Portraits et Pastels Littéraires/Texte entier

La bibliothèque libre.
Atelier typographique de Léger Brousseau (p. 3-54).

PORTRAITS ET PASTELS LITTÉRAIRES.


A bon entendeur, salut !

PROLOGUE.

Ceux qui se disputent l’honneur d’être les pères de littérature canadienne ont évidemment trop bonne opinion de leur fille. S’ils la considéraient de plus près, ils n’en réclameraient pas de si haut la paternité.

C’est une assez jolie fille, je l’admets, et quoique très faible encore, il y a lieu d’espérer qu’elle vivra. Mais elle est bien fluette et ses traits ne sont très distingués. Sa figure a quelque chose de commun que l’on se rappelle toujours avoir vu quelque part. Elle peut avoir des charmes pour ses parents ; mais elle est bien loin d’être ce qu’on appelle une beauté. Elle manque de couleur, d’expression, de nerf et de vie.

Cependant, je suis de ceux qui croient qu’elle grandira parce qu’elle est de bonne race. Elle est fière et digne, et ce n’est pas elle qui voudrait ; se traîner dans la fange ou l’on voit éclore tant de romans et de vaudevilles français. Elle est profondément religieuse et sa voix n’insulte pas Dieu, ni la religion.

Je puis affirmer la chose sans restriction ; car les insulteurs de la religion dans notre pays sont rares, et comme la pluspart ne savent pas la grammaire, il ne peut pas être question d’eux quand je parle de littérature.

Ce qui distingue notre littérature, c’est son amour du beau et du vrai. Le beau c'est le laid n’est pas sa devise. Elle est un art et non pas un métier. Nos écrivains sont, à peu d'exceptions près, des poètes et non des machinistes. Nous n’avons pas pour les culs-de-jatte, les bossus, les courtisanes et toutes les autres laideurs physiques et morales ce goût particulier que nourrissaient Victor Hugo, Eugène Sue, Paul Féval, Théophile Gauthier et bien d’autres.

Elle possède le fond ; il faut lui donner là forme. Or, son défaut capital, c’est de manquer d’étude.

Elle n’a pas assez de connaissances, et l’esprit de ses maîtres n’est pas suffisamment meublé. J’en connais qui phrasent très-bien, et qui n’ont aucune érudition. Or, ceux-là pourront faire une bonne page, jamais un bon livre.

Mais toute jeune qu’elle soit, la littérature canadienne est pleine de promesses, et nous aurons droit d’en être fiers, quand elle sera parvenue à maturité. En attendant, indiquons, lui ses défauts afin qu’elle les corrige, et les qualités qui lui manquent, afin qu’elle puisse les acquérir.

La critique est à l’ordre du jour et M. l’abbé Casgrain en a posé les principes d’un ton magistral et sentencieux. Il veut qu’elle soit saine et vigoureuse, et qu’elle ne craigne pas de montrer les défauts à côté des beautés véritables.

« Le temps est passé, s’écrie-t-il, des panégyriques littéraires : ces ménagements, ces critiques à l’eau de rose qui avaient leur utilité, qui étaient même nécessaires il y a quelques années, quand les lettres canadiennes en étaient à leur début, seraient fatales aujourd’hui. Ils n’auraient pour effet que d’endormir nos hommes de lettres dans une fausse sécurité, de les faire reposer sur des lauriers éphémères trop facilement conquis ; tandis qu’une 44‘ rehsè çritiquèf qui signalerait brave- 44 ni tnt lèu^è fdimfeécsr âtiséi* biériqüei 4 4 Teûté qudlî fég,' étittiülériiit' le^rardéilf/ 44 épurerait leur tfbÜtf êJaftgirâit leurs 44 idéèfe, en' éclaifantjle jtrgéitt’énfdesléc- 44 teurg. * r;.r *::r.,:r -q r^: omiolbim*» i 44. . ; . . . Pourquoi ne pasLdirc tout 44 -haut ce que chacun dit toutbàB>?iM’<este 44 il pàs tëihps de séparer rivràièrdûfibôtL 44 grain, dè distinguer l’or du clihqùaht ? 44 : c. .... Le temps est vend* croyons*- 44 nous, d’agir avec liberté, .d’apprééier 44 nos écrivains, noii pas à iv'jür valéur 44 relative* triais a leur valeur âbsolde | 44 non pàs entourés dfe circonstancfesqui 4i les étaient pour r un temps, inais dans iC* l’iêôléhfctfC dfc ;i\ven^5 ^lolîC que* ^eiirs ^ *huy >eç\trdp^ppur $e 44 leurs propres forces. ” o\tCA\t;j Nous nous emparons de ces doctrines que nousrcroyGhs justesrét nous en ferons b application aux, œuvres qu’il nous sera donné d’appré'cier, à celles de l?abbê Cas- grairi/ comme ?aü» autres. * r ■■ 1 ~ * • i *) r : ; : :.i t* * * On ven‘a: que nous serons plus fidèle à ces principes qü'il ne l’à été lui-même. Nous ne critiquerons pas pour le plaij sir de la chose, sans tènir compte des lois' dé la vérité et dé la justice. Mais nous ne biaiserons pas devant les* ridicules dont se couvrent quelque fois des écri¬ vains très-bien doués d’ailleurs. Nous ferons la pairt du talent avec toute l’im- parüaüfé qui: doit difitiùKuerila^vrMe. cri¬ tique, m^s nôüs nW^lièroné pas qu,e l’écrivain a besoin qu’on lui i le des défauts, plutôt que sesqualités, qh’ilréus- sit toujours à découvrir lui-même. NoUs Causerons et npns. enseignerons. L’enseignement seul deviendrait ennuy;- eu!x; si r on n’y mêlcdt un graindecâuse- rië. Aux talents qui méritent des éloges et des piqûres, nous distribuerons: des deux dans* une mesura aussi équitabifc que possible. Pas de faussé réserve, pas de 'sous-entendus : nous appellerons les choses par tours ;noms., » Le >inaigçetot le. miel yiçhdnônt lhm apr.èsî îauirq^ ;• jamais, mêlés. ‘C’est dire qùe-nous h’appâ/teb’drià pas à l'Opinion PubliqutyQ§ ces,deux breu¬ vages vont toujours enseruble. /d:>uv: > Un pseudonyme, M, Placide LMne, s’est ;aussï essayé dans la critique.jljtt#- raire* Maisil n’ayait pasmêmeLjkdéé de la chose et ses,silhouettes, ne sont pas plus dé la critique que M. Fabre u’,est un homme d’état,ourM. Dessaulles un théo¬ logien. Cependant^ il ne manquait pas d’un certain chic et il aurait réussi à amusqr quelques; lecteurs que nous n’en sérions pas surpris. Mais un farceur, même spi¬ rituel, n’est pas un bon critique, et, comme nôus en aurons bientôt des preu¬ ves, il rend quelquèfois ridicules ceux qu’il voudrait combler d’éloges, m / u . * C’est l’idée de bien dès gens que plu¬ sieurs des heureux silhouettés ne sont autres que les silhouetteurs eux-mêmes. Nous le croyons pour notre part, et c’est pourquoi nous donnerons à leur œuvre . conjointe plus d’attention qu’elle n’èn mérite réellement. kNqUs tenons à dé¬ montrer au comité des sühùuetteurs-sü- qu’il y msouvent dtc danger à parler de soi-même, et que l’encensement réciproque né réussit pas toujours. Qui .crôij faireune apothçosç, lonce quelque- . fêis:\rn;pavl. :\t:.Îj:N\t*:\t\\t} Depuis que j’ai annoncé mes2P<n%irati$ et Pi tels, je reçois des lettres sans nom¬ bre et sans bornes. Députés, journalis¬ tes, poètesj orateurs demandent à grands cris des portraits de plein pied, et ils m’a¬ dressent leurs autoUographies revues, corrigées et annotées. Un conseiller mu- nicipal et un marguiller réclament la même faveur et affirment qu’ils se sont faits eux-mêmes et qu’ils sont parvenus sans intrigues à la haute position qu’ils occupent. Un député national (je croîs que c’est celui de Charlevoix) m’écrit : je confesse volontiers que je ne suis pas un Adonis; mais quand je m’anime à parler, je ne suis point laid, et ma voix n’est pas du tout désagréable. Messieurs, je reconnais vos mérites et je suis bien fâché que tant do gens les ignorent. Mais je vous avertis que je ne pourrai pas vous satisfaire tous. . \ Je he veux pas faire comme ce flagor¬ neur de Placide1 Lépinë, qui promettait leurs silhouettes à cinquante personnes, sans excepter Buies, et qui ne voulait que se silhouetter lui même. Non, non, pais dé blague, s’il vous plaît, messieurs les littérateurs. :ypus. m'êtes*-pas .'«à. nombreux, ntèiülüst^ que:vous (ntwfez# Tous n’êtes pas trente, ni vingt,* Yd *àiX*;’ ét qui veut un portrait n’est peut être pas digne d’un simple pastel. La vérité avant tout ; nuda veritas, disait Lépine qui a tant menti à son épigraphe, et que je ne veux pas imiter.•• **\t*\tw D’âilleurs, je vous peins gratis ; vous n’avee pas le droit d’être exigeant. Si vous vou les absolument un portrait flat té, allez à Y Evénement et emportes une bonne bourse ; moyennant finances, vous ferez faire là tout ce que vous voudrez Le Coulteux duMoley appliquait cospai les avec une vérité frappante. C’était un éloge et uné '.critiçUé-:! éloge,fqj^cê-qu'il est beau < d’ê trec jeune et dec Oônsçrver longtemps la candeur/et l’innocence de ses quinze ans critique, parce qu’il vient un jour où il est à: çropoa le: Vieillir et 4’acouérir céUe. virilUé qui est. itepanag© trait 1 Sonr âme’ a quinze ans; vil a toute la candeur, toute la naïveté et tout Ton' thousiasme de l’enfancè. Le moindre «entimenr l’exalte, uno *cbimère;■le' pas- sionney une belle figure de rhétorique le jette dans une excitation dévreuse. li se grise de vives images et de mots sonores. On dirait qu’il se sent toujours(d^s aile#, et qu’il n’est pas fait pour marcher sur la —11 — ièrre comme les simples mortels,-, Biais pdttf voler inx pèu plüto haut que les or sëaufy dans les nuage*. r En un: mot, à 4# atig;il est jeuneÿtrès jeune, trop jeune. Le .mot est laneéét* je* ne de -retracte pas/ quoique jeTsache parfaitement de que l’otï va objecter. k> Daas notre siecle inondé de réalités} n’est-ce pas un grand mérite de conserver longtemps l’enthou¬ siasme et là poésie du jeune âge ? Et n’est cë pas ce qui fait la gloire de notre abbé ? Lisez ses œuvres : < est la fleur, c’est l’aurore, c’est le printemps. Voyez cette phrase ; n’est-ce pas joli ? Voyez ce style ; n’est ce pas fcharmant ?-&oUj'î.‘.v>v Je ne conteste pas ces - éloges mérités. Jë soutiens i aussi i que; r cet écrivain est charmant: Mais, comme disaitDeMàistré, j’entends que ce mot soit une critiquerai Tout aune qu’il soifc de. tpenséës et de style, m: l’abbé Gasgrain se laisse Volon¬ tiers appeler le père delà littérature ca> nadienne, et Placidè Lépine, qui prohav blement écri vait sous sa dictée, l’a "pro¬ clamé pompeusement;; Plusieurs fois : il a fait comprendre lui même que ce Beau titre lui appartenait. Aussi,: lui est il arrfr vé de parler de notre littérature comme un père de sa fille, et lorsque M. de Gae* pélui fit lecture des Anciens Canadiena, c’est au nom des lettres canadiennes qu'il hti sauta au cou- et lui cria : merci ! Quel père n’en eut pas fait autant à la vue du riche héritage, qu’un bienfaiteur inatten¬ du apportait à sa fille ! A la première page de l’étude critique qu’il a publiée sur M. Ghauveau, M. l’ab- bée Casgrain déclare que l’avenir de la littérature canadienne est assuré depuis 1860. Je me suis demandé pourquoi cette date plutôt qu’une autre et je me suis aperçu qiie cette annéa-là (1860) avait vu paraître lesLégendes.\t;\tf\t>\t» Certes, ce livré est très joli, et j’excuse volontiers M. l’abbé Casgrain de croire qu’il a fait époque dans l’histoire litté¬ raire de notre pays. L’illusion était fa¬ cile. M. l’abbé y faisait preuve d’un.beau talent, et, comme de jeunes écrivains pleins de promesses firent leur apparition immédiatement après lui, il a pu croire qu’il les avait enfantés à la vie littéraire et leur avait donné l’essor. Je crois, néanmoins, que c’est pure illu¬ sion de sa part, et que la littérature cana- ^ dienne est née avant les Légendes. Mais si l’on prétendait simplement que sa fantai¬ sie paternelle doit lui être pardonnée à cause de son amour des lettres canadien¬ nes, je lé concéderais volontiers. Car je le crois véritablement ami de notre litté^ rature, et s’il recherche; un peu la scène et le biuit; il faut penser‘que c’est par inv térêt pour elle et pour favoriser ses dé? buts dans le monde littéraire, comme tia père s’impose des frais de représentation pouir l’avenir de Sa fille.* v ’ 7 : v Aussi, acçueillè-t-il avec sympathie tour¬ tes les œuvres qui voient le jour, et son bonheur est centuplé lorsqu’il peut se rendre le témoignage qu’il y a contribué. Son désir de tous les jours ce serait d’ex¬ ercer une espèce de magistrature sur tous les écrivains canadiens et de mettre un peu là main à tout ce qu’ils publient. Ce désir est en parti réalisé, mais jé ne crois pas qu’il y ait lieu de l’én féliciter ; car il y à là poUr lui un. danger réel, ün éCüeil qui s’appelle le pédantisme litté¬ raire, et je crains qu’il n’àit pas toujours su l’éviter. Il a formé avec quelques disciples une société d’admiration mu- tnelle-perpétuellè, et ce sont pour lui de mauvais amis littéraires. Ils ont leurs soirées où ils se lisent leurs œuvres, com¬ me on faisait au seizième siècle,en Franco. C’est Ronsard et ses amis se croyant mo¬ destement les créateurs de la littérature canadienne. Us s’applaudissent, ils se félicitent, ils s’admirent, ils s’encoura* — H — gent, etlacorrection fraternelle estinjçga- nneelïezeux. Jfcepmuguent entre eux ce Teri»^vs»ji:\tÊdri»ft\tlongf\t,jil nâu*)toue* iaeuïi nonp. r lQB WP, VOU? yftu* lame^ià»8e/.Y(«â»v»M8^B^ t,4SM8Mte ardent «tniciproQue de iwpapîAi^es empêche de voir leure.dêfent? et puft au déaetoppfp^aiiidd^ursi^^ats, ,■»*„/> i 7C!es^ip%l^Br:peuKt^^î(^^îûa:, •donHa plument remarquable, mais sus¬ ceptible xdei^a^coupf.deperfectionne mentt,"/comme nous le démontrerons si.fi'zt\t•?içtg(rr r*bgpr; r ::IlrflSt,\tBos écrivains ; mais U <n,’eri- pas Iç. plp? par-

