Pièces d'un recueil factice pour ecclésiastiques

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Pièces d'un recueil factice pour ecclésiastiques
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Image de l’Enfant Jésus (1 p.)
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Adorate evm omnes angeli eivs. Ps 96.


Si tu veux regner dans les cieux,
Il fault imiter cette enfance :
Et suivre iesvs glorieux,
Des le berceau dans la souffrance.
Herman Weyen ex.



Divers desseins pour honorer le tres-saint Sacrement de l'Autel chaque mois de l'année, 4 p.
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DIVERS DESSEINS

pour honorer le tres-saint Sacrement de l’Autel chaque mois de l’année.

Memoriam fecit Mirabilium suorum. Psal. 110, 4.

IANVIER.


Au mois de Janvier, on pourra regarder l’Enfance de Jesus-Christ nostre Seigneur, renouvellée dans la sainte Eucharistie, 1. Par son silence. 2. Par son obeïssance à ses Ministres dans le Sacrifice & sa Communion. 3. Par sa douceur, &c. Elle est deshonorée par nos embarras, solicitudes, desobeïssances, &c. Il faut reparer ces manquemens par la simplicité à croire ce Mystere, & à obéïr à sa grace, & par un esprit d’enfant.

FEVRIER.
Au mois de Fevrier, honorer sa vie Cachée, renouvellée par le voile des especes Eucharistiques, & par la suspension de toute action exterieure. Elle est deshonorée par nos desirs de paroistre. Il faut réparer par humilité, retraite, &c.
MARS.

Au mois de Mars, considerer la Passion & Resurrection de notre Seigneur, renouvellée par la Communion de Pasques. Elle est deshonorée par nos fausses penitences & recheutes. Il faut reparer par nostre sincere conversion.

AVRIL.

Au mois d’Avril, considerer la Vie glorieuse de nostre Seigneur, renouvellée par les qualitez du Corps glorieux qu’il possede au tres-saint Sacrement de l’Autel. Elle est deshonorée par les qualitez opposées qui se rencontrent dans nostre Ame. Il faut reparer, par le desir de procurer la gloire de nostre Seigneur en nous, & dans les autres.

MAY.

Au mois de May, à cause de la Pentecoste, considerer la vie interieure & spirituelle renouvellée par celle dont il est le Principe en nous par la Communion. Elle est deshonorée par nostre vie toute naturelle & charnelle. Faut reparer par la recollection & l’application à nostre interieur.

IVIN.

Au mois de Juin, à cause de la Feste du tres saint-Sacrement, considerer sa vie d’Hostie, s’etant offert à Dieu dés l’instant de sa Conception, comme il s’offre continuellement dans l’Eucharistie. Elle est deshonorée par nostre immortification. Il faut reparer par le renoncement de toute vie en soy.

IVILLET.

Au mois de Juillet, considerer la qualité de Juge, qu’il exerce par anticipation dans l’Eucharistie, qui est la vie pour les justes, & la mort pour les pecheurs. Elle est deshonorée par l’audace de s’en approcher en estat de peché. Il faut reparer par une grande tremeur pour ce Mystere adorable.

AOVST.

Au mois d’Aoust, considerer la Transfiguration de nostre Seigneur, renouvellée dans l’Eucharistie. Elle est deshonorée par nostre peu de foy, qui le méconnoît dans cette seconde Transfiguration, & nostre déreglement à nous en approcher, ne sçachant quand il faut dire : Bonnum est nos hîc esse. Il faut reparer par une foy vive, & un grand désir de la Beatitude, dont il est l’avant-goust.

SEPTEMBRE.

Au mois de Septembre, à cause de la Nativité de Nostre-Dame, considerer la Filiation de nostre Seigneur à l’égard de sa tres-sainte Mere, renouvellée par la naissance qu’il prend en nous, & par l’union Eucharistique qui le fait une partie de nostre substance. Elle est deshonorée par l’incontinence, & toutes choses contraires à la virginité. Il faut reparer par l’imitation de la sainte Vierge, & principalement de sa pureté d’Ame & de Corps.

OCTOBRE.

Au mois d’Octobre, considerer la vie conversante de nostre Seigneur, renouvellée par l’entretien qu’il tient avec nous dans l’Eucharistie, par les leçons qu’il nous y fait, & les miracles qu’il y opere en nostre faveur. Elle est deshonorée par nostre peu de profit de toutes ces choses. Il faut reparer par la frequentation, imitation, confiance, &c.

NOVEMBRE.

Au mois de Novembre, à cause de l’Advent, considerer l’Incarnation de nostre Seigneur, & sa vie dans le sein de Nostre-Dame, renouvellée en nos cœurs par l’Eucharistie. Elle est deshonorée par nos indispositions à l’union particuliere qu’il y fait avec nous. Il faut reparer par une grande sainteté de vie.

DECEMBRE.

Au mois de Decembre, la Naissance de nostre Seigneur, renouvellée tous les jours sur l’Autel dans le dépoüillement & la pauvreté, dans les acclamations des Anges. Elle est deshonorée par nostre orgueil, & par le desir des richesses, qui comme Herode & les Pharisiens ne veulent point reconnoistre la venuë du Messie dans un état méprisable. Il faut reparer par la fuite des maximes du monde, qui est la fuite en Égypte, & par l’estime de la pauvreté, qui a esté adorée par les Rois en la personne de nostre Seigneur.



Le Decalogue du tres-saint Sacrement de l'Autel, 3 p.
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LE DECALOGUE
du tres-saint Sacrement
de l'Autel.
Finis Legis Christus. Rom. 10, 4.


1. Commandement. Aimer & honorer nostre Seigneur dans l’Eucharistie, parce que c’est luy qui nous a tirez de la veritable servitude de l’Egypte. Nous le deshonorons par nostre tiedeur & lascheté. Nous devons reparer par une grande ardeur à l’honorer dans les Eglises.

2. Commandement. Ne point prendre en vain & le Nom & le Corps de nostre Seigneur, parce que Dieu ne laissera pas sans punition celuy qui l’aura fait. Nous y contrevenons par le peu de profit de nos Communions, & par nostre infidelité à nos resolutions que nous y faisons. Nous devons reparer par avancement dans la grace.

5. Commandement. Santifier nostre repos en nostre Seigneur dans l’Eucharistie, par une grande confiance en son merite, & par la Communion aux Festes principales. Nous y contrevenons par nos inquietudes & par nostre negligence à communier. Nous devons reparer par abandon, & par frequentation.

4. Commandement. Honorer Jesus comme nostre Pere & nostre Mere, qui nous donne du pain & du lait, afin de vivre de la Vie éternelle. Nous y contrevenons par nostre esprit servile & mercenaire, attaché aux choses du monde. Nous devons réparer par une crainte filiale.

5. Commandement. Honorer nostre Seigneur par l’amour & le respect envers le prochain, par ce qu’il unit en luy tous les hommes par la Communion. Nous y contrevenons par la division & le peu de charité qui se voit entre les Chrestiens. Nous devons réparer par un oubly sincere de toutes offenses.

6. Commandement. Honorer nostre Seigneur par la pureté du corps, qui s’unit à son corps tout spirituel dans l’Eucharistie. Nous y contrevenons par nos incontinences, & bien plus par la Communion dans cet estat. Nous devons reparer par la mortification des plaisirs sensuels.

7. Commandement. Honorer, nostre Seigneur par l’abstinence du bien d’autruy, parce que luy seul est nostre bien suffisant. Nous y contrevenons par l’attache aux richesses, & par les Communions faites sans restitutions. Nous devons reparer par aumosnes spirituelles & corporelles, & restitutions, s’il y en a faire.

8. Commandement. Honorer nostre Seigneur par la publication de ses Grandeurs, & par la verité dans toutes nos paroles, puisque nostre bouche est par l’Eucharistie consacrée à la verité. Nous y contrevenons par tous les peches de la langue. Nous devons reparer par le silence, & par la retenue dans nos paroles. 9.. Commandement. Honorer nostre Scigneui pu la pureté, de nostre cccur> & par la resistance â toutes mauvaises pensées ou désirs déréglez,puis qu’il ne s’unit au corps que pour s’unir à lame ; Nous y contrevenons par nostre negligence à éviter les occasions des mauvaises pensées & dé sirs. Nous devons reparer par une grande vigi lance fur nostre cœur Se fur nos sens. io. Commandement. Honorer nostre Seigneur par la fuite des pompes, & par l’amour de la pau vreté & de l’humilité , on veuc de l’cstar. si pau vre & si humble où il se réduit. Nous y contreve nons par nostre ambition Se nos empressemens pour les choses de la terre. Nous devons réparer par le mépris des grandeurs & du mépris. i,. Commandement de l’Eglise. Honorer no* stre Seigneur par {’assistance fidèle à la sainte Mes-, le les jours de Festcs. Nous y contrevenons par la perte de la Meflc,par les distractions volontaires, ôc par nos irreverences. Nous devons réparer par le respect à l’entendre ayant pratique pour cela, Se par l’assistance aux jours ouvriers. a. Commandement. Honorer la Resurrection «5c nostre Seigneur par la Communion de Pascjucs. Nous y contrevenons, ou par son omission, ou ne mourant pas sincèrement à nos péchez pour vivre une vie resuscitée. Nous devons reparer par une bonne pratique, & un foin extraordinaire pour cette Communion* •

Loué soit à jamais le tres-saint Sacrement de l’Autel.



Avis aux Ames dévotes envers le tres-saint Sacrement de l’Autel, Paris, De l’Imprimerie de Jacques de Laize-de-Bresche, rüe S. Jacques, au-dessus de la Fontaine S. Benoist, à l’Image saint Ioseph. Avec Privilege du Roy, 3 p. (Non paginé)
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Avis aux Ames devotes envers le tres-saint Sacrement de l’Autel.


Ceux que l’amour envers le tres-auguste saint Sacrement de l’Autel, portera à desirer d’avoir dequoy satisfaire plus amplement leur devotion pendant les Semaines & les Mois de l’année, pourront trouver leur satisfaction dans deux livres qui se vendent au mesme lieu ; l’un est intitulé, Les devotes Pensées du Saint Sacrement, pour tous les jours de la semaine ; auquel est joint les Litanies du S. Sacrement, & trente-trois Manieres differentes d'honorer cet anguste Mystere. Se vend dix sols relié en veau.

L’autre est intitulé, Le Mois Eucharistique, qui fournit des Meditations pour tous les jours du mois ; dans lequel est joint L'Heure Eucharistique ; en faveur de ceux qui se sont choisis une heure dans la Semaine ou le mois pour aller adorer Jesus-christ au Saint Sacrement, qui fournit de divers Actes, de Foy, d’Espérance, d’Amour, &c. pour entretenir la devotion pendant cette heure ; avec douze Preparations, douze Intentions, & douze Fruits de la Sainte Communion, le tout enfermé dans un volume in douze, qui vaut trente sols relié en veau.

A PARIS, De l’Imprimerie de Jacques de Laize-de-Bresche, rüe S. Jacques, au dessus de la Fontaine S. Benoist, à l’Image saint Joseph.
Avec Privilege du Roy.



Des Mavclercs ou Des Mavvais Ecclessiastiqves, Paris, Pierre de Bresche, rüe S. Jacques, 8 p.
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DES MAVCLERCS
OV DES
MAVVAIS ECCLESSIASTIQVES.



L’HISTOIRE de S. Louis raporte qu’vn prince de sa Cour, ligué auec quelques mescontans, quitta le seruice du Roy pour troubler l’Estat par diuerses factions, ayant fort-mal reussy, il fut lors au langage du temps surnõmé Mauclerc, c’est à dire mauuais Clerc, parce qu’estant d’ailleurs assez intelligent aux sciences, il auoit en ce dessein procedé en tres-mal’habil homme au dire des Escriuains.

Ce nom de Mauclerc ne conuiendroit encor pas mal auiourd’huy à plusieurs Clercs & Ecclesiastiques, qui en leur morale ne pechent pas seulement par ignorance, mais ils y adioutent des actions si licentieuses, qu’ils se rendent la honte de leur profession, le scandale de l’Eglise, & l’opprobre de tous les gens de bien.

En toutes les Ordinations en vain l’on Escrit, l’on parle, l’on declame contre ceux qui ne portent tonsure ny soutanne : Ces galans Clercs ne laissent pas de s’exposer par tout en habit ambigû, ou plustot en mascarade continuelle, il ne sont pas assez braues pour des Caualiers, ny assez modestes pour des gens d’Eglise ; Et ce qui est plus surprenant, c’est que tels ont esté veus en surplis seruir aux fonctions des moindres Ordres, que trois iours apres ils ont parû en chapeau gris, en iustaucorps de velours, en habits & rubans des plus hautes couleurs : d’autres ont dansé en plain bal sans respect du sacerdoce qu’ils portoient, d’autres vestus en boufons le masque sur le nez ont passez les nuicts entiers à courir les rües & les assemblées & tous ont excité la risée, ou la confusion des spectateurs.

