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Poèmes mobiles/L’Ange et l’Enfant

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Pour les autres éditions de ce texte, voir L’Ange et l’Enfant.

Poèmes mobiles ; MonologuesLéon Vanier, éditeur des Modernes (p. 41-42).


L’ANGE ET L’ENFANT

SONNET


L’ange dit à l’enfant d’une voix prophétique :
« Oh ! ne sois pas poète ! Oh ! les rimeurs fougueux,
« Les ciseleurs de vers, vois-tu, ceux-là sont gueux,
« Beaucoup meurent de faim, d’après la statistique. »

L’enfant ayant compris fit de l’arithmétique.
Il compta sur ses doigts pour apprendre que deux
Et deux font quatre. L’ange était tout radieux,
Et minuit sonnait à l’horloge pneumatique…


Le séraphin reprit : « Tu seras l’arbrisseau,
« D’abord faible et petit, dont les branches altières
« Vont s’étendre plus tard sur les forêts entières,

« Si je puis te convaincre, enfant, dès le berceau,
« Que les petits ruisseaux font les grandes rivières. »
Au même instant, l’enfant fit un petit ruisseau……