îait.f aJaaBpjt:.i.d#rgçaudes jgpaiitésLde

•.grandSdéfants. ÏJLajuûe imagwat^ii très vive et une grande facilité d'élocution. Il possède la grâce, la hardiesse, la richesse et l’élégance de l'expression et une immense capacité d'invention. Son style est harmonieux, généralement correct et encombré de toutes les figures que la rhétorique possède.

iQuetedéfftùfejOPtrPU jpreadrepiace au saüiatt id«;fie«iMyastes jfflwlw TiJKftit ee quemous allopsypic 4a»? un epamen i?iuf/«pf«ofçqrdi fajmmvm s-ê Lii C-1 ctrj&iïwn'sqqrva ali • V^nfljfLfuV ••£*?c’r\tr‘’r .*t?***i'»' — 15 — M. l'abbé Casgrain a un don naturel fui le pousse à écrire, comme l'oiseau à chanter. . Et, si lîen me dit qu’il n’a pas seulement l’instinct, mais aussi les aue.i de l'oiseau, «je ne conteste pas. -#pe- menticili <me sernhle que; cer nejsonl pa» 'des àiie&ft'aiglê,' k moins que l’on ne sou- tienne qu’il a.les giles mais non les yeux de teetdiseàu^oyat\tV\v:-v\ ii© premier ouvrage de M, l!abbé Ças- grain a révélé cette, double faculté de sa muse de. chanter et de voltiger, Les Légendes sont un chant, asseï monotone d'ailleurs, --rquoique répété avecgrand ae - comqpagnement de y ariatious^-et une vol¬ tige alerte, exécutée sur; une seule corde. L'apparition de ce livre n'a pas causé touti'âfet que l’auteur attendait, quoi¬ qu'il fût bien calculé pour cela. Car, c’est là une des faiblesses de notre excel¬ lent abbé: il n'a p^s la vertu de renpnce- mentah succès.lg Au contraire, il adore le succès et il m’oublie rien d§ ce qui peutqricondüire. Iliconnait rà, fond tou- des leuficéltes qui peuvent ^r^r^îiiffiqr un auteur pardèlesénj^^\tmet\tmt\tjpur vàw^uvTétÛNMMfe.a ’ f*0* iVV/r- ïua iatfv — 16 — Il ne tient pas non plus pour méprisa¬ ble le succès qui rapporte un peu d’ar¬ gent, ètj de tous nos littérateur^ il est probablement le seul qui ait sû retirer de bons bénéfices de sa littérature. '\t»

  • Pour se convaincre que^ dans l’esprit

de l’auteur, les Légendes étaient un livre à effët, il sufiit de parcourir la table des chapitres : Apparition !’ Silhouette ! Mort ! Vision! La Vesprée! Agonie! Lamentation! Réve! Sang ! Serpent ! Hallucinations! Le Mirage du Lac ! Un Esprit ! Comme un luth d'ivoire ! Course ! V écho de la montagne ! Une âme défleurie ! Les visions ! GaseUes et tigres ! Vorchestre infernal ! J’en passe quelques uns assez ronflants ! On ne voitrien d’aussi féérique dans les Mille et me nuits ou dans les contes d*Hoff¬ mann. Il faut dire que les Légendes sont aussi des contes, avec une physionomie romantique très prononcée, d ' l J ' Si des chapitres je passe aux épigra¬ phes, lè fantastique grandit et la ten¬ dance à l’effet devient plus manifeste en¬ core. Ils soiït a lire et j’y renvoie le lecteur, qui pourra constater en même temps que la ponctuation né le ' cède en Malgré tout cet appareil, les Légendes n’ont pas créé toute la sensation désirée. Si peu expérimenté que soit le lecteur canadien, il a deviné tout ce qu’il y avait de factice, de convenu, de maniéré dans cette éclosion soudaine de poésie lyrique et dramatique*.h, -X * l {;;c asm Il serait trop long d’entrer dans un ex- amen critique détaillé de chacune des trois légendes qui composent le volume. Une grande partie dés observations que nous aurons à. faire sur l’une: d’elles s’ap¬ plique, d’ailleurs, aux deux autres, et c’est pourquoi nous nous bornerons à feuille¬ ter un peu la Jongleuse et la Fantaisie qui lui sert de.prologue; j v,:. vûo't *ril ' * • G’est l’oeuvre capitale du poète. Il y a mis toute son habileté de ciseleur, toute sa force d’artiste, toute sarichèsse de cor loriste.. Il a voulu éle ver son monument, bâtir sesrcôlpnnes > d’Hercule^ et! il ’alcru qu’il avait réussi. Il s’est trompé. La Jongleuse forme à elle seule plus de la moitié du volume, mais ce n’est pas lâ mieux remplie. La Fantaisie porte bien son titre, mais n’est pas à sa p£acei X*au- teur sentait lë besoin de parler un rpëu de lui-même et de placer quelque part des phrases faites depuis longtemps. Elles étaient si fleuries, ces chères phrases 1 EHes avaient tauÇ ébloui leur peçeriori de leur éclosion î U n’était parpossiblé