L’on sçait que dans les cõgregations reguliers, l’habit est en telle estime & veneration, que ceux qui le quittent sans dispanse sont hautement appellez Apostats, pourquoy ne donneroit-on pas plustot ce nom aux Clercs qui volontairement & par desbauche Abandonnent l’habit, que l’Eglise vniuerselle appelle habitvm religionis en conferant la Clericature.

Ce sont ces visionnaires amoureux d’eux-mesmes qui dedaignans le nom de leurs Abbayes ayment mieux retenir celuy de leurs familles, preferans l’Impertinance du siecle dont ils sont rẽplis, à l’honneur de l’Eglise qu’ils ne meritent pas. Ils auroient meilleure grace de quitter le Reuenu comme ils font le Titre, puis qu’estant si grand seigneurs ils deuroient auoir hõte de viure d’Aumosnes telles que sõt la pluspart des fondations. Mais cette generosité seroit contraire à l’Auarice qui les fait rechercher, troquer, ou acheter, les benefices, trois termes & tois manieres presque Egalement symoniques.

De cette bigarrure Estrange il se forme insensiblemẽt vne troisiesme Espece d’Animaux Amphibies & Asnonimes qui consentẽt de bon cœur d’estre beneficiez, mais qui ne pretendent pas pour cela, deuoir estre Ecclesiastiques ; ils demeurent dans vne condition neutre, esperans s’auancer au mariage ou aux ordres selon les occasiõs plus fauorables ainsi sans estre frãcs Leuriers ou vrais Mastins ils ne se peuuent dire que Metys faulte d’auoir aucun genre certain.

Cependant parce qu’il importe au Clergé de discerner les bons d’auec les mauuais pour en euiter la contagion ; il paroistra bien tot vne liste Ample & exacte de ces derniers, contenant les noms, surnoms, qualitez, emplois, exercices, cõmerces, intrigues, & autres particularitez dont l’on a deia d’assez bõnes preuues : Car enfin il faut faire quelque effort pour chastier ou pour manifester les libertins, & sans espargner les persõnes ou la race, reietter sur le visage de ces ef4

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. frontez l'Infulte fcandaleux dont ils outragent la Ste.Eglife - à-la veuc de tant d’heretiques, qui deia prénent pretexte de - defcrediter la bonne Religion, en defcriant ceux qui n'en -onc point de veritable, non pas mefmes en apparance.

.… La Reuerence due à l'Iluftre focicté de So.Lünc e emp- .tera Mefieursles Jeunes Bacheliers de cette Cenit re pour ueu qu'ils affiftent aux Actes Celebres en la forme qu'ils doiuétpar les ftaruts, c’eft adire Attonfo Cupite et pate- tibus auribus, {lon la mode que S. Paulapprit aux cho- rintiens qui cô:re fon fens renoient leurs cheueux iôgs lors qu'il leur manda Nos talem couluctudine non hibemus _meque Ecclefiz Dei. Aufli ces longues & cfpaifcs cheuc- ‘lures bonchent rellemét les Oreillos qu'on eft aux difputes fans atrention, & par confequent fans fiiéce & fans retenue: de la vient ce gräd bruitincômode a ceux qui par'ër, & ces "ris immoderez,infuportab'es a l'afftäce qui fonuét for: tées mal cdifié de voirtraitter irreueremment &en halle certe “fille augufte & magnifique Fatuus inrifu exaltat vocem fa vir dutein fapiers uix térite ridebitViya encor adire en paffant,que les gräd> clieueux ne s6: pas bien feants auec les fourures qui fzAtdes marques de Maiefté, & de vener:- tion ; ou les iongues peruques ne font paffer ceux qui les portent que pour des courtifans, des follaftres, ou des ef. feminez;de plus les Phifionô:nes ne les tiennér pas pour des fignes de cernelle inieux timbrée:, nos tres-figes Maiftres y dôneront affeurement ordre, puifque leur plus forte paffian ne tend qu’a maintenir l'Ancien refpeë de cette fainte mai- (on & la defféranec deui à leur dignité , & afin d'Euiterle le- plaifir de voir vn iour leur Teuneffe mettre des phi- nes fur les bonnets carréz, comfine quelques vas en ont por € ala Campagne fur le Caftor.

Le danger de tour cecy eft que par les habits Ion Juge affez certainnement des habitudes, & parce qu'ils depend£: de la feule fantaifie ils feruent fouucnt d'isdices ponr les qualitez de l'Efprir. De la vientlamaledi&:on que le Prophete fulmina contre ceux qui marchoient en hàbillemsnt Estranger , qui su . vn presage visible deia Corruption des mœurs de ion peuple.Et Salomo le plus sage, ôc le plus lauaiK des hommes ayant dit en l’Ecciesiaste Amicius corporis & in greffes nominis Enunciant de illo. S’il eust veû des gés auec des habits deffèndus à leur profession, fans doute il les en eut declarezindignes.

Mais (dit-on ) quelques vns de ces Abbés prefchent , soit -qu’ils y soient Apellés, soit qu’ils en briguent l’occasion, il estvray qu’ils prefchent & mesmeassezagrèablement, car on les void en Chaire bien cœfrez, frisez &rpoudrez, beaux gians aux Rabats & les manchettes bien milèsj Ils y estallét de boile grace le point de gennes,ils y recitent de belles fra ses, des fleurettes, & des périodes Carrées,le stylçpompeux & magnifique y paroitMais aussi il est vray qu’ils nesontia mars leurs iermos, c’est adiré qu’ils les composent eux meimes & !êstkbirent en belle copagnie, néanmoins ils ne les mettet pas en pfatique, ils n’exécutent pas en leurs person nes ce qu’ils conseillent &ut Auditeurs , ils font à tout pro pos ce qu’ils deffendentau petiale,& leurs actions contraires au discours , pour n’estre pas misas, publiques lesfaiû emporter aussi peu de créance qu’ils lament d’Edification Le^imus & quottdianis exemplis didicimus dît SJJeri.ïà]cuiusvita deijcitury restât vt prœàicatioy contènat ::r.Q^o dirat-on doc de ces misérables qui ont pzéauec impiété deffaire aux grilles du parloir, les Vérités qu’ils ve naient d’annoncer à celle del’Egise ? Tant il est vray que le moindre desreglementaux Ecclésiastiques abboutit enfina l’Irréligion ,Itapaulatimin cordis duritia Itur3vtex ilLt in auerftonemèàt le mefme S. Bernard, qui partant laduretéde cœur adiouste ifsum eft quodnec deu ttmtt, nec hominew reueretur Or comme ces Bénéficiés, malefïeiés suiuet en l’extérieur la mode du siècle aussi fidel.’c-men : que s’ils en auoient charge cxpresTe,il ne fe full : pa< : C- ôn r si ils y conforment toute leur conduite , si leur principal $- reg'e eft de frequenter les bôhes table, quand ils n'en pen, vent tenir dé leür chef, & fi leu: jour font employés en pal fctemps & au comnerce de toute fort: de femmes ; ainii Ja fobrieté: & la continence leur fonten pareille recômanda- tion, ils croient affez farisfaire au defir de leur eftac s'ils re. nôcent aux affires facheufes du nionde & ne s’en referuent “que les dinertiffemens auoc l'oyirieré.Ce feroit coufiours à rcharre. s’il falloir les iaftruire exaétement de ce qu'ils doi: uent faire > ce fera beaucoup s’ils fabtiennér de ce qu'ils ne doinent pas faire, quen’eftans pas enclin à la vertu, ils en Ffenc s'illeur plaift quelque mine pour l'exéple f non ca: Pre Crltom san e Ex qu'ils fe contentent de fe dimner tous fenls, fans y en avr quétité de foïbles Ecclefaftiques qui fetnge afez bien fond :z audefir qu'ils ont deles lmirer. C2: m £’hcur n’ef que tros côxaun en plufeurs endroirs, “mais ferronri la Campagne, ou nonobftant fa pçine de No-isneurs les Prelats Refidens, vne notable partie des Priftres & des Pañteurs mofmes , s'adotinent & s'abar- do‘inent au iourd’hry fans crainte à Ja crapule & a l'imvu- reté :vices que rour leur reffemblance lMpoftre deffindir egalement aïx Efphefens nolîte inebriari vino in quo ci lu curia. Ces deux crimes font les plus oppofez à la pro- ÉefMion des Ordres facrez & qu'a ce fubier le demoninfinuë auec plus de force & de-rufe pour deftruire le feruice de lefus Chrift, & de (a chafte Efvoufs, qui fouffte vn dechet horrible ranc qu'il fera prephané par des mains facrileges , & par des bouches abominables. Lon croit bien que däs le p'at pays tous les Curez ne font pas abfolument capables de précher, l’on ne defire mêfines d'eux que des Inftru&iäs chäæchiftiques qui säs dou-e sôc plus neceffaires: Mais l'on veut aumoins que leur vie prefche, que leurs aétions efclai- rétles peuples , & qu'ils leur donnent de bons Examples , Puifque pour ce befoin la doétrine n’eft poinrtantrequife , &que leur premiere obligatiô ef de contribuer au falut des Ames, dontils repondront dautantglus feucrementa Dieu cnii les auront perdoes par lenrs fcmdalles .

Cos Messieurs ont deux fortes de gens a considerer : Lenrs ParoiiEens & les hefetiqnes,les Premiers ne fe corrigaont iamais tant qu’ils verrontles vices publics des Curezincorrigibles ;.iJs ne s imag’neroat pas pouuoir estre conduits au droit chemm par vn ho ne qu'ils auront Cent fois tiouuechacelantd'yarelTenar le>> rues, ou releue de fes cheutes du milieu des hinges : Us n’auron : iamais deuotion ny res pect pourles choses fainctes profanees enleur presence au iortird’vncomrnerceinfame & ordinaire , ouapresauoir croupy dans le vin du foir iufque au point da iour. Plasils entendront crier aux profnes contre l’yurognene 8c la lubricite rant plus ils en receuront le difeours comme des mirques de I’ern-oncerie qu’on entreprend d’Arborer,ce qui les rnfirmcra dans la licence de pecher fans home, ny discretion Q^tpdvidimus teftamur.

Les mesines raisons toucberontles foetetiques qninedonerontanenne croyance a la verity de nos mi stercs qu’ils /cmro :ie estre trajrez si indignemenc ; Ils prendrout nos ge nuflexions pour des simagrees ridicules , & nos adorations pour vne idqlatrie afrecteerbrefils auront touiours inespris Sc auersio pour la Rcligio dont !e5 faperieurs ne temo sne : eux-mefmcs aucuneestime,& qui paroist incapable de Con ner la moindre perfect on’Aufsi ale predre parl’apparece, :! est allez difficile a iug^r de quelie fexe sot les Prest. v cieai, ils fe rendent suspect ? atous les partis , & fiinct Bernard fe plaignantd’eux dans vn sermon , endicceœ grarrdes naro !es JS&ulti sunt Catholicipne-d^cando qui heratiiisunt is oPerado^quodhereticifaciut Per prju t doenuit. y hec faciuniifti per mala exempli j fe iucunt scilicet soixIum3 & inducunt in errorem > & tanto vrjuiores fn%t htereticis quanto prœiialent oper i verbis Car ’oivoid. principalement aux villages que tout !c people n’est pas te-ccptiblederaifon, Mais les piu.3 gro.’Tisrj fe corro ;:v«rn : on 7. fe redreffent par les bons ou mauwuais exemples ,&ileft de tres-conftante experience, qu'ils {e formér ordinairement fur iles mœurs deleurs Curéz. Fo

Q'andils voudrontils pourontayfementfcauoir leer4d no:….ore de condénations porteés parles Anciens Canons de l’Eglife contre ces deux crimes enormes & les punmitions srdonneés a ceux qui les commettoient : ils apprendront côwe autrefois le Diacre ou le Preftreconuaincu d’impurt- té eftoit auffiroft dépolé , dégradé & priué de la Commu- nion mefmes à larticle de la mort. 2lacuit illum necin die mortis babere communionem, Er quoy qu'il y ait des Contciles qui ont permis aux Ecclefiaftiques de demeurer aucc des fémines dontla parenté fut fi proche ou l’Aage fi eloygné qu’il ne pâtraifonnablament y auoir de foubion, ncancmoins les defordres depuis arriués ont fait ofter telle liberté,ainfi quon voir au Con £7 hiberdum de cohabit Cieric. @ mulier, qui dit en termes formels ne fucerdos. feminas illas quas Canones concedunt, matrem, ami. tam, fororem, retincat quia infligante diabolo € in illis fcelus perretratum reperitur,aut ctiam in pedif. feauis earumdem, Det:fion fortifiée de tant de pareilles. authoritez qu’il faut vne opiniatreté diabolique pour ne s’en pas laifler conuaincre. Enquoy chacun adnure la rete- nue de S, Auguftin qui ne voulut iamais loger chezluy fa. propre fœur. bien qu’il n’en pât craindre dereproche, par ce [difoic-il ]qu'’il neftoit pas frere de toutes celles qui la viliteroient,Ce qui entre autres cft raporté par S.Gregoire our vne raifon bien autentique. | :

