Pierrot et sa Conscience/Parabole

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PARABOLE



Un jeune homme entra dans un crâne,
Un jeune homme entra dans un crâne,
sous une voûte immense.

Sur les parois de ce crâne, des fresques peintes par un artiste, — qui n’a jamais existé ici-bas, — représentaient les passions, l’amour, l’orgueil, la cupidité, l’ambition, la luxure, la gourmandise, la paresse, attirantes et souriantes, la jalousie, la colère, l’envie, jaunes et farouches. Le jour arrivait d’en bas, par les yeux caves, dont les deux fenêtres rondes laissaient pénétrer le soleil et voir, au dehors, les passants, les arbres et les trottoirs.

Étaient entrés d’autres jeunes gens pâles, en habit noir, qui, les uns, s’étaient assis sur des bancs disposés en hémicycle ; et, les autres, debout, se promenaient à travers le crâne. Une passion rongeuse, ou plusieurs, au fond de leur cœur, ils causaient sans bruit et riaient sans joie.

Bientôt vint une almée, vêtue de deuil, serrée dans sa robe souple, comme une momie égyptienne en ses bandelettes. Elle regardait chacun et paraissait intime avec tous.

Le jeune homme veut savoir quelle est cette almée qui ressemble également à sa maîtresse ; il demande à un boursier circulant :

— Comment se nomme-t-elle ?

— Douleur. Une femme pas chic.