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Promenade d’un Français dans l’Irlande/Londres

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PROMENADE

EN

IRLANDE.
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LONDRES — QUIBERON.



APRES deux ans et plus de séjour en Écosse, pays fameux des Cakes, (galettes d’avoine) bien traité de tout le monde, quoique comme le bon-homme Pardrige, often in great danger of starving, in the middle of my compassionate friends : Feu Lord Dreghorn, qui avait eu la bonté de lire les observations que j’avais faites sur le pays, m’engagea à les faire imprimer.

L’idée de publier en Écosse, un livre sur L’Écosse, peut d’abord paraitre singuliere : à quoi bon disaient quelques uns, vouloir nous instruire de notre pays ! nous ne le connaissons que trop, disaient les autres. Après bien des refléxions sur ce sujet, je conclus que ce dont on aimait mieux à entendre parler, c’était de soi et je publiai mon livre, qui réussit parfaitement.

Lord Dreghorn voulut bien prendre la peine de relire les feuilles avec moi comme elles venaient de la presse ; je n’étais pas alors de tres bonne humeur, et ainsi, elles étaient souvent remplies de traits de satyre assez originaux, sur les differentes situations où je m’étais trouvé ! — mais me disait quelques fois mon vieux juge, ceci est fort drôle, c’est fort original, cela fera rire tout le monde….. excepté nous ; je crois en vérité que vous ne devez pas faire aboyer les chiens, avant d’être hors du village :… et je corrigeais, je retranchais, jusqu’à ce qu’enfin la plaisanterie put le faire rire lui même.

Dans ce tems, on parlait de je ne sais quelle maudite expédition sur les côtes de France, dans laquelle des milliers d’émigrés avaient péri inutilement. Je résolus d’aller revoir mes amis, pour avoir du moins la douceur, de me plaindre en liberté, et de consoler ceux qui restaient.

Je fus me présenter à Berwick aux personnes qui m’y avaient accueilli lors de mon premier passage et je fus tres flatté, de voir qu’elles se rappellaient encore de moi.

Deux compagnies Anglaises, qui ont affermé la pêche du saumon de la Tweede ont des smacks, où petits vaisseaux très légers dans le port : Les uns ont des puits pratiqués dans le corps du batiment qui reçoivent l’eau de la mer : Ceux là apportent le saumon vivant jusqu’à Londres, mais il en périt beaucoup dans le chemin : dans les autres on le renferme dans des caisses de sapin, assez semblables à une bierre et on le couvre de glace ; il arrive à Londres tres bien conservé, quoique là distance par mer soit de plus de quatre cent milles. Les propriétaires pour profiter de ce voyage qu’ils sont obligés de faire reçoivent des passagers à bord qui sont assez bien nourris, prennent le thé deux fois par jour, ont un bon lit dans la cabine et ne payent que quinze shellings pour leur passage. Pour que ces compagnies, puissent gagner quelque chose à ce marché, il faut absolument qu'elles supposent que la plupart des passagers n'étant pas accoutumes à la mer, seront malades et ne mangeront rien pendant les trois premiers jours, qui est communément le tems que leurs vaisseaux mettent à se rendre.

Je pris place dans un de ces smacks et fis le voyage avec les saumons : mais malheureusement le mauvais tems et le vent contraire ne nous permit pas d'aller tres vite ; aussi j'avais coutume de dire au capitaine, lors que je n'eus plus le mal de mer, que s'il ne se dépêchait, je le ruinerais.

