Projet d’une perception nouvelle de l’impôt

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Constantinople. Projet d’une perception nouvelle de l’impôt. — On s’occupe assez sérieusement ici d’asseoir l’impôt sur de nouvelles bases. On reconnaît que le système de vendre le droit de perception à l’autorité chargée d’administrer la province ou le canton, est non-seulement un foyer d’abus et de vexations envers les populations, que la rapacité des percepteurs pousse quelquefois au désespoir, mais encore un dommage évident pour le trésor public qui ne retire qu’une faible partie des tributs levés sur les sujets de l’empire. Il serait impossible d’imaginer un mode plus funeste, plus capable de désorganiser un état, et la Porte ne saurait trop se hâter d’y renoncer. Parmi les nombreuses combinaisons par lesquelles on peut le remplacer, il n’en est aucune qui ne vaille mieux, pourvu qu’elle enlève aux gouverneurs la faculté d’imposer et de percevoir. Si on redoutait les fatigues et les longueurs d’une réorganisation tout entière, le mode d’abonnement avec les communautés (conseils municipaux) offrirait un moyen simple et facile de soulager le peuple d’une partie des charges énormes que l’arbitraire des percepteurs fait peser sur lui, et d’augmenter considérablement le chiffre des sommes qui entrent dans le trésor.

Cet important objet réclame toute l’attention du cabinet ottoman. La réforme dans la perception de l’impôt est la clé de toutes les autres, elles en découleront naturellement, et les résistances disparaîtront comme par enchantement.

On annonce que des commissaires vont être envoyés dans les provinces pour faire le dénombrement de la population.