  • ‘\ts\tVf\t* lxr\\ti\tur»\tU — 18 —

. . I . . V . k . f t de les laisser plus longtemps sous le bois¬ seau. * _ Vi- i-:• ‘\t••\tJ ' v/ . . C’est Texcuse qu’il peut invoquer pour avoir mis au jour des phrases comme celle ci : “0 joies de ma blonde enfance ! co¬ lombes de mon cœur hors du nid 44 envolées—ne ferais je donc plus jamais 44 résonner, mes sourires sur vos ailes frê- misantes ?” : r '\t> f. :\t, Faire résonner ses sourires sur les ailes frémissantes des colombes de son cœur qui sont les joies de sa blonde enfance l C’est véritablement trop fort, et les licences poétiques doivent avoir un terme; Si * vous le dépassez, vous tombez dans le galimatias des Précieuses Ridicules. Malheureusement cette phrase n’est pas isolée ; il y en a de semblables dans beaucoup de pages de la Fantaisie et des Légendes. Lisez encore la suivante : 44 Cestque partout se dressait devant 44 lui le fantôme hideux d’ühe société 44 pourrie /^ulcère gangrené,—cadavre fé- u tidex auquel une dërnière sècousse gal- 14 vainque communique un reste de 44 vie spectres aux formes grêles, àu % 14 front imbécile, au teiht hâve et livide, . 44 m regard glauque et vitreux, suant le il vice et la débauche à tràVers une peau u voltairienne” î •.7 Toute cette phrase ronflante et bourrée d’épithètes manque de naturel et elle étonne chez un auteur, ordinairement si gracieux. Peau voUairienne est de mauvais goût, surtout quand elle recou¬ vre un spectre. Il, répugne aussi de voir un fantôme qui est en même temps ulcère, cadavre et spectre, ! Je continue la citation : a Le voyez-vous, là-bas, branlant une 44 tête décrépite, ivre du vin de tous les 44 crimes et cheminant à traVers le siècle 44 en écorchant, à chaque pas, ses mem- 44 bres chancelants sur les débris des 4- croix et des sceptres ? u Entendez-vous, au sein de la nuit, sa ^ vnir rrni tinfp rnrnmi* un o-lnc funAhro r et le'sarcasme ? ” Ouf î n!ést-ce pas fatiguant à lire ? Et que pensez-vous d’uné voix qvLÏpavr, mais qui bave]d-ûnerlèvre7édèhtéê ?} 1 : • Maintehâhwsi,)le^I^cteuf:r&rt> cûrièux de savoir quels blàsphlêmëà bavait \cëtik voix à la lèvre Menti, il poiirra lire aux pages 221 et 22,2 deé Légendes <îes!‘ vers d’Alfred de Mûsset, qui sont peut-être les plus beaux dé la langue française et qui — 20 — J;ï • ne contiennent absolument rien de blas¬ phématoire. Ce qui n’empêche pas notre • ,\t' • . , 1 •\t•\t-\tA\t. J -J ‘<v);V écrivain d’ajouter :\t», “ Et le.monstre, en vomissant ces blas¬ phémés) ÿpQùssé', des' ricanements^ ; d’éfc,, bles î Et pourvu qu’ils nous disent d’aussi beaux vers, je leur pardonnerai d’être lahtômes—ulcères—cadavris— spectres et de secouvrir d’une ptau voUainerinc. Je prends ces phrases au hasard, et je pourrais- en citer d’autres dans'cette même Fantaisie,, où la folle du logis se prômène, V\t.\tJ VI\tLf avec beaiicoup trop de liberté. -.'![! T :\t•'\tI*\t;\t: ]■\t,:)\t/; fF’v.i, •\t.\t• il. On dirait que l’écrivain redoute la fa¬ deur et qu’il la confond avec la simpli¬ cité et le naturel de l’expression. Or, ces mots ne sont pas du tout synonimes. Il arrive même, quelquefois, que le -style fleuri ;estj tre« ;<iÉjde.r .\hk, Scüdéri çn: a, donné bien des preuves et j’en pourrais, montrer d’autres dans; les Légendes, j) a style fleuri qu^n affectionne,. ongUsse si «J*\tEn nt>HM9>rêl&#§ ]£/ml«Wb- Aii J*'\tlit*# vif' } — 21 — - U s’agit de nous faireentendre le chant de cette étrange Dame aux Glaïeuls (imi¬ tation de la Dame aux Camélias). On va voir que c’est compliqué et qu’il faut être plus qu’artiste pour analyser cette, musique extraordinaire : I44 Au moment où la nouvelle lune se 44 lève, de vagues et lointaines rumeurs, 44 mêlées au coassement monotone des 4-4 grenouilles, s’élèvent des plantés.àqiia- 44 tiques. 44 Voix surnaturelles quisemblent sur* ^ 44 gir du fond des eaux incantations 44 mystérieuses, d’abord indécises, puis 44 s’élevant peu a peu'; et’se "prolongeant 44 sur, les; flots en ; : mélodie itqur à tour 44 suave comme, des vo>ix d’enfants, ou 44 Vàilèé,comme .'la brise du soir,„ parmi 4 4 les ;hâlUers ( (^màis parfois,” aussi,vécla? taiitè et terriblë,’ coipme. le rugisspmtënt 44 dé Tours blessé, ou comme le roùle- 44 ment duf tohnerreoudes cataractes” .. ! f Un peu plus loin, la .description recom¬ mence/ *;pest “un. son étrange et yague^ 44 à’âbjbn|\â peine,..perceptible; 'puis se 44 rapprochant, devenant plus distinct, et “;sé; ;prôiongèant sur, lès flots en / molles m “ ondulations," pourV,.s!éloigner, / osciller ericoré et s’évanouir un instant après. 44 Longtemps, ces mystérieuses vibra44 lions, qui semblaient tantôt descendre 14 des nuages, tantôt .remonter du fond “ àcsj^yernes ; de là mer, 011 s’échapper a ! d’un e dongue" marine, „'oji i filtrer ’ à ^traî- “VetjS> lej treillis des ; ^isj\yôltigereht' en a notes intermittentes, parmi Je '.silence “ solennel de la nuit. ”\t.\t.\t:\t' Dans la page suivante, nouvelle an a,- lyse du mystérieux chant : 44 C’était une sorte d’incantation fan- 44 tastique, qui empruntait à la sombre 44 majesté de ces heures solennelles et à