Les exces de bouchene font pas moinsen horreur aux’ ?eres de l'Fglife que le crime precedent ,ils-n’ont pas fim- lement deffendu la crapule , mais S, Paul-interdit mefme 2 trop grande chereauffi bien que lyurognerie#on in co. nefonibus € ebrietatibus: Car quäd parquelquebefoin : ‘u bonne raifoh les Ecclefiaftiques auroient a aflifter aux honnettes assemblées de Parens ou d’Amis, il leur seroit tousiours tres-scandaleux de le prẽdre de vin ; cbole uitzrae atouthome d’honneur,qui lerend mclpri !able& mhabi e ft loute fonction. Comrae ce vice estipec a cmcnt vtohibi. en plusieurs cndrOits deja Ste.F Icriture, aussi a tii cue dp tout temps defFendu aux gens d’Eglife de hanter les rauernes loubs diuerles peynes ; a la reserue des voyageur ; obli ges parneceflire de logerauxhostellenes rEniuitte deci ;oy plufieurs de,jiosseigneurs les Euelques , onr noure’lemciit &tres--prudemment defrendu a Iturs Prtstres de trequctcr les cabarets a. peine de suspension encoume ifso fattc. Mais d’autant que tous les bons & ancitns reglenens n’on pas este perpetuellcment ny vniuersel’tmet obscrua par la facilite de quelque Prelats, on par la corruption du feck. Pour ce strict le ues-S. (^pnc.n’e de uente desireux de rtparei les abus &c dereloimcr !e C]crsc,ordorna devcuucau en la session^ 2. chap. p. de Reformat que les andeiies constitutions faites paries sor.uerains Ponrifcs & :’.cs ihcrez Conciles pour la vie^rhenne stete. le cultt & lestrde dts Clercs emebk Pour corrigerlc ur luxe, execs de honclie3dhiertiflanes, dances, ieux de hazard & autres criir.es kiont doreinat ;ant cxcecmcx (orbs les h efnes ou p’us g-r ?;ndes peines a ^arbitrage de l’ordinaire. Be ce nonohfUt A rpeilation quelcoquea lTgard dela correction des rr œtus Orrornc le S. Concile que cequi par le laps dr temps it tioiiBora liors d’vfage loir incotineiitrestab y en laprenj ;>cre force & venn, quelque cousti me ou’on pnisica’letjuerau contraire 2<se subditcrum ne^leHa emendatieiiis ipfpailat des PiehtsCOKdignas Deo vhidu* f-9H4S ps-rjoivant. C ’est aijiÆqtie sink ce chapitre qni pounant ra fzs mis tin a qrame de scandallcs & de delbrdres qni se o tnmettent aufli hardiment ques’ils estoientconwnendc* fcubs paretfles peines on ’il font defFendus.

Laetabitur Justus cum viderit vindictum.
A PARIS chez pierre de Bresche rue S. Jacques



L'Alphabet des Ecclésiastiques, à Paris, Chez Iacques de Laize-de-Bresche, ruë S. Iacques, devant S. Benoist, à l’Image S. Ioseph, 1 p.
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L’Alphabet des Ecclesiastiques.


Ayez une haute estime de vostre condition.

Benissez Dieu, de vous y avoir appellé.

Craignez de n’en avoir pas l’esprit.

Demandez-le tous les jours à Dieu, dans vostre oraison.

Evitez les Ecclesiastiques qui n’ont point cet esprit.

Fuyez la compagnie des Seculiers.

Gardez les Statuts de vostre Diocese.

Haïssez le jeu & la bonne-chere.

Imitez les vertus des saints Ecclesiastiques.

Lisez l’Ecriture sainte, & les saints Conciles.

Mortifiez en vous l’avarice & l’ambition.

Ne recherchez jamais les Benefices.

Opposez-vous aux desirs déreglez de vos parens.

Portez toûjours l’habit long, & les cheveux courts.

Quittez le monde, & les maximes des Ecclesiastiques mondains.

Reflechissez souvent sur la grandeur de vos obligations.

Soumettez-vous à la conduite d’un sage Directeur.

Travaillez à vostre salut, & à celuy du prochain.

Veillez & priez, pour éviter le danger qu’il y a de se perdre, en voulant sauver les autres.

Ceux qui auront soin de bien apprendre à connoistre & assembler toutes les Lettres de cet Alphabet, deviendront en peu de temps tres-sçavans dans la science de leur estat & de leur salut.

A PARIS, Chez Iacques de Laize-de-Bresche, ruë S. Iacques, devant S. Benoist, à l’Image S. Ioseph.



[Brunet de Beaugeray Joseph], La maniere de visiter utilement les paroisses de la campagne, Et de remplir les Feüilles intitulées: Ordre & Chefs de visite des Paroisses de la Campagne, nouvellement imprimées & dressées à cet effet. Par un Docteur de Sorbonne, Paris, Cramoisy, 1683, 30 p.
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LA

MANIERE

DE

VISITER

UTILEMENT

LES

PAROISSES

DE LA CAMPAGNE,

Et de remplir les Feuilles intitulées : Ordre & Chefs de visite des Paroisses de la Campagne, nouvellement imprimées & dressées à cet effet.

Par un Docteur de Sorbonne.


A PARIS.


Chez Sebastien Cramoïsy, ruë S. Jâques à la Renommée.

M. DC. LXXXIII.

Avec approbation & Permission.

MANIERE

DE

REMPLIR LES FEÜILLES

intitulées,

Ordre & Chefs de Visite des
Paroisses de la campagne
.



IL faut au commencement de ces Feüilles mettre le nom du Village qu’on visite, le jour, le mois & l’année qu’on dresse son état ou mémoire dans les espaces qui sont laissez à cet effet.

Saint Patron du lieu.
Mettre ensuite le nom du Saint Patron du lieu. Marquer dans le troisiéme espace, le jour que la Dedicace se celebre, exprimer les titres & enseignemens qui font foy de ladite Dedicace.
Dedicace.

Remarquer si depuis la dedicace le grand Autel a été remué ; & en ce cas si ç’a été avec la permission de l’Evêque : si on l’a fait consacrer de nouveau, ou bien si on a eu soin d’y mettre un Autel portatif.

Chapelles ou petits Autels.

Au bas de ces mots, Chapelles ou petits Autels, tant du côté de l’Epitre que du côté de l’Evangile ; il faut mettre le nom des Saints & Saintes, sous l’invocation desquels lesdits Autels sont erigez.

S’il y a quelques-uns desdits Autels ou des Chapelles qui soient titres de Benefice, il faut les distinguer, mettant par exemple, Chapelle Saint Antoine, titre, & ajoutant le nom & la demeure du Titulaire, l’état de ladite Chapelle en ce qui concerne les ornemens & reparations necessaires.

Il faut observer pour les petits Autels, ce qui vient d’être remarqué cy-dessus pour le grand, en ce qui concerne la consecration, & se souvenir que c’est une erreur en matiere de rubrique, de croire qu’un Autel qui a perdu sa consecration, l’ait recouvrée par les Messes qu’on y a celebrées depuis contre toutes les Regles de l’Eglise.
Calice & Ciboire.

Pour le Calice & le saint Ciboire, il saut examiner s’ils sont d’argent doré par dedans, si le Calice est consacré, & le Ciboire beny par personne en ayant le pouvoir ; s’ils ne sont point faussez, fendus, percez, ou trop petits.

Il faut s’informer si on a soin de purifier de temps en temps ces vaisseaux sacrez ; si on n’a point travaillé sur le Calice depuis qu’il a été consacré, en sorte qu’il ait perdu sa consecration ; auquel cas il faut qu’il soit consacré de nouveau par l’Eveque : étant un abus de se persuader qu’il recouvre sa premiere consecration, lorsqu’on s’en est servy pour célébrer la Messe depuis qu’il l’a perdue.

Pains à chanter.

Il est bon de voir les Pains à chanter dont on se sert pour la Messe ; prendre garde qu’ils soient décents, qu’ils ne contiennent point de figures difformes, qu’ils ne fassent pas trop de fragmens, qu’ils soient blancs, propres, & qu’on en fasse de nouveaux au moins tous les mois. A l’égard des hosties consacrées qui sont réservées dans le Ciboire, il est bon de les renouveller de quinze en quinze jours. II faut recommander qu’on ne se serve jamais pour la Messe de vin qui soit aigre, ou qui s’aigrisse tant soit peu.

Custode.

Il faut remarquer s’il y a une Custode ou Pavillon d’étoffe riche pour couvrir le S. Ciboire.

Soleil.

S’il y a un Ostensoir pour exposer le S. Sacrement avec un Soleil d’argent, une vitre de cristal ou de verre propre, & un croissant d’argent doré par dedans.

Il faut soigneusement prendre garde que les hosties dont on se sert pour l’exposition du S. Sacrement, soient proportionnées au Soleil & Croissant, avant que de les consacrer, de peur qu’en les mettant à force, on ne vienne à les rompre ou faire quelques fragmens.

Boëtte ou Portatif.

S’il y a une Boëtte ou Portatif d’argent doré par dedans comme le S. Ciboire ; & au cas qu’elle ne soit absolument nécessaire, comme quand il n’y a point de hameaux éloignez de l’Eglise Paroissiale, il faut l’exprimer par ces mots : n’est absolument necessaire.

Il faut encore demander s’il y a une Bourse propre & d’étoffe riche avec de grands cordons, pour en cas de besoin porter le S. Sacrement au col : il faut qu’il y ait dans cette bourse une espece de petit Corporal.

Tabernacle.

Si le Tabernacle est propre ; c’est à dire, doré ou peint : s’il est bien doublé par dedans, & autant qu’il se peut d’étoffe riche, & fermé en sorte qu’il n’y puisse entrer aucune ordure : si ledit Tabernacle est vuide de toutes autres choses que du très-saint Sacrement, le Soleil ou Ostensoir même n’y devant pas être mis quand le S. Sacrement n’y est pas ; il y doit toujours avoir un Corporal pour poser le très-S. Sacrement.

Si le Tabernacle ferme bien à clef ; qui la garde : si elle ne demeure pas dans un tiroir au bas du Tabernacle, ce qui ne se doit : si elle est attachée à un cordon de soye blanche ou rouge.

Pavillon.

S’il y a un Pavillon de riche étoffe pour couvrir le Tabernacle.

Lampe.

Si la Lampe éclaire toujours devant le S. Sacrement ; ce qui seroit fort à souhaiter, & ce que les Curez & Seigneurs doivent procurer de tout leur pouvoir dans leurs Paroisses : ou bien si la Lampe éclaire les Fêtes & Dimanches seulement, ou pendant les Messes & Offices desdits jours, comme il arrive en quelques pauvres lieux.

Marbres ou Autels Portatifs.

Si les Autels sont consacrez ; auquel cas sous le titre de, Marbres ou Autels Portatifs, on mettra inutils, attendu que tous les Autels sont consacrez.

S’il manque des Marbres en quelques Autels, il faut l’exprimer par ce mot, manque : & remarquer de même s’ils sont trop petits, cassez, ou défectueux de quelque manière que ce soit.

La longueur des Marbres est de seize poulces, & la largeur de treize. Il y doit avoir pardevant un sepulchre profond d’environ un poulce pour les Reliques.

Les Marbres ont perdu leurs consecration dês qu’ils sont cassez, ensorte que l’une des Croix qui sont mises au quatre coins est rompue, & entierement separée du corps du Marbre.

Nappes d’Autels.

Sous le titre de Nappes d’Autels, il faut observer si elles sont bénîtes, & si elles n’ont point perdu leur benediction : s’il y en a trois sur chaque Autel : si elles sont propres & non bigarrées de rayes bleues, comme il arrive ordinairement dans les Villages. Celle de dessus devroit pendre à deux doigts prés de terre de chaque côté.

Tapis.

S’il y a un tapis pour couvrir chaque Autel.

Palles.

S’il y a des Palles blanches & propres, non couvertes d’étoffe, mais de toile seulement.

Purificatoires.

S’il y a suffisamment de Purificatoires pour en changer, & s’ils sont entretenus proprement : s’ils ne sont pas déchirez, sales, &c. & si on ne s’en sert jamais à autre usage que celuy ausquels ils font destinez, comme si on les fait servir d’essuye-mains ; ce qui ne se doit souffrir.

