhomme (5 actes), Prudhomme en bonne fortune, Le mariage de Prudhomme, Prudhomme bigame, grosse bouffonnerie dont le succès doit lui donner une somme énorme, La Conspiration Prudhomme, qu’il dit même avoir lue à Poirson, le directeur du Gymnase… On sait d’ailleurs que Balzac emprunta plusieurs types et même plusieurs récits au répertoire parlé d’Henry Monnier, dont le « Napoléon du Peuple » qui obtint tant de succès quand parut le Médecin de campagne, et tels personnages de son œuvre, par exemple le Phellion des Petits Employés par exemple, ne sont encore, il faut bien le reconnaître, que des contrefaçons du légendaire bourgeois.
  222. Ursule Mirouet (1841) V, 125. Lettre de Savinien de Portenduère : « Après vous avoir entendue hier, je me suis souvenu de ces phrases qui semblent écrites pour vous. » Suit la phrase ci-dessus, reproduite avec de légères variantes.
  223. Le Piédestal de Jules Janin. Il en sera encore question plus loin.
  224. Aux termes d’une Lettre à l’Étrangère du 7 août 1838, Balzac aurait vers cette date passé traité avec un théâtre qui se serait engagé à lui compter 20.000 francs sur la lecture de cette pièce.
  225. Sans doute Bianca Capello, la grande-duchesse de Toscane, dont la vie si extraordinairement agitée et la mort restée longtemps mystérieuse auraient facilement donné matière à un drame. — La duchesse d’Abrantès en a tiré un roman.
  226. Balzac, on le sait, professait une grande admiration pour Henry Beyle. L’article dont il salua l’apparition de La Chartreuse de Parme (Revue Parisienne, 25 septembre 1840), a été réimprimé en tête d’une édition de cet ouvrage.
  227. 1842.
  228. Note qui a servi sans doute à Balzac pour départager ses héroïnes en femmes vertueuses et femmes criminelles dans sa préface à la 2e édition du Père Goriot, 6 mars 1835. — Cf. XXII, 413. — Plusieurs de ces noms ne se retrouvent pas dans la Comédie humaine et ne figurent pas dans le répertoire de MM. Anatole Cerfbeer et Christophe. Il faut se souvenir que Balzac a souvent débaptise et rebaptisé ses personnages.
  229. 1834-35.
  230. Le roman d’Henri de Latouche, dont Balzac avait fait un éloge très vif dans le Mercure du XIXe siècle (1829).
  231. « Adoremus in æternum, mon Eva, c’est notre devise, n’est-ce pas ? » Lettres à l’Étrangère, 17 novembre 1833.
  232. Cf. ibid., 28 novembre 1833. Il s’agit du monument de Bra : Marie tenant le Christ adoré par deux anges, qui avait été exposé au Salon de 1833.
  233. 1836. Voir aujourd’hui Les Martyrs ignorés. « Cette étude philosophique d’Ecce homo, écrit M. de Lovenjoul, préoccupa toujours Balzac, et nous la trouvons encore annoncée en 1848 parmi les publications promises au journal l’Événement, promesse que la mort ne permit pas à l’auteur de tenir. » La Correspondance la cite, en 1836, comme devant être prochainement achevée.
  234. Évidemment, le premier germe de Splendeurs et misères des Courtisanes (1838-48).
  235. Ouvrage dont le titre se trouve dans un tableau de nouvelle distribution des matières de la Comédie humaine, dressé par Balzac vers 1845.
  236. Les Paysans, 1845. « Je viens d’écrire 2 volumes in-8°, intitulés qui terre a guerre a. » Lettres à l’Etrangère, 17 septembre 1838.)
  237. Il est plusieurs fois question, dans les Lettres à l’Etrangère, d’un comte Zaluski qui était sinon des parents, du moins des amis de Mme Hanska, et lui-même sans doute apparenté au bibliophile polonais de ce nom. — Balzac fait allusion à l’histoire Wielopolski dans une de ses lettres : « Je résiste à des folies comme celles du jeune seigneur haché par l’électeur. » (1834)
  238. Titre d’un chapitre de La Muse du département.
  239. Au-dessus de la main de Balzac : fait avec Massimila Doni (1839). — M. de Lovenjoul, dans sa table des titres, mentionne Les deux Amours comme n’ayant jamais paru. Ce doit être une erreur : dans Le Livre des douleurs (1840), Les deux Amours forment en effet le chapitre i de Massimila Doni. Cf. Lovenjoul lui-même, Histoire des Œuvres, p. 179.
  240. Paméla Giraud (1843).
  241. Les Ressources de Quinola (1842).
  242. C’est sans doute un titre-variante de L’Homme et la Vie ou L’École des hommes.
  243. Je n’ai pu malgré d’actives recherches, retrouver la 1re édition du Piédestal, ni sa date. Les bibliographies des œuvres de Jules Janin sont muettes sur ce chapitre.
  244. Ce n’est donc pas de la troisième partie des Illusions perdues, les Souffrances d’un inventeur, qu’il s’agit ici, mais bien de la Recherche de l’Absolu (1834). Melmoth réconcilié est en effet de 1835. D’ailleurs, à l’époque où parut la troisième partie des Illusions perdues (1843), il y avait beau temps que Werdet, ruiné, ne pouvait plus rêver d’être « l’Archibald Constable du Walter Scott français. »
  245. L’héroïne de ce roman eût été, selon M. de Lovenjoul, la Renée de Maucombe des Mémoires de deux jeunes mariées (1841), où l’on reconnaît le titre à peine modifié du cinquième ouvrage de cette liste. Voir Correspondance, 318 et Lettres à l’Etrangère, I, 532. Bien que Balzac ait annoncé à Mme Hanska qu’il en avait vendu le manuscrit 10.000 francs, et que Werdet, mandé spécialement, ait fait le voyage de Nemours pour en prendre livraison, il n’y eut jamais d’écrit de ce roman que les Mémoires de deux jeunes mariées.