i son origine inconnue un unguker ca-

44 ractère de merve illeux et dé surnatu- 44 rel ;^isorte de mélopée, tantôt ViyMtJ?|yéüsé, nbyëe;de\mÿètère ét de 44 mélancolie, ondulant sur la lame, flot- 44 tant dans :ratmosphère et se perdant 44 dans les dis. de la brume,—soupirs infi- 44 nis/^ échos de; voix' a’anges^rêves 44 d’enfants au* berceau,7-rcharit des çour- 44 lis;—ou bien,* vive et légère, découpée 44 en frileuses dentelles de sons, montant 44 et descendant en spirales aériennes— 44 groupes de notes folâtres se tenant par 44 la main ;r-et puis, tout à coup, triste et 44 morne, comme le vent d’automne qui 44 brame dans les ramées, comme l’hymne 44 funèbre sur les tombes ou, fanfare inouïe, vibrant comme un cuivre.” ; ■ ■ ' ■* : ■, • • ■ t — 23 — Qu'on place maintenant en regard ces trois descriptions et l’on verra quelles diffèrent peu. Ce sont ks mêmes images ei parfois les mémés mots, v . ' « : Dans l’une, ce sont des voix surnaturel¬ les qui semblent surgir du fond des eaux ; dans l’autre, ce sont ae mystérieuses vibra¬ tions qui semblent remonta du fond des cavernes de la mer. Ici: ce sont desincan¬ tations mystérieuses ï c’est une sorte cVincantation fantastique. Dans la pre mière, l’incantation est d'abord indéc sef puis s'élevant peu à peu et se prolongeant sur les flots en mélod e suave comme des voix d'enfants, pans la seconde, elle est d'abord imperceptible, puis se rapprochant) et se 'prolongeant sur les flots en molles ondulations. Dans la troisième,v on là retrouve ondulant sur la lame, et compa¬ rée a des rêves d'enfants au berceau/ Puis, vient cette mélopée,1 découpée en frileuses dentelles de sonsy montant et descendant en spirales aériennes ! Si ce n’est pas là abuser de la méta¬ phore, je déclare ne plus connaître la signification des mots. Il est encore pos¬ sible que l’on trouvé élevé ce qui me parait long! Cela dépend du poiht d’où ron regarde, et, pùur certains esprits, la longueur peut être synonime d’élévation. Maie, en vérité, trois ou quatre pageé con¬ sacrées à l’analyse dhm chant, ou druuë incantation, qui, en définitive, n’est ni un Chant, ni une incantation, ni autre chose,. cela me éemble un abus. - Un défaut capital des Légendes, c?est là pompe du style. L’auteur a cru quUl fai¬ sait un poème épique, et il à pris pour modèle le style du Paradis Pêrdu ou des Martyrs. C’est un non-sens et lui man¬ que de goût absolu. Uné nouvèlie cita¬ tion démontrera la vérité cette criti- qùe. Mct'rô o*.\ vrA'. i V^V;oVMa ^ Madame Hôueli descend ie fleuve en candt^* là nuit, et elle interrogei l’un dés canotiers, un sauvage, sur le compte de la Jonâleme. Voici ce que j’appëierai le prélude de là réponse du sauvage : u Le Miragé du Lac qui dort sur les 44 genoux de la Fleur ies Neiges est plus u beaü que le nénuphar blanc des gran- 44 des eaux.\t'\t\\tr'S\t*\t‘ 44 Le lac où .se mirent la folle avoine 44 et les roseaux du rivage e9t moins limpi- 44 de que ses yeux et son régard est plus 44 brillant que l’étoile du soir. I i i ' 44 Ses lèvres sont deux grappes dêfrai- 44 ses mûres et ses dents sont des flocons 44 de nëigèl '\tvi*'A\t<;î\tF\tv\t<ijj" 44 Les lianes, au printemps, sont moins 44 flexibles que sa chevelure. — 25 — , ' V “ Aussi, quand la Fleur-des-Neiges con 44 temple le jeune Visage Pâle, le sou-. “ rire ëst-il sur ses lèvres et ses yeux sont- “• ils pleins de larmes de tendresse.5- - ' 44 La Fleur-des Neigès serait elle donc 44 aujourd’hui lasse de la vie de son 44 enfant ?\t; c ' ; ^ ' : r 44 Ne sait-elle pas que pour évoquer 44 celle que la jeûne oreille du Mirage du ^ Lac a entendue et que ses yeux ont “ vue,; il suffît de prononcer son nom ? * • Est-ce ainsi que parle la nature ? Cer¬ tainement non. Vainement dira t-on que les sauvages parlaient un langage figuré : ils y mettaient- de la mesuré, de l’à pro¬ pos et beaucoup moins de recherche. Çes phrases sont très jolies d’ailleurs, et seraient peut-être tolérables dans üiipoè¬ me épique. Maie lé style de la légende doit être simple' Sans trivialité, élégant sans enflure. Quelque somptueuses qu’el¬ les soient, les bouffissures sont toujours Un défaut et la richesse du coloris ne rend pas l’enflure élégante. M. Casgrain se répète volontiers. lia des mots qu’il affectionne : le turban des Laurentides, le turban des créneaux de Québec, etc., etc. Dans la Jongleuse, il dira que son héros avait des musoles d'une force peu commune et des bras d'une Ion— 26 — gueur démesurée, et qtte son habileté extra- ordinaire à conduire un canot lui avait fait donner H surnom de Canotier. Et, plus loin, dans la même légende, il répé¬ tera sans paraître s’en apercevoir : que la nature avait doué son héros d'une force musculaire exceptionnelle et avait dévelop¬ pé ses deux longs bras d'une manière déme- surée, et que son habileté à conduire un canot lui avait valu le surnom de canotier. Je pourrais multiplier les citations. Mais il me semble qu’il y en a assez pour démontrer en quoi le style des Légendes est défectueux. Ce qui lui manque sur¬ tout, c’est la simplicité, la précision, lé naturel et le goût. A chaque ligne on sent le travail, et un travail pénible. C’est forcé, exagéré, hérissé de chevilles, chargé d’enluminurés, Chez un prêtre, surtout, on s’attend à; plus de sobriété dans le style, à moins de caquet et à moins de passion pour la métaphore. Malgré ces défauts, il y a dans les Lé- gendes de bien belles pages, toutes ci set lées avec un art infini, et ce serait un beau livre s’il était réduit de moitié. Si j’avaL le goût excessif de leur auteur pour la métaphore, je résumerais mon jugement sur les Légendes en les appe¬ lantes dentelles de sons et des spirales de mots sonores. — 27 — III M. l’abbé Càsgrain est poète. Mais il l’est plus* en prose qu’envers et les Miettes sont le moins poétique de ses ouvrages. Lar versification le gêne et tue chez lui la poésie, qui dans sa prose, coule à pleins bords. Les Mettes sont un petit recueil de vers dont il a fait une édition soit-disant inti¬ me. Le Manoir et le Portrait de mon père en sont les meilleures pièces. En voici quelques strophes réellement belles : . ; Vieux manoir où vécut tant d’heureux jours mon Séjour béni, '\tÇpùre\t; Où je retrouve encore et ma soeur et ma mere, Couple chéri ; Redis-moi du passé la douce souvenance : i’éclat vermeil De l’aurore où brilla de ma première cnüanco Le beau soleil. Il est là, dans son càdre, au vieux mûr suspendu, Le fronf'large et pensif, Tair calme mais austère, Le regard plein de feu dans l’espace perdu : Toujours je l’ai vu là ce portrait de mon père Quand l’ômbre de la nuit descend sur le manoir Que tout devient obscur au salon solitaire, Un rayon toujours brille et parait se mouvoir C’est l’œil étincelant du portrait de mon père. Les Miettes ne contiennent pas assez de I - — 28 — X J> ces beau* vers. A près le Portrait de mon pèrcfr:vient une espcce d’épine .‘VA- ma sœur v qui me: parait faible et prétentieu¬ se;. - Elle n’est pas dans lé style propre de répitre. • Elle manque; de goût et d’une certaiae délicatesse de sentiment quij au¬ rait dû i voiler davantage cette peinture un peu: .il- beaucoupdnüpxe ; je souligne quelques mots, p <• - •’\t\\t.s “ Quand ie te. vois, ma sœur, rêveuse à ta fenêtre Laissant- flotter au gré de la brise du soir Te6 blonds cheveux épars sur ton corsage noir Songerà Lavénir, eot étrange peut-être Qui chaque heure du jour se.dresse devant toi, Tantôt pie a d’allégresse et tantôt plein d’eflroi Je cherche alors àlircsiu fond de ta.pensée. Quelle empreinte l^spoir ou la crainte a laissée; Saras-tu grande dame> en ùri salon doré, D’allégresse et deffleurs lé'front toujours paré ; Assise à des banquets aü milieu de convives Etincelant de se îe-et de-perles massives Ou, joyeuse, entraînée au tiras d'un cavalier, Aux épauleUeà d’àP, aüx éperons i'acier, Tournoyant dans le bal, plus belle une la rose Sous les tièdes rayons du printemps rraiché éclose? Puis, lasse, reiirée auLond de ton boudoir, *,\t. Après avoir joüi de tes succès dû soir, **, . j' dormant sur des étivahs ou de pourpre ou. de,so.ié Et n’ouvrant tes rideaux qu’aux rayons déjà joie i Vis-tu briller l’éclat de la fleur (Voranger ' Que pose sur ton front quelque jeune étranger, (1) (t) Je constate avec plaisir que le mot jeune a été substitué au mot noble, qui se trouva t dans la pièce, lors de sa première publication. 29 Dont la voix sympathique, au fond de ta penséo Fait résonner tout bas le nom de fiancée : Et marchent aux rayons de la lune de miel, Le cœur tout palpitant te conduit à l’autel ? i, ^CàiotiêryBWÎ quelques vers, éstiem^ preint de naturel fit% përijéür.r aur Couveur'des) Bof$\dontquél7,

TTT '\t.\tA.\j\t.\tT1vl.\tr .•\tris¬

ques quatrains rappellent > la maniéré de ?» *w r *■ •\t■'\t7,s,\t, ,-vu- M. A..Mar5ais;u.a.l( j\t.,fx Quelques autres poésies, contenant de belles descript: ms et un charmant récit, en prèépJ'd’ùne “ ÿigfte. au .CaylàLomplè^ tent le'^etit yolûme^des Miettes, dé^nîtiye, démontre que l’abbé Casgrain manié miéui là pYdsequelés-vériV A, Al TÂprès là culà ^àusrlt^-iuïltiUç 'up^'cpÜjÏÏeiL Jde xhan-, son .don t; vbidlë réftàin : *.,\tô*i\