Je fus huit jours dans la traverseé : pendant ce tems nous passames souvent assez près des côtes pour pouvoir distinguer les villes sur le rivage. La premiere fut Flamborough, puis Scarbourough, une de ces villes fameuses par les oisifs qui s'y rassemblent en été, sous le prétexte de se baigner dans la mer ; son chateau situé sur un roc élevé, présentait un tres beau point de vue: à la hauteur de Yarmouth la mer était couverte de vaisseaux qui allaient et venaient comme les bateaux dans un canal. Deux où trois fois cependant, comme le smack s'écarta en pleine mer, j'eus quelques regrets d'avoir pris cette maniere de voyager. Il eut été peu agréable de rencontrer quelques Carmagnols, qui m'eussent fait l'amitié de mt conduire à Paris, pendant que je ne voulais aller qu'à Londres. Il est toujours facheux d'être dérangé dans ses voyages ..... Ce fut avec beaucoup de plaisir que j'apperçus enfin l’embouchure de la Tamise, et comme la douane n’a rien à dire aux Smacks, passant tout droit sans s’arrêter il alla debarquer à la tour de Londres. Ce fut pour moi un vrai plaisir de me retrouver dans une ville où j’avais beaucoup de parens et d’amis après avoir été plus de deux ans séparés d’eux et n’avoir vécu pendant tout ce tems qu’avec des étrangers.

Cependant l’instant de mon arrivée etait bien affligeant ; c’est à cette époque que l’on venait d’apprendre le désastre effroyable de Quiberon : il n’y avait pas une famille Française à Londres, qui n’eut à pleurer la perte d’un pere, d’un mari, où d’un frere ; on se fuyait ... tous les liens de la société semblaient rompus, une douleur aveugle et farouche faisait traiter avec défiance, le peu d’amis qui restaient. Deux partis s’étaient formés, l’un soutenait M. D’hervilly, l’autre M. de Puisaye ; ils s’accusaient mutuellement et défendaient avec chaleur, celui dont ils avaient embrassé la cause. J’étais étranger à tous les partis, et j’admirais le courage fougueux de l’un, sans cependant jamais croire l’autre un traitre ; quoique je sois loin d’approuver sa conduite, il est sur cependant que ce qu’il avait promis, s’est éxécuté presque à la lettre : Le débarquement et la jonction d’un grand nombre de chouans, il n’y a que les secours qui devaient le joindre quelques jours après, qui ne sont pas arrivés. Cette funeste expédition a couté la vie à une grande partie de la noblesse de Bretagne et à un très grand nombre des anciens officiers de la marine de France qui furent sacrifiés inutillement.

Il parait que lorsque les corps qui furent fait prisonniers, eurent mis bas les armes, l'intention des chefs républicains n'était pas de les mettre à mort ; ils étaient plus de quinze cent, et on ne leur donna pour escorte qu'une garde de trois cents hommes ; la nuit était très obscure, et pour ne pas s'écarter ils se tinrent les uns les autres par la basque de leur habit ; plusieurs cependant se trouverent éloignés du corps principal et furent obligés de crier pendant très longtemps, avant qu'on vint les prendre. Quelques officiers républicains qui prévoyaient le sort qui les attendait, engagerent (à ce que j'ai entendu dire) plusieurs de leur connaissances à s'évader, mais les gentilshommes avaient donnés leur parole et ne voulurent pas profiter de leur bonne disposition. Ils furent à Vannes prisonniers sur parolle pendant quelque jours, mais enfin l'ordre de leur mort arriva, on fit la moquerie de faire leur procès et on les fusilla ; Quelques uns cependant, réussirent à s'échapper après leur détention et c'est d'eux, qu'on a feu les détails horribles de cette sanglante tragédie.

Il parait d'après leur récit, que les habitans de la ville et les troupes, avaient leur supplice en horreur. Les chouans étaient maitres du pays et cependant une poignée d'étrangers, (de Liégeois) ministres des volontés barbares des tigres qui les employaient, réussirent par la terreur qu'ils inspiraient, à les mettre à éxécution. C'est ainsi que les actes les plus atroces de la révolution ont été commis. Les nations de l'Europe, s'émerveillaient dans bien des occasions de la bravoure et de l'énergie du peuple de Paris ... c'était plutôt sa lacheté et sa foiblesse qui devaient les étonner. Le commun des hommes est un vil troupeau, toujours prêt à marcher à la voix du chien, dont ils craignent le plus le morsure. Qui pourrait douter, que les sept huitiémes des soldats qui ont assisté au Martyr de Louis seize, ne l'eussent vu s'échapper avec plaisir et que parmi le reste un tres grand nombre ne fut indifférent.

