Quand les violons sont partis/Chanson
Apparence
Quand les violons sont partis, Librairie Léon Vanier ; A. Messein, Succr, , Poésies complètes d’Édouard Dubus (p. 37-38).
CHANSON
Pour Gaston Lesaulx.
Avec les saisons jolies
Prirent l’essor nos folies ;
Les baisers sonnaient l’éveil
Des belles anonchalies
Dans un semblant de sommeil.
La brise apportait des plaines
Le parfum des marjolaines
Et des églantiers fleuris ;
Les coupes encore pleines,
Tous les amants étaient gris.
On roulait sur l’herbe fraîche
Et tous les sermons que prêche
Le Diable étaient écoutés :
Le Péché battit en brèche
Bien des ingénuités.
Mais la fête se fait lasse,
L’âme au vent plaintif se glace,
Les sourires vont mourant,
Voilà qu’on se désenlace,
L’Ennui qui guettait nous prend.
C’est l’hiver : plus une rose,
Plus de lyrique névrose,
Plus de soleil dans le vin ;
L’amour est un jeu morose :
Tout est vide, tout est vain.