Quand les violons sont partis/Pantoum du feu
PANTOUM DU FEU
Un pâle papillon bat de l’aile dans l’âtre,
Le bois fume et s’allume avec de petits cris ;
En l’âme une lueur incertaine folâtre,
Le souvenir entr’ouvre un peu son linceul gris.
Le bois fume et s’allume avec de petits cris,
Une flamme faillit, s’abat, et se redresse ;
Le souvenir entr’ouvre un peu son linceul gris,
Une voix d’autrefois hésite en sa caresse.
Une flamme jaillit, s’abat, et se redresse,
L’or palpitant s’allie au rose frémissant ;
Une voix d’autrefois hésite en sa caresse,
Cheveux épars, s’incarne un rêve éblouissant.
L’or palpitant s’allie au rose frémissant,
Mille langues de feu se meurent réunies ;
Cheveux épars, s’incarne un rêve éblouissant,
On poursuit un vain leurre en folles agonies.
Mille langues de feu se meurent réunies :
L’ombre viendra bientôt envahir le foyer ;
On poursuit un vain leurre en folles agonies,
La vision dans la brume va se noyer.
L’ombre viendra bientôt envahir le foyer,
Un peu de cendre exhale une tiédeur bleuâtre ;
La vision dans la brume va se noyer ;
Un pâle papillon bat de l’aile dans l’âtre.