  • * -i » * * %\t^\tJk » .* I ‘ | + r li .ï <
f J II nffait plus que des miettes,

.\t-Maluron Malurette

' Ifn’faiCplus que des miettes; ' V; r ^
Malitrdri"Màluré1.V'* ; * A

•r . ; ?. An *5 i i£«*JTTsvî;>J r.1\t.■■! U. 'A i‘ L’abbé en; fut vexé, et- pour mettre fin à répigramme. il publia le poème de Chüon. Pour. ; mieux., pçôuver^.q^ej ^çel^ n’étaitjpas une miette, ijL:le jfitîimpri^er e%i 8JjfO«;ï i&àp^f^ejBicsur ^ #31 i^er^trèa épais,'; afifiî ÿen> forger iUJL iYÆlpmë* rjMflt! hej^ei^enftént,: l’inçëpdiejTde ïaripalsoft Bje^ miettefi^4^ véuxdïreen cendres. ' Je crois avoir dit que l’abbé Casgrain ne vieillit pas//Il ne faudrait pas en con-, cluré qu’il ne progresse pas—ce qui n’est pas la même chose/ On ne peut nier qu’il a fait un grand pas depuis les Légen ¬ des, en substituant les études historiques à 4a littérature légère. Ses Biographies et Y Histoire deta Mère de ^Incarnation lui assurent un rang dis-, tingué parmi nos historiens. Il a la pas¬ sion de l’étude ët c’est une jouissance pour , lui de /consacrer ses loisirs et ses veilles aux recherches historiques et ar¬ chéologiques. Or, il sait mettre à profit les travaux qu’il s’impose-K>h lui repro¬ che même d’accaparer quelquefois ceux des autres,.-—nul doute, par conséquent, qu’il ne possède la science nécessaire à l’histoi en. La question est de . savoir s’il a les autres qualités qu’il faut possé¬ der pour bien écrire l’histoire et parti- ’ euhèrement lés vies des salûts 1 c J'ai devant rmoi ¥ Histoire de la Mb'c de Pfnj^niïiufy ’èt ië;dbis avouer que jevme sehs'urf^û%èmpai¥dâèÔ’,j en présence dé de volume. Jé^rnprédds. que ce West {dus un* ouvrage d’imagination comme 66 Légendes. Il s’agit i’ùne œuvre sérîèu— 81 — se, entreprise dans un noble .but, et cou- du te avec courage, science et labeur. . Et cependant, le dirai-je ? cet ouvrage ne me satisfait pas entièrement. J’aiqie les vies des saints et je lis celles qui sont bien faites avec le mémo intérêt qu’un roman. Je les parcours avec joie et avi ¬ dité, et il y * telles histoires donc je ne puis interrompre la lecture sans chagrin. Je citerai comme modèles Y Histoire de sainte Chantai et celle de sainte Monique de l’abbé Bongaud, que je viens de lire. Quels cliefs-d’oeuvre ! Et qu’il fait-bon de se sentir catholique et français, lors¬ qu'il nous est donné de lire ces beaux ouvrages ! On les sa voure avec bonheur, et malgré toutes les beautés du, style, qui est admirable, c’est encore une fête du cœur, plutôt qu’une fête de l’esprit. Tout lecteur qui lira ces livres se sentira meilleur et attiré vers la vertu par une force invisible. Comment se fait-il que UiïUoire < de la Mère de lIncarnat ion ne produise pas la même impression sur* moi ? Comment se fait-il que je puisse parcourir tout ce gros volume, sans verser une, seule de ces larmes douces qui sont les applau¬ dissements du cœur ? Telle est la ques¬ tion que je me pose et a laquelle je vou¬ drais répondre. — 32 — - ' iu Il me semble que la conception dut plan' laisse à désirer, qu’il y a desrlacunes à combler, des points obsçtirs à éclaircir. Le sujet était magnifique dans soir .en¬ semble, très-varié dans les détails,, Rem¬ pli de faits intéressants. Comme sainte Chantai, la bienheureuse Marie de Fin- carnation a d’abord vécu dans lé iiioiide. Elle a été épouse ét mère avant de se consacrer à Jésüs-Christ. Une partie de sa Vie s’est écoulée dans l’ancien monde,' et, Çientôt, Obéissant aux inspirations dè la divine Providence et possédée du zèle apostolique, elle traverse les mers, et vient finir ses jours dans iiri pays sauva¬ ge, après avoir accompli toutes les œtij vres merveilleuses pour lesquelles Dieu l’avait suscitée. , " ’ ;rrf r ; :\t) ÇërteSj il y a bien peu de saints dont la Vie soit si belle a raconter, et, malheu¬ reusement, je crois avec sincérité, mal¬ gré les mérites de l’ouvrage què jappré¬ cie en ce moment, qne la vraie Histoire dé la Mèrè de rincarnation est encore à .fàirërfto.'J •. ioflr:; r-î ( noiasrnqni c rr:leu On trouvera peut être, ce jugement sévère, et, cependant,' je suis convaincu: qU’én ÿ regardant de près on finira par FacéOpter^ Qûïoü relise attenUvemeht cet ouvrage, sans' parti pris d^admirer; et* ■ ■ ' 1} ' ' (« l ' t . y • () l’on s’apercevra sans travail qu’il est dé- féct*uéui dans le’fond et dan# la forme. rfE*auteur(a:su faire de bien jolies phra

  • ses <f mttisâîxij'a pas su noixsf fefiw atriièt

son héroïne. Il maPctiôijd' ^âite qu'il fallait grouper et lés détails qjui dé vàien ^iritéïesser le lecteur.; ^Plusieurs foisdattfc Je cours clü rédtfon ténooittro des détails qui choquérit, et l’OUW de¬ mande si la Mère* de l’Icafinatioft. n’iu: , rait pas pu agir autrement. o m ji:: :orrr *» II va sans dire que ce n’est pas elle que je iblâmeiciv triais soii-; historien* qui tt-a pas^vjustifier et faire adiftirer tous lés

faitsquHlfaeènte.^ Lrp <oM Muai oHw

Pour n’en citer qu?un exemple, voici , comment il justifie îè màidagé délâ sainte femme. Il nous la représente*- dès Pâgé de quatorze du quinze âfts, kntrâînêepar uné Inclination irrésistible vers la-1rie gieÛÉe^ et s'en oUvrantasa mér&qtiï témoigné beaucoup déyoiei Ce^ndant^ dédi ans après, sèè parents lui proposërenftfètfc Îtrer dans éprôiwè Amètë0ghâêi! étoW&tiè* rpO ViJBUdëfhètiï&ïntërÜiitY1 «nfâis,pdr suite (Ltihe cminte^ re&peêtueuse qiMle atiàiMèfifr, jbÜH eue pouf'San p'eré QePiû 'fôèfafôUe fà§'4m*r tifatir «aoüiifrifxwlT o5 onvM p.nûd Am in 04^00 Vf • lu\twp m-, • ■ “ Ma mère, dit-elle, puisque c'est une ♦A résolutiopipnse et;quç mon père le veut 41 absolument, jeme crois obligée, d'obéir “j * sa volonté .^et à la vôtre ; mais si 4* Dieu me fait; la grâce de me donner un

  • ’dlls, je lui promets dès à présent de le

44 consacrerfàjson service ; et si, ensuite, “ il me rend la liberté que je vais pc;*r- “drejjelui promets de m’y consacrer “ moi-même. * \ ^ •\t-,\t» ^ ; y { ; • , Les contradictions et r les ; invraisem biances que: ce récit contient ;sont pour le moins singulières. Il est étrange que cette jeune fille, qui se sent uno vocation irrésistible^] n’oso pas élever la voix,, et plus étrange encore qu'elle se marie avec un secret dôsir de redevenir libre.. Plus tard, lorsqu’elle est mère, sa con¬ duite à Tég-ard de rson fils est aussi ihex: .plicabIe,xet pour ma part je ne puis a^oun ter for au récit ) do sa séparation d’avec son, fils, et du discours , 6olei\ el qu’elle lui adresse â coïte,occasion. • y\ y.> Vyû Ou l’historien a, été trompé, ou bien il a omis,des faits qui justifierait ceux qu’il xpoontç* lcnose:,remarquable, ^ c’est qu'ii^aûtiayoireuv'à lour de cacher <^n*tamment la pâture <spus le • surnatu¬ rel Dans Marie de i’Incarnation, il n’a pas montré la jeune fille, ni l’épouse, ni 8$ • •, f '\t..\t'•»'•)\t')]>"; v r.'i V\t‘ la mère ; il jeté sur ces divers états le> voile de le religieuse, à travers lequel ils ne peuvent qu'apparaître sous uni joiir faux»:ft •rj'.q f<7rj*.r i ùa') • o-r\t'\tr riC?es(Uà un grave défaut» H y i dans le cœur et dans la? vie des Saints; un cô^ té.huipaiu qu’il est non* seulement aUray * ant, mais: salutaire de révéler» vous le cachez, vous placez (es .Saints à une tede hauteur dans la: vie surnaturelle, que le lecteur perd toutespoir d’y attein¬ dre jamais, et syotre livre ne peut plus exercer la saine influence qu’il devrait. .Mgr: Dupanloup a exprimé la même idée dans sa lettre, à.d’al bé Bougaud, k Voccasion de V Histoire de Sainte Chantai .♦ r , u (Test; encore un défaut capital et;trop,