Dais.

S’il y a un Dais pour porter le S. Sacrement, & s’il n’y en a point, l’exprimer comme cy-dessus par ce mot, manque.

Reliques.

Sous le titre de Reliques, faut observer le nom des Saints, les approbations, par qui, & quand, &c.

Si elles sont dans des chasses : le lieu où elles sont placées, qui doit être ou dans le Chœur du côté de l’Evangile, ou dans un lieu retiré de la Sacristie, & orné décemment.

Si les noms des Saints sont exprimez sous la chasse desdites Reliques : si elles sont en fermées sous clef, & qui la garde.

Corporaux.

S’il y a suffisamment de Corporaux ; c’est à dire au moins trois ou quatre bons : s’ils sont propres, blanchis, &c. & surtout observer qu’ils ne soient percez en aucun endroit, & qu’ils ne soient pas garnis de dentelle trop large, qui expose les fragmens à se perdre.

Il faut s’informer si le Curé a soin de les laver trois fois avant que de les donner à blanchir ; ce qui se doit aussi observer pour les Purificatoires.

Bourses de Corporaux.

S’il y a des Bourses de Corporaux, suivant la couleur des ornemens. Il ne faut mettre dans lesdites Bourses autre chose que le Corporal, la Palle, & tout au plus le Purificatoire ; mais jamais les voiles de Calice, & les Amicts, comme il arrive en plusieurs endroits.

Voiles de Calice.

S’il y a des Voiles de Calice pour toutes les couleurs.

Balustre pour la Communion.

S’il y a un Balustre pour la Communion de hauteur d’environ deux pieds & demy : il peut être distant de l’Autel d’environ dix ou douze pieds, selon les lieux.

Nappes de Communion.

S’il y a suffisamment de Nappes de Communion ; c’est à dire au moins deux.

Essuye-mains, Canon, &c.

Pour les Essuye-mains, le Canon, l’Evangile de Saint Jean, la Croix pour l’Autel, l’éteignoir, & la clochette : il faut remarquer si quelques-unes de ces choses manquent.

Chandeliers.

S’il y a nombre suffisant de Chandeliers, & de quelle matière ils sont.

Cierges.

A l’égard des Cierges, il faut observer qu’on ne se serve point de gros cierges de cire jaune, qui ne rendent aucune lumière, qui coulent sans cesse, & qui gâtent tout ce qui se trouve sur l’Autel. Les cierges de cire blanche ne coûtent gueres plus que les autres, à cause qu’ils durent davantage : si pourtant on ne peut se servir que de cire jaune, il faut faire les cierges fort petits, de peur qu’ils ne viennent à couler.

Burettes.

Pour les Burettes, il ne faut qu’observer s’il y en a, & si elles sont propres, & nettoyées & reinsées au dedans de temps à autre, ensorte qu’elles soient toujours propres.

Il est bon d’observer que l’une des burettes serve toujours à mettre le vin, & l’autre serve pour l’eau ; il faut même les marquer, ensorte qu’on ne puisse pas les changer indifferemment.

Piscine du Sanctuaire.

S’il y a une Piscine dans le Sanctuaire, & prendre garde si elle n’est pas comblée ; ce qui arrive ordinairement, parce qu’on y jette des charbons, cendres, &c. ce qu’il faut défendre.

Vaisseaux des saintes Huiles.

Si les vaisseaux des saintes Huiles sont decens : si les touches ou spatules sont d’argent ou d’étain, & non de bois : si le cotton ou les étoupes sont renouvellées de temps en temps, & ne sont pas trop grasses. Si lesdits vaisseaux ferment bien. S’il y a une armoire particulière pour lesdits vaisseaux ; il est bon qu’elle soit doublée de sapin. Il faut prendre garde si elle ferme à clef.

Sacristie.

S’il y a une Sacristie, & au cas qu’il n’y en ait point, il faut s’informer où le Prêtre s’habille ; si ce n’est point sur quelque coffre à la veüe du peuple : ce qui est indécent : il vaudroit mieux qu’il s’habillât sur l’Autel du côté de l’Evangile.

Armoire pour les Ornemens

S’il y a une armoire pour les Ornemens, les coffres étant tres-incommodes ; prendre garde que les Ornemens ne soient pas entassez les uns sur les autres, & tenus mal- proprement.

Ornemens.

S’il manque quelqu’un des Ornemens, on exprimera ce defaut : si c’est par exemple le rouge, on mettra aprês ce mot : Rouge, manque. Il faut s’informer si les Ornemens ont été bénis, & par qui, & voir si quelqu’un a perdu sa benediction, notamment pour les Manipules & les Estoles.

Pour ceux qui y sont, il faut seulement mettre trois ou quatre points aprês le mot qui exprime la couleur : Si quelques-uns sont déchirez, il faut le marquer.

Chappes, Aubes, Amicts, &c.

S’il y a quelques Chappes, & de quelle couleur. Si les Aubes, les Amicts & les Surplis sont propres, non déchirez, & jamais de toile rousse.

Ceintures.

S’il y a des Ceintures, & si elles ne sont point rompuës, ce qui arrive souvent, ayant perdu leur benediction, quand il n’en reste pas une partie suffisante pour se ceindre.

Croix Processionelle, &c.

A l’égard de la Croix Processionelle, de la Bannière, de l’Encensoir, & de la Navette, de la Croix pour l’Extrême-Onction, du Benîtier portatif, de l’Aspersoir & de la Lanterne, il faut seulement remarquer si quelques-unes de ces choses manquent : & si elles y sont toutes, observer si elles sont dans un état propre & décent.

Titres & papiers de l’Eglise.

S’il y a des Titres & papiers concernant l’Eglise ou la Fabrique ; & s’il y a un inventaire desdits Titres.

Manuel des Titres & revenus de l’Eglise.

Il faut autant qu’on peut, faire dresser un Manuel des revenus de l’Eglise & de la Fabrique ; & que tant ledit Manuel que lesdits papiers soient enfermez sous deux clefs, dont le sieur Curé de la Paroisse en pourra garder une, & les Fabriciens l’autre.

Biens de l’Eglise usurpez.

S’informer s’il y a des biens de l’Eglise usurpez, par qui, & depuis quel temps, marquer les enseignemens qu’on en pourroit avoir, les moyens de les retirer, &c.

Fondations.

S’il y a quelques Fondations de Messes, Offices, Libera, &c. les marquer, ensemble les revenus donnez & affectez pour icelles.

S’informer, si l’on satisfait ausdites Fondations : & afin qu’on s’y rende exact, avoir soin qu’il en soit mis un état ou catalogue dans la Sacristie. Sçavoir encore si les revenus des anciennes Fondations sont suffisans pour toutes les charges ; & au cas qu’ils ne le fussent point, si les Curez ou autres de leur propre authorité, & sans la permission de l’Evêque n’en auroient point fait quelque reduction.

Confrerie.

S’informer s’il y a quelque Confrérie du S. Sacrement, du Rosaire, ou autre ; de quelle authorité elles ont été établies, qui est-ce qui reçoit les Confreres.

Si le Curé est present à l’élection des Officiers, & à la reddition des Comptes.

Si dans la reddition des comptes ou autres assemblées des Confreres, il ne se commet aucun abus, comme repas, débauches, & dépenses superfluës.

S’il se fait des quêtes pour lesdites Confréries ; & à quoy sont employez les deniers provenans tant desdites quêtes que des autres revenus desdites Confréries.

S’il ne se dit point de Messe votive pour les Confreres les jours de Fêtes, Dimanches, &c. & contre la Rubrique.

Quêtes.

Quelles quêtes on fait dans l’Eglise ou dans la Paroisse, & de quelle autorité.

Faut avoir soin qu’on fasse la quête dans l’Eglise, les Fêtes & Dimanches pour la Fabrique, pour pauvres que soient les Paroisses ; & que le Curé ou les Fabriciens tiennent un petit état jour par jour de ce qui sera trouvé dans lesdites quêtes.

Processions.

S’il ne se fait point de Procession contre l’ordonnance du Diocese : s’il ne s’en fait aucune de nuit ou avant le jour avec immodestie & indevotion.

S’il ne se fait point de Procession où il y ait des dépenses superflues par les Fabriciens ou Marguilliers ; en quel ordre on revient de la Procession.

Si la Croix, la Bannière, les Cierges sont rapportez avec l’honneur & la décence requise ; & sur tout observer cela pour les saintes Reliques, s’il y en a.

Registres des Baptêmes.

Observer si les Registres des Baptêmes, Mariages & Mortuaires sont en état ; même en ce qui concerne les Ordonnances Royaux : c’est à dire qu’ils soient paraphez, &c. Il seroit bon qu’on donnât dans chaque Diocese une formule de tous les actes, afin qu’on fût uniforme.

Revenus de la Fabrique.

Pour les Revenus de la Fabrique, il faut marquer les rentes, s’il y en a, cens, &c. par qui elles font duës ; & à l’égard des heritages, marquer leur situations, confins, revenus annuels, & les admodiations qui en sont faites : par quel Notaire, à qui, &c.

Livre de Recette & Depense.

Il faut enjoindre aux Fabriciens ou Marguilliers, de tenir un petit état de toutes leurs receptes & depenses ; & au cas qu’ils ne sçachent écrire, le Curé doit prendre ce soin, suivant le rapport que luy en feront lesdits Fabriciens.

Chœur.

Observer si le Chœur est en bon état : s’il est voûté, ou du moins plafonné : s’il est blanchy & bien net : si on le ballie de temps en temps, & environ une fois la semaine.

Si les voutes & murailles sont bonnes, s’il y a des Litres ou Ceintures de deüil.

S’il y a un Lettrin ou grand Pulpitre pour les Livres d’Eglise, comme Graduels, Psautiers, &c.

S’il n’y a point de bancs ou sieges pour les séculiers dans le Sanctuaire ou joignant le Balustre de la Communion, ou la derniere marche du grand Autel.

Si les femmes se placent dans le Chœur, ce qu’il faut empêcher autant qu’on peut, mais au moins les exclure absolument du Sanctuaire.

Clocher.

Observer si le Clocher est en état, s’il est sur le Chœur ou sur la Nef ; & marquer bien précisément les reparations qui y sont nécessaires.

S’il ferme à clef, & qui la garde.

Cloches.

Combien il y a de Cloches : s’il n’y a rien de prophane écrit ou representé dessus : si elles font bénîtes, & si on en a quelque titre ou enseignement : si elles sont quelquefois sonnées par des femmes, ce qu’on doit empêcher.

Si on sonne le Pardon ou l’Angelus trois fois le jour, le matin, à midy, & le soir.

Si on ne carillonne point quelques chansons prophanes.

S’il n’y a point de desordre dans la sonnerie pour les enterremens, & notamment les jours des Trépassez, & la veille de la Fête de S. Jean.

Missel.

Si le Missel n’est point déchiré, sur tout au Canon : s’il est garny d’indices & de signets. Il est à remarquer que le coussin dont on se sert pour appuyer le Missel, est plus conforme à la Rubrique que le Pupitre.

Graduel & autres Livres d’Eglise.

A l’égard du Graduel, du Psautier, de l’Antiphonaire, du Processionel & du Rituel, il faut observer seulement si quelqu’un de

s ces Livres manque, ou s’ils sont tous en bon état.

Balustre fermant le Chœur.

S’il y a un Balustre qui sépare le Chœur de la Nef, sur lequel doit-être un Crucifix decent, & pour l’ordinaire, l’image de Notre-Dame & l’image de S. Jean. Si ledit Balustre ferme bien.

Armes, &c.

S’il n’y a point d’armes indécentes dans l’Eglise : il n’y en devroit avoir aucune ; mais du moins on doit faire ce qui se pourra dans l’ordre pour exclure celles qui sont remplies de nuditez ou autres choses ridicules : il n’y en doit avoir sur aucun ornement, mais principalement sur les Chasubles.

Litres ou Ceintures de deüil.

Pour ce qui est des ceintures de deüil, elles devroient être entièrement ôtées du dedans & même du dehors de l’Eglise, & notamment du Chœur & du Sanctuaire ; & il faut empêcher absolument qu’on n’en mette pour des Seigneurs morts heretiques.

Sieges & bancs.

Il faut remarquer que personne n’a droit d’avoir des sieges & bancs dans le Sanctuaire ; & qu’il n’y a que le Patron ou Fondateur de l’Eglise, & le Seigneur haut Justicier du lieu, qui ayent droit d’avoir un siege dans le Chœur.

Il faut encore remarquer, que les sieges & bancs qui sont placez dans la Nef ne l’embarrassent pas trop ; & qu’il reste au milieu un chemin à passer trois personnes de front, en sorte qu’on puisse faire librement les Processions.

Chaire à prêcher.

