Petits Poèmes d’Automne/Des lauriers, des lilas et des ys
Apparence
IV
Des lauriers, des lilas et des lys
Pour ma sœur des oiseaux,
Qui pleure les jours de jadis
Au bord des eaux !
Le fleuve se hâte sous le vent,
Vite, comme un oubli,
Vers la mer de la mort, avant
L’effort faibli.
Ô sœur ! ô sœur ! où sont les oiseaux
Pépiant à tes doigts
Lorsque tu soufflais aux roseaux
L’âme des bois ?
Ce vent venu du pays des fous
Rebrousse au loin leurs vols ;
Ma sœur, va prier à genoux
Les rossignols !
Oublie un peu que tout a été
Tel un rêve en sommeil :
Les fleurs et les oiseaux d’été
Et le soleil.
Des nénufars blancs et des iris
Pour ma sœur des oiseaux,
Et pleurons les jours de jadis
Au bord des eaux !