Poésies inédites (Marceline Desbordes-Valmore)/Les Danses de Lormont

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Poésies inédites, Texte établi par Gustave RevilliodJules Fick (p. 190-191).


LES DANSES DE LORMONT[1].


Poursuivant les nuées
De nos chansons,
De main en main nouées,
Dansons ! Dansons !
Nous sommes de Lormont les blanches demoiselles ;
La brise nous soulève et nous porte en avant ;
On dirait qu’à nos pieds la danse met des ailes
Pour nous jeter au vent !

Poursuivant les nuées
De nos chansons,
De main en main nouées,
Dansons ! Dansons !
Avec sa grande voix la mer nous accompagne ;
La mer qui bat la grève et qui rompt les roseaux,
En nous voyant d’en bas planer sur la montagne,
Nous prend pour des oiseaux.


Poursuivant les nuées
De nos chansons,
De main en main nouées,
Dansons ! Dansons !
Allez, la mer ! Allez, navire enflé de voiles ;
La danse vous salue au fond de vos couleurs !
Allez ! pour vous pousser vers les bonnes étoiles,
Nous vous jetons des fleurs.

Poursuivant les nuées
De nos chansons,
De main en main nouées,
Dansons ! Dansons !
Regardez, regardez la montagne enflammée !
C’est Lormont qui s’allume au coucher du soleil.
Regardez sur son front tourner la ronde aimée,
Comme un cercle vermeil.

Poursuivant les nuées
De nos chansons,
De main en main nouées,
Dansons ! Dansons !


1859.


Séparateur

  1. Les coteaux de Lormont en face de Bordeaux.