Poulbot - Les Maîtres humoristes
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March 3 1905 by, Société d’édition et de Publications, Paris.
— Oui, moi, je couche dans ce lit-là.
— Et ton père ?
— Dans celui de la bonne.
— Bouge pas… les v’la !
EN FACTION |
Le gosse. — T’as donc un rendez-vous, qu’tu restes là ?
— Tu me rapportes mes deux sous ! … T’as donc pas mis ma lettre à la poste ?
— Si, j’ai profité qu’ l’employé r’gardait pas pour la fourrer dans la boite !
— Je vous défends de me causer si c’est pas pour le bon motif.
— Le motif ! il est toujours bon ; vous parlez de choses que vous ne connaissez pas.
— Dire que je suis né dans un machin comme ça !… — Et ta sœur ? |
— Dans un chou aussi !… — Et ton petit frère ? |
— Dans un autre chou parbleu !… et ma grande sœur aussi… |
— Alors ta mère !… qu’est-ce qu’elle fiche ?… |
— Inutile d’insister, je n’aime pas le pantalon rouge.
— Si y a que ça pour vous plaire, je l’ôterai.
— Grouille-toi, il y met un oreiller sous les fesses ! …
MÉLOMANE |
— J’lai vu, i m’a encore chipé l’bâton des cabinets pour s’en faire un sifflet ! …
— On peut se rhabiller, les enfants… nous avons oublié le savon !
— Dites-moi la vérité, Joseph. Il est venu une femme ici ce matin ?
— Oh ! non, madame !
— Menteur, je l’ai vue sortir.
— Ça se peut bien ; mais elle n’est pas venue c’matin… elle est venue hier soir !
— Tu m’enfileras plutôt la première ! …
— À ton âge, ta sœur nous rapportait vingt-cinq francs par semaine, et y avait longtemps qu’elle travaillait plus.
LEURS MÈRES |
— Y a pas de mal à ça ! y a pas de mal à ça !… Vieux polisson ! Une enfant qui s’enrhume d’un rien !
— Un corset mauve !… un corset mauve ! est-ce que j’en ai un moi de corset mauve !… et ton père !…
— Menteur ! ! je t’ai vu entrer chez trois bistros !…
— Ben ! j’peux t’y rester tout l’temps chez l’même ! ! !
— Va falloir y faire un trou.
— J’me suis acheté un pantalon, monsieur Marcel ! Si Madame le voyait, elle me flanquerait à la porte !
ÉCONOMIE |
— Ousqu’elle les achète ses enfants, ta mère ?
— Chez nous, on est pas riche ; elle les fait elle-même.
— Ma grande sœur, elle met des pantalons fermés.
— Mais maman, il m’a emmenée de force !
— Pourquoi q’tu t’es défendue ?
LES ENFANTS S’AMUSENT |
— Qu’est-ce que c’est que ce jeu-là ? Veux-tu me reporter cet oreiller sur ton lit !
— Mais… mais… je veux avoir une poupée.
— Ah ! mon vieux ! j’en avais envie ! ! ! …
EN FAMILLE |
— As-tu bientôt fini avec la marmite ? Mon pot-au-feu sera jamais prêt pour sept heures.
— Il n’amène pas son ami aujourd’hui, il se doute de quelque chose…
— Une p’tite femme comme ça et vingt sous par jour !… hein, vieux ?… qué noce !
— Mince, qu’est-ce qu’on voit !
— Pourquoi faire qu’i s’enferment tous quand i se marient ?…
HEUREUX AU JEU… |
— Te fâche pas, ma chérie : je suis un peu en retard, mais j’ai gagné 6 fr. 50 à la manille !
— Je veux bien que vous fassiez son portrait, mais je vous flanque une paire de gifles si vous continuez à la dévisager toutes les cinq minutes en clignant de l’œil.
— La ferme ! Eudoxie ; tu leur diras ça après le jour de l’an.
— Je l’ai vue se débarbouiller, ta patronne ; elle a des toiles d’araignée sous les bras.
— Pourquoi qu’tu m’embrasses pas comme ma sœur, puisque j’suis aussi sur tes genoux ?
PETIT NOËL |
— T’as rien eu ?…
— Si, un petit frère.
— Mais dis donc. Oscar, c’est ta négresse ?
— Je ne lui parle plus, son nouveau patron ne fume pas.
— Ce soir i’m’faut une montre en or, c’est la fête à papa
— Ça y est… la patronne… deux jumeaux !…
— Ah ! quand je vous disais qu’elle avait deux amants.
— J’vais le dire à maman que tu t’mets de sa poud’ de riz sur la figure.
— Et elle, où qu’elle s’en met ?
EXCUSE |
— Ah ! c’est à cause de monsieur que j’attends à la porte !…
— Mais non, mon chéri, ce n’est pas à cause de monsieur, j’étais toute nue.
— Pardonne un moment d’égarement !
— T’appelles ça un moment ?… Ça fait trois quarts d’heure que je poireaute à la porte.
— Et pourquoi qu’a t’a renvoyée, ta patronne ?
— Pasque le patron m’a mordue dans le cou.