  246. Titre sous lequel furent annoncés Les Lecamus, 1re partie de Sur Catherine de Médicis (1841).
  247. 2e partie des Illusions perdues (1838-39).
  248. 1re partie de Splendeurs et misères des Courtisanes (1838).
  249. Balzac se proposait sans doute de revenir sur cet épisode à peine mentionné dans le Médecin de campagne.
  250. L’Ecole des ménages, qui dut aussi s’appeler La Première demoiselle et La Demoiselle de magasin (1839). Annoncée dans les Lettres à l’Etrangère, 12 février 1837, lue d’abord chez Mme Saint-Clair, puis chez le marquis de Custine en 1839, refusée successivement par la Renaissance et les Français, publiée par M. de Lovenjoul, dont v. l’article très intéressant : Figaro, septembre 1895.
  251. Les ressources de Quinola, 241 : Faustine. — De quels dénions t’es-tu donc servi ? Quinola. — De trois enfants de Job : Silence, Patience et Constance.
  252. Balzac, à son retour de Russie, en 1843, s’arrêta à Dresde.
  253. On lisait dans l’introduction de Sur Catherine de Médicis, édition de 1843 : « Plus tard, quand il [Balzac] eut résolu d’indiquer la pensée qui avait conduit chaque siècle antérieur au nôtre, afin de démontrer l’activité des idées et leur puissance, etc. » Cf. notice biographique de Laure Surville, Œuvres complètes, XXIV, p. xxviii.
  254. On sait que les Paysans, comme Le Député d’Arcis, ne parurent complets qu’après la mort de Balzac. Le premier de ces ouvrages aurait été terminé par Mme de Balzac, le second le fut par Charles Rabou.
  255. Documentation qui a peut-être été utilisée dans Le Curé de village (1837-45).
  256. Ces idées ont été développées dans le projet de Rabourdin (Les Employés, 1836).
  257. Sans doute s’agit-il là d’un service d’auteur. — Séguin, un ami de M. et Mme Carraud. — Sandeau avait vécu rue Cassini avec Balzac après sa rupture avec George Sand. Balzac à maintes reprises, dans ses Lettres à l’Etrangère, se plaint de la paresse de son ami, des charges qu’il lui a imposées, des dettes qu’il lui a laissées. — Probablement Jacques-Théodore Parisot, qui traduisit notamment plusieurs romans de Walter Scott. — Paul à Paris ?Alfred Nettement, un des seuls critiques de l’heure qui rendirent justice à Balzac, et son frère Francis, ancien secrétaire particulier du prince de Polignac. — Le comte de Belloy, que Balzac eut pour secrétaire, en même temps que le comte Ferdinand de Gramont, en 1835. — Chauvet. Un imprimeur lithographe, établi rue Vivienne prolongée, 17, est mentionné sous ce nom dans l’Annuaire du Commerce de 1835. — Probablement J. Amyntas David, qui avait fait recevoir Une ténébreuse Affaire au Commerce. — Louis Magnard de Queilhe sans doute, auteur d’un roman intitulé Outre-Mer. — Il faut lire, j’imagine, Barchou de Penhoen, littérateur qui devint représentant du peuple vers 1849-50.
  258. Les Ressources de Quinola (1842).
  259. Smorgone ou Smorgony, petite ville du gouvernement de Vilna, où Napoléon fit ses adieux à la Grande année en 1812, après la retraite de Russie.
  260. 1833-35. En marge, de la main de Balzac : fait.
  261. Le livre des douleurs, publié en 1840, comprenait : Gambara, Massimila Doni, les Procrits, Séraphita. Mais, dans les Martyrs ignorés (1836-37), XX, 386, on lit : « En m’en allant le long de la Loire, je tirai les conséquences de ces faits, je pensai que, si la pensée avait de tels pouvoirs, elle devait offrir aussi un immense point d’appui contre les douleurs corporelles, et je m’expliquai ainsi les miracles du diacre Paris, les martyrs religieux, et Damiens attirant trois fois à lui les chevaux que l’on fouettait pour l’écarteler. »
  262. La vieille fille, 1836.
  263. 2e partie de l’Enfant maudit (1836).
  264. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées p154
  265. « Si la nature a considéré la femme comme un terrain neutre, physiquement parlant… » Le Cabinet des Antiques, (1836), VII, 21.
  266. Cf. Lettres à l’Étrangère, 27 mars 1836. Balzac y annonce notamment qu’il se propose de compléter la Physiologie du mariage par un ouvrage sur l’Éducation.
  267. Cf. Le Cabinet des Antiques (1836), VII. 27 : « Victurnien [d’Esgrignon] était arrivé soudain à la faiblesse des voluptueux, dans le moment de sa vie où, pour s’exercer, sa force aurait eu besoin du régime de contrariétés et de misères qui forma les prince Eugène, les Frédéric II et les Napoléon. »
  268. Directeur de l’Europe littéraire vers 1830-31.
  269. Samuel Berthoud, V. la Correspondance. — Il aurait commencé par être typographe à l’imprimerie Barbier-Balzac, où il aurait composé notamment les épreuves de la Physiologie du Mariage.

    Plusieurs de ces notes m’ont été fournies par M. Maurice Tourneux dont l’obligeance, on le sait, n’a d’égale que la sûre érudition.