On crierait étrangement au paradoxe, si je disais que je ne crois pas, que plus d'une douzaine d'hommes fussent acharnés à sa perte et ces douze hommes encore, ne brillaient peut-être pas d'un feu qui leur appartint et servaient avec leur rage, l'ambition de deux où trois. On, m'objectera les victoires étonnantes et les succès brillans de leurs armées ; eh ! n'avait on pas vu avant la révolution de France, le grand Frederick battre les rois de l'Europe avec leurs propres sujets ; ne se rappelle-t-on pas les quarante mille Saxons, qu'il fit prisonniers de guerre, et qu'il enrôla malgré eux dans ses troupes. Lorsque deux armées sont en présence, les opinions particulieres des individus qui les composent, ne signifient rien, il faut qu'ils se battent pour leur défense personnelle ; les dangers de la désertion sont si grands qu'à moins de circonstances particulieres, il y a fort peu d'hommes qui osent les braver. D'ailleurs ce n'était plus, pour où contre le roy, que la guerre se faisait : il était malheureusement notoire, que c'était pour, où contre la France. Dans ce cas, chaque individu avait un intérêt puissant à défendre son pays, quelles que fussent ses opinions politiques.

Au bruit qui fit l'expédition de Quibéron, des émigrés arriverent des quatres coins du monde, pour apprendre en débarquant la catastrophe qui l'avait terminée. Monsieur, frere du roy, arriva du fond de l'allemagne, et ne l'apprit que sur les côtes d'Angleterre. Cependant la guerre de la Vendée était dans toute sa force et les braves défenseurs de la royauté demandaient les secours qu'on leur avait si longtems et si vainement promis. On résolut enfin de faire une éxpédition sur leur côtes : si on y eut porté d'abord, les forces que l'on a perdu sur celles de Quiberon, cela eut certainement produit une diversion considérable en leur faveur.

Il ne parait pas qu'on eut des intentions bien sérieuses ; plusieurs propriétaires de ce pays, offrirent de s'embarquer comme volontaires sur la flotte, afin seulement d'être jetté sur la côte et d'y faire leur possible pour armer leurs paysans ; on refusa de les prendre, à moins qu'il ne s'engageassent entièrement comme les autres. L'éxpédition cependant eut lieu, on transporta le prince à l'Isle Dieu et après bien de la fatigue, on fit rentrer la flotte deux mois après, sans coup férir.

Cependant j'observai à mon grand étonnement que les émigrés à Londres, étaient moins mal qu'à mon départ, deux ans avant : quelque soit la situation où la providence nous place, le tems et la résignation rend tout supportable ; plusieurs s'étaient attachés à quelque genre d'industrie, qui leur fournissait le moyen d'éxister ; toutes les dames brodaient, et le gouvernement leur accordait toujours un léger secours aussi-bien qu'aux prêtres, et à ceux qui avaient plus de cinquante ans. Ceux qui souffraient le plus, étaient les riches propriétaires en France, qui accoutumés à vivre sur leurs revenus, sans s'inquiéter du lendemain et sans aucun travail de leur part, ne pouvaient trouver en eux, les ressources que les autres avaient.

Après avoir renouvellé connaissance avec mes amis, mon génie observateur ne me permit pas de me tenir tranquille. Je courus tous les endroits où les hommes se rassemblent, depuis la taverne, jusqu'au parlement et depuis l'eglise, jusqu'à dog and duck : et partout comme dit Salomon je ne vis que vanité et n'éprouvai que véxation d'esprit.

J'avais quelques lettres de recommandations, j'en avais pour des gens très riches : Oh ! la drole de figure qu'ils faisaient, lorsque je m'approchais d'eux, le nom d'émigré ne parraissait pas leur plaire extrêmement : à coup sùr il ne leur déplaisait pas tant qu'à moi.

Plusieurs cependant, qui avait lu ma Promenade Dans la Grande Bretagne, m'engagerent à passer en Irlande et à en faire une autre dans ce pays ! je n'avais rien à faire, c'était un pays nouveau pour moi, on me fournissait de passe-ports superbes et de lettres de recommandations : je fus tenté.

