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Quand les violons sont partis/Pantoum du feu

La bibliothèque libre.
Quand les violons sont partisLibrairie Léon Vanier ; A. Messein, SuccrPoésies complètes d’Édouard Dubus (p. 53-54).

PANTOUM DU FEU

Pour Saint-Pol-Roux-Le-Magnifique.

Un pâle papillon bat de l’aile dans l’âtre,
Le bois fume et s’allume avec de petits cris ;
En l’âme une lueur incertaine folâtre,
Le souvenir entr’ouvre un peu son linceul gris.

Le bois fume et s’allume avec de petits cris,
Une flamme faillit, s’abat, et se redresse ;
Le souvenir entr’ouvre un peu son linceul gris,
Une voix d’autrefois hésite en sa caresse.

Une flamme jaillit, s’abat, et se redresse,
L’or palpitant s’allie au rose frémissant ;
Une voix d’autrefois hésite en sa caresse,
Cheveux épars, s’incarne un rêve éblouissant.


L’or palpitant s’allie au rose frémissant,
Mille langues de feu se meurent réunies ;
Cheveux épars, s’incarne un rêve éblouissant,
On poursuit un vain leurre en folles agonies.

Mille langues de feu se meurent réunies :
L’ombre viendra bientôt envahir le foyer ;
On poursuit un vain leurre en folles agonies,
La vision dans la brume va se noyer.

L’ombre viendra bientôt envahir le foyer,
Un peu de cendre exhale une tiédeur bleuâtre ;
La vision dans la brume va se noyer ;
Un pâle papillon bat de l’aile dans l’âtre.