  • A commun aux hagiographies de nous re-,

4‘ présenter,ries saints si dépouillés de ce 4‘ qui est, humain, qu’on se demande vrai- “ çaen>';si {c’est' bien 1& un ? homme, ùa ‘‘ fils dédain, un être ode;TOhair:;et'd!os' Vl mtmsc, ! ttO; graftd intérêt*? ; et la “ granfei vértfé Ader. rvot^e hyre, au.cont ^‘;traire,nc?est(que le côté surnaturel, dans ‘4ootto>yie^n^^rbe/pas le? côté naturel ; ^jc’est que la femme* ia OUe^ Vépouseflq 41 lùôredayeuye rapparai^sonttour à 4t>ur “ dans la sainte ; c’est que la lutte delà “ nature et de la grâce et les progrès de il — 36 — u la vertu y sont constamment viei- 11\t-ma 6*#{ ïi :\tsi l^àtfteur canadien a trop voulu mon¬ trer la sainte, et il a trop négligé laféifr nie, c’est-à-dire ce côté naturel par leffâSél' Marie dei ïIncarnation seratj&chàit^Ià mvr& ' té récit de sé'tf râvi^fcetits et se:s ëxtàsêè^îfewêtM ttèü ’temt; Mate celui dé ses oeuvres «a pour nous plus lie; charme ëf à*éàificâtiOn. I * rov .^ihnoo! 3’auràis affaire bien d’autres observa¬ tions, touchant a^ ^fond dé l-oùvràgérj mais je me hâte et j’arrive àfexameoda lÿjfè'ftifcli ^T. .'.-oimlicri srrijœ si\ ranoxe J’ai déjà dit qu’elle est moins impar {•faite que celle des Légendes. "Le style ieët gphis grave, plus sobre éfc moins esÇlâVé de rimagination. Mais héïà^t-la vanité de Péorlvain s% montré encore, "et il y a des pages qui semblent bien ^plutôt faites pour là glorification de Pauteür que pour celle'.de l’hêrôinei1 Il ÿ a des phrases Où réGriVaifi-ritoble dire : idf ce tfost pas là i^inié, rilàisrmoi qo’il fautront^aiplèri Les images, tes fières de toutes ^rtes y sontrépàndues avec profuston.La période ÿmmiîôiïw^éà^^e^prêtéè7et^êâ^ pèséeyêtTbtf^ûaii q^ilaihebéur ^deoce stylé simple et pbécîs qüioonvieût itMs ti6ïrè.^^;n r>i oup ^0*0 ; ahma rA anab '* '-h -hV:r'v?q V;;\tri il > ysotor -> — 37 — •\tV'-: \\t'\t'*\t■\tI o>\t...\t>

Illustrons ce blâme par une seule cir

lion-ssl\t/*•\t‘ . i;. « v.> .vif Souvent, à la suite de ces transports,. u toutes.ses puissances intérieures sem- df:liaient tout-à-coup se taire .et demeu- u rer suspendues. Alors, dansle silence “ de toiites ses facultés, s’élevait, des pro- u fondeur^ de tson âme, comme une'douce 4J mélodië, dont chacun de ses soupirs 44 semblait lès suaves ondulations. On f4 eut dit que chaque, fibre de son être' 44 étàit autant de cordesd’un instrument 4? invisible que venait toiicher en secret 44 iîange du pur amour, et dont ies accords 44 ravissaient les chœurs qélestes et char- 44- maientdes oreilles de Dieu. 0 ^\t.\t*. Là nuit même n’interrompait pas ces 44 mystérieux concerts : des visions bien a heureuses venaient visiter son sommeil, u et, dans un démiTeposj elle entendait u ehantèr sans cesse ces voix intérieures ; 44 quelquefois . même elle èn était com- & plétement réveillée. Ainsi, son âme c> ressemblait, à ces harpes éoliennes, sus- 44 pendues auxarhres des forêts, dont les •4 cordés i/ résonnent encore longtemps 44 après le passage des brises nocturnes.. 44 Ainsi, dans lès splendides basiliques, 44 quand l’orgue vient" de se taire et que 44 l’encens des solennels sacrifices monte - 8è — 'y î 44 encore dans les voûtes silencieuses, ^longtemps les derniers échos des chants 44 sacrés se prolongent à travers lés arca* 44 des aériennes' et les Ojgiyes^ et se ber- S-\tcent^parm les ombles' ’u soir.” i * On hadméttra sans peine q de lè stylé historique ne doit !pîas s’affubler de sem¬ blables r banderolles. \ ; C’est décri rei d’ono manière i singulièrement com iliquée ce qui se passe f dans l’âme de la Mère de FIncarnâtion, et les. mystérieux'Concerts qu’on y entend ont: le tort g^ave die res¬ sembler aux incantations de la Joftglèusc.

0n y reconnàit* encore la douce l mélodie

caux'. suaves ondulations,, se prolongeant, non plus en spirales aériennes jyparmllc silence solennü de la- nuit, mais à travers les arcades aériennes r parmi les ombres du $(w:.i Kfiorsiv aCh %.h‘.ïon*>:» 7 nurivl. \s Il y:a, malheureusement, un bon nom¬ bre de pages* dans ce style.: L Introduc

Mon, surtout, en ;ést presque entièrement

composée, i L’idée mère de Y Introduction était très .belle. C’était de réprésenter la société naissante, en Canada, dans sa tri¬ ple hiérarchie du prêtre, de la femme et. du soldat-colon. Dix pages de belle prose auraient suffi au développement précis dé cette idée et auraient pu être un; Nor¬ dique superbe du temple qu’il voulait élè- f ■' "ff "■ rj'F'C',\tf. .\t; t\ l ' * t — 39 — w - ver à la gloire de la Mère de l'incarna* nation. Mais, l’âbbé Casgràin s’est laissé emporter par sa fougueuse imagination et ira noyé sa pensée^ dans soixante dix pages d’une amplification de rhéteur. . Je conclus que M. l’abbé Casgrain fera bien de méditer ce petit passage de Féné» Ion : u L’hxstoire perd beaucoup à être u parée. Ùn bel esprit méprise une his- “ toire nue ; il veut l’habiller, l’orner de u broderie et la friser.' C’est une erreur.” Et aùss* ces lignes de.Mgr. Dnpanloüp : “ Combien il est déplorable, quand or u lie voudrait voir devant soi qu’un saint, Lm de sè trouver en face d’un écrivain qui s’évertue’a faire dès"phrases,'àf farder, a pour ainsi dire, à friser ces grandes u figures f :n\tTVir:;* Je crains' de’ tomber' ^ahs la même o; et dirai qu’un- motir\t^\t' Jjÿ rètrônve Fécrivàin(Wujoüri lé mèrrié £\timparfait^ brillant, saris êtrè^sgir^ soupleVmais ^as^ap^ùè1ni‘'j^alin',‘-cSafôk yanfmàis peu' varié;!' ' ‘ Les savants nous ahurissent de?'leurs îiibies et de: lcii^ tèchhicqlogié. -M."C!a&- grain uous: impose’quelquefois un'.enùûi 0 f: — 40 — •£Aüli.•"J-'l'l .A UVtWi J: 1- C• i X i 'i jV du même genre nous exhibe pour fefctt una^spècé 4ébric-ài-brac littéraire, > fi’ést uhe\t.causes-■’âè crai ^ypldfpe^\toeu:vrés. Qqi iî/lü une do ces'^ipk^DHi^s? connaît '•^^ÇWPvioIiid'sii'i iir.oy.ji : *Krxrruiçd ;- < Il donne presque toujoiirs a ses: he^os remarqua- ||Oaà\t-2: ^léCXÛt tQU jpttçs ayeÇopiMï^ëAos^." circonstances les f:Pt>W 4<*i< iU.no maison n’est pas une maison, mais un château, pue* pé tijte * lisière de tçrre de vient, sous sa plümëj une seigneqrie ; la mordre tapisserie lui parait ornée {de- ne.petite promenade dansr quelque vieux wagon* attelé ‘âë^^elqpe^lviepx rcKeya-i hlaijc, il ypus :mC rè^éç^er^^r^cètfe phrase: ;‘A$pmme ^yrimpin^is^-une “ blanche haqucnée conduisait le carçsre u antique, orné des armoieries de la fa ■ < .* v* •\tr-.-\t•>\t\ p.l & mille : On sc .serait cru au temps de*

  • 4$g#A*ïXIV. r:n j.3 rmd 0i>v ; ç - *,**>0b , 1

y ^Potir résumer ce qui me reste à dire éut* Thistôrién, je dirai qup l’histoire n’est pàg véritablement son geûre. Il wti né romancier. Il a le talent qui convient an roman ; Fimaginâtionv lfinventiôii et une Connaissance ' profonde de ce que l’on ÿOUrrait appeler les machines drcmwti- ffi&èï Mi i/.’odr/i> Rr.q Cxv.yiji.Cj *>.{ fit.* * iîoSar pente.naturelle ie pousse au roman Chirôtiehùét-rjô'irieii^ois'pas -pourquoi. if ft?ést pa& entré dans; cette voie.1 Il a devant hii les plus feaux modèles eiüce genre. Fabiola, Gallista, Aurélia; «Virjgi- fiî&gon t des romans magnifiques qui ihs irtisent et qui édifient:rnraoo Lôvot Lili>^sgram.a;rviéité l’Italie- et étudié ftoffiê. Ne pourrait# pas tréuvpr .dans ]fei"premiers éiècies' de l’Histoire ded’E- glise de pieuses légendes et de dramati¬ ques histoire» qui serviraient de canevas à dés romans délicieux Jt * Ahr>vzE •» •>o Jo l’engage à y penser et il y trouvera $*Véin&rc£œi -aod btmh j. r/ •; v; iinp 6c41X1 Hector Fabrey qui est un critique délicat; a fait Tappréciatiori de VHistoire dt fajMère dé f Incarnation et il ÿ a trouvé comme moi, de la déclamation dans le style} Famovr de certains mots sonores dan* lu 'phrases le respect éu convenu dans le récit, le culte de la pose dans ses héros. Il déclare avec beaucoup de ménage< mènts et d’euphénismes que cette Histoire demande un complément et il donne à l’écriva n, en terminant^ ce conseil, qui ne manque pas de sel attique. r:\t-\tt;.o 44 Qu’il cherche les belles pensées, et “les belles ~ paroles, pour les dire, lui “ viendront comme par surcroit ; mais 44 qu’il ne cherche pas d’abord les mots, 44 car lorsque le moment viendra de ÿen 44 servir, iespensées lui feront défaut, et il 14 lüi faudra les cou vrîr delà pourpre des dieiu communs^ toufcj jétoüüéà de ; «e 4;/trouver si bien v.étas.’\ :' ! . f TdàU récemment, M.* l’abbér Casgruin s’est révélé comme critique: r II a publié une espèce d’étude littéraire su r M. Chau- veau, * qu’il annonçait commè! étant; la prëmiëre'd’une série, soudainement in¬ terrompue.'* i- ■\tb Cü l ‘ c On lui a pré té à cette occasion, certain ressentiment politique, certain intérêtdé famille.f Jer ne sais pas exactement eé qu’il y a de vrai dans ces imputations; mais, ce qui est certain, c’est quéfl’dbbé Casgrain ne fait pas m vstèrc de ses opi: nions poli tiques et qu’i ^ prêtent appar-r içnûvaù parti national/ Il est annexionnislc dans toute la force du mot. et» Il le déclare’ à qui Vjeut l’entendre, hélas h - Il fut un - temps, qui: n’est pasencore perdu dans le crépuscule de son enfante, ou i) entretenait d’autres idées. Je trouve, à la fin de Y Introduction à V Histoire de la Mère de: VIncarnation, l’éloquente prédic- tionque voici sur.îa République Améri¬ caine : :\t_ s\t,\t-\t:.. M ,\t*5 “ La parole du Comte de Maistre se réalise sôùs nos yeux. a Laissez donc a grandir cet enfant au maillot,.” avaîfc-il dit, un jour, indigné de ia stupide ad¬ miration qu’on prodiguait aux prcttn dus progrès des Etats-Unis. > L’enlan a grandi depuis ce jour ; eL sa tombe est si près de son berceau, que ses langes pourront lui servir de linceul. Bientôt, cette grande République, fondée sur le sable, morcelée cri cent- petts étatSj com¬ me l’Amérique du Sud, dévôrera elle- même son influence, et avec elle celle duprotestamisrne.’’ • t [ i .1 C?est très-bien dit; mais;aujourd’hui L’abbè Casgra in ne le trouverait plus si bien pensé. Il n’appellerait plus stupide un sentiment qui est devenu le sien, et il ne placerait plus si près de son -berceau îa tombe de la natim modek. ’: Les opinions^ je devrais peut-être dire o - — u —

