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Poésies (Desbordes-Valmore, 1822)/L’Espérance

La bibliothèque libre.
Théophile Grandin (p. 146-147).

L’ESPÉRANCE.

Comme une vaine erreur,
Comme un riant mensonge,
S’évanouit le songe
Qui faisait mon bonheur.
Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour !

Ce tendre sentiment,
Cette aimable folie,
Ce charme de ma vie,
Sans toi n’est qu’un tourment.
Ô douce chimère
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour.

Déjà pour me punir
D’avoir été trop tendre,
Je consens à te rendre
Un si cher souvenir.

Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour.

Que voulez-vous de moi,
Raison trop inflexible ?
Tourment d’un cour sensible,
Je céde à votre loi.
Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour.