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Politesse canadienne/55

La bibliothèque libre.
Imprimerie l’Union (p. 172-174).

FLEURS ET FRUITS


Les fleurs sont le sourire du Bon Dieu, dit le poète ! c’est pourquoi, elles sont si belles à voir, et leur parfum si doux à respirer !

Toutes les femmes aiment les fleurs, et il leur fait toujours plaisir d’en recevoir. C’est aussi un des hommages les plus délicats à leur offrir.

On achète rarement des fleurs pour soi-même, mais on en offre souvent à ceux qu’on aime. On offre des fleurs, à l’occasion d’un événement heureux, avec des félicitations ; on en présente à de hauts dignitaires, qui nous honorent de leur visite ; on en présente à un supérieur en diverses circonstances, à sa fête, etc.

On envoie des fleurs, aux personnes malades. Ces aimables visiteuses, discrètes et silencieuses, près d’un lit de souffrances, redisent le souvenir sympathique et fidèle de l’amitié.

On envoie des fleurs, à une jeune mère, à l’occasion de la naissance de son enfant.

Le jeune homme, selon que ses moyens le lui permettent, envoie souvent des fleurs à sa fiancée. Il lui doit de rigueur le bouquet de fiançailles et le bouquet de noces.

On offre des fleurs pour la graduation des élèves dans une école, celle des garde-malades dans un hôpital, etc.

On envoie des fleurs à l’occasion du décès d’une personne chère.

Le jour de la Fête des Mères on envoie des fleurs à ses amies. Si leur mère est vivante, ces fleurs seront de couleur rose, si elle est morte. on envoie des fleurs blanches.

Ou offre surtout des fleurs pour orner les autels.

Les fleurs s’envoient ou se présentent de diverses manières. On les présente le plus souvent en gerbes ou coquettement arrangées dans un joli panier enrubanné.

Ou offre non-seulement des fleurs coupées, mais aussi des plantes, qui ont l’avantage de durer plus longtemps.

Les fleurs expriment de bien délicate façon les sentiments du cœur ; aussi, a-t-on soin de les choisir d’après leur valeur significative.

On joint toujours sa carte à un envoi de fleurs, comme à tout autre cadeau.


Les fruits peuvent s’envoyer à une femme, dans les mêmes occasions que les fleurs. Fleurs et fruits, bien qu’ils coûtent parfois fort cher, sont, avec les bonbons, ce qu’on appelle des cadeaux sans valeur conséquente ; parce qu’ils se détruisent sans laisser de traces. Ils sont donc d’un genre toujours agréable à recevoir, et qu’il est toujours permis d’accepter. Il y a mille manières élégantes de les ranger dans la corbeille ou le panier, garni de fleurs, enjolivé de nœuds délicats de beau ruban. Ces petits arrangements coquets et raffinés sont toujours plaisants à l’œil et au cœur ; ils témoignent l’attention, le soin qui a été mis à procurer ce plaisir.