Poésies (Poncy)/Vol. 1/Vendredi saint

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PoésiesI (p. 137-138).

VENDREDI SAINT



Océan, le Christ meurt, et le bruit de ton onde

Qui rampe aux bases de l’écueil,
Est triste comme le cercueil,

Sombre comme la nuit qui va couvrir le monde.

De tes mille vaisseaux, noir et mobile essaim,

Les longues vergues, les antennes,
Comme la croix, sont en pantennes,

Et la voix du Seigneur déchire encor ton sein.

Pleure, pleure, Océan ! à les hymnes funèbres

Je joindrai mes lugubres chants ;

Pleure avec les monts et les champs,

Avec les cieux voilés de muettes ténèbres.

Dans tes flots le soleil a plongé son flambeau,

Et je crois voir, du fond des plages,
Les marins morts dans les naufrages

Sortir ressuscités de leur morne tombeau.




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