S’il y a une Chaire à prêcher, qui doit être ordinairement placée du côté de l’Evangile.

Remarquer aussi les images indécentes, en faire mention, & les faire ôter même dans le temps de la visite.

Images indécentes.

Il y a plusieurs images de Sainte Magdelaine & S. Sebastien, faites d’une manière qui blesse la modestie ; celles de S. Martin, S. George, S. Victor & S. Eloy ont un air indécent, qu’il est à souhaiter qu’on reforme pour les réduire à la bienseance.

Nef.

Observer si la Nef est en état ; si les gros murs sont bons & blanchis par dedans, si la couverture n’a pas besoin de reparations, s’il y a une voûte ou lambris, si le pavé est uny.

S’il n’y a point quelque sepulture plus haute que le reste du pavé : si les portes ferment bien.

Vitres.

Si les vitres tant de ladite Nef, que du Chœur & des Chapelles, sont en bon état.

Confessionnal.

S’il y a un Confessionnal, en quel endroit il est placé, s’il est garny de grilles ou treillis de bois aux écoutoirs : S’il y a outre cela des volets des deux côtez, & autant qu’il se peut, il doit être placé dans la Nef du côté de l’Evangile, & exposé à la vuë du peuple : il est bon qu’il y ait dans les Confessionnaux quelques Images devotes, comme Crucifix & autres.

Fonts Baptismaux.

Si les Fonts Baptismaux sont du côté de l’Evangile ; s’ils sont de pierre dure : s’ils sont garnis d’une cuvette de cuivre ou d’airain étamé par dedans.

S’ils sont couverts par dedans d’une feüille de fer blanc, & par dehors d’un tapis ou du moins d’un linge propre : s’ils ferment bien à clef. S’ils sont entourez de balustre. S’il y a une Piscine auprês des Fonts, & un tableau ou image representant le Baptême de Notre-Seigneur.

S’il y a une Armoire pour mettre le S. Chrême & le S. Huile des Cathecumenes.

Benîtier fixe.

S’il y a un Benîtier à la porte de l’Eglise à droite en entrant, élevé ensorte que les bêtes n’y puissent atteindre.

Cimetière.

Si le Cimetière est fermé de murailles, ou du moins de palis ou hayes vives suivant les lieux. S’il y a une Croix au milieu, un Benîtier & un aspersoir attachez ; & si on a soin d’y mettre de l’eau benîte. S’il y a des arbres dedans, ou si l’on y recueille du foin, ce qui ne doit être permis. Si l’on y laisse croître des ronces, épines, ou buissons. Si l’on étalle des merceries dans le cimetière les jours de Fêtes, Foires, ou apports ; ce qui est un abus & une irreverence. S’il y a un petit lieu à l’écart & fermé de murailles proche dudit cimetière, qui ne soit pas beny, pour y mettre les enfans qui n’ont point reçu le Baptême.

Il faut empêcher absolument que les laïcs ne fassent servir le cimetière de passage pour abreger leur chemin.

Maison Presbyterale.

Voir la maison Presbyterale, en quoy elle consiste : marquer les reparations nécessaires.

Chapelles domestiques.

Visiter les Chapelles qui peuvent-être dans les Châteaux ou Maisons particulières. Examiner s’il n’y a point de lieux habitez dessus ou dessous lesdites Chapelles. Si elles sont entretenuës proprement. Si elles sont garnies de tous les ornemens necessaires. Si lesdits ornemens ne sont point mêlez avec les choses prophanes, & s’informer qui en prend le soin : voir les permissions de célébrer dans lesdites Chapelles, & empêcher qu’on n’y contrevienne en aucun point.

Chapelles rurales.

Pour ce qui regarde les Chapelles rurales, il faut particulièrement observer si elles n’ont pas besoin de reparations. Si elles ferment bien, & si elles n’ont point été prophanées.

Il faut autant qu’on peut empêcher l’érection desdites Chapelles, à cause des indécences qui y arrivent tres-souvent dans la suite des temps.

Lieux dependans de la Paroisse qu’on visite.

Sous ce titre, Lieux dependans de la Paroisse, il faut seulement marquer les noms des villages & hameaux dependans de la Paroisse qu’on visite.

Curé.

Marquer le nom, l’âge & le Diocese du Curé. Il est bon quelquefois de voir ses Lettres d’ordre & d’exeat : sur tout s’il n’est pas du Diocese qu’on visite.

Vicaire, & autres Ecclesiastiques.

Il faut de même remarquer le nom, l’âge, le pays du Vicaire, s’il y en a dans la Paroisse. Examiner comme cy-dessus ses Lettres d’ordre & d’exeat ; & en outre ne jamais manquer de voir son approbation, & remarquer si elle n’est pas expirée.

S’il y a des Ecclésiastiques dans la Paroisse, il faut remarquer leurs noms, âges, &c. comme il a été dit cy-dessus à l’égard des Curez & Vicaires, & ensuite remplir les titres : Vie & Moeurs, Domestiques, habits, Tonsure, Instructions. Remarquant suivant ce qu’on apprendra sur les lieux, si lesdits Curez, Vicaires ou Ecclésiastiques contrevienent en quelques-uns de ces points aux Ordonnances du Diocese.

Il faut encore s’informer si les Services & Offices se célèbrent aux heures & en la manière marquée par la même Ordonnance.

Si les Pasteurs sont soigneux d’administrer les Sacremens, de visiter les malades ; & sur tout de ne les point abandonner à l’heure de la mort.

Il faut encore prendre un soin particulier qu’ils fassent exactement leurs Prônes & Catéchismes ; & qu’ils assistent aux Conferences s’il s’en fait dans le Diocese.

Communians.

Il faut remarquer le nombre des Communians, & si parmy eux il s’en rencontre quelques-uns de scandaleux, qui vivent depuis longtemps dans quelques inimitiez, ou qui n’ayent satisfait à leur devoir paschal : il faut les avertir charitablement, & tâcher de remedier autant qu’il se peut à ces désordres.

Coutumes abusives.

Remarquer les Coutumes abusives, particulièrement la fréquentation des cabarets ; notamment la nuit, & pendant le service divin, les danses, & sur tout les jours de Fêtes des Patrons du lieu, ce qui ne se doit tolerer.

Les assemblées nocturnes, notamment s’il y a des personnes de différent sexe ; & s’il s’y commet quelque desordre.

Le travail ês saints jours de Fêtes.

L’employ des biens de l’Eglise ou de la Fabrique au profit de la Communauté.

Les jeux de dez & de cartes, principalement s’ils sont publics.

Les foires & marchez ês saints jours de Fêtes.

Les superstitions, &c.

Patron de la Cure.

Il faut marquer le nom du Patron de la Cure, sa demeure, & en quelle qualité il est Patron.

Decimateurs.

Il faut sçavoir la même chose à l’égard des Decimateurs ; & s’il y en a plusieurs, la part & quotité d’un chacun.

Seigneur & officiers de justice.

Il faut encore marquer les noms & demeure du Seigneur du lieu & des Officiers de la Justice, comme du Juge, Baillif, & du Procureur d’office.

Fabriciens ou Marguilliers.

Marquer de même le nom & la demeure des Fabriciens ou Marguilliers, depuis quels temps ils sont en charge : par qui ils sont établis : s’ils ont été élus en presence du Curé &c.

Comptes de Fabrique

Il faut faire rendre les comptes de Fabrique lors de la visite, conformément aux Edits, Declarations, & Arrêts ; & au cas qu’ils ne soient pas en état, & qu’on n’y puisse vaquer alors, commettre quelqu’un pour les entendre à loisir.

Il est bon d’ordinaire que le Curé du lieu ou un autre son voisin ; soit present à la reddition desdits comptes, où il faut inviolablement observer que chacun des Fabriciens ou Marguilliers se charge en recepte de tout ce qui est dû à la Fabrique pour le temps de son exercice, à moins qu’il ne justifie de diligence suffisante : sans cela tous les revenus des Fabriques s’en iroient à néant. S’il y a quelque compte de Fabrique rendu en l’absence du Visiteur, il faut marquer le finito dudit compte, la datte, les sommes deuës, par qui, &c.

Maître d’Ecole.

Marquer le nom, l’âge & le pays du Maître d’école, ses vie, moeurs & capacité.

S’il prend soin d’instruire la jeunesse : si les filles sont séparées des garçons dans les écoles & dans l’Eglise ; ce qui doit être regulierement observé, & même autant que faire se peut empêcher que les filles & les garçons n’aillent dans la même école.

Sage-Femme.

Marquer le nom, l’âge, & la demeure de de la Sage-Femme. Si elle a été éluë, receuë & approuvée ; par qui, &c. Si elle a prêté le serment, & devant qui. Si elle sçait la forme du Baptême, & les cas de nécessité ansquels elle peut baptizer sous condition. Si elle est adroite, experimentée, secrette, instruite des Mystères de la foy, & d’une vie irréprochable. Si elle a soin d’apporter au plutôt à l’Eglise, les enfans ondoyez à la maison.

Lu en Sorbonne le 5 septembre 1683. Pirot.

Veu l'approbation, permis d'imprimer. Fait ce 29 septembre 1683. De La Reynie.



Reglement des Parroisses, Paris, De l'Imprimerie De Nego, rue Saint Iean de Beauuais, 1669. (62 p.)
[modifier]

(Note : Dans cet exemplaire, les parties sont reliées de manière désorganisée. Ainsi, elle ne se succèdent pas dans l’ordre de leur pagination. D’abord viennent les parties paginées 11-36, puis 51-57, puis 43-50, puis 37-42). Nous rétablissons donc les parties dans l’ordre de leur pagination.)

REGLEMENT

DES

PARROISSES.


A PARIS.

De l'Imprimerie DE NEGO, rue Saint lean de Beauuais. M. DC. LXIX.
POVR FORMER LE PLAN
d’une Assemblée de Charité des Parroisses.


L’ON SVPPOSE


Premierement que chacun des Parroissiens doit estre persuadé de cette verité, qu’il est obligé de viure Chrestiennement dans son estat, & de rechercher les moyens plus conuenables pour y paruenir.

En deuxiéme lieu, que l’vn des moyens plus conuenables est de s’acquitter dignement du deuvoir de Parroissien, & d’en bien conceuoir les obligations, qui consistent principalement au respect enuers les Pasteurs & Ministres de Dieu, aux deuoirs dans l’Eglise, & emplois dans la Parroisse.

Le respect, consiste en l’estime, deference, soubmission & confiance, que l’on doit auoir pour son Pasteur comme chef d’vn corps dont l’on se reconnoist membre indigne, & avec lequel on est vny en l’Esprit de Dieu dans l’ordre de l’Eglise.

Les devoirs, aux soins & assistances que l’on doit rendre en l’Eglise & à la Messe Parroissiale, Prosne, Processions, & autres fonctions publiques, & ce autant que l’estat & la condition le peuuent permettre.

Les employs, en toutes les œuures de la Charité de la Parroisse, pour empescher le mal, & procurer le bien, & faire que Dieu soit honoré, & le prochain soulagé.

En troisiéme lieu, que pour satisfaire à ces obligations avec plus de benediction, l’on doit s’vnir en quelque petit lieu d’Assemblée sous la conduite & benediction du Pasteur, qui a grace de Dieu toute particuliere pour la répandre à ceux qui luy sont soûmis dans l’ordre de l’Eglise.

Et comme ces Assemblées ne peuuent pas estre composées du corps de tous les Parroissiens, qui feroient confusion par la multiplicité des sujets, & que d'ailleurs tous ne sont pas appellez à cette voye, qui suppose desja quelque attrait au service de Dieu & desir de se perfectionner dans ses voyes.

L’on a accoustumé de faire vn triage de quinze ou vingt personnes de differentes conditions pour en former le corps, les vns Magistrats & personnes d’authorité pour donner leurs aduis, conseils, assistances, & protection aux besoins de la charité, les autres comme bons Bourgeois & Officiers subalternes pour executer les ordres de la Compagnie, & agir & travailler aux choses qui sont de leur portée, & tous ensemble qui ayent zele & charité, qui viuent Chrestiennement dans leurs familles, donnent bon exemple, & s’exercent dans des pratiques de la vertu.

Ces fondemens establis, il est fort aisé de former le corps, en son Chef & en ses membres, en sa police & en ses emplois.

Monsieur le Curé en est le chef, nay & estably de Dieu en l’ordre de l’Eglise.

L’on choisit ordinairement deux de la Compagnie pendant six mois ou vn an pour estre Conseillers de l’Assemblée, afin de tenir la parole en l’absence ou empeschement du Pasteur, & veiller concurremment auec luy à la conduite de la Compagnie.

Et vn autre pendant le mesme temps pour estre Secretaire de la Compagnie, pour tenir le registre des deliberations, garder le coffret ou bourse commune de ses charitez, & dépenser suiuant ses ordres.