Avant mon départ, je voulus savoir ce que ces aimables et savans Messieurs les libraires, avaient fait de mes livres, et bientôt j'appris à le connaitre dès le premier pas dans la boutique. Lorsque je voyais venir le book monger au devant de moi d'un air riant et honnête, je ne lui addressais seulement pas la parolle et je m'en allais sur le champ. Mais lorsqu'au contraire, il me faisait la grimace et me traitait Mal, c'était une autre affaire, j’étais sûr qu’il les avait vendu et je ne le quittais pas, qu’il ne m’en eut donné le prix.

Je fus aussi témoin, de la maniere honnête dont le roy fut reçu au parlement au commencement de 1796 ; j’avoue que la fureur de la populace me surprit etrangement : comme j’en avais vu d’à-peu-près semblable, les suites m’en semblaient effrayantes ; j’étais alors avec un vieux officier Anglais, ce n’est rien, dit il, ils seront tout aussi tranquilles après qu’avant, c’est seulement pour faire connaitre leur bon plaisir à sa majesté. Les hurlemens etaient épouvantables, et deux jeunes femmes assez jolies, effrayées de la bagarre, se jetterent toutes tremblantes entre nos bras. Après avoir éxaminé celle qui se jettat dans les miens, je l’embrassai bien cordialement ..... pour tacher de la rassurer : Quant à mon Anglais, il mit sur le champ ses deux mains dans ses poches crainte de surprise. Je pense que dans bien des cas, ceci ne ferait pas une représentation très défectueuse, de la maniere d’agir des gens des deux nations.

Je fus un jour, dans un des club politiques qui sont si nombreux à Londres ; après avoir reglé le destin de l’Europe, un des orateurs élevant la voix plus haut qu’a l’ordinaire, s’ecria : " ce Clairfait est vraiment un maitre homme, il vient de sauver l’Allemagne par la prise du Rhin," et se tournant de mon côté avec un air d’importance, " vous avez sans doute été dans ce pays là, " dit il, " ce doit être une ville terriblement fortifiée " " oui certainement, " " lui repondis je, " c’est une grande place d’eau. " Alors, l’un d’eux, après avoir ri immodérément, prenant un air sage, " je vous prie me, dit il, quel était le nom de l’Amiral Français dans cette occasion ;" lorsque je leur eus fait savoir, que le Rhin n’était pas beaucoup plus large que la Tamise à Chelsea, ils s’étonnerent fort qu’on en eut tant parlé, car dirent ils avec beaucoup de sagacité, " il n’y a rien de si aisé de passer la riviere dans un bateau." M’empaquetant dans la diligence je fus chez Mr. Blair, à Beacon’s Fields, où je passai une huitaine très agréable ; c’est dans ce voisinage que le vieux et fameux Edmond Burke pleurait son fils et les malheurs de l’Europe. J’arrivai bientôt à Bath, où je fus bien aise de profiter des plaisirs qui s’y trouvent et malgré les quels, les oisifs qui y habitent, ont l’air si ennuyé ; ils s’en vont bâillant de la pompe au jeu, du jeu au bal, du bal chez le libraire et du libraire au lit, qui du moins pour quelques heures, les empêche de sentir le poids de leur éxistence.

Cette ville infiniment agréable à tous égards, cesse cependant de l’être après quelque temps lorsque l’on n’y a pas de société formée; on y court tellement après le plaisir, que le plaisir s’enfuit et qu’on n’est rien moins que sùr de l’attrapper.

Il y avait à Bath, un petit nombre d’émigrés qui s’y tiraient mieux d’affaire qu’à Londres, où ils se nuisaient les uns-les-autres. Depuis mon dernier passage dans cette ville, elle s’était beaucoup augmentée on y avoit bâti des quartiers considérables et magnifiques, ce qui prouve qu’elle a encore augmentée de faveur, parmi les habitans de la grande Bretagne.