  • • .. è*-r. • ..\t;—*<\\t»\t'\t;

les sympathies politiques, ont déteint sur d’historien et '.changée ses idées, ^11 [est bien regrettable.^ u*ii ait glissé sur çqtte pente, quii’a déjà conduit à des déclama¬ tions creuses et fausses.:,; Vf < ' rR :;i *; û C’est ainsi rqué,1 dans la biographie de M. de Laterrière, il a pu écrire les lignes suivantes : “ Les hommes ambitieux qui u triomphent aujourd’hui sur la ruine de u lâ chose publique, et que l’histoire inex- lCi- orablë manquera au: front d’un ferrou- ge, ixç pureht jamai# trouver.emlui/un “ instrument servile. %;r. Ces hpmmes sont u parvenus un instant à égarer; d'opinion “publique; mais: quajrante années coi)sé & çutives de rd^é voueméht à> la patriCiqfor- u mtzM uh monument de ?gra;nit ^ntre dl lequel viendront se' briser lies plumes iL [stipendiées qui auraient voulu ? le'; dé .\t\hirç l:i 'u;phé;n/.'l tu- o!> On pardonnerait ces tirades déni âge giques à M. L. H. Fréchette ou :à rM. pessaulîes ;; «mais elles sont déplacées dans- lai bouche" du premier vicaire de Notre DameÜ&Qûébec.r il snaq noid ■Ve> Ces tendances politiques dri’abbé fias grainet une:* ‘certaine? irifalité oliftéraire ont été causé qu’il n’Ju pâg /été {Juste r à l'égard de M: Chauveau., Sa critique est mesquine et manque d’impartialité. J’au— 4S — . -0 • rai occasion (le le démontrer, lorsque je peindrai d’auteur de Char Us fretin. ; usq 11 à é té plus partial encore sous le pseu¬ donyme de ; [PlacidesiLipinc\ sio toutefois 1 es Sdhouet t es littéraires péuvcM lui être attribuées, ce ^u’iL y a Sent raisons^de croire.c Gn m'objectera quMl n’aurait pto écrit! son'.propre portrait û J Néanmoins, qu’on veuiJle:bien considérer qu’il / ÿ> a dans la silhouette de l’abbéiGasgrain [par Placide. Lêp w> des? détails intimes que l’abbé seul pouvait vraisemblablement connaître et qui ont dû être écrits sous sa dictée.\t.vsihvjdwi\teb .Quoiqu’il en soit, prenant pour , étabb qu’il est Üauteur, ou l’un des auteiirSides Stihoulies littéraires) nous y trouverions une preuve de plus que la critique in’est point son fait, et qu’il n’a pas ce gout,vce tact, cet iesprit et ce coup d’oçil juste qui conviennent au criti< uejsîNous aurons occasion d’y revenir dans les<àutrès por¬ traits. , .TiOrvjsa ercbd oi ef) jo ciuôf-; En attendant, je terminerai celui-ci par quelquet recherches généalogiques, et.un petjtf r jmsei] à M. Casgra^^ zob adit&^inl r/n 11 % L'abbé f Casgrain est aristocrate dpoa 4 4 sa personne et démocrate daaaigto 44 idées, v.;*-A 'Par le# homneq** iL ViettCdu 'cV*ïiVl hàst ,wtàv.iyv&f-I “ peuple. Sun bisaïeul qui était soldat, “ prit part à la fameùsè bataille dé /Fou- “ tenoy, où les* chevaleresques gardés “ françaises crièrent aux Anglais iTirez 44 les premiers, Messieurs I Du-Xoté dés Ifemmes il se 7 rattaché aux ‘Babri de “ Ranville^ dont il conservé: la belle devisé.:: *c Aü camp valeur.,1 au champ “ ‘labeur. L’alliance le ces deux sangs . “ expliqueles contrastes de son caractère “ aHstû plébéien;’V rr..v: r. De qui est cette histoire ? C'est ce qu’il convient de rechercher.\t/.\t*\ti\tb ■; M. l'abbé Casgra'n a Une faiblesse-Ton estr'toujours faible par quelque endroit—; il a un culte exagéré des ancêtres. Ce éeritiment est; très-louable, surtout quand il"y â des ancêtres ;ïmais il né laut pas pousser tioploinla) noble ambitiôn>de,se trouver des aïeux; ou des: bisaïeux illus¬ tres. cOn doit se contenterrdéMètre sob mêiiie et de le faire savoir.\t•\t. ; Où croirait qué M; l’abbé pourrait peut- être mieux qu^ub dutre se passcr dulus¬ tre des aïeux. Ma'Sh il.’n’en eatLienjefc jamais il n’a laissé échapper üna occasion dep&rlèr ou* de lairen parler^ de .r sa' noble origine;'h çd&iïhrnïh\ttu\tl •IDans le&Lèg?hdt$\ dabs les MieUes, dans les Biographies, dans VHktoire de là Mère 4c ¥Incûrnv4w*{ partout il a ^emé quel¬ ques fleurs but la tombe de t ses illustra Ancêtres. . .. . v A. chaque, nouvel écrit il y revient, il s’y complaît. Ici c’est un ancêtre mater¬ nel que l;on t< éterre, et, là, un paternel qui-ressuscite./> •’ Sés oeuvres ne sfrfflpaht pas à la tâche, il y emploie les Sulties, et dans tous le? écrite qu’il peut atteindre avant leur pu- ' blication," il ré.usllft presque / toujours tt glisser une note ÿili publie son origine. On vient de :1a" voir jdans; les silhouettes de: Placide Lépui<V/*l*t nous la retrouve ■ roos Ailleurs. \\tr\t; irr ' r ^ i Dans r/fwfowv des Grandes familles fran- coites du Canada}‘^o M. l’abbé Daniel,/ à la page 533,je lis'rô qui suit : r3 c ; , : f r, L’HoUorable Charles Gasgrain : des- u cendait: de M.Jeân-Baptiste Casgrain7 44 originaire de laVqndée ét s.ergent dans 44 tes troupes à la têie desquelles il s’étàii u signalé maintes .fois contre, les’ Turcs. H Lorsqu’il passa dans la Nouvelle Fran- 44r.ce, Uû peu avant iaîjconquête,; il Jétait tS couvert de-nobles blessures qui attes u:$sdeatjed0orehson courage* ”i ;. \t trtdGte août les /dignes ânepies M M>

t( i’abbê; Rapuond Casgrain^ dont la plu-
  • mo élégante a déjà donné plusieurs “ publications où la beauté du style le

