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Quand les violons sont partis/Romance

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Quand les violons sont partisLibrairie Léon Vanier ; A. Messein, SuccrPoésies complètes d’Édouard Dubus (p. 17-18).
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ROMANCE

J’aimerais bien vous égarer un soir
Au fond du parc désert, dans une allée
Impénétrable à la nuit étoilée ;
J’aimerais bien vous égarer un soir.

Je ne verrais que vos longs yeux féeriques,
Et nous irions, lèvres closes, rêvant
À la chanson languissante du vent ;
Je ne verrais que vos longs yeux féeriques.

Dans les parfums mystérieux du bois
Vous oublieriez votre âme, et l’enjôlée
Loin vers le ciel prendrait son envolée
Dans les parfums mystérieux du bois.

Des papillons voltigeraient dans l’ombre,
Et, l’aile folle, effleureraient vos mains
Et votre joue aux fugitifs carmins ;
Des papillons voltigeraient dans l’ombre.


Auriez-vous peur ? Aurais-je peur aussi
De vos petits frissons dans vos dentelles ?
Vous conterais-je alors des bagatelles ?
Auriez-vous peur ? Aurais-je peur aussi ?

Quelle serait la fin de l’aventure ?
Un madrigal accueilli d’airs moqueurs ?
Nous fûmes tant les dupes de nos cœurs !
Quelle serait la fin de l’aventure ?