Je fus de là à Bristol, pour tacher de m’y embarquer pour l'Irlande : le vent étant contraire j'y réstai quelques jours et fus visiter dans l'intervalle, l'assemblée des eaux : dès le premier moment, je fus sur le ton de familiarité avec tout le monde, ou me proposa une carte je jouai avec les dames .... je perdis.

Las d'attendre le vent, je crus devoir courir aprés. La machine qui nous portait avec les lettres et sans beaucoup plus de cérémonie, allait si vite, que tout ce que je pus voir dans ce long voyage, c'est que d'abord, elle pensa nous, jetter à l'eau sur les cayoux de la Séverne, où il semble, qu'on aurait bien du faire une chausseé et un port convenable pour l'arrivée du bateau.

Cette partie du pays de galles est coupée d'une maniere agréable de collines et de vallées peu profondes et qui semblent tres fertiles. Les femmes des paysans portent communément un vieil habit d'homme par dessus leur jupes et un large chapeau de paille qui les couvre entièrement. Les maisons des paysans ressemblent assez à celles des montagnards Écossais, et ils ont un language Celtic, qui leur est particulier et qui a beaucoup de rapport avec le bas Breton.

Swansey est un port assez considérable, qui sert de passage plus ordinairement pour Bristol et le sud de l'Angleterre. ... Tout ce que je pus remarquer des manieres de ce pays, c'est à Cormarthen, où les habitans font usage pour la pêche du saumon d'un bateau quarré où plutôt d'un panier de jonc et couvert d'une peau de cheval ; ils se tiennent au milieu et préservent leur équilibre très adroitement ; quand ils ont fini leur pêche, ils le tirent de l'eau et l'emportent chez eux, où il a encore cet avantage de leur servir quelques fois de berceau pour leurs enfans.

Les Cimetieres aussi, attirerent mon attention : ils ne sont point défigurés par une foule incohérente de tombes et d’inscriptions ridicules ; ils cultivent sur celles de leurs amis, les fleurs et les plantes qu’ils chérissaient et viennent souvent les visiter, ainsi les cimetieres ont plutôt l’air de jardins agréables, que du séjour de la mort. Il est impossible qu’un peuple qui suit une telle coutume, n’ait pas les moeurs tres douces ; je regrettai de ne pouvoir vivre quelques tems avec lui, mais j’étais en route pour l’Irlande, et je me rendis à Milford Haven, qui est bien le plus vilain trou, dans lequel voyageur pressé, puisse manger jusqu’à son dernier sou, en attendant le bon vent. Trois où quatre fois, nous mimes à la voile et aussi souvent nous fumes obligés par les vagues de rentrer dans le port, à la quatrieme enfin, nous nous arrêtames à Deal, petit village à l’entrée de la baye où nous restames huit jours.

Dans, le cours ordinaire des choses, oh ! comme j’aurais juré et me serais impatienté, en dépit de la belle et large baye et du pays singulier ; mais le hazard avait fait prendre place dans le même paquet, à une famille aimable D’Ecosse et à un Irlandais qui avait servi long tems en France, et je scus si bien prendre mon parti, que je craignais, plutôt que je ne désirais le bon vent. Nous passames enfin, et même assez rapidement, car nous joignimes l’autre côté, dans moins as vingt quatre heures.

Les commis de la douane se sont arrogés un tribut des deux côtés de l’eau sur les passagers et leur demandent un petit écu par tête, pour la permission d’embarquer où de débarquer leurs effets : Un d’eux ayant refusé de le payer eut son petit sac bouleversé d’une manière cruelle. Le prix du passage est exorbitant, une guinée et demie dans la cabine, et le Paquet-Boat, est loin d’être des plus commodes et des plus propres : j’avais pris cette route par économie, et les frais revinrent à plus du double que par Hollyhead, nous gagnames enfin la rivière Suire, à l’embouchure de laquelle, il y a un château fort, situé sur un roc qui avance dans la mer : Mr. Latin, qui étoit dans le même Paquet-boat, eut la bonté de m’engager à débarquer chez lui à Drumdouny, et ainsi dès le premier jour j’eus à me louer des attentions, et de l’hospitalité Hibernoises.

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