• ‘ dispute à la richesse des pensées;^ ^ Àu.troisième vplumede VIHUoin de? IJrsulines, pages 234 et 235, on est étonné ei du' peu affligé de retrouver les détAik suivants-:.Câ:ir,j:u ï-m'o ioï Xxl *>0 '{v M M/Jean-paptiste Çasgrain, le premier “ de sa famille en,*Capadarémigra peu “ avant la conquêtç: • *C’était un glorieux M vétéran qui portait îcDune manière nt)EH “ équivoque les trophées de sa bravoure* M ayant eu le nez ! ’ctfùpé d’un coup de “ cimeterre, lorsqu'il; combattait contré “ les Turcs, en CÎrjènt, et étant devenu “ boiteux, par suite tVun coupd’escopettë “ qui lui enleva la éhçVille du'pf°id, &la ‘-‘ bataille de Fontenoy, en 1745,\t1 plus “ ili avait été blessé'cKpné balle, ^uiltii “ passa de :1a joue iûîivireiUê droite,-' et u d’uni coup de sabra <£ui luit sillonna la 1 f ^ figure. du front Jàr la jçue gaubhfe; ‘ Eia A‘;ft;747f il : aséista ap siégé tt (Zoom, oie les Françsdé, entréreht fen M/matehant dans le sang juaqu a la ^h^ MivilIerdupiecL" rA *uir»b tear>q ii'npa'ioJ :: r^Ud traitions donnera une idée de Kimtèfoi êmrgiqae quldevaü>pa$ttr toui “ entière a. sÉffifgKHambJ^ q nier par ies Tum, «Ünid qdttftt éfiefde Mi brigade du nom dé Sabran^ lorsqu'il vim&ulq fftiuob & o1h£t$Jô out n — 49- ^ I\t,\t*\tf»\t|\t^\t^\ti 44 combattait en remplacement des clie- “ valiers de Malte tués en Orient, un re» “ négat vint leur proposer de passer à .“ l’Islamisme—“ Ah I s’écria Sabran, s’a* 44 dressant à son compagnon d’infortune, 44 est il1 possible qu’en : vienne - outrager 44 Dieu d’une tçne\ manière ! ?’ A ces 44 mots Jean Casgratja furieux se précipi 44 te sur le renég&tyfet il l’aûrâit tué si un 44 janissaire ne se'ant jeté sur lui avec “un cimeterre. *.T/ïn trépide soldat saisit “ une chaise ef-ïrâppe le janissaire à “mort. Jean eV’Spbran reçurent cin- “quante neuf cqup; de nerf de bœuf ; le “ second en monjüût. lie brave soldat “ chrétien reçut eneore vingt-cinq coups “ de bâton de Caiabre, sous la plante des “ pieds. Ce fut.ipiiès avoir asisté à ciu- “ quante combats et engagements, ayant “ été promu au* grade; de sergent-major “ après la, retraite 4e l’armee française “ devant Prague,-que l’héroïque vétéran 44 s’embarqua la Nouvelle France. “ Il était natif d’Airvaùlt, petite villè du “ Poitou, à, huit lieues de Saumur,4 dans “iâ Vendée, rinütiti^ tt en fiv. >\\tmN\t■îfiititllA\tr>r\TTS\tTV1\tnT' 4 -50 — “ BonSocouis, dgHslèt. > que ML J. B. Gas- “ grain* èitai'èat WPiüs en Canada MM. ci&ouenïânt etLMèïÙreii de St. Just. ” CpmmenClntoq paniel, et l’autèur de VMtfoipi des Ürsulfiip$*eont ils appris tous ces. faits';.éX^ç^J^Çair^sT,Quelles rela¬ tions oiitriXs pu avôirj avec ce. sergent cOsi* JUg-U^ comme trophée de . sa ‘bravoure un nez ÇÜ\tcp'pp yde çim%ree lui ayait enle¬ vé—-qui avaitfp^rdu%* lil cheville du pied à ia bataillé de Fohtêïïây, et qui rentrait dans Berg-op-Zopni êù. marchant dans le L'Ôrirt.inDrtn^i «KafrîIW rtn’il nîntinif silldh d’une balle, et de l’autre le sillon d^^Tsahrè^ùi ; ayait *reçu‘59. coups ! de nerfsdë bcéüfs/254c6uns,aé Mtofi de'Ga- laJjrej et.pris. ÇarU#faôçrôats, éujui, aye,ç, tout cela, ne tait qde.s&rgent ï

JEvifleiÏÏfiiiëftt; ;.ii;ÿ^âf la,unv càçlïelj de

est itàùpQéll^lè;^ diieqopnai- tRé„ fit. je ;çrjois que roü'mut ,àgsjùyerfs.ans tèinèrilé la plumq féconde dç üôtré Ulus -•*\t1*2\tifcjL\t* L wMv .*Ai* & kJ J» “\t*.»\tf'i\t-•\té\$. . ;ft .s»:.;/--::\t:Ui- Ç!est,le V.oïîjmencemeut d’un, peut tua— 51 ~ S vail d’ennoblissement, dont le reste, en¬ core inédit, est cependant trop connu. On a essayé :,d’Airvault. . . . et les vers faits à là Rivière Quelle étaient datés du Manoir dfAirbav.lL On a montré aux amis un certain blason ; on l’a même encadré et suspendu dans \e cabinet de travail du littérateur, à côté'^u'.portrait de mon père qui lui dit :\t:\t:

  • • • • • •

V\t"4\t•\t* Einbrasse, mon cnfaijtv;le portrait de ton père Pour ê4re comme lui digm de les ayeux. Bref, tout cela 'Sê%serait déjà traduit par une notice cottfmuniquée au Livre U'Or de la Noblesse,^sî* les pages de ce livre souffraient tout, comme les papiers. Ce cher Livre d’Or ! 41. chatoiesi agréable¬ ment la vue ! O&’&j’ait si heureux d’y lire cette page. . . . à peu près comme oh l’a rêvée:\t•/\t. “—Casgrain d’ÀlhV’ault—originaires de Vendée—Fief de Ja.#Rivière Ouellé jet de l’islet-—Manoir d’A^yault—Alliés à la noble famille des Letellier de St. Just. “ Les d’Airvault portent de gueule avec gerbe et flamberge d’or; ils ont la fière devise: au champ labeur, au camp va¬ leur!” . Hélas ! cette page d’or, tant convoitée, n’existera probablement jamais. Car, avant de consentir à son insertion au livre de la nôblesseron y regardera à.deux fois, ou fera des recherches, on fouillera le greffe 4e Québec, et,, dans les Régistres des baptêni^s^.mtriages et sépultures des paroisses. 4e-'Qiieheo. et'de Beaumont, on trouvera divers actes authentiques cons¬ tatant que Jean Gasgrain était traiteur à la Basse-ville, c’est-àÆTe prép rait ét ser¬ vait à manger et à fJoirê aux voyageurs et aux viveurs de ee-r’femps-là, et qu’il épousa,à Québec,unewDémoisélle Duchés- ne dite LeRoide, ftllé:$$ndré Duchesne dit LeRoide, de la Sjg.JAoïi des Pawnis. Ces actes établirontUjue Jean Casgrain . n’étart pas1 originaire/%*yèhdée, mais de* Pià^ioîîïië^ptftë1. Wéfiïipe1. ,d’Aunis, et qii’àîtf jd’éïre/.sâ^lit^ à, la tête des troupes il était tout bonnement cuisinier à la tête de ses plats ;* que s’il a fait cou¬ ler le sang ce ntypeut,.guère être que ce¬ lui de la volaille^ ét que ses blessures,— s’il eh avait-—'étaient* q>rpbablément des brûlures.\t*“ Donc, si le Jean-Baptiste Casgrain, Vendéen, né à Airvault; le Casgrain ser¬ gent qui combattait à la tête des troupes de France et de Navarre ; le Casgrain pourfendeur et mangeur de Tqrcs, le nasicobole.rrdnus-chevilie. balafré etcalabré, i* si ce Casgrain a existé—ce que personne ne voudra: croire^ce ne peut être Jean Casgrain le,.cuisinier\ qui eu l’an de grâce 1750, tournait des crêpes dans su gargotte de la Basse-Ville et menait à l’autel mademoiselle LeRoide, de la na¬ tion des Pawnis. Remarquez bien que je ne méprise pas les Pawnis, don plus qu’auGune autre tribu sauvage. ' J’e£ fais au contraire grand cas, et l’on me dirait que j’ai du sang indien dans les veines que je n’en serais pas du tout humilié. Tout ce que je veux établir, c’est que M. l’abbé ne descend ras en droite ligne des Montmo¬ rency ou des Caniac de Périgord. En fait de généalogie, je dis comme le grand poète de la Grèce, Homère : “ A quoi-bon questionner sur la race ? Telle est la génération des feuilles dans les forêts, telle aussi celle des mortels. Parmi les feuilles, le vent verse les unes à terre, et la forêt verdoyante fait pousser les autres sitôt que revient la saisondiiprin- temps : c’est ainsi que les races des nom¬ mes tantôt fleurissent et tantôt fmissènt.” Donc, mon cher abbé, veuillez m’en croire, laissez de côté tous ces travaux généalogiques. Que votre bisaïeul soit Casgrain le balafré, ou Casgrain. le vendeurde saucisses, il importe peu. Lés gens d’esprit ne vous en- estimeront ni plus ni moins, et .cela n’ajoute ni ne retranche à vôtre mérite_personnel, que nous reconnaissons autant qué vos meil¬ leurs amis. Vous avez très-bien dit, dans la biogra¬ phie de M. Faribault : u il est une aris¬ tocratie que l’on ne parviendra jamais à détruire: c’ést celle de l’urbanité, de la politesse des manières^ de la dignité et delà noblesse des sentiments.” Cette aristocratie indestructible, vous la pos¬ sédez ; qu’avez-vous besoin de faire tant de frais pour erfacqpérif une autre ? - Ce dadaqui vous tourmente est d’ail¬ leurs, vous le savez, la faiblésse de plu*. sieurs, et le but de ces pages n’est pas d’humilier, mais de corriger ceux qui en sont possédés. Après cela, ayez le caractère aristo-plê- bëien, si la chose vous va, et je n’y met trai pas d’obstacle, puisque cela ne nuit en rien à votre caractère sacré, qui est ir¬ réprochable.

\ti\t■\t:\t'\t/ • ■ ..\tt\tf:l\t>v.

==Page:Routhier - Portraits et Pastels Littéraires (sous le pseudonyme Jean Piquefort), 1873.djvu/55==