Les Assemblées se tiennent de quinze jours en quinze jours chez Monsieur le Curé le Dimanche aprés Vespres, pour y deliberer des besoins de la Parroisse, soit sur propositions verballes ou billets de Charité qui sont à faire, sur lesquels les vns & les autres seront commis pour en faire leur rapport à la quinzaine ou à quelque seance extraordinaire si la chose est pressée.

Les emplois de la Compagnie, sont les besoins generaux & particuliers de la Parroisse spirituels & temporels, les abus de pareille nature & les remedes.

La fin, d’y donner ordre selon son pouuoir, empescher tout le mal possible, & procurer tout le bien possible.

L’empeschement du mal consiste principalement.

A procurer qu’il n’y ait point dans l’estenduë de la Parroisse, d’impietez, blasphesmes, scandales publics, de mauuais lieux, de Berlans, de Tabacs, d’Academies, & autres semblables, & ce par les voyes ordinaires, charitables, Euangeliques, excitatiues, soit enuers les personnes interessées, ou Superieurs & Magistrats.

Empescher la perte des filles, les retirer du mal, les entreprises des Religionnaires, la solicitation des Catholiques, & tout ce qui regarde dans l’estendue de la Parroisse la Religion & la pureté, soit à l’égard des Ecclesiastiques ou Laïcs.

Le bien à procurer consiste, à soulager les Pauvres honteux, mandians, malades, prisonniers, instruire la jeunesse par petites Escolles, Catechismes, & autres conduites, pouruoir des enfans, filles en hazard, restablir des familles, donner des aduis charitables, trauailler aux reconciliations, faire honorer le Saint Sacrement, & generallement que par toute la Parroisse l’on viue Chrestiennement & auec édification.

Pour découvrir plus facilement ces besoins, & y donner ordre, l’on partage la Parroisse en diuers cantons, dont chacun prend les soins pour y veiller, en faire la visite de mois en mois par soy ou par autruy, pour estre informez de tous les desordres & besoins particuliers, & y apporter les remedes.

Tous ces employs & plusieurs autres qui en sont accessoires, ne se peuvent faire auec facilité & benediction, que par l’vnion & le concours de plusieurs personnes qui ayent diuerses veuës & differents moyens d’agir, portant vne œuvre depuis son principe jusques à sa consommation, dont toute la gloire est donnée à Dieu, parce que ce n’est l’œuvre d’aucun en particulier, mais de tous en general, & que ce n’est point l’œuvre de tous, mais de Dieu qui s’est seruy d’eux pour le faire.

De sorte que c’est vn excellent moyen de pratiquer les actes de deuoir & de vertu Chrestienne en l’esprit de détachement, de soubmission & de charité, qui forment la perfection d’vne action Chretienne.

Le surplus qui pourroit manquer à l’intelligence de ce present mémoire, peut être supplée par l’experience, & se comprendre aisément & auec consolation & benediction en deux ou trois seances.

Et mesme il sembleroit expedient d’en faire quinze ou vingt articles de petits reglemens, seulement pour marquer la conduite & la police de la Compagnie, sa fin & ses employs.

REGLEMENS DES

Assemblées de Charité, pour seruir d’Instruction à la Compagnie establie dans les Parroisses.

De la fin de la Compagnie & de sa Police.

La principale fin de la Compagnie, sera de se lier, & de s’vnir en l’esprit de charité auec son Pasteur, pour honorer en sa personne l’ordre de Dieu en son Eglise, & le Sacerdoce de Iesus Christ ; Et trauailler sous sa benediction au soulagement du prochain dans toute l’estenduë de la Parroisse.

La Compagnie sera composée de personnes de toutes conditions, Ecclesiastiques & Laïcs demeurans dans la Parroisse, & que l’on jugera propres à cét employ.

Monsieur le Curé Presidera à la Compagnie, recueillera les voix, & prononcera à la pluralité.

Il y aura deux ou trois Conseillers selon les besoins ou l’estenduë de la Paroisse, eleus de six mois en six mois par billets à la pluralité des voix, pour soulager Mr le Curé dans la conduite & direction de la Compagnie, & qui en son absence chacun selon son ordre de reception en la Compagnie, feront les mesmes fonctions.

Il y aura pareillement vn Secretaire esleu de six mois en six mois, pour tenir le Registre des deliberations de la Compagnie, & distribuer ses charitez qui seront mises à cette fin en vn coffret ou bourse commune.

L’Assemblée se tiendra de quinze jours en quinze jours chez Monsieur le Curé, le Dimanche à l’issuë des Vespres, pour y estre traitté de tous les besoins de la Parroisse, soit par propositions verballes ou billets, sur lesquels l’on commettra quelques vns de la Compagnie autres que ceux qui ont fait la proposition ou donné le billet, pour s’informer de la verité du fait & du besoin, & en estre delibéré sur leur rapport à la prochaine seance.

Les charitez qui consistent en soulagement & assistance temporelle, se proposeront par billet, les autres & toutes affaires publiques & importantes se feront par propositions verballes, & s’il y en a quelques-vnes qui regardent les mœurs, elles se communiqueront auparauant à Monsieur le Curé & Messieurs les Officiers.

L’assemblée commencera par les prieres, Veni Creator, & à la fin, Laudate Dominum omnes gentes, auec vn petit entretien spirituel de Monsieur le Curé pour la consolation des ames, sur le sujet des employs de la Compagnie, mysteres de l’Eglise, ou pratiques des vertus Chrestiennes, si sa commodité le peut permettre.

L’on prendra garde que ceux qui sont admis en la Compagnie soient personnes de bonne conduite, craignans Dieu, bien-viuans dans leurs familles, & qui s’appliquent aux œuuves de la Charité.

Des employs de la Compagnie.

Les employs de la Compagnie seront de s’appliquer chacun selon son pouvoir & l’estat de sa condition, à procurer tout le bien possible, & empescher tout le mal possible dans l’estenduë de la Parroisse.

A cét effet ils partageront la Parroisse en diuers quartiers & cantons, se chargeront les vns & les autres de chacun d’iceux pour en faire la visite de mois en mois, y remarquer ce qui sera pour ou contre la gloire de Dieu & qui regarde le bien du prochain, & en faire le rapport à la Compagnie, pour y apporter les remedes & soulagemens conuenables.

Ils trauailleront à empescher les mauuais lieux, Tabacs, Academies, Brelans, Scandales publics, Blasphêmes, impietez, & tous autres desordres qui pourront venir à leur connoissance, par lesquels Dieu est des-honoré & le prochain mal edifié.

Que les Cabarets & Ieux de boule soient fermez pendant le Seruice, & qu’il ne se vende de la viande en Caresme qu’aux personnes qui en ont besoin.

Ils procureront que les petits Enfans de l’vn & l’autre sexe, soient instruits en leur creance & en tous exercices conuenables à leur estat.

Que les Orphelins soient receus en quelque lieu de retraite, & leur seruiront de Peres pour pouruoir à leurs besoins.

Et pour le regard des Enfans trouvez, qu’ils soient accueillis par ceux à qui de droit le soin en doit appartenir.

Comme aussi, que les Mandians domiciliez de la Paroisse soient instruits & catechisez, confessez & communiez, aux principales Festes de l’année, particulièrement au jour de Pasques & soulagez dans leurs miseres.

Et se souviendront toujours en les voyant, que ce sont leurs freres & les membres de Jesus-Christ, qui ne doiuent jamais estre delaissez parmy les fidelles, l’estat du Christianisme ne souffrant point de mendicité quoy que sa benediction soit dans la pauvreté.

Ils visiteront les Pauvres honteux de la Parroisse, en tiendront roolle par quartiers & cantons, & pouruoiront a leurs besoins spirituels & temporels.

Prendront garde à l’estat & conduite de leur famille, particulierement des filles qui pourroient estre en peril.

Auront soin des malades, leur procureront les remedes & soulagement conuenables, tant pour le corps que pour le salut de l’ame.

Accompagneront le Sainct Sacrement, lorsqu’il leur sera porté en Viatique & aux Pauvres honteux inualides les bonnes Festes, autant que leur commodité le pourra permettre, & donneront ordre qu’il y ait signal pour l’accompagner, & qu’il soit receu auec la decence & reuerence convenable.

Procureront qu’il y ait dans l’estenduë de la Parroisse quelques Chambres de Charité pour retirer les Pauvres malades destituez de tout secours, & vne Charité des Dames pour en auoir soin. Particulierement des pauvres Prestres malades, habituez, ou residens dans la Parroisse, Orphelins, & Filles qui n’auroient point de retraite, le tout en lieux separez, & par conduite conuenable a l’estat des personnes & du sexe.

Comme aussi, qu’il y ait des Médecins, Chirurgiens & Apotiquaires Charitables pour en auoir soin, du moins moyennant quelque honneste recompense.

Pareillement des Aduocats & Procureurs pour le Conseil Charitable des Pauvres.

Et des Maistres & Maistresses d’Eschole pour les Enfans de la Parroisse de l’vn & de l’autre sexe.

Ils visiteront les Hospitaux qui se trouveront dans l’estenduë de la Parroisse, & auront soin des malades, soit pour les seruir & disposer à des confessions generalles, soit pour leur procurer quelque soulagement temporel.

Ils s’appliqueront particulierement aux Agonisans, Religionnaires, Estrangers, & Filles qui ont esté dans le mal, comme ayans plus besoin d’assistance.

Ils auront soin de leurs pauvres Parroissiens malades, qui auront esté accueillis à l’Hostel-Dieu, ou aux autres Hospitaux qui sont hors l’estenduë de la Parroisse, pour les visiter & consoler pendant leur maladie, & cependant auront soin de leurs familles.

Ils auront pareil soin des prisons qui seront dans l’estenduë de la Parroisse, pour y remarquer les besoins spirituels & temporels, & soulager les Prisonniers selon leur possible, particulièrement les Ecclesiastiques, Estrengers, pauvres Vefues & Artisans, du trauail desquels dépend toute la subsistance de la famille, mais par preference ceux qui sont de la Parroisse & dans l’impuissance de leur deliurance.

Et sur tout prendront garde que les hommes & les femmes n’y ayent point trop grande communication, & qu’il ne se passe rien entr’eux contre l’honneur de Dieu & l’honnesteté.

Comme aussi, s’il y a des pauvres Parroissiens prisonniers en d’autres prisons hors l’estenduë de la Parroisse, ils en auront pareil soin, & leur procureront tous les soulagemens possibles, spirituels & temporels, & à leur famille pendant leur detention.

Ils estendront pareillement leurs assistances charitables sur les pauvres Parroissiens qui se trouueroient captifs en Barbarie où ailleurs, pour procurer où ayder à leur deliurance par tous les moyens possibles. Ils prendront garde aux Filles convalescentes qui sortent des Hospitaux situez dans leur Parroisse, pour pouruoir à leur retraite, & aux Filles desbauchées qui sont dans les prisons pour les reduire en vne meilleure vie.

Ils auront soin particulier de faire celebrer quelques Messes pour le salut des ames de le leurs pauvres Parroissiens, decedez dans les Hospitaux, Prisons, où en leurs Maisons, & tous les ans vne grande Messe à leur intention ; à laquelle ils se souviendront d’assister, & d’y offrir leurs prières.

Pour satisfaire plus commodément aux besoins cy-dessus, il y aura deux de la Compagnie députez de quinzaine en quinzaine pour visiter les prisons qui sont dans l’estenduë de la Parroisse, & faire rapport des besoins generaux & particuliers, afin d’y estre pourueu.

Deux autres seront deputez pour l’Hospital à mesme fins, & pour la visite de la Chambre de la Charité, selon que l’on trouvera qu’elle en aura besoin.

Deux autres auront soin des Pauvres honteux qui sont plus en nécessité, sur le roolle qui leur sera mis en main, pour faire rapport de leurs besoins.

Et deux autres seront commis pour s’appliquer particulierement à remarquer les abus, scandales, irreuerences, & autres desordres generaux & particuliers dont ils pourront auoir connoissance dans l’estenduë de la parroisse, afin d’y estre pourueu sur leur rapport de remedes conuenables ; & pendant la quinzaine iront vne fois dans l’Eglise Parrochiale adorer le S. Sacrement au nom de l’Assemblée, & luy offrir les desirs, employs, & intentions de la Compagnie.

Si pendant la quinzaine il y auoit quelque besoin pressant, comme de necessité extrême, où chose qui regarde la Religion, la pureté, où quelque scandale public, il y sera pourueu par Monsieur le Curé & par Messieurs les Officiers, où par Assemblée extraordinaire conuoquée par Monsieur le Curé.

Des Exercices & devoirs de la Compagnie.

Ceux de la Compagnie trauailleront particulièrement à viure en bons Parroissiens, s’acquitter dignement des devoirs de la Parroisse, & donner dans leur famille & au dehors bon exemple de leur conduite.

