Poésies inédites (Marceline Desbordes-Valmore)/À madame ***

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir À Madame *** (« Que vous soyez pour tous la charité qui pleure, »).

Poésies inédites, Texte établi par Gustave RevilliodJules Fick (p. 210).


À MADAME ***


Que vous soyez pour tous la charité qui pleure,
Ou la Muse qui chante afin d’arrêter l’heure,
Ou la femme rêveuse au bord de son miroir,
Vous êtes toujours vraie et toujours belle à voir !

La beauté, n’est-ce pas, c’est le bonheur, Madame ?
Ainsi vous en avez plein les yeux et plein l’âme ;
Et sous vos blonds cheveux si j’ai surpris des pleurs,
C’est qu’il faut, n’est-ce pas, de la rosée aux fleurs ?

Oui, l’été sans la pluie incendîrait les roses.
Laissez donc faire au ciel qui fait bien toutes choses :
Pleurez, regardez-vous, et chantez à la fois,
Car c’est pour nos douleurs que Dieu fit votre voix !


Séparateur