Premières poésies (Évanturel)/À ma Muse

La bibliothèque libre.
Augustin Côté et Cie (p. 199-200).



À MA MUSE



TOUT est fini. Fermons la porte.
Et mettons la barre aux volets.
Fais tes malles, petite ! Emporte
Tes colliers d’or, tes bracelets.


Vite, défais ta robe neuve,
Détache ton tablier blanc,
Rajuste ta coiffe de veuve,
Donne un baiser à ton amant.



Fais tes adieux à notre chambre,
Et fermons notre livre ouvert.
Ma strophe a froid : voici décembre,
Ne chantons plus, car c’est l’hiver.


À quoi nous servirait, ma reine,
De pleurnicher sur notre amour ?

Le torrent passe et nous entraîne ;
L’heure est sonnée.
L’heure est sonnéeAllons, bonjour !