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Qu’importe ?

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Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 83-84).

QU’IMPORTE !

Ah ! puisque en ta beauté demeurent
Les beautés que le temps ravit,
Qu’importe que les roses meurent !
— Sur tes lèvres leur pourpre vit.

Puisque en ta splendeur se recueillent
Les splendeurs qu’atteignit l’affront,
Qu’importe que les lis s’effeuillent !
— Leur blancheur reste sur ton front.

Puisque en ton être se rallume
La flamme qui s’éteint aux cieux,
Qu’importe l’air qui la consume !
— Sa clarté renaît dans tes yeux.

Puisque en ton âme se repose
L’âme de tout charme défunt,
Qu’importe l’étoile ou la rose !
— Toi seule es lumière et parfum !