Ils auront grand respect, deference, soubmission & confiance pour Monsieur leur Curé, comme celuy qui est commis par Jesus-Christ dans l’ordre de son Eglise pour auoir soin de leurs ames.

Se rendront assidus à la Parroisse les jours de Dimanches & Festes principales, pour assister à la grande Messe, Prosne, Sermon, Vespres, & à l’Office de la journée, & quelques-fois à Matines aux grandes Festes, pour le bon exemple & leur propre sanctification.

Ils trauailleront autant qu’il leur sera possible à sanctifier les Festes, en s’abstenant pendant icelles des voyages, diuertissemens, compagnies, & employs non necessaires, & s’appliquans totalement eux & leurs familles aux devoirs de la Parroisse, sainctes lectures & conuersations, & aux œuvres de Charité.

Et s’appliqueront particulierement à ce qu’elles soient aussi sanctifiées par les autres dans l’estenduë de la Parroisse, par toutes les voyes que le zele & la prudence leur pourront suggerer, & que la Compagnie trouuera plus conuenables.

Ils feront beaucoup d’estime de tous les employs de la Parroisse quand ils en seront priez, comme de porter le daiz du Sainct Sacrement, assister aux Processions, Comptes de Fabriques, estre appellez aux Charges de Marguilliers & autres semblables, les recevront auec respect, & s’en acquitteront en esprit de soubmission & de Charité.

Procureront par tout que le Sainct Sacrement soit honoré auec toute la decence & reuerence conuenable, soit quand il est exposé, en Procession, ou donné pour Viatique, & s’appliqueront de tout leur pouvoir à luy rendre vn particulier honneur, culte & reuerence.

Ils auront soin particulier d’empescher les scandales, irreuerences, & indecences qui se commettent dans les Eglises, soit contre l’honneur du Sainct Sacrement, où contre le respect qui est deu à l’Eglise, à ses Mynistres, & aux SS. Misteres, en donnant ou faisant donner auec prudence des aduis charitables aux personnes qui ne sont pas dans la decence conuenable, où faisant plainte à Monsieur le Curé & Messieurs les Marguilliers, où par toute autre voye que le zele & la prudence de la Compagnie pourront suggerer.

Trauailleront de paroistre & d’estre autres que ceux du commun dans la conduite de leur familles, pratique des vertus, & devoirs de la Parroisse, afin de donner bon exemple, & que Nostre Seigneur en soit plus glorifié.

Que s’il y en auoit quelqu’vn qui ne fust pas dans l’ordre, & dont la conduite pût donner scandale ou mauvaise ediflcation, il en sera charitablement aduerty par Monsieur le Curé, & en cas qu’il ne fit bon vsage de cét aduis, & continuait de donner mauvais exemple, Il sera prié de s'abstenir de la Companie ; Le tout neantmoins auec vne grande circonspection & prudence, & après l’examen des Officiers & l’aduis de la Compagnie.

Ils éuiteront autant qu’il leur sera possible & que la bien-seance le pourra permettre, les Commedies, Bals, & autres assemblées de diuertissement où il y a probable occasion d’offencer Dieu, & mal édifier le prochain.

Ils auront particulier soin que chacun viue Chrestiennement dans sa famille, d’y faire tous les soirs les Prières en commun, & le matin si faire se peut, Que chacun des Domestiques se confesse & communie à la Parroisse tous les premiers Dimanches des mois & bonnes Festes, s’il n’y a excuse legitime. Et d’y donner eux-mesmes le premier exemple, par la pureté de leur conduite & sainctete de leurs mœurs.

Ils trauailleront à empescher les querelles, preuenir les procez, ménager les reconciliations, & en tout & par tout que Dieu soit honoré, & le prochain soulagé & edifié.

Si quelqu’vn de la Compagnie venoit à estre malade, ou en quelque affliction importante, il sera visité & conlolé au nom de la Compagnie ; Et lors de son deceds, Monsieur le Curé en donnera aduis à la Compagnie, afin que Messieurs les Ecclesiastiques celebrent la Saincte Messe, & les Laïcs communient à son intention. Ce qui sera pareillement obserué au deceds des Femmes de ceux qui seront admis dans la Compagnie.

Comme aussi des personnes de pieté qui assisteront les Pauvres par les aumosnes considerables qu’ils enuoyeront annuellement au coffret, encore qu’ils ne se trouvent aux Assemblées, & ne s’employent à la visite des Pauvres.

Ceux de la Compagnie procureront dans leur Parroisse, à la campagne, & par tout ailleurs ou il y aura ouuerture, & autant que lestat des lieux, des personnes & des employs le pourront permettre, l’establissement de pareilles Assemblées, & trauailleront d’y respandre le mesme esprit, & insinuer les mémes applications pour les devoirs & employs de la Parroisse.

Et mesmes en quelques vnes des Parroisses de Paris, ou autres des Villes qui ne sont de si grande estenduë, L’on se pourra contenter de prendre des presens Reglemens, ce qui sera trouvé plus conuenable à l’estat des lieux & disposition des personnes pour concourir à la mesme fin, qui est de viure Chrestiennement & exemplairement dans la famille, s’acquitter dignement des employs de la Parroisse, & y empescher tout le mal & procurer tout le bien possible. Les presens Articles n’ayans esté ainsi reduits que pour donner vne veuë generale de tout le mal qui est à empescher dans la Parroisse, & du bien à procurer.

Et afin qu’il y aye plus de suauité en l’accomplissement desdits Reglemens, & que la Charité seule en soit le motif : Vn chacun de la Compagnie n’est obligé à les pratiquer ou les executer sur peine de peché, Mais chacun est exhorté de les obseruer auec plus d’exactitude & de fidelité qu’il pourra, comme vn moyen excellent & principal pour operer son salut.

Tous les trois mois sera fait lecture à l’Assemblée des presens Reglemens, pour examiner s’il y a de la décheance dans la conduite de la Compagnie, & y apporter le remede, où chacun est exhorté de dire son aduis en simplicité & charité.

Les Officiers s’assembleront aussi dans le mesme temps auec Monsieur le Curé, pour aduiser des choses plus importantes à la conduite de la Compagnie, pour lesquelles il faut garder le secret, où estre digerez auparauant qu’estre proposez à la Compagnie, comme ce qui regarde les mœurs, affaires, ou secrets des familles, & autres semblables, afin de faire le tout auec prudence, circonspection & charite.

Beatus qui intelligit super egenum & pauperem in die mala liberabit eum Dominus. Psal. 40.

ORDRE A TENIR POVR
La visite des Pauvres Honteux.

Il faut examiner, s’ils sont chargez de famille, s’ils ont femme, & combien d’enfans masles & femelles, quel âge, quelle profession, ce que l’on en peut faire, si les filles sont en hazard.

D’où vient la pauureté, si par débauche, mauuais ménage, procez faute de conduite ou par le mal-heur du temps.

Quelles debtes ils peuuent auoir, si l’on en peut composer auec le Creancier.

S’ils se peuuent restablir, & comment, estant plus seur de leur donner les choses en nature, comme de l’etoffe, de la soye, du cuir, que de l’argent.

Il importe d’auoir vn Magazin pour les prouisions & besoins necessaires aux Pauures, & des meubles & vstancils marquez à la marque de la Paroisse, afin de leur donner par prest, & qu’ils ne les puissent vendre, ny les creanciers ou les proprietaires de la maison les saisir.

Il faut aussi estre precautionné pour le payement des loyers, qui n’entrent point ordinairement dans les Charirez des Parroisses, à moins que de cause bien priuilegiée.

Comme aussi des voyages qui sont toujours suspects.

Et des Mariages le plus souuent non necessaires, si ce n’est des personnes qui sont dans le péché, ou pour empescher qu’ils n’y tombent.

Et pareillement des pensions par mois ou par années, parce qu’elles épuisent le fonds des Charitez & contribuent quelques fois à la faineantise, sous le prétexte de l’asseurance d’vne subsistance ordinaire.

Il est aussi très à propos de leur reseruer du charbon, des chaussures & autres petits soulagement pour l’Hyuer.

Surtout, il faut prendre garde s’ils frequentent les Sacremens, s’ils sont bien instruits des Principaux Mysteres & particulierement les enfans, & encore plus lorsqu’ils sont en estat de faire leur premiere Communion.

S’ils couchent separément.

S’ils ont esté confirmez ; Et mesmes les pere & mere, pour leur faire conceuoir l’importance de ce Sacrement, & les disposer à le bien receuoir.

Il importe de sçauoir comment ils viuent auec leurs voisins, s’ils donent bon exemple viuét auec reputation dans le Quartier.

S’ils sont infirmes ou malades, pour y estre pourueu par les Charitez des Parroisses.

S’ils ont des filles en hazard, pour en preuenir le mal, leur procurer quelque condition, apprentissage ou retraitte.

Il faut prendre garde aux surprises & artifices des Pauures qui veulent passer pour vrais Pauures Honteux, n’estans de la qualité ou lors qu’ils en abusent, ce qui merite grand examen, parce qu’ils ont les Aumosnes de ceux qui sont veritables pauures.

Les principales marques & qui les doiuent exclure & faire rayer du roolle, sont les suiuantes.

1. Lors qu’ils se rendent mandians de mandicité publique ou de secrette qui éclatte : Car le Pauure Honteux est celuy qui vit Chrestiennement, qui ne peut gagner sa vie, & qui a la honte sur le front pour ne l’oser demander.

Et en cecy, il faut seulement prendre garde au spirituel de la famille & au peril des enfans, particulièrement des filles.

2. Ceux qui gagnent leur vie qui la peuuent gagner, ou qui ont quelque petit bien, qu’ils ne sçauent pas mesnager, parce qu’autrement c’est faineantise, dissipation ou débauche qui mérite reprimende plustost qu’assistance.

3. Ceux qui sont soulagez par ailleurs & reçoiuent assistance suffisante, comme du Grand Bureau, Fabrique des Parroisses, Corps des Mestiers, Confrairies & autres Compagnies de pieté.

4. Ceux qui ne sont domiciliez dans le temps porté par les Reglemens, parce qu’autrement l’on affecteroit de s’establir en la Parroisse, pour participer aux Aumosnes, sauf s’il y auoit peril pour la Religion, l’honnesteté ou scandal public, en sera pris connoissance de cause.

5. Les Religionnaires, s’il n’y a disposition à leur conuersion, ou quelque ouuerture pour l’esperer.

6. Les Catholiques qui tirent charité de Religionnaires ou qui mettent leurs enfans apprentifs chez les Religionnaires.

7. Les libertins, blaphemateurs, yurognes & desbauchez, sauf quand ils ont leurs femmes & enfans dans la misere ou le peril, à leur pouruoir secretement & par autre voye.

8. Ceux qui ont mal vsé de l’Aumosne que l’on leur a donné.

9. Qui negligent de se faire instruire, qui n’enuoyent point leurs enfans à l’Escolle & au Cathechisme de la Parroisse.

10. qui déguisent leurs noms, qui les changent, qui en prennent plusieur, qui supposent leurs conditions, qui n’exposent pas la verité dans les billets, ou lors des premieres visites que l’on fait chez eux

11. Qui ne veulent point sortir de leur logis quand il y a des gens de vie scandaleuse,

12. Qui souffrent quelque scandal public en leur famille, particulièrement quand il y a des filles.

13. Qui ne se veulent point réconcilier auec le prochain.

14. Qui ne veulẽt point suiure les aduis de ceux qui sont proposez pour les conseiller.

15. Qui font mauuais mesnage en leur famille, ou qui mal-traittent leurs femmes apres en auoir esté repris, sauf à donner quelque chose à la femme en particulier si elle en est digne.

Et generalement ceux qui ne sont pas iugez dignes par la Compagnie pour autre cause suruenante & motiue d’exclusion.

Toutes lesquelles causes d’exclusion peuuent cesser neantmoins en se remettant par les Pauures en leur deuoir, & satisfaisant à ce que l’on désire d’eux, ce qui depend de connoissance de cause & d’examen de l’Assemblée de la Parroisse.

Ordinauit in me charitatem.
INSTRVCTION POVR
la visite des Cantons des Parroisses.

La fin principale de ceux qui sont preposez pour auoir soing des Cantons, est pour soulager Monsieur le Curé dans les grands soings qu’il doit auoir en toute l’estenduë de sa Parroisse.

Et comme ils ont la mission dans cét employ, ils y doiuent agir en confiance, & trauailler en simplicité, laissans le succez à l’ordre de la Prouidence.

Le moyen pour paruenir à cette fin est de decouurir le mal & de recognoistre le bien, qui est à faire dans les Cantons, dont ils ont pris le soing, pour en faire rapport à l’Assemblée de la Parroisse, afin d’y estre pourueu.