— Qu’est-ce qu’y a ?… T’en fais une tête !
— J’ai perdu l’tuyau d’la boite à conserves.
— Si vous ne m’en achetez pas des vernies, j’dirai à madame que vous me faites la cour !
SÉPARATION |
— Oui, sale type, j’y vais m’suicider… rends-moi ma poudre de riz et ma brosse à dents.
— Tiens, je vais te faire voir celui d’un agent.
— Comment ! vous !… un premier prix de mémoire… vous vous oubliez ! !
— Ta mère ne te met plus de pantalons fermés ?
— Penses-tu ?… j’ai seize ans aujourd’hui !
— Me marier avec toi ?… Maman voudra jamais.
— Pasque ?…
— Pasque j’suis un garçon aussi.
À L’ATELIER |
— Qu’est-ce que t’attends pour enlever tes chaussettes ?
— J’en ai pas, c’est mes souliers qui déteignent.
— Ça ne vous ennuie pas de me le peser ?
— Avec les os ?
— Hier, avec un blond !… aujourd’hui un brun ; va falloir que je prévienne ton père ! ! !
— Mais maman, puisqu’ils m’épouseront.
MODÈLE |
— Quand je posais avenue des Champs-Élysées j’avais cent francs… c’est vrai qu’c’était chez un photographe et qu’on posait à deux.
— Elle a reçu un coup de pied la dame.
— J’connais ça, maman est sage-femme.
LOCATION |
— Y a pas d’punaises dans la maison ?
— Y en avait une au premier sur la rue, mais on y a donné congé quand on a su qu’a trafiquait.
— C’est-y du japonais ça ?… suivez-moi et marchez devant !…
— Ça se dit distingué, et ça ramasse une pièce de cent sous !…
— On va rigoler, vous vous seriez des dames qui se promènent, et moi je serais le satyre.
GRAND VENT |
— Mon Dieu !… mon Dieu !… je suis malheureuse… toute seule…
GRAND VENT |
… dans la rue, avec un vent pareil !
— T’as encore flâné avec ton acrobate ?
— Mais non… on a pris une voiture !
— Ne vous emballez pas, avec tous ces mannequins, j’en ai connu un chez Doucet qui m’a bouffé huit mille francs en 4 jours.
J’joue pas… tu mets des briques !… |
… On l’emportera chez nous et on le gardera pour les grandes vacances… |
… Elle est moins froide que l’année prochaine… |
Et dire que maman m’a fait cirer mes chaussures ! |
… Alors, si t’as des engelures aux pieds, pourquoi qu’tu mets ton cache-nez à ton cou ? |
— Le pire, c’est la dégelée. — Oui, la dégelée de coups de trique, si nous arrivons en retard. |
Et chez les nègres, la neige elle est noire ? |
— Ouste !… au trot… allez vider les latrines ou je vous fourre dedans !…
— Non, mais ! je suis bien libre d’aimer ta sœur sans te demander la permission…
LES ARPETTES |
— Un amoureux ?… Penses-tu ! Bien assez de papa pour m’fiche des gifles.
— Mens ! mens ! si tu veux, mais jure-moi que tu ne m’as pas trompé !
— Si c’est pour passer ta nuit avec une grue, tu vas commencer par rester avec moi ! ! !
— Qu’est-ce que c’est Jean ? Voilà trois chapeaux de Monsieur que je trouve dans votre chambre !
— Quelle veine, Madame ! Monsieur qui croyait qu’on y avait volés !…
— Alors, les poissons, ça fait pipi dans l’eau ?…
— Pas de blague ! hein ?… Il me les faut pour ce soir.
— Ah ! j’en ai du mal à lui apprendre à marcher.
— Les filles !… ça a pas besoin de caneçon.
— Je voudrais quelque chose de bien.
— Soyez tranquille ; moi, j’embellis toujours mon modèle. Ça ne fait rien que le client ait une sale gueule…
— J’t’avais dit de t’acheter un corset blanc.
— Penses-tu ? Ça se salit trop dans un album.
MES VINGT-HUIT JOURS |
— Oui, moi, ancien fils de chiffonnier, presque officier, j’vous fiche quat’jours à vous, tout avocat que vous êtes !
— Elle est d’une bonne famille, mais je me rappelle plus si c’est son père qu’est procureur ou sa mère qu’est procureuse.
— Mais il y en aurait plein les ruisseaux, des poissons, si y avait pas les balayeurs ! …
LOGIQUE |
— Vous savez… je suis grand-mère, Mélanie a deux jumelles…
— Aussi pourquoi l’avez-vous mariée à un opticien.
— Comme ça, j’verrai bien si c’est pas une blague !
LA COMMISSION D’HYGIÈNE |
— Parbleu ! le devant, c’est propre, surtout celui des garçons, mais venez voir avec moi le derrière des filles.
— Mais si j’vous aimais pas, Irma, j’me ferais-t-i raser tous les jours ?
— Je vous rapporterai vos chaussettes sitôt que mon mari rentrera : il les a sur lui.
— Et toi, tu l’as pas eue, la croix !
— D’abord, y en avait pas pour tout le monde, et le maître a commencé par les autres.