Réponse à l’écrit anonyme intitulé: de la formation des églises/Avant propos

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Imprimerie et librairie L. Alex. Michod. (p. 1-5).

AVANT PROPOS.

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Du milieu du mouvement religieux de nos jours, si réjouissant à plusieurs égards, et du milieu de l’agitation, quelquefois un peu humaine, qui l’accompagne, surgit, presque chaque année, quelque opinion nouvelle, qui étonne plusieurs de ceux aux yeux desquels elle apparaît. Toutefois, nul ne doit rejeter une idée parce qu’elle paraît nouvelle, pas plus qu’il ne doit l’accepter, en cédant à l’attrait de la nouveauté. Le devoir tracé par la Parole, est d’éprouver toutes choses, et de retenir ce qui est bon (1 Thess. V, 21). Éprouvons donc, en conférant ensemble les Écritures, (Act. XVII, 11.) les idées nouvelles, oui vraiment bien nouvelles pour nous, qui sont contenues dans l’écrit intitulé : De la formation des Églises.

Le sujet est important. Si ceux qui se constituent en Églises, en se réunissant autour des ordonnances de la Parole, font une chose qui ne soit pas dans l’intention de Dieu, ils perdent leur temps, et contrarient, quoique sans le vouloir, les desseins du Seigneur. En conséquence, ils doivent se hâter de renoncer à leur œuvre, et de défaire ce qu’ils ont fait. — Mais si c’était l’auteur de la brochure qui se trompât, et s’il était vrai que de nos jours, comme du temps des Apôtres, il pût y avoir des Églises conduites par la Parole de Dieu et par son Esprit, combien ne serait-il pas essentiel d’arrêter la propagation de fausses vues, tendant à ruiner une œuvre qui est dans la volonté de Dieu.

C’est avec une certaine répugnance, que j’entame cette discussion. Comme beaucoup d’autres, je suis las de discuter, et j’ai soif de paix et d’amour. Toutefois, il ne faut pas que ce besoin fasse abandonner les intérêts de la vérité qui doit toujours marcher avec la charité. On finirait par se rechercher soi-même en abandonnant pour gain de paix, la défense de vérités importantes.

Je n’aurais pas pris la plume, s’il fût venu à ma connaissance que quelqu’un d’autre l’eût fait[1]. Mais n’ayant rien appris à ce sujet, ma conscience m’a dit : Parle et ne te tais point. De plus, j’ai vu une espèce d’appel à écrire, dans une phrase jetée au milieu de la brochure que je réfute, et dans laquelle le mot Rolle semble avoir été adroitement glissé, comme pour pointer du doigt l’Église que je préside. Il y a évidemment une intention dans cette désignation d’une Église particulière, puisqu’elle est la seule qui soit nommée dans cette brochure. Quelle qu’ait été l’intention de l’auteur, j’ai cru saisir celle de Dieu, qui était de m’inviter à examiner de nouveau et à défendre, si je le pouvais, par la Parole, le système sur les Églises, que j’ai déjà soutenu dans deux autres ouvrages[2].

Je ne suivrai pas dans ma réponse un ordre méthodique : je l’ai suivi dans les ouvrages ci-dessus mentionnés, où l’on peut trouver la matière de l’Église, traitée d’une manière régulière. Je m’attacherai à suivre pas à pas, l’auteur de la brochure, et à relever ses assertions fausses, à mesure que je les rencontrerai.

Je ne réfuterai pas tout, parce qu’il est des choses sur lesquelles je suis d’accord avec l’auteur, comme par exemple sur la nécessité pour les enfans de Dieu, de se séparer du monde et de son culte. Il est d’autres choses que je ne réfuterai pas, parce qu’en quelque sorte elles ne sont pas de mon ressort. Telles sont quelques parties des attaques dirigées contre les frères nationaux. Je ne développerai pas mes idées, autant que je pourrais le faire, parce que sous plusieurs rapports, il est important que je ne sois pas trop long. Mon but est seulement de donner, par le moyen de la Parole bien interprétée, un fil pour se retrouver, à ceux que la brochure aurait pu égarer ou embrouiller sur le sujet qu’elle traite. Quelques mots bénis de Dieu, sont un trait de lumière, auquel de longues pages n’ajoutent rien, si même elles n’ont l’inconvénient de le rendre moins lumineux, en le dispersant sur un plus grand espace.

Que le Seigneur fasse triompher sa vérité ! Que ce qui est de lui demeure ! Que ce qui est de l’homme disparaisse comme la balle emportée par le vent !

S’il n’y a plus d’Églises, s’il ne peut plus y en avoir ; quoique ce fût une triste vérité à découvrir, cependant nous dirions encore amen à cette volonté de Dieu. Mais si le contraire est vrai ; que ceux qui croient à l’existence des Églises et qui les défendent comme l’œuvre de Dieu, aient bon courage, et tiennent ferme ce qu’ils ont. Mais que ceux qui les attaquent y prennent garde.

Suivons maintenant pas à pas l’auteur de la brochure, dans ses divers articles, et que le Seigneur soit avec nous et nous dirige par son Esprit de vérité !

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  1. Je sais pourtant qu’un frère plus capable que moi a eu l’intention de répondre à l’écrit sur la formation des Églises. Il n’y a pas même entièrement renoncé ; il attend l’écrit sur l’apostasie de l’Église, afin de répondre aux deux en même temps, s’il persévère à croire que le Seigneur l’y appelle.
  2. Quelques aperçus simples et bibliques sur la nature, la constitution et le but de l’Église de Christ.
    L’Unité du corps de Christ, ou discours sur Éphés. IV, 4.