Physiocrates/Avis du nouvel éditeur

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Physiocrates
Texte établi par Eugène DaireGuillaumin (p. 1-2).


Les œuvres économiques de Quesnay, que nous reproduisons ici, sont tirées de deux sources différentes.

La première est l’ouvrage de Dupont de Nemours, intitulé : Physiocratie, ou constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain, Leyde et Paris, 1767 et 1768, 2 vol. in-8o.

Sous ce titre, qui n’est cependant que celui du premier volume, car le second porte le suivant : Discussions et développements sur quelques-unes des notions de l’économie politique, se trouvent rassemblés par le disciple, qui n’y a joint que des Avis ou Discours préliminaires, divers écrits du maître, dont les uns avaient paru déjà dans le Journal de l’agriculture, du commerce et des finances, et dont les autres, autant qu’on peut le croire, étaient jusqu’alors restés inédits.

Les premiers comprennent un traité du Droit naturel, l'Analyse, suivie d’Observations, du Tableau économique, formule de chiffres qui montre de quelle manière Quesnay concevait le mécanisme de la production et de la distribution de la richesse sociale ; les Maximes générales du gouvernement économique d’un royaume agricole, et les Notes y relatives. Ils constituent, dans leur ensemble, le corps de doctrine de l’auteur.

Les autres, sous le titre de Problèmes économiques et de Dialogues sur le commerce et sur les travaux des artisans, sont un commentaire de cette même doctrine, sinon indispensable, au moins de la plus extrême utilité, pour l’approfondir.

Rappeler ces faits, c’est avoir dit à l’avance, qu’en publiant de nouveau les œuvres du chef de l’école physiocratique, nous nous sommes imposé la loi de ne rien retrancher de ce qu’avait déjà mis en lumière Dupont de Nemours. Nous avons même maintenu les Préfaces de cet écrivain, parce que notre publication embrasse les travaux des disciples aussi bien que ceux du maître, et qu’il s’y agit, surtout, d’éclairer la marche de la science au dix-huitième siècle. Ainsi donc, le livre, devenu rare, de la Physiocratie, se trouve intégralement fondu dans cette nouvelle édition des œuvres de Quesnay, et ne fera plus désormais qu’un double emploi avec notre ouvrage.

La seconde source à laquelle nous avons puisé est la grande Encyclopédie, dans laquelle Quesnay jeta les premières bases de son système économique, en y insérant, vers 1756, les articles Fermiers et Grains.

L’ensemble de ces travaux constitue tout ce que le maître a écrit de plus capital sur la science ; car, d’une part, les Dialogues, insérés dans la Physiocratie, résument les divers articles publiés par Quesnay dans les journaux économiques du temps[1], et, de l’autre, l'Essai sur l’administration des terres, Paris, 1759, in-8o, du même auteur (publié sous le pseudonyme de Belial des Vertus, n’est qu’un ouvrage d’économie rurale.

E. D.


  1. Voy. la Préface de ces Dialogues.