Poésie (d’Armagnac)

La bibliothèque libre.
Collectif
Texte établi par Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron (p. 397-400).
POÉSIE


Par M. le vicomte D’ARMAGNAC.


O Christ ! je ne suis pas de ceux que la prière
Dans tes temples muets amène à pas tremblants.
Je ne suis pas de ceux qui vont à ton calvaire,
En se frappant le cœur, baiser tes pieds sanglants.
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je ne crois pas, ô Christ ! à ta parole sainte.
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dors-tu content, Voltaire ! et ton hideux sourire
Voltige-t-il encor sur tes os déoharnés ?

Alfred de Musset (Rolla).


O Christ ! Je suis de ceux que les cloches sacrées
Amènent sans effort au pied de tes autels.
J’appris à m’incliner sous tes lois vénérées,
J’appris à t’adorer dans les bras paternels.
A peine étais-je né que ma mère ravie
Fit parer mon berceau des couleurs de Marie
Et mon oeil s’entr’ouvrant pour la première fois,
Près de mon petit lit aperçut une croix.
Pendant que j’avançais doucement dans la vie,
Un prêtre, un saint vieillard à la tête blanchie,
A notre humble foyer parfois venait s’asseoir.
Il caressait mon front de sa main amaigrie
Et dans un vieux missel au gothique fermoir,
Dont le temps et l’usage avaient jauni les pages,
De saints au nimbe d’or me montrait les images.
Quelquefois, sur le soir, me prenant par la main,
Mon aïeule à pas lents m’amenait à l’Eglise.
J’écoutais ses récits tout le long du chemin.

Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/426 Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/427 Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/428