Le mal est general ou particulier, le general est tout ce qui regarde la Religion, ou les mœurs.

La Religion, comme les blasphemes impietez, irreuerences, profanations, entreprises des Religionnaires, transgression des Festes & autres semblables.

Les mœurs, comme les Academies, Berlans, Tabacs, mauuais lieux ou suspects, scandals publics & autres de cette nature.

Le mal particulier, est de recognoitre ou decouurir les mauuais mesnages, concubinages, sollicitations des Religionnaires, filles en hazard, l’ignorance des enfans, & le plus souuent des pere & mere, &c.

Le bien general, est l’instruction des enfans des pauures, le soing des Orfelins, le soulagement des malades, la retraite des filles qui ont esté dans le mal, les besoings des prisonniers, &c.

Le bien particulier, est le restablissement des pauures familles, consolation, instruction, apprentissage des enfans, condition des filles, & tout ce que la charité peut s’ingerer dans les diuerses occasions des besoings du prochain.

Les desordres plus communs des Hospitaux, sont le deffaut d’assistance spirituelle, de consolation, d’instruction, la frequentation des differens sexes, les conuersations de ceux du dehors pour le sexe, la negligence des Conualescens particulierement des filles : Ceux des prisons plus ordinaire, sont,

Le blaspheme, l’irreuerence à la Messe & aux exhortations.

L’yurognerie, la communication suspecte des femmes & filles au dedans, & de celles du dehors qui sont le plus souuent de mauuaise vie ou suspectes.

Les adresses principales pour paruenir à la cognoissance de tous ces besoings spirituels & corporels, & de tout le bien general à faire, & mal à empescher, sont

1. D’auoir vne correspondance intime auec l’Ecclesiastique proposé dans le Canton, lequel ayant cognoissance des malades, & des besoings plus ordinaires des pauures, est toujours instruit de l’estat des lieux, soit pour le bien ou pour le mal.

2. D’auoir aussi correspondance auec quelques vnes des Dames de l’Assemblée de paroisse plus proche, & voisine du Canton, pour en apprendre aussi ce qu’elles en sçauent.

3. Par le Commissaire du quartier l’on peut encores sçauoir beaucoup de desordre, parce qu’ils en reçoiuent ordinairement des plaintes, quoy que difficilement ils puissent y apporter remede.

4. Par les Médecins, Apoticaires & Chirurgiens charitables de la Parroisse, les sœurs de charité & autres qui s’occupent d’ordinaire aux bonnes œuures, lesquelles sçauent mieux qu’aucun autre les diuisions des petites familles, leur besoings pressans, les libertinages, déreglemens, & autres practiques qui vont au scandal & la mauuaise edification.

5. Par vne application particulière des preposez à obseruer tout ce qui se passe pour ou contre la gloire de Dieu dans son Canton, inuitant quelques bon Bourgeois, Artisan , ou autre, dy auoir l’œil, & luy en donner les aduis.

6. Par vne disposition intérieure & preparation de cœur, pour s’appliquer dignement à ces emplois, dans la créance, qu’estans pour le pur amour de Dieu, & par l’ordre de Monsieur le Curé, qui a grace pour y agir, Nostre Seigneur y donnera sa benediction.

7. Il est necessaire d’auoir vn Rolle des pauures honteux du Canton des mandians domiciliez, & de leurs enfans, des orphelins & des religionnaires.

Comme aussi des jeux de Boulles, Academie, Cabarers & lieux suspects.

Pour par l’examen & discernement des vns & des autres, obseruer ce qui est à faire pour empescher le mal & procurer le bien.

Et enfin agir en ceste conduite par toutes les voyes de prudence, adresses & sainctes industries, que la charité ingénieuse peut suggerer à ceux qui ont zele pour la gloire de Dieu & le salut du prochain.

Pour ce qui regarde la visite dés pauures honteux, il en a esté faict vne instruction particuliere.

Quant aux mandians domiciliez à cause des grands desordres qui se commettent ordinairement parmy eux, il importe d’en prendre connoissance.

Leurs déreglemens plus ordinaires, sont Le blaspheme, l’yurongnerie, le larcin, l’éloignement de tous les Sacremens, le mespris de toutes les choses de l’Eglise, le concubinage, le meslange des sexes, l’impureté en toutes ses especes, la mauuaise education, le deffaut d’instruction des mysteres de la Foy, crainte de Dieu, du Sacrement de Confirmation, & le plus souuent de celuy du Baptesme.

Des Orphelins, il en faut auoir le nombre, s’enquerir de leurs parens, des petits biens qu’ils peuuent auoir des moyens de le placer, leur procurer condition, en aage plus aduancé, les mettre en apprentissage, & generalement de leur procurer tout le soulagement possible.

Des Religionnaires obseruer leurs seductions, dogmatismes, Presches, Assemblées, Hospitaux, Escoles, profanations, irreuerence, sollicitations de domestiques, transgression des Festes & autres semblables.

Des Academies, recognoistre les blasphemes, libertinages, scandales, desbauches de la jeunesse, festins de viande en caresme, querelles de voisinage, &c.

Des jeux de Boulle, la Paulme, la Transgression des Festes, les desbauches des Artisans, & tout ce qui en est accessoire.

Des mauuais lieux & suspects, tout est à obseruer, parce que tout est mauuais ou suspect.

Des Cabarets
.

L’impureté, le blaspheme, les figures deshonnestes, le debit de la viande en caresme, la perte des jeunes gens, les excez de ceux qui sont plus auancez, d’où viennent les mauuais mesnages, & ruines des familles.

Par cét eschantillon & veües generalles, de ce qui est à faire dans l’estenduë d’vne Parroisse.

L’on peut conceuoir les grands biens de ces visites charitables, & combien de maux descouuerts, des biens procurez, & d’ames sanctifiées dans les exercices de la charité.

Si en ces visites charitables, l’on reconnoist quelque chose de pressé, particulierement pour la Religion, les mœurs ou scandal public, l’on s’adressera à Monsieur le Curé pour y pouruoir en attendant l’Assemblée ordinaire.

Il est à propos aussi selon les occasions, d’en prendre aduis de Messieurs les Officiers, ou des autres preposez des Cantons, qui ont plus d’experience.

L’on ne sçauroit apporter trop de soings & d’application à ces employs, non seulement par ce qu’ils vont au bien general de la Parroisse, & donnent exemple aux autres pour y apporter la mesme fidelité. Mais par ce qu’ils regardent Dieu au premier chef, & que tout ce qui se fait pour l’honorer & seruir le prochain pour son amour auec esprit de soubmission, est grand, & donne accroissement de merite & de benediction.

Le surplus de ce qui pourroit manquer en ceste instruction, peut estre suppleé par l’experience, La science de la visite des pauures restant purement, experimentale.

Maledictus qui facit opus Domini, negligenter.


ORDRE DE CONDVITE POVR
l’execution des Reglemens des Assemblées
des Paroisses & Police des Compagnies
.


Les sçeances ne tiendront que deux heures, & se regleront par le sable.

Elles commenceront apres Vepres en Esté, & apres Magnificat en Hyuer, & seront ouuertes par Mrs les Conseillers, ou plus anciens de la Compagnie, en attendant la venue de Monsieur le Curé.

Le plus ancien Ecclsiastique fera la priere en l’absence de Monsieur le Curé.

Auparauant l’ouuerture, sera fait lecture de quelque Liure de pieté pour l’édification de la Compagnie, tenir chacun en respect & estre plus recueillis deuant Dieu.

Il ne sera parlé en la Compagnie que de choses qui regardent la gloire de Dieu & les besoins du prochain, conduite & police des Compagnies, ou de la propre perfection à laquelle chacun doit aspirer.

L’on prendra sceance sans distinction de rang ny de condition, & ceux qui arriueront les premiers prendront les premieres places en simplicité, pour éuiter les pertes de temps & ceremonies invtilles.

L’on ne se leuera qu’à l’arriuée de Monsieur le Curé seulement.

Apres la priere, sera fait lecture & expedition du Registre.

Chacun estant appellé sur le Registre, rendra compte de la commission, auec soûmission aux ordres de la Compagnie.

Et si l’on est empesché par affaires, indispositions ou autrement, l’on rendra compte par billet ou par autruy.

L’on sera très-fidel & ponctuels à l’execution des commissions & emplois de la Compagnie, pour ne pas differer d’apporter remede au mal & procurer le bien.

L’on éuitera sur tout les interruptions, demeurant à la prudence de Monsieur le Curé, ou de celuy qui conduit la Compagnie en son absence, de les faire selon le besoin & la necessité.

Personne ne parlera qu’en son rang, s’il n’est inuité de parler, ou en demandant permission pour chose nécessaire à l’éclaircissement du fait, ou pour proposer des expediens vtils & conuenables au besoin.

Les rapports se feront succintement & simplement sans attache, chaleur ny exageration, laissant le tout à la pluralité des voix, par lesquelles est la volonté de Dieu connuë, & à sa prouidence de pouruoir aux besoins des pauures par d’autres voyes.

L’on fera toujours les visites en personne s’il est possible, & les billets de sa propre main pour éuiter les surprises, & mesnager plus vtilement le fond des pauures.

L’on éuitera dans les rapports de toucher les circonstances qui pourroient designer le prochain lors qu’il est question des mœurs ou de scandale, & en ce cas le nom se mettra au bas du billet, ou se dira en particulier à Monsieur le Curé, ou à celuy qui conduit la Compagnie.

Et sera toujours parlé en termes sérieux & modestes de toutes les choses qui regardent l’honnesteté & les mœurs.

Sera pris garde en disant son aduis de ne pas repeter ce qui a esté dit, si ce n’est pour l’éclaircissement de la chose ou en faciliter les expediens.

Sera obserué grand silence & modestie exterieure pendant la sceance, & chacun se tiendra le plus qu’il pourra recueilly en la presence de Dieu, pour s’acquitter de cét employ auec plus de benediction.

Les deliberations seront tenuës secretes pour éuiter l’importunité des pauures, & ne pas donner confusion à ceux qui sont véritablement honteux.

Apres l’expedition du Registre seront faites toutes propositions verballes qui regardent les affaires extraordinaires, sans neantmoins aucune confusion ny empressement.

Ensuite la distribution des billets & apres les Commissions generalles pour les Prisons, Hospitaux, Prieres deuant le SS. ou Communion pour la Compagnie.

Et la closture de la sceance par l’entretien charitable de Monsieur le Curé, ou de quelques vns des Ecclesiastiques, pour la consolation de la Compagnie.

Les billets contiendront les noms & surnoms des Pauures, leur demeure, temps du domicile & motifs de necessité simplement, & sans aucune exageration.

Le temps plus ordinaire du domicile est d’vne année, pour pouuoir estre admis aux charitez de l’assemblée, laissant chacune Paroisse de l’estendre ou le restraindre selon le besoin.

La regle du domicile n’a lieu lorsqu’il s’agist de la Religion, de l’honnesteté ou de scandal public, ny à l’égard de ceux qui sont naiz dans la Parroisse lors qu’ils y sont de retour, parce qu’elle est tousiours leur mere, & obligée de pouruoir â leurs besoins lors qu’elle en a le pouuoir.

Dans les rapports des billets, l’on commencera tousiours par le spirituel, & l’on ne se dispensera que pour des motifs tres importans des causes d’exclusion portées par l’imprimé de l’ordre des visites des pauvres honteux.

Ceux qui auront esté commis pour porter les charirez, s’en acquitteront promptement pour preuenir les inconueniens qui peuuent arriuer du retardement, particulierement lors qu’il s’agist de la Religion ou des mœurs.

Aux visites des lieux suspects, ou de femmes ou filles qui sont dans le desordre, l’on commettra tousjours deux de la Compagnie.

En toutes affaires importantes & charitez temporelles, seront tousjours pris les aduis & passé à la pluralité.

Le Secretaire aura soin de faire de temps en temps vn rolle des personnes qui cherchent condition, particulièrement du sexe, pour le remettre au souuenir de la Compagnie, & aussi le communiquer à la Charité des Dames afin d’y pouruoir.

Si quelqu’vn demande d’estre admis en la Compagnie, il s’adressera à Monsieur le Curé, lequel le proposera à Messieurs les Officiers, pour examiner s’il a les qualitez requises, & après à la pagnie pour en auoir l’aprobation & à la pluralité des voix.

Chacune des Parroisses pourra conseruer ses vsages locaux, sans se départir de l’execution generale des Reglemens, en ce qui est commun à toutes, & trauaillera tousjours à conseruer se mesme esprit en vnion de charité, uniformité de conduite, concours & suitte des œuvres autant qu’il luy sera possible, afin que Dieu en soit plus glorifié, & le prochain soulagé dans ses besoins.

Solliciti seruare unitatem spiritus in vinculo pacis.