Poésies badines et facétieuses/Les grâces réformées

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LES GRÂCES RÉFORMÉES.

Lorsqu’en instruisant tu t’amuses
À considérer tous ces dieux
Dont tant de favoris des Muses
Ont pris soin de peupler les cieux :
« On en pourrait, dis-tu, réformer quelques classes
l’abondance des biens en fait tomber le prix ;
Pourquoi, par exemple, nous inventer trois Grâces ?
Une seule eût suffi. — D’accord, jeune Philis ;
Mais il était peu vraisemblable
Qu’une seule beauté rassemblait tant d’appas ;
Puisq’alors, enfant, on ne te connaissait pas,
Cette erreur était pardonnable.