Politesse canadienne/45

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Imprimerie l’Union (p. 144-146).


FIANÇAILLES


Un jeune homme qui recherche une jeune fille en mariage, commence, tout d’abord, par s’assurer des bons sentiments que celle-ci peut entretenir à son égard. Ayant acquis la certitude d’être agréé, il demande l’autorisation de la jeune fille, de solliciter sa main, auprès de ses parents.

La jeune fille a eu soin de s’assurer que ses parents verront ce projet d’union d’un œil favorable, afin de ne pas exposer son ami, à un humiliant refus, lorsqu’il se présentera devant eux.

Au jour convenu, le fiancé se rend à la demeure de sa fiancée, en compagnie de son père, pour la demande officielle. La jeune fille fait en sorte de se trouver hors du salon lorsqu’ils sont introduits. Les parents seuls, reçoivent d’abord.

La demande ayant été faite par le père du fiancé, les parents de la jeune fille exposent aimablement les obstacles qu’ils peuvent prévoir à cette union ; puis s’ils accordent leur consentement, la jeune fille est alors appelée au salon et consultée à son tour.

La demande ayant été agréée, on précise et détermine les conditions du contrat, et on fixe la date des fiançailles. Celles-ci se font simplement : les deux familles se réunissent chez les parents de la fiancée, pour un grand dîner. Un prêtre vient bénir les fiançailles et la bague d’engagement, que le jeune homme passe au doigt de sa future compagne. Ce dîner de fiançailles doit être très gai ; chacun offre des félicitations aux fiancés et forme des vœux pour leur bonheur futur.

Le prêtre qui bénit les fiançailles est sensé recevoir une aumône assez abondante pour ses pauvres.

Pendant les fiançailles, le rôle des fiancés consiste à se montrer de plus en plus aimables, l’un pour l’autre. Ils se voient très souvent, mais n’assistent que rarement aux réunions mondaines, préférant les douceurs de l’intimité au tumulte de la foule.

Le jeune homme, s’il est riche, envoie chaque jour des fleurs à sa fiancée, comme il a eu le soin d’ailleurs de lui envoyer un superbe bouquet de fiançailles, s’il est de condition ordinaire, il enverra, de temps en temps, des fleurs.

L’époque des fiançailles est le temps où les fiancés se voient le plus et se connaissent le moins ; chacun s’appliquant de mieux en mieux à cacher les moindres défauts de son caractère. Inutile alors de prolonger le temps des fiançailles dans le but de se mieux connaître.

Une jeune fille, qui est fiancée, évite de sortir avec tout autre homme que son fiancé.