Poésies complètes (Le Goffic)/Sur la Beigne
SUR LA BEIGNE
Παπαπᾶ, πλέως μὲν οἴνου,
Γάνυμαι.
Nous sommes partis ce matin,
Sans savoir où, pédétentin,
J’en étais moi-même effaré,
Tant la route avait un air e-
Des flaques, de la boue, et puis
Un ciel noirâtre comme un puits
Ce ciel mi-breton, mi-normand,
Qui fait perpétuellement
Ajoutez, surcroît de malheur,
Nous crachant au visage leur
Sur nos côtés, sur nos devants,
Le tourbillon des âpres vents
Mais, si noir, si triste et si laid
Que fût le chemin, il fallait
Nous étions, quoique fatigués,
Gais, très gais, énormément gais
Nanette a des goûts vagabonds,
Qui la poussent par sauts et bonds,
Que son pied ne heurte un caillou
Qui l’érafle, qui l’éraille ou
Moi-même j’ai, pour ces jours-là,
Outre mon béret de gala,
Qui ne m’abandonnent jamais
Dans le cours sinueux de mes
Or, tandis que nous dévalons
Par les taillis et les vallons
Jusqu’à son prochain confluent.
De son flot visqueux et gluant,
Nous faisons, comme des marmots,
Des phrases sans queue et des mots
Moi, lui disant : « Turlututu ! »
Elle, me répondant : « Que tu
Ainsi vont nos pas imprudents.
Qu’importe qu’on patauge dans
Quand on a le cœur plein d’azur.
Qu’importe un soufflet du vent sur