Poésies de Marie de France (Roquefort)/Fable LXXVIII
Apparence
Traduction par B. de Roquefort.
Poésies de Marie de France, Texte établi par B. de Roquefort, Chasseriau, , tome II (p. 322-323).
Poésies de Marie de France, Texte établi par B. de Roquefort, Chasseriau, , tome II (p. 322-323).
FABLE LXXVIII.
Dou Lou et del Hirechon[1].
Un Leux se fu acumpaigniez[2]
Al Ireçon ét acuntiez ;
Or avint que li Lox fu pris,
Au Hireçuns a dit : amis,
Ajue moi se Diex t’aïst[3] ?
Li Hireçuns respunt è dist :
Jou ne te puis néent aidier,
Au saintuaire vai proier
Pur-qoi tu es pris è loiez
Que tu par ax soies aidiez[4].
Jeo quis que tu lor promisis
Tel chose que tu ne fesis ;
Tun weu te cunvient aquiter
Ains qu’an te puisse délivrer.
MORALITÉ.
Jà ne te aiderai anchois.
Tex est la custume et la lois
Ce veit-hum suvent del’ bricun[5]
Tant s’atent à sen cumpaignun
K’il méismes est engingniez
E jà par lui n’en iert aidiez.
- ↑ C’est le sujet de La Fontaine, liv. VI, fab. xvi. Le Cheval et l’Ane ; liv. VIII, fab. xvii. L’Ane et le Chien qui se trouvent dans Ésope, fabul. cxxv, et dans les Préceptes de santé de Plutarque, sous le titre du Chameau et du Bœuf.
- ↑ S’associa avec un Hérisson.
- ↑ Aide-moi pour l’amour de Dieu.
- ↑ Afin que les Dieux te secourent.
- ↑ Trompeur.
Variantes.
- ↑
Jou sai ke tu lor porméis
Tel cose ke pas ne tenis ;
Ton vou t’estuet ainz aquitier,
Que nus ne te puet délivrer.