Aller au contenu

Poèmes (Canora, 1905)/Lys brisés

La bibliothèque libre.
(p. 43-44).


DES CHANSONS SIMPLES



LYS BRISÉS[1]


Penchés sur leur tige frêle,
Semblaient rêver de grands lys.
En passant, ta main cruelle
Les a cueillis.

Dans tes cheveux noirs d’ébène,
Ils sont restés tout le jour,
Osant respirer à peine,
Pâmés d’amour.

Par un caprice de reine,
Au soir, tu les as repris
Pour les semer par la plaine.
Brisés, flétris…


Ainsi, tu fis de mes rêves,
Mes pauvres rêves d’enfant,
Comme des lys, lourds de sève,
Jetés au vent.

  1. Musique de M. Paul Decourty, Enoch éditeur.