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Poésies (Desbordes-Valmore, 1822)/Un beau Jour

La bibliothèque libre.
Théophile Grandin (p. 202).

UN BEAU JOUR.

Adieu muse ! on me marie.
Pour enchaîner les Amours,
Une main tendre et chérie
M’offre de rians atours.

Adieu, lyre dont les charmes
Se mêlèrent à mes pleurs ;
L’Amour, qu’attristaient mes larmes,
T’ensevelit sous des fleurs.

Les fleurs que la gloire donne
Ont de l’éclat sans odeur ;
Et trop souvent sa couronne
Couvre le front du malheur.

Adieu, vague rêverie,
Songe de la volupté.
Mon âme, plus attendrie,
S’ouvre à la réalité.

Vous dont je n’ai su que faire,
Adieu, mes sombres printemps.
Déjà l’horizon s’éclaire ;
L’Amour paraît : quel beau temps !