Pourquoi si follement croyez-vous à un verre

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XVIII.


Pourquoy si folement croyez-vous à un verre,
Voulant voir les beautez que vous avez des cieux !
Mirez-vous dessus moy pour les connoistre mieux,
Et voyez de quels traits vostre bel œil m’enterre.

Un vieux chesne ou un pin, renversez contre terre,
Monstrent combien le vent est grand et furieux :
Aussi vous connoistrez le pouvoir de vos yeux,
Voyant par quels efforts vous me faites la guerre.

Ma mort de vos beautez vous doit bien asseurer,
Joint que vous ne pouvez sans peril vous mirer :
Narcisse devint fleur d’avoir veu sa figure.

Craignez doncques, Madame, un semblable danger,
Non de devenir fleur, mais de vous voir changer,
Par vostre œil de Méduse, en quelque roche dure.