Quelle est ma vie ?/Avant-propos

La bibliothèque libre.
Traduction par Émile Pagès et Alexandre Gatzouk.
Librairie illustrée (p. 4-5).

— La foule l’interrogeait, disant : « Que devons-nous donc faire ? » Il leur répondit : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a point, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. (S. Luc III, 10, 11.)

— Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la rouille et les vers rongent, et où les voleurs fouillent et dérobent.

— Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne rongent, et où les voleurs ne fouillent ni ne dérobent.

— Où en effet est ton trésor, là est aussi ton cœur.

— La lampe de ton corps est ton œil. Si ton œil est simple, tout ton corps sera lumineux.

— Mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, les ténèbres elles-mêmes que seront-elles ?

— Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.

— C’est pourquoi je vous dis : « Ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous vous vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ?

… Ne vous inquiétez donc point, disant : Que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous ?

— Car ce sont toutes choses que les païens recherchent ; mais votre père sait que vous en avez besoin.

— Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît.

… Car il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux[1].

  1. S. Math. vi 19-25 — 31-34 — xix, 24. — S. Luc, xviii 25. — S. Marc, x, 25.