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Quand j’étais chez mon père

La bibliothèque libre.
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 93).


QUAND J’ÉTAIS CHEZ MON PÈRE


Quand j’étais chez mon père,
Fillette de quatorze ans,
L’on m’envoyait à l’herbette,
Mes moutons j’allais gardant.
   Brunette, allons, gai, gai.
   Brunette, allons gaiement.


J’étais encor trop jeunette,
Je m’assis en passant temps ;
Par le bout de ma pâture
Passa deux gentils galants.
 
— Dieu vous gard, la belle !
Combien gagnez-vous par an ?
— Par ma foi, mon gentilhomme,
Je ne gagne que six blancs.

— Que six blancs, Vierge Marie !
Vous dussiez gagner dix francs.


(Le Recueil des plus belles chansons de danses,
Caen, 1615.)